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OUZBÉKISTAN

DESCRIPTION DU PAYS

Tashkent, la capitale. Par Guidecity . https://commons.wikimedia.org/

L’OUZBEKISTAN VU D’AILLEURS

L’Ouzbékistan est un pays de 447 400 km² (comme la Suède ou le Maroc) avec 35,3 M d’h comme environ l’Arabie Saoudite ou l’Angola.

    Pour l’histoire récente, avec le Kazakhstan, le Turkménistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, il est un des 5 morceaux de l’Asie centrale que possédait l’ancienne URSS. Il est enclavé.

   Pour la géographie, il fait partie d’un ensemble vaste et vague : l’Asie centrale, avec des hauts sommets, des dépressions situées au-dessous du niveau de la mer, des hauts plateaux. Entre mer Caspienne et Chine, entre Sibérie et voisins de l’Inde. La topographie du pays est variée, le désert plat du Kyzylkoum (« sable rouge ») occupe au  nord, près de 80 % du territoire, les pics dans la chaîne Tian Shan à l’est atteignent les 4 300 m, (frontière naturelle avec la Chine). Riverain d’une partie de la (ex ?) mer d’Aral. La vallée de Ferghana autour du cours du Syr-Daria – un des deux bassins fluviaux les plus importants de l’Asie centrale- qui la traversent, c’est la région la plus fertile. Dans le reste du pays les ressources en eau sont rares et mal réparties. Le pays   dispose d’impressionnantes réserves minérales,  dont l’or sa ressource la plus importante,  et aussi le cuivre, le molybdène, l’argent, le zinc et l’uranium. Le secteur minier a été le principal moteur économique du pays,

Sa capitale, Tachkent, fut presque complètement détruite par un tremblement de terre en 1966, car le pays est secoué par l’activité sismique liée à la tectonique des plaques de l’écorce terrestre.

  Pour l’histoire de l’Antiquité et aussi de la géopolitique d’aujourd’hui, l’Asie centrale est un champ clos d’influences rivales parfois discrètes. Les oasis abritaient des caravansérails le long de de la Route de la  Soie évoquée dans les chroniques chinoises à partir du IIe siècle av. J.-C., à  Khiva, Nourata, Boukhara, Tachkent et Samarkande; au XXI; cette dernière  est devenue une étape de la  Nouvelle Route de la Soie.

  Pour l’histoire du Moyen Age, c’est le pays où Tamerlan est né en 1336 près de Chakhrisabz. C’est un guerrier turco-mongol du XIVe siècle, fondateur de la dynastie des Timourides (qui dura jusqu’en 1507).   Redoutable chef de guerre, conquérant un immense empire, des Dardanelles à l’Indus, de la mer d’Aral au golfe d’Oman, reposant sur la puissance militaire et sur la terreur. Il n’hésitait pas à massacrer la population des villes qui lui résistaient, à l’exception des artisans, qu’il déportait à Samarcande, sa capitale, car il se montrait aussi protecteur des arts et des lettres et il fit la grandeur de la ville. Conquit une grande partie de l’Asie centrale et occidentale, à peu près toutes les provinces de la Perse (Iran), Alep et Damas, envahit l’Anatolie et le Kurdistan. Il prit Smyrne aux Chevaliers de Rhodes massacrant ses habitants, dévasta la Géorgie abattant toutes les églises de Tiflis. En 1404, s’attaqua à la Chine, mais attaqué par la fièvre et la peste il mourut en 1405 ; son tombeau est au mausolée Gour-Émir, un des chefs-d’œuvre de Samarcande, Tamerlan était réputé pour son extrême cruauté mais aussi pour ses 18 épouses.

