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VIETNAM

DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org

Ho Chi Minh, la capitale. Source: https://www.pxfuel.com/

LE VIETNAM VU D’AILLEURS

LE VIETNAM EST UN PAYS qui fut en guerre de 1946 à 1975.

 Mille ans de domination chinoise, et puis le peuple vietnamien, majoritaire dans la péninsule indochinoise de la péninsule fut colonisé par l’Etat français et divisé en trois morceaux au statut administratif différent : Annam, Cochinchine et Tonkin…La petit île de Poulo Condor servait de bagne.  Après l’occupation japonaise, en 1945 l’Etat français veut se réinstaller dans la colonie, alors que la décolonisation a commencé et alors que la Guerre Froide qui a commencé en Europe s’installe en Asie. D’abord la guerre d’Indochine. Face à la Chine communiste, la France, puissance coloniale, reçoit l’appui et l’argent du plan Marshall de l’oncle Sam qui veille au grain. Le Nord du Vietnam adhérait à l’idéologie communiste de l’URSS alors que le sud au contraire adhérait au capitalisme prôné par les États-Unis. Cela rend impossible l’unification du pays voulue par les dirigeants du Nord et à laquelle s’opposent ceux du Sud ainsi que les États-Unis. La guerre commence contre les nationalistes ; vue de France elle est lointaine, les soldats sont des engagés (comme Alain Delon). Beaucoup ont fait la guerre en Europe contre l’armée allemande (voir ou revoir « La 317ième section »),  sur place ils luttent contre les rebelles procommunistes, ennemis souvent invisibles protégés par le couvert de la jungle, cachés dans des tunnels le long de la piste Ho Chi Minh, on soupçonne qu’ils reçoivent l’aide de la Chine. Les Français devront partir en 1954 après l’humiliante défaite de Dien Bien Phu.  Pierre Mendès France, le président du Conseil en 1954 signe à la conférence de Genève l’accord qui prévoyait un référendum qui n’eut jamais lieu. Les soldats français iront prendre leurs quartiers en Algérie, où on dit qu’ils appelaient les Algériens des niah-koué- du vietnamien (« paysan, villageois, plouc, péquenaud ») péjoratif.

Patrice-Le-Nepvou-de-Carfort-medecin-du-8e-Choc-soigne-les-blesses-piste Pavie-Dien Bien Phu-Indochine. Source: wikipedia.org

       Et puis…. la guerre du Vietnam. Le fringant président Kennedy envoie en 1961 une poignée de conseillers dans la péninsule indochinoise.  Ils se multiplièrent, les soldats américains seront autour de 500 000 à l’époque du président Johnson et goûtèrent aux drogues. Les bombardiers déversèrent sur le pays 80 millions de litres d’un puissant herbicide très toxique – l’agent «orange » qui contenait la dioxine – pour éliminer la végétation dans laquelle se cachaient les combattants du Vietcong. Et du napalm depuis les avions qui volaient très haut.   Les photographes de guerre témoignent au péril de leur vie. Certains de leurs clichés ont changé le cours de l’histoire, à l’instar de celui pris par Nick Ut, en 1972, sur une route vietnamienne. Une petite fille de 9 ans. Le dos en flammes, nue et en pleurs. Cette photo va marquer et émouvoir le monde entier, mais surtout les Etats-Unis, au point, dit-on, de faire basculer l’opinion publique américaine et d’accélérer la fin du conflit. La guerre fut vietnamisée.  Les voisins Laos et Cambodge furent entraînés dans la guerre malgré eux. Sur les trois pays trois fois plus de bombes que pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Et les bars de Bangkok en Thaïlande assuraient le repos du guerrier des soldats qui y passaient leurs permissions, inaugurant pour ce pays et pour longtemps l’ère du tourisme sexuel. Aux E.U. où arrivaient les cadavres la guerre devenait de plus en plus impopulaire, entre autres dans les universités. Le traité de paix fut signé en 1975. L’opinion gagna la paix. Les pertes étaient considérables. Du côté américain, près de 60 000 morts et 350 000 blessés et mutilés. Du côté sud-vietnamien, près de 700 000 morts, dont 430 000 civils, ajoutés aux 1,8 million de blessés et mutilés. Du côté nord-vietnamien, près de 1 million de soldats tués, ajoutés aux 900 000 blessés et mutilés. Entre 1945 et 1975, conflit Indochine et Vietnam inclus, ce sont près de 4 millions de civils qui ont perdu la vie, sans compter les guérillas qui ont suivi.       