           Beaucoup plus pacifiques :  un mathématicien et philosophe Al-Khawarizmi, né à Khiva, principale ville du Khwarezm, mort en 850, fut le théoricien de l’algorithme, et l’un des pères de l’algèbre et il popularisa l’utilisation des chiffres arabes vers l’Occident. Ibn Sina  connu en Occident sous le nom d’Avicenne était  philosophe et médecin, né en  980 près de Boukhara, mort en  1037 en Iran. Il est l’auteur d’ouvrages de référence en médecine et en philosophie, ainsi que de sciences voisines, comme l’astronomie, la psychologie (l’alchimie, un peu moins scientifique), rédigés en arabe classique.

            De nos jours l’Ouzbékistan est le pays des Ouzbeks ethniques, peuple de langue turque, ils sont près de 80 % de la population. Les Russes ethniques sont la minorité la plus importante avec 6 %, présents surtout à Tachkent et dans les autres centres industriels. Les autres minorités sont les Tadjiks 5,5 % (à Boukhara et Samarcande), les Kazakhs 4 %, les Tatars 4 %, les Karakalpaks 1,9 % résident surtout dans la république autonome du Karakalpakistan, les Coréens 1,1 %, les Kirghizes et les Turcs Meskhètes.

           80 % de la population vit dans l’est du pays plus fertile, c’est le foyer originel du peuple Ouzbek. 2/3 de la population vit à la campagne. Elle est jeune. La langue officielle du pays est l’ouzbek, parlé par 2/3 de la population. Le russe, surtout à Tachkent et dans les grandes villes, reste une langue essentielle.  Les langues tadjike et karakalpake sont également largement utilisées localement.  Il y a des demandes pour apprendre et étudier le farsi (persan), ou le chinois, dans la perspective de faire du commerce. Étant dans la sphère du monde turc et des langues turques, de nombreux Ouzbeks demandent aussi à apprendre le turc.

       La religion musulmane (de rite sunnite) est majoritaire (près de 94 %). Les chiites sont 1 % de la population (essentiellement autour de Samarcande, Boukhara et à Tachkent). Depuis 2015 des groupuscules islamistes ayant prêté allégeance à l’État Islamique exportent régulièrement des combattants, mais le terrorisme islamiste reste faible dans le pays. Les autres confessions sont l’orthodoxie (4 %), en constante régression du fait du retour des russophones dans leurs pays respectifs, et très marginalement le judaïsme, le catholicisme – 4 000 catholiques dans tout le pays- et quelques communautés baptistes récentes. Le luthéranisme, présent depuis la déportation en Ouzbékistan par Staline des Soviétiques d’origine allemande comme les Allemands de la Volga, a pratiquement disparu, avec seulement deux minuscules communautés à Tachkent et Ferghana. L’Ouzbékistan est, comme son voisin le Turkménistan, un pays laïque, en réalité, l’État contrôle les religions et des persécutions de chrétiens ont été  signalées. Héritage du temps de l’URSS, il resterait des agnostiques et des athées dans le pays. Le pays compte aussi un petit groupe de zoroastriens, environ cinq mille fidèles, dans le sud-ouest du pays.

      Parmi les Ouzbeks contemporains célèbres, des sportifs, en particulier des  boxeurs comme  Artur Grigorian sacré plus de dix fois champion du monde dans la catégorie poids léger, Muhammad Kader Abdullaev  médaille d’or aux jeux olympiques de Sydney en 2000 ou encore Ruslan Chagaev, champion du monde en 2007-2008. Et la star nationale du football, Maxim Shatskikh dans l’équipe ukrainienne.

  Cinq sites dans le pays sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO : Samarkande, Boukhara, Khiva, Chakhrisabz, et les montagnes Tien-Shan.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

En 2022, le vignoble ouzbek totalise 127 000 hectares (vin et raisins de table confondus). La superficie réservée pour les raisins de cuve est aux alentours de 25 750 hectares qui produisent 90 000 tonnes de raisin de cuve en 2021 qui produisent 161 différentes références de vins (Agence de réglementation du marché de l’alcool et du tabac et du développement du vin de la république d’Ouzbékistan). Actuellement, 43 variétés de raisins sont cultivées dans la république, dont 17 variétés de vin.

Il existe 16 exploitations viticoles d’importance, la plupart sous le contrôle de l’État. En 2021, seuls 30% des exploitations viticoles possédaient de l’équipement à la pointe de la technologie.  Le pays essaie d’attirer des investissements étrangers et dix entreprises avec la part de l’État est de 51 % ou plus ont été mises en vente en avril 2021.  Il n’existe pas de pépinières spécialisées pour la reproduction de plants de haute qualité et les maladies virales de la vignes sont importantes, ce qui réduit les rendements qui se situent aux alentours de 2,5-3,5 T/ha. Quelques domaines, comme Hamkor et le groupe Menhat exportent vers le Japon,  la Russie, le Kazakhstan, la Chine et d’autres républiques d’Asie centrale.

14% de l’alcool consommé en Ouzbékistan provient du vin et 66% des spiritueux. La consommation d’alcool pur par capita est de 2,7 litres.

HISTOIRE

Les premiers colons de l’actuel Ouzbékistan étaient des nomades iraniens de l’est, connus sous le nom de Scythes, qui ont fondé des royaumes à Khwarazm (VIIIe-VIe siècles avant J.-C.), Bactriane (VIIIe-VIe siècles avant J.-C.), Sogdia (VIIIe-VIe siècles avant J.-C.), Ferghana (IIIe siècle avant J.-C. – VIe siècle après J.-C.) et Margiana (IIIe siècle avant J.-C. – VIe siècle après J.-C.).

La pratique de la vinification ou de la viticulture en Iran remonte à la période néolithique, il y a 7 000 ans, lorsque les premières vignes eurasiennes ont été domestiquées à cette fin comme en témoigne le «pot à vin » trouvé à Hasanlu à Hajji Firuz, en Iran. C’est le plus ancien récipient de stockage de vin connu au monde. Les analyses des deux pots du Penn Museum ont montré qu’ils avaient contenu un vin résiné ou « retsina », c’est-à-dire avec de la résine de thérébentine ou de pin ajoutée comme conservateur et agent médical. Il y avait un rouge pour accompagner le vin blanc, basé sur les couleurs des résidus. Il est donc possible que la viticulture dans l’actuel Ouzbékistan ait été introduite par les Scythes à partir de l’Iran mais le mode de vie nomade est peu propice à une culture qui par définition demande un enracinement de la population. Les Scythes ont aussi joué un rôle important dans la Route de la Soie, le vaste réseau commercial reliant la Grèce, la Perse, l’Inde et la Chine. On doit peut-être les origines de la viticulture dans cette partie de l’Asie Centrale aux Grecs dont la culture viticole était déjà bien établie.

Le «pot à vin » trouvé à Hasanlu à Hajji Firuz. SOURCE: GEORGIAN NATIONAL MUSEUM

Alexandre le Grand conquiert la région de l’Oubékistan en 327 av. J.-C. Il s’établit à Samarcande où il épouse Roxane, fille d’un chef local. À sa mort en 323 av. J.-C., le pouvoir passe aux mains de son général Séleucos Ier. Le territoire est ensuite annexé par l’Empire Romain, puis envahi par des peuples nomades venus de Chine. Même si l’on date l’existence d’échange commerciaux entre l’ouest et l’est à 2 000 ans, la Route de la Soie ne devient une voie commerciale importante qu’au IIème siècle A.V.J. C. Au IIe siècle av. J.-C., à cette époque, l’envoyé chinois, qui visita de nombreuses régions d’Asie centrale, confirme qu’à Ferghana et dans tous les pays situés à l’ouest de celle-ci, la population locale fait du vin à partir de raisins : « Ils aiment leur vin comme leurs chevaux aiment la luzerne.  » Les résidents plantent habilement et dans de grands espaces des raisins (les riches – en grande quantité) et ils résistent sans dommage pendant plusieurs décennies.