Source: Domain Public

                      De nos jours, la population frôle les 100 millions d’habitants, elle est surtout concentrée dans les plaines, le long des côtes. Dans les montagnes du nord, dans l’arrière-pays, une soixantaine de groupes minorités ethniques représentent 15 % de la population, dont cinq comptent plus d’un million de représentants : Thaï, Muong, Khmers, les Chinois. c’est-à-dire plus de dix millions d’individus. Les Viet : 82,3 %.                 

                       L’occupation chinoise dura mille ans, la civilisation chinoise a imprégné profondément le Vietnam. Les Vietnamiens ont utilisé les caractères chinois jusqu’au XIIIe siècle. Puis, ils ont inventé leur propre système d’écriture : le Chữ nôm (aujourd’hui abandonné). Au XVIIe siècle Alexandre de Rhodes, un jésuite français de nationalité portugaise, introduisit l’alphabet phonétique romanisé toujours en vigueur actuellement : le quôc ngu. L’administration coloniale française favorable y voyait une étape vers l’apprentissage du français. Le nouvel alphabet a fini par s’imposer, mais seulement après la Seconde Guerre mondiale. Et après l’indépendance le gouvernement vietnamien a décidé d’alphabétiser les habitants avec l’écriture quôc ngu, jugée plus facile que l’ancienne écriture. Le vietnamien comporte six tons, et toute prononciation fautive des tons peut entraîner une autre signification du mot et donc des quiproquos. Malgré une influence chinoise omniprésente, le Vietnam demeure le seul pays du Sud-Est asiatique à posséder une écriture romanisée. À l’exception d’une poignée d’intellectuels, plus personne ne connaît aujourd’hui l’écriture qui a été utilisée durant de nombreux siècles. Comme pour les Français qui ne comprennent plus le latin. Certains  patronymes  très fréquents  comme Nguyen (près de 50 % des noms de famille),  sont aussi un  héritage  que  les Chinois  ont imposé au début du premier millénaire  pour faciliter l’administration locale.                    

                   Le Vietnam (en vietnamien : Việt Nam) mesure  331 210 km² ( R.U. 243  610 km²),  à l’est  c’est le littoral de la mer de Chine méridionale,  à l’ouest frontière avec  Laos, et Cambodge; au nord,  une frontière de 1159 km avec la Chine. Situé dans le contrefort oriental de la péninsule indochinoise, le Vietnam présente un relief très contrasté, où les montagnes et les collines occupent les deux tiers du territoire.

                   « Ruiné et dévasté par 30 années de combat pour la réunification (1975), le Vietnam s’est ouvert subitement au monde extérieur dès 1994, avec la levée de l’embargo. Il revient de loin. Phénix légendaire, il a su renaître de ses cendres ».  Le Guide du Routard est enthousiaste : « pays splendide, images d’une Asie éternelle, miraculeusement préservée, vibrante et authentique. De la baie d’Hạ Long au delta du Mékong, de Hanoi, la capitale à l’architecture coloniale préservée, à Hồ Chí Minh-Ville, la grande cité du Sud, c’est une découverte enthousiasmante. Pourtant, tout y change actuellement très vite, dans une espèce d’impatience, d’imprudence même, à vouloir rattraper le temps perdu. En dépit d’une croissance économique fulgurante, le Vietnam n’a pas vendu son âme aux diables du progrès. Le Vietnam serait-il à l’aube d’un nouveau destin ? Mieux que ça, il y est déjà plongé. »

La baie d’Hạ Long. Par Thierry Boriecolour adjusted by Lycaon — Image:Halong ensemble.JPG, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/