De plus, les conditions climatiques de la région de l’Ouzbékistan, demandent une agriculture et une viticulture irriguées, une pratique persane dont les Grecs n’avaient pas la maîtrise. L’origine de la culture de la vigne en Ouzbékistan penche donc vers la Perse mais la domination romaine de la région a sans doute donné une impulsion nouvelle à la culture de la vigne dans la région. 

La viticulture et la vinification étaient considérées comme une activité noble et, bien sûr, la consommation de vin n’était pas interdite – elle était traitée comme un rituel indispensable dans toutes les occasions solennelles, et le vin était largement utilisé  dans les rites de la religion zoroastrienne alors en vigueur et de celle de la religion chrétienne qui la supplanta par la suite. La prospérité de la viticulture locale est attestée par des découvertes archéologiques : plaques nominatives – grandes caves à vin – khumkhona (salles de conservation), nombreuses cruches grandes et petites à longues anses, jarres en céramique à parois décorées, adaptées au transport du vin, ainsi que des textes sacrés et des ouvrages anciens.Le vénitien Marco Polo, qui a traversé toute l’Asie centrale, a écrit dans son journal :

« Samarcande, Boukhara et d’autres villes magnifiques sont des lieux, décorés de jardins et de vignes. J’ai dû boire du vin de la population locale. Ce vin avait plus d’une douzaine d’années, et il a m’a étonné par son excellente qualité. Je n’ai jamais bu un tel  verre avant. »

Alexandre le Grand. Par Auteur inconnu — Andrew Dunn : http://www.andrewdunnphoto.com/ // Cropped Macesito, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/

Jusqu’à la fin du VIIe siècle, la viticulture et la vinification en Asie centrale ont prospéré, jusqu’à la conquête par les Arabes aux VIIe-VIIIe siècles qui a apporté des changements importants. Sous l’influence de l’islam, la consommation de vin en Asie centrale est devenue marginale. La production a été réorientée vers les raisins de table et le kishmish à base de raisins a supplanté le vin. Les raisins secs à haute teneur en sucre étaient aussi produits en grande quantité ainsi que des bekmes (jus de raisin condensé) et de vinaigre de raisin. La vinification n’existait que clandestinement ou pour le vin produit pour les cérémonies religieuses.

La conquête mongole de l’Asie centrale, au début du XIIIe siècle s’ accompagne d’ une dévastation inouïe des terres conquises. Selon les historiens, de nombreuses oasis prospères disparurent. Avec la chute de la Horde d’Or (1502) dans les principales régions d’Asie centrale, l’agriculture et la viticulture irriguées sont restaurées, mais sans atteindre leur splendeur du passé.

C’est au milieu du XIXe siècle que l’influence de la Russie sur l’industrie viticole de l’Asie Centrale  commence à se faire sentir, d’abord au Turkestan grâce l’abondance du soleil (la somme des températures actives de 4000-5000°C), la  diversité variétale, des rendements généreux dans les terres irriguées. Et avec les capitaux russes qui affluent, les bases d’une viticulture industrielle étaient ainsi posées.

En 1867, le marchand I.I.Pervushin construisit une distillerie à Tachkent . Par la suite, il commença à combiner la vinification et la distillation avec beaucoup de réussite et il obtint des boissons alcoolisées à base de vin. Les vins de Pervushin étaient fournis non seulement au marché national, mais également au marché russe.

En 1868, un entrepreneur commercial D.L. Filatov fonda une grande entreprise viticole à Samarcande. Grand connaisseur des vins, D.L. Filatov choisit la région de Samarcande pour ses terres fertiles aptes au développement de la viticulture et la vinification. Pendant de nombreuses années, il collecta un peu partout dans le monde différentes variétés de vignes et les cultivait dans la vallée de Zeravshan. La cave de Samarkand fut créée en 1868. En 1883 à Paris à l’Exposition internationale des vins et des eaux-de-vie, le  Filatov « Biishty » (qui signifie « paradis »)  obtint une médaille d’or.

Le musée de Filatov à Samarcande. Source: https://yandex.eu/

À partir de 1888, cinq distilleries produisent des brandies de haute qualité avec les meilleurs équipements. Les variétés utilisées sont autochtones :  huseini, bishti, bakhtiari, buaki, soyaki.  Dans la seconde moitié du XIXe siècle, après l’annexion de l’Asie centrale par la Russie, alors que la renaissance de la vinification en Ouzbékistan était en cours, des variétés d’origine européenne et caucasienne commencèrent à être importées dans le pays.

La Société agricole du Turkestan[1], créée en 1895, a eu un impact significatif sur le développement de la viticulture, de l’hybridation des cépages, de l’étude des vins du Turkestan et du développement de mesures de lutte contre la falsification

Les guerres impérialistes et plus tard civiles ont eu un effet néfaste sur l’état de la viticulture et de la vinification. La superficie des vignobles a été réduite d’environ d’un tiers, le rendement en raisins de 1,8 T/ha hectare a été réduit à 0,7 T/ha.

En 1904, une école d’horticulture, de viticulture et de vinification fut ouverte dans la ville de Samarcande, qui dessert toute la région du Turkestan.

L’émergence de grands établissements vinicoles été suivie de la création de nombreux de petits établissements vinicoles dans la région.  Il y en avait 23 en 1908 et 27 en 1913.

L’interdiction en août 1914 de la vente de vin a finalement mis à mal l’économie des caves – et, par la même occasion, des exploitations qui fournissaient les raisins à transformer.

La nécropole de Shohlizinda à Samarcande

En 1924, la République d’Ouzbékistan voit le jour dans l’ex-URSS. À partir de cette époque, un développement notable de la viticulture et une revitalisation de la production viticole s’amorcent. Un certain nombre de fermes fruitières et viticoles sont créées dans avec des équipements à la pointe de la technologie et avec de nouvelles variétés de raisins de cuve.  Un service de protection des plantations contre les ravageurs et les maladies fut mis en place. Commence alors une amélioration de l’organisation de la transformation du raisin et une augmentation de la capacité des caves. Des établissements vinicoles indépendants sont créées à Boukhara, Denau, Shahrizab, Yangiyul, Kitab et autres.

Le renouveau est dynamisé par l’arrivée en 1927 d’un œnologue de renommée mondiale, le professeur M.A. Khovrenko. Sous l’égide de Khovrenko et son école de vinification de nouveaux vins sont élaborés, le rafraichissant « Hosilot », le  « Shirin »,  le « millésimé d’ »Ouzbékistan », le parfumé « Gulya-Candosa « et bien d’autres. Avec l’appui de l’Institut Magarach en  Crimée, le pays se spécialise dans les vins demi-secs et doux ainsi que dans les eaux-de-vie. La Géorgie hérite de la production des vins secs. 

Pendant de nombreuses années, la vinification en Ouzbékistan a évolué et s’est améliorée sous le contrôle de l’URSS. En 1980, l’Ouzbékistan produisait 13,6 millions hectolitres de vin, 58% de toutes les plantations de raisins de la région d’Asie centrale étaient concentrées en Ouzbékistan et 85% de la quantité totale de kishmish et de raisins secs étaient produits dans le pays.

Vignoble de Parkent. Source; wikipedia.org

Une nouvelle révolution technique dans l’industrie viticole de la république commence en 1956. À partir de cette période, des traits visibles d’intégration agro-industrielle commencent à apparaître. Les principaux producteurs – grandes fermes et usines fusionnent pour produire du raisin et le transformer en vin. En vinification, les unités de faible capacité sont remplacées par des équipements technologiques très performants.

Cependant, la campagne contre l’alcoolisme à l’époque de l’Union Soviétique décidée en 1985 cause des dommages importants et irréparables à l’industrie et de nombreux vignobles sont arrachés.

Aujourd’hui, l’Ouzbékistan est le principal producteur de raisins et de produits de sa transformation en Asie centrale. Les conditions climatiques favorables à cette industrie permettent de cultiver de nombreuses variétés, adaptées à la cuve, de raisins secs, de raisins de table. Le pays produit différents types de vins, jus, concentrés, cognac et effervescent.