                               Mais les symptômes du surtourisme ont apparu dès 2008.  La massification du tourisme apparaît dès lors que l’on choisit le tourisme comme un moteur de croissance. On lit à ce propos des jugements très sévères. La gestion du flux touristique est anarchique et encourage une forme de voyage à prix bradés ; les circuits passent aux mêmes endroits, saturent des fleurons touristiques du pays :  la baie d’Hal Long : -un patrimoine de l’Unesco- noyé dans la pollution, Hoi An : érosion des plages, Phu Quoc : forêt primaire fragmentée par les résidences de tourisme. Comme les sauterelles de la huitième plaie d’Egypte, les touristes par leur nombre, encouragés par des plateformes (Instagram et AirBnB) participent indirectement à la destruction des lieux visités. A l’international la couverture médiatique est parfaitement soignée pour laisser croire que le pays s’inscrit dans le « green ». Selon Reporters Sans Frontières, le pays est classé 175° sur 180 pays en 2021 en matière de liberté d’expression. Le tourisme au Vietnam est plutôt accessoire par rapport aux autres secteurs clés, notamment le BTP et les industries manufacturées.

            Pour la COFACE  le pays  a des  atouts  :  économie dynamique avec l’un des taux de croissance les plus rapides de la région,  bénéfice de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine  et de la stratégie « China Plus One », grand réservoir de main-d’œuvre, faibles coûts salariaux,  stratégie de développement basée sur la montée en gamme de la production et la diversification de la chaussure, de l’habillement et du mobilier vers l’électronique ; développement de la production de poissons et de crustacés,  fort potentiel agricole et bonne dotation en ressources naturelles. L’industrie manufacturière représente 17 % du PIB. 

Tran To Nga, une vraie dame de fer – très élégante- qui a passé ses 80 ans, mène un courageux et inlassable combat contre le  » crime de guerre » commis contre des civils, l’empoisonnement par la dioxine ( de l’agent orange) pendant la Guerre américaine du Vietnam. Elle poursuit en justice les Bayer ( ex Monsanto), Dox Chemical, qui fabriquaient le poison dont les graves conséquences sanitaires perdurent encore aujourd’hui dans la population. Elle a publié son autobiographie : Ma Terre empoisonnée, Stock, en 2016 (012), et fait l’objet d’un documentaire : Alan Alderson et Kate Taverna (2020), Agent Orange : la dernière bataille, dans lequel Tran To Nga détaille ses démarches légales. Le jeudi 22 août 2024, la cour d’appel de Paris a confirmé le caractère « irrecevable » de l’action menée devant la justice française contre les firmes .

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Au XX° siècle, Il y eut plusieurs exodes de Vietnamiens, qui popularisèrent  dans le monde les saveurs de la cuisine de la péninsule en installant les restaurants  ;  d’abord après le départ des colons après 1954, puis après  1975 – chute de Saïgon et l’invasion du Sud  par le Nord Viêt Nam communiste – , désormais baptisés  boat people, des habitants du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge quittaient des dictatures communistes, des conflits armés, comme la guerre entre le Cambodge et le Viêt Nam, 1978 – 1979,  puis  une autre vague eut lieu  vers la fin des années 1980.

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

Le Vietnam est un pays tropical situé à une latitude moyenne de 15° où la viticulture est rendue compliquée par les conditions climatiques humides et chaudes toute l’année. La surface plantée en vignes est estimée à 4 000 hectares que se partagent 162 exploitations viticoles. En 2020, la production viticole se montait à 12 millions de litres transformés par 15 domaines viticoles. Le vin est majoritairement élaboré avec un cépage, le Cardinal qui est à la fois utilisé comme cépage de table et de cuve. Sur les 4 000 hectares de vignes on estime que 1 200 hectares sont réservés aux raisins de cuve. Il est aussi possible de produire des vins vietnamiens avec des moûts ou des concentrés importés. L’essentiel de la production locale de boissons alcoolisées est constitué́ par la bière qui représente plus de 94% de la consommation d’alcool du pays.

En 2020, le pays a exporté 0,30 million de litres de vin pour une valeur totale de 0,55 million d’Euros. La majorité des vins exportés en 2020 (83,3% du volume) étaient des vins en vrac. Les vins embouteillés ne représentaient que 3,3% du volume des exportations et les vins effervescents comptaient pour 13,4%. Les principaux clients du pays sont : la France (94,2%), le Japon, le Nigeria et l’Inde.

En 2020, le pays a importé 5,79 millions de litres de vin pour une valeur totale de plus de 17 millions d’Euros. La majorité des vins importés en 2020 (53,2% du volume) étaient des vins embouteillés. Les vins en vrac représentaient 37,8% du volume des importations et les vins effervescents comptaient pour 3,3%. Les principaux fournisseurs du pays étaient : l’Italie, le Chili, la France et l’Australie. Le Chili représentait à lui seul 26,1% du volume des importations de vin (devant la France et l’Italie) avec 2,73 millions de litres pour une valeur de 7,5 millions d’euros.

La consommation moyenne par habitant est de 0,25 litre par an mais la consommation d’alcool pur est l’une des plus élevées d’Asie avec 8,8 litres par capita par an.

HISTOIRE

La Vietnam a une longue histoire de consommation de boissons alcoolisées.

L’élaboration de vin de riz ( Rượu cần; lit. ’liqueur de tige’ ou ‘liqueur de paille’) est une très ancienne boisson alcoolisée qui appartient à la culture vietnamienne.Elle est composée de riz gluant fermenté (nếp) mélangé à plusieurs sortes d’herbes (y compris des feuilles et des racines) provenant des forêts locales. Les types et la quantité d’herbes ajoutées diffèrent selon le groupe ethnique et la région. Ce mélange est ensuite mis dans une grande cruche en terre cuite, couverte et laissée pour fermenter pendant au moins un mois. Le titre alcoométrique du Rượu cần est généralement de 15 à 25% d’alcool en volume. Le Rượu cần est traditionnellement consommé à l’aide de longs tubes minces de canne dans le pot, à travers lequel le vin est bu. Souvent, deux personnes ou plus (et parfois jusqu’à dix ou plus) boivent ensemble dans la même cruche en commun, chacune utilisant un tube séparé.

Quand la distillation est apparue en Asie au XIVe siècle, le vin de riz a été distillé pour faire un alcool de riz (Rượu đế ). Il n’est pas rare que des serpents ou des scorpions infusent dans de l’alcool de riz.

La production de vin de fruits (myrtille, mûre, caïmite, aussi appelée pomme de lait ou pomme étoile) est une source de boissons alcoolisées pour les Vietnamiens.

Source: https://ibuyonline.vn/

La viticulture et l’élaboration de vin de raisins date de la fin du XIXe siècle, quand l’Indochine française , après conquête, est constituée. (1887). Si la présence française au sud-Vietnam est antérieure à cette date en Cochinchine (1858), il ne semble pas que la viticulture se soit implantée dans cette région qui correspond au delta du Mékong.  Les colons français développent des plantations de vignes dans la région montagneuse de Ba Vi, près d’Hanoï, avec une production de vins consommés sur place. Depuis, des vignes en treille donnant de petites baies acides sont restées omniprésentes près des habitations et elles sont utilisées pour la décoration et l’ombrage.

 

Quelques citations et notes au début du XXe siècle attestent de la difficulté de la culture de la vigne au Vietnam.

 

Les vignes françaises produisent beaucoup de fleurs. Mais la plupart des fruits sont encore jeunes, très peu sont mûrs »-notes d’Alexandre Yersin à la station de surveillance de Hon-Ba, 1925.

« La vigne pousse bien à Chapa. Un grand monticule a été planté avec 2 000 porte-greffes américains, qui ont ensuite été greffés avec de bonnes variétés françaises. Mais avec l’abandon de la station de Chapa, ces arbres greffés sont morts »– enregistré à la station d’observation de Chapa (Sapa), 1923.

« J’ai trouvé de belles grappes de raisin pesant jusqu’à un kilo à Song Cai, Nha Trang. Mais ils ne sont pas encore comestibles – postface du botaniste Eugène Poilane ,  début XXe siècle.

Les scientifiques coloniaux français ont consacré beaucoup d’efforts à répondre à une question : les plantes européennes peuvent être cultivées sur les hauts plateaux du Vietnam ? 

Quand le dernier soldat français quitte l’Indochine le 14 septembre 1956, le pays perd l’expertise française en viticulture mais en retient l’essentiel : la viticulture dans cette région ne peut se faire qu’avec des hybrides ou des lambrusques.

La région montagneuse de Ba Vi. Source: non identifiée

Des vignes sont importées de Thaïlande, de Corée du Sud et des États-Unis au Vietnam en 1960. 70 variétés d’origine tropicale et tempérée sont plantées au centre Nha Ho. 

Mais lorsque le sud du pays tombe aux mains des communistes l’élaboration du vin s’arrête totalement en 1975.  

Après cette date, faute d’orientation dans le développement de la viticulture, c’est la guerre, les cépages sont transférés dans une autre unité qui n’en conserve que les 4, les plus populaires (Alden, muscat blanc, Ribier et Cardinal) en production. En raison de la concurrence dans les catégories de produits et les marchés, petit à petit, un seul cépage rouge (Cardinal), le plus demandé, reste   en production.

C’est seulement dans les années 80 que furent réalisées les premières plantations de vignes à des fins commerciales dans plusieurs régions du pays, initialement pour le raisin de table et les jus de fruit, à partir du cépage Cardinal. La politique volontariste de l’État en faveur d’une filière vitivinicole avait deux fondements. L’un de santé publique : favoriser la consommation de vin au détriment de celle des alcools traditionnels, souvent distillés à la ferme, de qualité douteuse et nocive ; l’autre économique : on cherchait à stimuler le secteur agroalimentaire et à développer certaines provinces très pauvres en y attirant des “industriels du vin”, jusqu’ici producteurs de raisins de table “vangs en vietnamien” et implantés au nord du pays. La mise en place de la filière a aussi bénéficié́ de la forte demande d’une nouvelle classe moyenne consommatrice de vin, par ailleurs principale cliente du marché des vins d’importation.

Source: https://www.missfilatelista.com/

Très vite, les conditions climatiques particulièrement difficiles pour la plante, surtout dans les plaines, abondance des pluies de mousson, constance de la chaleur et de l’humidité, insuffisance de l’ensoleillement, reléguèrent la quasi-totalité du vignoble dans la région de Da Lat (Dalat), essentiellement dans la province du Binh Thuan (9% de la surface plantée au Vietnam) et surtout dans la province du Ninh Thuan (90% de la surface).  Le reste est constitué par quelques minuscules vignobles, maintenus plutôt à titre expérimental et en réduction graduelle, dans certaines provinces du nord, en particulier celle d’Ha Tay et celle de Vinh Phuc, occupant à elles deux moins de 30 hectares. Partout domine encore une viticulture orientée vers le raisin de table. Toutefois, avec le développement dans les années récentes d’une véritable filière “vin”, la production de raisin de cuve augmente rapidement, surtout dans la province du Ninh Thuan. Depuis 1994, des travaux sur les cépages sont en cours pour trouver de nouveaux cépages pour remplacer en partie le cépage rouge (Cardinal) et enrichir la structure variétale de la province. Depuis lors, la pépinière de cépages du Centre de recherche sur le coton (aujourd’hui l’Institut Nha Ho de recherche sur le coton et de développement agricole) a été créé et a conservé 21 cépages, dont 6 cépages de table, 11 cépages de cuve, 3 portes-greffes et 1 cépage de raisins sans pépins.

Pagode de Linh Phuoc à Delat. Source: https://www.tripadvisor.fr

C’est le domaine Ladora qui relance la production de vin au Vietnam en replantant des vignes en 1998 et en élaborant un premier vin dès 1999. L’entreprise produit aujourd’hui plus de 2,5 millions de bouteilles par an.  Dalat Beco, créé en 2000 et dont le siège est situé dans les environs de Dalat, produit elle 900 000 bouteilles de vin par an.  Cette entreprise se fournit exclusivement en raisins auprès de fermiers de la région de Ninh Thuan, située en bord de mer, à 130 km de Dalat.

Car si les vignobles sont descendus des Hauts plateaux de Dalat, pour s’établir dans les régions côtières de de Ninh Thuan, les opérations de transformation du raisin restent à Dalat qui possède un bien meilleur climatpour la vinification et l’élevage du vin.

La production locale ne suffit pas à satisfaire la demande. Par conséquent, le pays importe des vins de France et du Nouveau Monde comme le Chili, l’Argentine ou l’Australie. Le Vietnam a importé 90,6 millions d’hectolitres de vin en 2019. Les vins tranquilles représentent 80% des ventes, le vin rouge est le plus important avec 70 %. De plus, les restaurants et les caves à vin vietnamiennes proposent une large offre de vins du monde, en particulier du Nouveau Monde. Les vins australiens et chiliens sont très appréciés. La France est devenue le deuxième exportateur au Vietnam derrière le Chili en valeur et en volume

 Mais le Vietnam est un pays de contrefaçon. Entre 15 et 30 % des vins et spiritueux qui y sont vendus sont des contrefaçons. L’importation a augmenté davantage en volume (78,1 %) qu’en valeur (439,9 %) entre 2014 et 2016. Cela signifie que les vins achetés sont de meilleure qualité. Le Vietnam applique des droits fiscaux importants sur le vin : des taxes de 50 % sur le coût du fret d’assurance (CIF) s’ajoutent à la valeur du produit et s’ajoutent à 30 % des droits d’accise. Malgré les règles imposées par le gouvernement, le marché des vins et spiritueux est l’un des plus dynamiques d’Asie. Depuis 2010, on observe une croissance moyenne de 10% par an et cette tendance devrait encore s’accentuer à l’avenir. Les ventes devraient également augmenter, avec une croissance de 8% par an.

Vignoble des régions côtières de de Ninh Thuan. https://vietnam.travel/things-to-do/

L’occidentalisation du mode de vie, comme pour la nourriture et les boissons, est évidente au Vietnam. 77% des hommes et 11% des femmes consomment de l’alcool. En 2016, la consommation d’alcool représentait 340 millions de litres de spiritueux et 3,92 milliards de litres de bière. Le vin est un nouveau produit sur le marché cependant, la consommation augmente chaque année. Selon le Wine Institute (Institut du vin), les Vietnamiens ont bu 19,683 millions de litres de vin en 2017 soit 0,2 litre par personne. Le nombre de clients ne cesse d’augmenter depuis 2000 et le vin fait partie du marché vietnamien aux côtés d’autres alcools traditionnels. La consommation de vin a également augmenté en volume et en valeur, malgré un marché concurrentiel. Les dernières tendances montrent une nette croissance de la consommation depuis 2015. Elle a augmenté de 32,32 % entre 2015 et 2017 (institut du vin, 2017).

La qualité des vins est très moyenne, comme l’a mentionnée Jancis Robinson dans un article intitulé “Why bother making wine in Vietnam (or indeed anywhere)?” et le pays doit améliorer la qualité de ses vins à tous les niveaux de la production. Même si aujourd’hui certains domaines sacrifient une vendange et réduisent les rendements aux alentours de 15 tonnes par hectare, cela ne suffira pas à mettre le Vietnam sur la carte des pays producteurs de vins de qualité internationale.

CLIMAT

Le climat du Vietnam est en grande partie tropical, avec des températures chaudes, des précipitations abondantes et une humidité élevée, bien que le nord puisse être qualifié de subtropical. Les différences d’humidité, de précipitations et de température sont liées en grande partie aux changements d’altitude. Le climat du Vietnam est dominé par les moussons, des systèmes éoliens qui changent de direction et apportent des précipitations saisonnières. Le nord a une saison des pluies chaude et humide d’environ mai à octobre. Le reste de l’année est relativement chaud et humide, avec seulement des pluies légères. Une période prolongée de brouillard, de nébulosité et de bruine se produit de décembre à avril dans la zone centrale et les basses terres côtières. Le sud est généralement plus chaud que le nord. Ses températures varient peu au cours de l’année, mais il y a une saison des pluies distincte, de juin à novembre environ. La température annuelle moyenne est de 23°C (74°F) à Hanoï, 27° C ( 81°F) à Hô Chi Minh-Ville et seulement 21°C (70° F) dans la ville montagneuse de Da Lat où les principaux domaines viticoles se concentrent même si la viticulture s’effectue dans la région des plaines côtières de Ninh Thuan, plus chaude.et moins humide. Le centre du Vietnam est sujet aux typhons (cyclones tropicaux), qui peuvent se produire de juillet à novembre.

Les précipitations moyennes sont d’environ 1 676 mm (66 pouces) par an à Hanoï (au nord) et 1981 mm (78 pouces) à Ho Chi Minh-Ville (au sud). Aux plus hautes altitudes des montagnes annamites, les précipitations annuelles peuvent dépasser 4 445 mm(175 pouces). Par contre dans la région viticole de Ninh Thuan, la quantité annuelle des précipitations n’est que 1 209 mm (47, 6 pouces).

Climat actuel

Climat futur

TOPOGRAPHIE ET SOLS

Du nord au sud, les hautes terres du nord du Vietnam peuvent être divisées en deux régions distinctes : la zone au nord du fleuve Rouge et le massif qui s’étend au sud du fleuve Rouge jusqu’au Laos voisin. La rivière Rouge forme une vallée profonde et relativement large qui s’étend dans une direction droite nord-ouest-sud-est sur une grande partie de son cours, de la frontière chinoise aux abords de son delta. Au nord de la rivière Rouge, le relief est modéré, les plus hautes altitudes se trouvant entre les rivières Rouge et Lo (Clear); il y a une dépression marquée de Cao Bang à la mer. Dans le delta du fleuve Rouge et dans les vallées des autres grands fleuves de la région se trouvent de larges terrasses calcaires, de vastes plaines alluviales et des collines basses. La côte nord-est est parsemée de centaines d’îles composées principalement de calcaire.

Comparé à la zone au nord du fleuve Rouge, le vaste massif qui s’étend au sud-ouest à travers le Laos jusqu’au fleuve Mékong est d’une altitude considérablement plus élevée. Parmi ses caractéristiques topographiques exceptionnelles se trouve Fan Si Peak, qui à 3 143 mètres (10 312 pieds) est le point culminant du Vietnam. Au sud de la rivière Noire (Da) se trouvent les plateaux de Ta P’ing, Son La et Moc Chau, séparés par de profondes vallées.

Dans le centre du Vietnam, la cordillère annamite est parallèle à la côte, avec plusieurs sommets s’élevant à des altitudes supérieures à 1 800 mètres (6 000 pieds.) Plusieurs éperons s’avancent dans la mer de Chine méridionale, formant des sections de la côte isolées les unes des autres. La communication entre les chaînes centrales est difficile. La partie sud de la Cordillère Annamite comprend deux régions identifiables. L’un se compose de plateaux d’environ 520 mètres (1 700 pieds) d’altitude qui ont subi peu d’érosion, comme dans le plateau de Dac Lac près de Buon Me Thuot. La deuxième région est caractérisée par des plateaux fortement érodés : à proximité de Pleiku, le plateau de Kontum est à environ 760 mètres (2 500 pieds) au-dessus du niveau de la mer ; et dans la région de Da Lat, le plateau de Di Linh (1 500 mètres) est d’environ 4 900 pieds. C’est sur ce plateau que des vignobles ont été plantés avant qu’ils ne migrent vers la côte à plus basse altitude. Les grands domaines ont cependant gardé leurs opérations de transformation de raisins dans cette région qui bénéficie de conditions fraiches pour les vinifications et les élevages.

Dans le nord du Vietnam, les fortes pluies de la mousson emportent l’humus riche des hautes terres, laissant de l’alumine à dissolution lente et des oxydes de fer qui donnent au sol sa couleur rougeâtre caractéristique. Les sols du delta du fleuve Rouge sont variés : certains sont fertiles et propices à une culture intense, tandis que d’autres manquent de bases solubles. Néanmoins, les sols du delta sont facilement travaillés. L’endiguement du fleuve Rouge pour éviter les inondations a privé les rizières du delta des limons enrichissants qu’elles recevaient autrefois, et il a fallu appliquer des engrais chimiques.

RÉGIONS VITICOLES

Trois régions viticoles, non officielles, se dessinent au Vietnam, la région des environs de la chaine de montagne de Ba vì, la région des chaines Annamites et les plaines côtières de Ninh Thuan. Pour en savoir plus sur les régions viticoles du Vietnam, cliquez sur le lien suivant: VIETNAM RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

L’essentiel de la viticulture de table et de cuve se fait avec le cépage Cardinal. Pour en savoir plus sur les cépages du Vietnam, cliquez sur le lien suivant: VIETNAM CEPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

Le Vietnam ne possède pas d’Indication Géographique et sa legislation sur les vins et les alcools depend d’une série de lois anciennes et plus récentes: VIETNAM LEGISLATION ET REGLEMENTATION