En 2006, le développement du secteur viticole devint une priorité nationale et prévoyait une augmentation de la superficie du vignoble de 22 000 hectares d’ici 2015 pour la porter dans le futur à 150 000 hectares. Mais les objectifs ne furent pas atteints.

Depuis septembre 2016, sous la houlette de Shavkat Mirzioïev, président de la République d’Ouzbékistan, la viticulture est à nouveau au centre des préoccupations gouvernementales.

En témoignent la création d’une faculté d’étude des cépages et de la vinification à Tachkent en 2017, l’intégration du pays à l’OIV fin 2018, et la création de l’Agence pour le développement de la viticulture et du vin d’Ouzbékistan début 2019.

Le gouvernement de M. Mirzioïev s’est également fixé pour objectif d’augmenter les exportations de vin de 60 % d’ici fin 2021. Des signaux forts, encourageants et prometteurs.

Pour le moment, l’industrie viticole locale est en pleine reconstruction, et il faudra sûrement du temps pour que les vins de volume demi-doux et doux cèdent la place à des vins plus en phase avec l’attente des nouveaux consommateurs de vin.


[1] Turkestan est le nom donné, à la fin du XIXe siècle, pendant l’apogée des empires coloniaux occidentaux, par ces derniers à une région d’Asie centrale délimitée actuellement, au nord par les steppes du Kazakhstan et le massif de l’Altaï, à l’est par la Mongolie et la Chine, au sud par l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Iran, enfin à l’ouest par la mer Caspienne. Il tient son nom de l’apparition et l’organisation des premières civilisations turques dans cette région. Source : wikipedia.org

CLIMAT

La topographie de l’Ouzbékistan est diversifiée, allant de plate et désertique (près de 80% du territoire du pays) aux sommets des montagnes à l’est qui atteignent environ 4 500 mètres (14 800 pieds). La partie sud-est de l’Ouzbékistan est caractérisée par les contreforts des montagnes du Tian Shan qui domine la partie nord des basses terres de l’Ouzbékistan. La partie la plus fertile de l’Ouzbékistan, la vallée de Fergana (Ferghana), est une zone d’environ 21 440 kilomètres carrés (8 280 miles carrés) directement à l’est du Qizilqum et entourée de chaînes de montagnes au nord, au sud et à l’est. L’extrémité ouest de la vallée est définie par le cours du Syr-darya, qui traverse le secteur nord-est de l’Ouzbékistan depuis le sud du Kazakhstan jusqu’au Qizilqum.  Bien que la vallée de Ferghana ne reçoive que 100 à 300 millimètres (3,9 à 11,8 po) de précipitations par an, on ne trouve de petites parcelles désertiques  qu’ au centre et le long des crêtes à la périphérie de la vallée.

Le climat est marqué par l’aridité, un soleil abondant et  des précipitations moyennes de seulement 200 mm (8 pouces) par an. La plupart des pluies tombent en hiver et au printemps, avec des niveaux plus élevés dans les montagnes et des quantités minimales dans les déserts. La température moyenne en juillet est de 32 ° C (90 ° F), mais les températures diurnes de l’air à Tachkent et ailleurs dépassent fréquemment 40 ° C (104 ° F). La forte chaleur estivale de Boukhara contraste avec les températures plus fraîches des montagnes.

Les ressources en eau, qui sont inégalement réparties, sont rares dans la majeure partie de l’Ouzbékistan. Les vastes plaines qui occupent les deux tiers du territoire de l’Ouzbékistan ont peu d’eau et il y a peu de lacs. Les deux plus grands fleuves alimentant l’Ouzbékistan sont l’Amou Darya et le Syr Darya, qui prennent respectivement leur source dans les montagnes du Tadjikistan et du Kirghizistan. Ces fleuves forment les deux principaux bassins fluviaux d’Asie centrale ; ils sont principalement utilisés pour l’irrigation, et plusieurs canaux artificiels ont été construits pour canaliser l’eau jusqu’aux   terres arables dans la vallée de Ferghana et ailleurs.

Climat actuel

Climat futur

SOL

Les sols de l’Ouzbékistan varient en fonction des zones de latitude et d’altitude qui, à leur tour, sont associées à des conditions climatiques. En raison des conditions climatiques et de l’aridité, environ 14,6 millions d’hectares (32 % de tous les types de sols) sont des sols de type désertique (désert gris-brunâtre, sableux et takyr avec leurs sous-types). Ces sols ne peuvent pas être utilisés pour l’irrigation en raison de leurs caractéristiques, des ressources en eau disponibles pour l’irrigation, de la salinisation et du relief accidenté ; ils sont plutôt utilisés principalement pour l’élevage de chameaux et de moutons.

Les sols salins (solonchak et leurs sous-types) sont répartis dans le Karakalpakstan et près de la région de la mer d’Aral et occupent environ 1,3 million d’hectares (3%), ils prédominent dans les dépressions locales situées dans les plaines basses, les bassins lacustres et entre les montagnes. Avec une irrigation appropriée et et des systèmes de drainage, ils peuvent être utilisés pour l’agriculture.

Les sables couvrent plus de 12 millions d’hectares (environ 28% de la surface totale) en Ouzbékistan et sont impropres à l’agriculture. Environ 63% des sols (sur un total de 44,89 millions d’hectares) en Ouzbékistan ne peuvent pas être utilisés pour l’irrigation en raison des  caractéristiques du sol et des installations d’irrigation et de drainage disponibles.

Les sols hydromorphes (prairie, prairie-takyr et leurs sous-types) sont répartis sur 3,8 millions d’hectares (9% de la surface totale) dans toutes les régions de l’Ouzbékistan mais se trouvent particulièrement dans les cours moyen et inférieur de l’Amou Darya, du Syr Darya , Zerafshan, Kashka Darya, Surkhan Darya et dans les zones humides de la mer d’Aral. Ces sols ont une teneur élevée en humus de 2,5 à 10 % avec une capacité d’absorption élevée et sont largement utilisés pour la culture du riz.

Les sols de la ceinture de sérozèmes (clairs, typiques et foncés) se répartissent sur 6,7 millions d’ha (15%) sur la marge inférieure des plaines du piémont avec une altitude de 200 à 700-900 mètres. Ces types de sols ont une forte teneur en humus (2-4%) et sont moins sujets à la salinisation et peuvent être utilisés pour l’agriculture pluviale et irriguée.

Environ 5% des terres (2,2 millions d’ha) sont des sols de type châtaignier, brun et brun clair en montagne en altitude de 1200 à 1600 m au-dessus du niveau de la mer et soumis à l’érosion.

Source: reseachgate.net

RÉGIONS VITICOLES

Les vignobles principalement de table et partiellement de cuve et kishmish sont concentrés dans la vallée de Ferghana. Pour plus de détails sur les régions viticoles de l’Ouzbékistan, cliquez sur le lien suivant: OUZBÉKISTAN RÉGIONS VITICOLES.

CÉPAGES

Aujourd’hui, en Ouzbékistan on cultive une quarantaine de cépages donc plus d’une quinzaine sont destinés à la cuve. Les principaux cépages de cuve sont pour les blancs bayan shirey (bayanshira), rkatsiteli, bakhtiory, bishty et pour les rouges: saperavi, morastel (moristel) et aleatico. Pour en savoir plus sur les cépages de l’Ouzbékistan, cliquez sur le lien suivant: OUZBÉKISTAN CÉPAGES.

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

L’industrie viticole de l’Ouzbékistan est largement sous le contrôle de l’État et de l’entreprise publique, Uzvinprom Holding. Il n’existe pas d’Indication Géographiques. Pour en savoir plus sur le lien suivant: OUZBÉKISTAN LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION.