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CHINE

DESCRIPTION DU PAYS

Source: Wikipedia.org 

B-5906·CBD

LA CHINE VUE D’AILLEURS

LA CHINE EST LE PAYS LE PLUS PEUPLE DE LA PLANETE (1,4 milliard d’habitants) DEPUIS FORT LONGTEMPS  ET PEUT ËTRE LE PLUS PUISSANT. Le territoire est immense : 9,6 millions de km².

Le cœur historique de la Chine c’est le bassin inférieur du fleuve Jaune. Puis la civilisation s’est diffusée le long du fleuve, et vers le sud, autour du bassin inférieur du Yangzi ; c’est la Chine des 18 provinces. Les territoires « périphériques » : Mandchourie, Tibet, Mongolie intérieure, Xinjiang, furent intégrés tardivement à l’empire sous la dynastie mandchoue des Qing.

Le peuple chinois est celui des Hans à 92 %. Ils sont le plus grand peuple ou groupe ethnique du monde, ils sont considérés comme le «peuple chinois», le distinguant ainsi les nombreuses ethnies minoritaires. (Ouïghours, Kadaï.…).

Les Chinois ont édifié au long des siècles (du IIIe siècle av. J.-C. au XVIIe ap.) la construction humaine la plus importante du monde en longueur, en surface et en masse.   C’est un ensemble de fortifications militaires construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et à plusieurs endroits pour marquer et défendre la frontière nord du pays. C’est la grande (longue en chinois) muraille dont la longueur varie selon les sources : 6 700 km, 8 851 et plus de 21 000. En moyenne, mesure 6 à 7 m de hauteur et 4 à 5 m de largeur. Classée au patrimoine mondial.

Les Chinois ont à leur actif une longue liste d’inventions, connues pour certaines par Marco Polo, elles   inspireront une véritable fascination pour leur civilisation. Le premier outil de calcul complexe l’abaque ancêtre du boulier ; en astronomie : observation de  comètes, éclipses solaires, supernovæ ; en physique :   mesure précise de la déclinaison d’une boussole; en médecine : une des premières pharmacopées de  365 remèdes issus de minéraux, plantes, animaux ; et puis  porcelaine, sériciculture (soie), boussole,  papier,  caractères amovibles (imprimerie), acier, gouvernail de poupe, compas, brouette,  harnais du cheval, étriers, horlogerie,  ferronnerie, pâtes, papier monnaie,  poudre à canon,  allumettes, encyclopédies.

Les 400  empereurs, au cœur de la Cité Interdite, se sont succédé durant 1 300 ans ( entre 605 et 1905) ;  ils portaient le titre de « Fils du Ciel »  car représentaient du Ciel sur terre,  ils exerçaient un pouvoir absolu sur toutes les affaires, petites ou grandes, qui se déroulaient sous le Ciel. Leur   mandat est  donc d’ordre divin. Entourés d’un protocole minutieux car les rites sont essentiels. Ils ont à leur service une caste, celle des mandarins, leshauts fonctionnaires lettrés et éduqués dans la tradition de Confucius,  sélectionnés  par des concours extrêmement difficiles.

La cité Interdite à Beijing. Par Gisling — https://commons.wikimedia.org/

Au XIX° l’expansion coloniale des Européens touche la Chine. La première guerre de l’opium fut déclenchée quand la Chine en 1839 prétendit contre le Royaume-Uni interdire l’importation et la consommation d’opium. Dans la seconde guerre de l’opium (1856 à 1860), dans le contexte de la très meurtrière révolte des Taiping (1851-1864), la France et les E-U se rangent aux côtés du R-U. La Chine perdant les deux guerres fut contrainte d’autoriser le commerce étranger à des conditions défavorables, de signer des traités inégaux avec plusieurs Etats occidentaux, avec l’ouverture de ports, la concession de Hong Kong pour 99 ans à la Grande-Bretagne.  En conséquence se déclenche La révolte des Boxers (1899-1901) un violent mouvement xénophobe qui  attaque et assiège à Pékin, le quartier des légations, celui des ambassades étrangères  pendant près de deux mois. Les grandes puissances (Allemagne, Autriche-Hongrie, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) s’accordent alors pour « punir » les Chinois et piller la Chine. La répression sera terrible. Pierre Loti qui débarque en Chine avec la Marine française en 1900 décrira horrifié dans « Les derniers jours de Pékin »  la violence coloniale, il y raconte le siège des légations et la fin d’un mythe  : Pékin n’est plus la Cité interdite.

Le XX° siècle est celui du grand bouleversement, la fin de l’empire millénaire avec la chute de la dynastie Qing en 1911, suivie de l’instauration de la république en 1912, (Malraux : « La condition humaine »). Puis Mao Zedong lance en 1934 La Longue Marche qui va théoriser et inspirer les guérillas anticoloniales dans le monde entier. Aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale Mao et  les communistes s’emparent du pouvoir en 1949, (De Gaulle reconnut leur régime en 1964, les EU en 1978). En 1966 commence l’épisode brutal de La Révolution Culturelle, il dure  dix ans, surplombé par la personne de Mao Zedong et bouleverse le pays. Après la disparition du grand Timonier, le pays va devenir l’atelier/usine du monde grâce aux investissements étrangers, d’abord américains (avec parmi les premiers : Mattel le fabriquant des Barbie(et à la présence de la main d’œuvre locale, très pauvre).

 Industrialisation, croissance économique, enrichissement, apparition d’une classe moyenne, mais le régime est qualifié de dictature, c’est un régime autoritaire sous la férule du PC.

Les Chinois accumulent les prouesses technologiques et les dépôts de brevets leurs firmes, se déploient sur la planète ( Baidu l’internet chinois, Ali Baba le roi de l’ecommerce, Huawei, Tik Tok

 (du soft power ?), le spatial, l’IA, Weibo et WeChat, Tencent, Lenovo, Xiaomi…Motorola, Cofco, Haier…

Epines du pied pour la Chine : l’île chinoise de Taïwan où s’étaient réfugiés les anti-communistes en 1949, et qui est devenu indépendante, et pour tous les autres : les avancées en mer de Chine ( Paracelse, Spratleys..)

Les tactiques et stratégie des  écrits de Sun Tsu dans son ouvrage « L’art de la guerre »   écrit par un général  au VIᵉ siècle av. J.C. sont-ils toujours utiles ? Le gouvernement des Etats-Unis les lit-il aussi ?

https://des-livres-pour-changer-de-vie.com/lart-de-la-guerre/

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

Avec 781 000 hectares de vignes (OIV, 2019), la Chine se classe en troisième position en matière de superficie derrière la France (794 000 hectares) et l’Espagne (966 000 hectares). L’encépagement pour les raisins de cuve est sujet à caution et varie entre 163 000 hectares[1] , 140 000 hectares [2] et 85 190 [3] car certains cépages sont utilisés pour la table et pour la cuve et la viticulture se développe rapidement dans un pays encore émergeant d’un point de vue administratif . Elle n’arrive qu’en dixième position pour la production de raisins de cuve avec 7,8 millions d’hectolitres loin derrière l’Italie (47,5 millions d’hectos)  qui se classe en tête de la production.  

La Chine possède aujourd’hui plus de 700 vignobles alors qu’elle en avait que 240  en 1995. 80% de l’encépagement  sont dédiés aux variétés rouges et le cabernet sauvignon représente environ 60% des surfaces plantées, le cabernet gernischt (carménère) et le merlot représentent 10% chacun.

La consommation de vin en Chine a été multipliée par deux entre 2008 et 2013 et en fin 2013, la Chine est devenu, le plus important marché du monde pour les vins rouges et elle est aujourd’hui le deuxième marché le plus important du monde derrière les États-Unis.

En 2019, la consommation moyenne par habitant était de 1,1 litre de vin, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2012. En volume la consommation chinoise représentait 12,4 millions of hectolitres in 2020. Les États-Unis arrivent en tête avec 33 millions d’hectolitres en 2020. Avec 24,7 millions d’hectolitres, la France est le deuxième consommateur mondial de vin.

En 2020, la Chine a importé pour environ 2,83 milliards de dollars de vin, contre environ 3,54 milliards de dollars l’année précédente. Cette année-là, la valeur des importations de vin a plongé à un nouveau plus bas  depuis 2016, résultat de la pandémie mondiale du coronavirus. En 2019, la Chine a exporté pour environ 180 millions de dollars de vin, contre 360 millions de dollars l’année précédente.


[1] Grapes and Wine
[2] The Chinese  Wine Renaissance
[3] CADA report (2018)

HISTOIRE

La vigne sauvage en Chine a une longue histoire, à preuve des fossiles datant de 26 millions d’années ont été retrouvés dans la province de Shandong dans la partie côtière est de la Chine.  D’autres fouilles archéologiques dans le Hunan, le Henan et le Zhejiang attestent aussi l’existence de la vigne sur une période qui va de 8 000 A.V. J.C.  à 3 000 AV. JC.

La consommation rituelle de vin, régie par des règles précises, a une histoire millénaire. Des récipients à vin rudimentaires en poterie remontent à la période du Néolithique (10 000 à 4 000 avant notre ère). Les archéologues ont aussi découvert un vase en bronze appelé « Jue » dans les ruines d’une culture à la fin de la dynastie Xia ; on estime qu’il a plus de 3 500 ans. Les premières traces d’une possible vinification de raisin sauvage proviennent de fouilles sur le site archéologique de Jiahu dans la province du Henan dans le centre-nord de la Chine. Jiahu est situé dans le bassin du fleuve Jaune, où l’on pense que la civilisation chinoise s’est développée et qui se distingue par ses remarquables vestiges culturels et artistiques. Les analyses faites par le chercheur américain McGovern à partir de 2 000 sur des tessons de poterie ont mis en évidence que les bocaux avaient contenu à un moment donné une boisson fermentée mixte dont les ingrédients pouvaient inclure des raisins sauvages. Le miel aurait fourni du sucre, mais les raisins auraient pu fournir la levure pour démarrer la fermentation. Les résidus contenaient de l’acide tartrique, qui est considéré comme un composé d’empreinte digitale pour les raisins, car dans une grande partie du monde, on ne le trouve généralement en grande quantité que dans les raisins.

Patrick McGovern : source : http://Par Pam Kosty, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/

Mais la baie d’aubépine chinoise contient également des quantités importantes d’acide tartrique. Des graines de raisins sauvages et de baies d’aubépine ont été trouvées sur le site du peuplement, ce qui indique que les habitants du Néolithique consommaient probablement les deux. Les espèces de raisins sauvages sont généralement considérées comme trop faibles en sucre pour faire du vin buvable. Mais Harold Olmo, à l’Université de Californie à Davis, qui a voyagé et récolté des cépages à travers le monde, a déclaré qu’il pensait qu’existaient en Chine des variétés sauvages qui peuvent développer une teneur en sucre pouvant atteindre 30% à maturité.

La Chine ne semble donc pas avoir domestiqué la vigne sauvage bien qu’il y ait quelque cinquante espèces dans ses régions dont près d’une vingtaine dans la province du Henan. La Chine, un producteur important de grains s’est concentrée sur les boissons alcooliques élaborées avec du riz ou du millet et sur la production du vin de riz japonais qui est similaire à celle du saké, il est connu sous les noms de huang jiu (vin jaune), mi jiu (vin de riz) et bai jiu quand le  produit est distillé (Eau-de-vie). Pourtant, la production de vin de grains est beaucoup plus difficile car elle implique la décomposition préalable de l’amidon qui, contrairement à la fermentation spontanée des raisins ne se produit naturellement que très rarement.

Baijiu. Source : http://By Badagnani – Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/

Il est maintenant admis que la vigne, Vitis vinifera a été introduite en Chine par la « route de la soie »  pendant la dynastie Han sous le règne de l’empereur Han Wudi à partir de 141  A.V.JC.  En 139 A.V.J.C., Wudi envoya un émissaire, officier et diplomate, Zhang Qian  (164-114 A.V.J.C.) avec une centaine d’hommes dans l’ouest de la Chine pour y  chercher  des alliés dans la lutte contre les Huns, un peuple guerrier nomade. C’est à cet émissaire que l’on doit, entre autres,  l’introduction de la vigne domestiquée en Chine. Les routes que Zhang Qian avait prospectées aujourd’hui connues sous le nom de route de la soie ( par le corridor du Hexi) s’étendaient sur quelque 7 000 kilomètres de Chang’an (aujourd’hui Xi’an) à l’ouest jusqu’aux côtes de la Méditerranée et de l’Empire romain. L’Empereur Wudi s’intéressa tout particulièrement à la culture de la vigne et  fit planter  des vignes dans l’enceinte du palais. Pendant la dynastie Han (202 A.V.J.C – 220 A.P.J.C), l’activité pour produire du vin de raisins  vit le jour,  et elle attira même des commerçants étrangers qui vinrent par la route de la soie dans la capitale pour ouvrir des tavernes ou des commerces de vin. La classe dirigeante en fit une source de revenus non négligeable en taxant les boissons alcoolisées et prit même le contrôle de leur distribution en 98 A.V.J.C. Le vin devint l’apanage de l’élite culturelle et il faisait même parfois partie de la dot des futures mariées. Le vin inspira les poètes qui laissèrent un important legs culturel de la dynastie Han.

Zhang Qian prenant congé de l’empereur Wudi, pour son expédition en Asie centrale de -139 à -126, peinture murale des grottes de Mogao, 618-712. Source: wikipedia. Org

Il inspira  la médecine chinoise et en particulier Hua Tuo qui inventa une substance à base de vin pour induire une anesthésie générale. Durant la dynastie  Song (960-1279), le vin de raisin ne perdit rien de son attrait et les notes de dégustation étaient parfois rédigées en vers. Le vin fait maison fit son apparition ainsi que le vin aromatisé avec toutes sortes d’herbes et de fleurs, mais il était majoritairement élaboré avec les vins de grains. La dynastie mongole Yuan fit la part belle aux vins de raisins et au kumis, un vin fermeté de lait de cheval. Avec  l’expansion géographique de la Chine sous les Mongols, la viticulture s’étendit  de l’ouest vers la ville qui est aujourd’hui connue sous  le nom de Beijing. La consommation du vin touchait toutes les states sociales. La dynastie mongole fut remplacée par celle des Ming (1368 – 1644). Elle marqua le retour à des valeurs traditionnelles,    voulant égaler ou surpasser  les dynasties  Zhou et Tang avec des politiques et des codes moraux plus stricts que sous les précédentes dynasties. Le vin élaboré avec des raisins tomba en disgrâce auprès de la famille royale et la consommation déclina dans la population.

Hua Tuo lors d’une opération chirurgicale. Source: ResearchGate
 

C’est sous le règne de l’Empereur Yongle (1 400-1 424) que la dynastie Ming atteint son apogée et que la Chine s’aventura au-delà de ses frontières pour atteindre l’Asie du sud-est, le Moyen Orient et les côtes somaliennes avant de se refermer sur elle-même à la mort de l’Empereur. Sous la dynastie Ming, les taxes préférentielles sur les vins furent supprimées et tous les alcools taxés au même taux.  Les alcools de grains distillés devinrent plus populaires avec l’amélioration des techniques de distillation. Avec l’avènement de la dynastie Qing (1644-1912), les importations de vin des pays européens augmentèrent d’une manière significative. Durant cette dynastie, Sun Jiagan (1683-1753), un éminent conseiller des empereurs déclara : « Le vin est essentiel à la vie ». Cette déclaration allait mettre fin à toute tentative de prohibition et la consommation se fondera sur la disponibilité du surplus de grains pour la production de vin et d’alcool. Les missionnaires chrétiens dont les Jésuites eurent une importance non négligeable dans la diffusion du vin dans le pays.

. C’est vers la fin de la dynastie  Qing que fut créé  le domaine viticole de Changyu (Zhangyu ) en 1892 à Yantai dans la province de Shandong. On doit à ce domaine l’importation  du cépage cabernet Gernischt  et l’introduction de plus d’une centaine de cépages européens. La chute de la dynastie Qing en 1912 et les turbulences qui s’ensuivirent pendant une partie du XX° siècle allaient précipiter le déclin de l’industrie du vin.

Changyu par Canuckpilot – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/
Dragon Seal. Source:https://herschelian.wordpress.com/tag/dragon-seal-wine/
Dragon Seal. Source: non identifiée

Au moment de la fondation de la République Populaire de Chine en 1949, la production annuelle estimée de vin n’était que de 85 tonnes par an.  Malgré la période d’instabilité des années 1950-1970, des progrès indéniables furent accomplis dans l’hybridation de variétés européennes et de variétés chinoises adaptées au climat et aux terroirs chinois. En 1951, le «  Jilin Institute of Pomology » obtint un hybride, le Gong Niang  résistant à des températures au-dessous de – 20 oC à partir d’un croisement de muscat d’Hambourg et de la vigne sauvage chinoise, Vitis Amurensis.

Les années 1980 marquèrent le début de l’ouverture de la Chine à la société de consommation occidentale. La période de croissance ininterrompue pendant 40 ans créa de la richesse, et des amateurs de vin contribuèrent grandement au dynamisme de l’industrie viticole chinoise.  En 1998, la superficie des terres cultivées en raisin était estimée à 55 à 60 fois plus vaste que celle de 1949, et en 2000, il y avait plus de 400 entreprises viticoles établies dans 26 provinces. Actuellement, la production de raisin se classe désormais au cinquième rang de toute la production fruitière en Chine, et les principales zones d’expansion sont toujours situées dans le nord. De plus, il existe une opportunité importante d’augmenter la production du vignoble pour produire de vins de qualité.

Au moment de la fondation de la République populaire de Chine, la production annuelle estimée de vin n’était que de 85 tonnes par an. Même si l’industrie vinicole renaissante s’est développée rapidement depuis cette époque, la production de vin ne contribue actuellement qu’à une petite partie de la production totale de boissons alcoolisées dans le pays. Néanmoins, comme l’économie globale a connu une croissance à deux chiffres, année après année, la préférence pour la consommation de vin a également augmenté rapidement et fournit un marché intérieur très intéressant.

Au cours des années 1990, le vin a commencé à gagner du terrain en Chine continentale, soutenu par une politique bienveillante qui a favorisé la consommation de vin de raisin.

 Il y eut trois moteurs principaux à cette évolution. Premièrement, face à la croissance rapide de la population, le gouvernement a compris que le vin de raisin pouvait atténuer la pression sur la quantité de céréales consommée par la vinification traditionnelle chinoise à base de céréales.

Deuxièmement, le vin de raisin est meilleur pour la santé, car il contient moins d’alcool que les liqueurs fortes telles que le bai jiu. Troisièmement, la viticulture peut stimuler le développement et l’emploi dans les régions les moins favorisées et diminuer la désertification des terres car les vignes peuvent survivre sur des sols infertiles ou rocheux. En 1997, la rétrocession par les Britanniques   de  Hong Kong  au gouvernement de Pékin,  a ouvert la voie en  Chine continentale à l’accès au mode de vie de la société hongkongaise, qui, grâce à son passé colonial, connaissait déjà la Place de Bordeaux. La position stratégique  de la  plaque tournante de Hong Kong a encore été renforcée en 2008 lorsque les droits d’importation de 40 % sur le vin ont été supprimés.

En fait, la plupart des provinces sont maintenant engagées dans la viticulture et la vinification. En 1998, la superficie des terres cultivées en raisin était estimée à 55 à 60 fois plus vaste  qu’en 1949. En 2000, il y avait plus de 400 entreprises viticoles établies dans 26 provinces même si les cinq principales provinces contribuaient pour plus des deux tiers de la production totale de raisins du pays.

La croissance des vignobles chinois a été remarquable et devrait se poursuivre. En effet, en 2005, la production de vin de la Chine, 487 millions de litres à partir de 465 000 hectares (1 150 000 acres) de vignoble dépassait l’Australie, le Chili et l’Afrique du Sud réunis. La croissance de la superficie viticole a été la plus élevée au monde; plus de 113 % au cours des cinq dernières années. Actuellement, la production de raisin se classe désormais au cinquième rang de toute la production fruitière en Chine.

Vitis amurenis. Source: wikipedia.org

LE DÉVELOPEMMENT DE L’INDUSTRIE VITICOLE EN CHINE

CLIMAT

En raison d’énormes différences de latitude, de longitude et d’altitude, le climat de la Chine est extrêmement diversifié, allant de tropical dans l’extrême-sud à subarctique dans l’extrême nord et alpin dans les hautes altitudes du plateau tibétain. Les vents de mousson, causés par les différences de capacité d’absorption de chaleur du continent et de l’océan, dominent le climat. Pendant l’été, la mousson d’Asie de l’Est transporte de l’air chaud et humide du sud et fournit la grande majorité des précipitations annuelles dans une grande partie du pays. À l’inverse, l’anticyclone sibérien domine en hiver, apportant des conditions froides et relativement sèches. L’avancée et le recul des moussons expliquent en grande partie le moment de la saison des pluies dans tout le pays. Bien que la majeure partie du pays se situe dans la ceinture tempérée, ses modèles climatiques sont complexes.

Les extrémités nord du Heilongjiang et de la Mongolie-Intérieure ont un climat subarctique ; en revanche, la majeure partie de l’île de Hainan et certaines parties de l’extrême sud du Yunnan ont un climat tropical. Les différences de température en hiver sont considérables, mais en été, la variance est considérablement moindre. Par exemple, le comté de Mohe, Heilongjiang a une température moyenne sur 24 heures en janvier approchant −30 °C (−22 °F), tandis que le chiffre correspondant en juillet dépasse 18 °C (64 °F). En revanche, la majeure partie de Hainan a une moyenne de janvier supérieure à 17 °C (63 °F), tandis que la moyenne de juillet est généralement supérieure à 28 °C (82 °F).

Les précipitations sont presque invariablement concentrées pendant les mois les plus chauds, bien que les totaux annuels varient de moins de 20 millimètres (0,8 po) dans le nord-ouest du Qinghai et la dépression de Turpan du Xinjiang Ppour facilement dépasser 2000 millimètres (79 po) dans le Guangdong, le Guangxi et Hainan. Ce n’est que dans certaines poches de la région de Dzungaria du Xinjiang que la variation saisonnière évidente des précipitations, qui définit le climat chinois (et, dans une large mesure, d’Asie de l’Est), est absente.

La durée annuelle d’ensoleillement varie de moins de 1 100 heures dans certaines parties du Sichuan et de Chongqing à plus de 3 400 heures dans le nord-ouest du Qinghai. Les schémas saisonniers d’ensoleillement varient considérablement selon les régions, mais dans l’ensemble, le nord et le plateau tibétain sont plus ensoleillés que le sud du pays.

Chine est l’un des rares  pays qui possède  des régions  où la saison des pluies se produit après la véraison pendant la période de maturation du raisin. La couverture nuageuse et la pluie ralentissent la maturation. À partir de septembre le temps redevient plus clément et les raisins finissent leur maturation jusqu’en octobre dans des conditions optimales et les vins obtenus titre aux environs de 12,5-13 0  mais ils  sont souvent à parfaite maturité physiologique et phénolique si les rendements sont maîtrisés.

Climat acuel

Climat futur

SOLS

La Chine, avec ses conditions climatiques vastes et diverses, possède une grande variété de sols. En effet, tous les types de sols du continent eurasien, à l’exception des sols de la toundra et des sols podzoliques-gleys fortement lessivés de la taïga du nord (forêt boréale), se retrouvent en Chine. En raison des différences climatiques entre le nord plus sec et plus frais et le sud plus humide et plus chaud, les sols peuvent être regroupés en deux catégories. D’une manière générale, les sols au nord de la ligne des montagnes Qin et de la rivière Huai sont pédocaux (calcaires) et ont une réaction neutre à alcaline; ceux au sud de cette ligne sont des pédaliers (sols lessivés non calcaires), qui sont neutres à acides.

Outre les grands plateaux et les hautes montagnes au sud-ouest, des zones de sol marquées se forment en Chine en fonction des différences de climat, de végétation et de distance à la mer. La région côtière est et sud-est est couverte par la zone forestière associée à un climat humide et semi-humide, tandis que les régions intérieures du nord et du nord-ouest appartiennent principalement à la zone steppique, ainsi qu’à la zone semi-désertique et désertique associée à un climat semi-aride et aride. . Entre ces deux grandes zones pédologiques se trouve une zone de transition, la zone forêt-steppe, où les sols forestiers fusionnent progressivement avec les sols steppiques.

Entre les pédocaux (Sol caractérisé par une accumulation des carbonates)  du Nord et les sols acides  du Sud se situent les sols neutres. La plaine inondable du Yangtze sous les Trois Gorges (le point où la rivière traverse les montagnes Wu pour se jeter dans la plaine du Hubei) est recouverte d’une épaisse couverture d’alluvions non calcaires. Ces sols, parfois classés comme sols de paddy (riziculture), sont pour la plupart extrêmement fertiles et de bonne texture. Le sol de paddy est un type unique de sol cultivé, formé sur une longue période de temps dans les conditions spécifiques de la riziculture intensive.

Des siècles de culture concentrée ont entraîné une carence quasi universelle en azote et en matière organique. La pénurie de matière organique est principalement due au fait que les agriculteurs enlèvent habituellement les tiges et les feuilles des cultures pour l’alimentation du bétail et le combustible. Les déchets animaux et humains utilisés comme engrais contiennent une trop petite quantité de matière organique pour compenser la perte de nutriments dans le sol. Les sols sont aussi souvent carencés en phosphore et en potassium.

(01) sol lessivé ; (02) sol semi-lessivé ; (03) sol calcaire ; (04) sol aride ; (05) sol désertique ; (06) sol primaire ; (07) sol semi-aquifère ; (08) sol aquifère ; (09) sol salin-alcalin ; (10) sol artificiel; (11) sol alpin; (12)sol ferro-alumine (y compris terre rouge); (13) zone urbaine; (14) roches; (15) lacs et réservoirs; (16) rivière ; (17) banc de sable ou île ; (18) couverture glaciaire et neigeuse; (19) récif corallien ou île marine; (20) nord-ouest Salt Shell ; (21) salines ou fermes côtières.

RÉGIONS VITICOLES

La viticulture est largement répandue en Chine et se situe entre les latitudes 24 à 47°N et les longitudes 76 à 132° E. La majorité des vignobles sont situés dans le nord de la Chine, où ils sont affectés par le climat continental de mousson avec des hivers froids et secs et des températures extrêmement basses d’un minimum de   -15°C pendant l’hiver.

Selon la division administrative et la régionalisation météorologique et géographique, les régions viticoles de Chine ont été majoritairement classées en 11 régions comme suit :

Nord-est

Pékin-Tianjin-Hebei (également connue sous le nom de Jing-Jin -Ji)

Shandong (également connue sous le nom de péninsule de Jiaodong)

Anciens cours du Fleuve jaune

Le Plateau de loess

La Mongolie Intérieure

La Région est et des montagnes d’Helan

Le Corridor d’Hexi (également connue sous le nom de corridor de Ganzu)

Les Alpes du Sud-Ouest

Xinjiang

Autres régions

Pour en savoir plus sur les régions viticoles et consulter la cartographie, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES CHINE

CÉPAGES

En 2018, environ 84 % de tous les raisins produits en Chine étaient des raisins de table, tandis que les raisins de cuve représentaient environ 10 % du volume total. La Chine est le plus grand producteur de raisins de table au monde, suivie de la Turquie et de l’Inde.

Le cépage de table Kyoto, avec 365 000 hectares, fait largement la course en tête. En fait, cette superficie représente 44% de la superficie totale des terres utilisées pour cultiver cette variété dans le monde.

En Chine, 79% des raisins de cuve cultivés sont des cépages rouges, et les plus courants sont le cabernet sauvignon 60 000 hectares), le cabernet franc, la carménère (cabernet gernischt), le merlot, le pinot noir, le Vitis amurensis rupr et le marselan qui est peut-être en passe de devenir le cépage signature de la Chine.   Pour les blancs, le chardonnay, le riesling italien, le longyan et l’ugni blanc représentent 20 % du total des raisins de cuve, tandis qu’une petite quantité de cépages teinturiers, dont l’alicante bouschet et le yan 73, constituent le reste.

Pour consulter le détail des cépages chinois, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES CHINE

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

La règlementation et la législation chinoise sur les vins ne sont  pas inexistantes mais elle est minimaliste. Elle dépend essentiellement des normes de sécurité alimentaire. Il existe un embryon d’Indications Géographiques et un accord avec l’Union Européenne sur la reconnaissance mutuelle des IG en entrée en vigueur en 2021 et il devrait permettre à la Chine de s’aligner petit à petit sur les standards occidentaux. Pour en savoir plus sur la législation chinoise, cliquez sur le lien suivant :LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION CHINE

ANALYSE SWOT1

Forces :

– Vaste territoire disponible pour les vignobles.

– Potentiel élevé pour la plantation de vignes pour des raisins de cuve et la vinification en raison de la diversité des conditions climatiques, géographiques, environnementales et écologiques.

– Variétés indigènes de raisin de cuve en Chine.

– Les régions actuelles de plantation de vignes et de vinification sont largement réparties avec diverses structures et centres industriels.

-Ces filières vitivinicoles locales accèdent plus facilement aux marchés compte tenu de la leur proximité. 

-Main-d’œuvre nombreuse, suffisante en Chine, en particulier dans les zones rurales.

-Avantage des vins nationaux tels que le prix, en particulier pour les consommateurs moins riches et image familière sur le marché local.

Faiblesses :

– Manque d’expérience, de technologie, d’infrastructures et de talents professionnels.

– Manque de culture et de patrimoine viticole.

– Absence d’un système juridique complet du vin.

– Faible qualité et rendement, normes distinctes, standardisation des produits 

– Le vin n’est pas la boisson alcoolisée traditionnelle en Chine.

– Manque de certaines marques internationales  connues.

– Développement régional inégal de l’industrie du vin.

– Investissement non orienté et/ou irrationnel dans l’industrie du vin.

– Manque de centres  viticoles très développés.

Opportunités :

– Grande taille de la population ( 1,4126 milliard) et énorme demande d’un marché considérable.

– Croissance de l’économie et amélioration du niveau de vie.

– Soutien du gouvernement (politique, éducatif, technique, financier, etc.).

– Bonne image du vin pour ses bienfaits sur la santé, et par ailleurs  le rouge est une couleur « porte-bonheur » en Chine.

–  Tradition des dîners et des cadeaux dans la culture chinoise.

– Plus d’intérêt pour le vin et la culture du vin; accroître la connaissance du vin des clients chinois.

-Développement des filières liées au vin telles que l’oenotourisme, les vendanges, la dégustation, les expositions.

– Développement intensif du commerce électronique.

– Effets positifs du changement climatique.

Menaces :

– Concurrence des vins étrangers (tels que haute technologie, système de gestion mature, droits de douane.

– Concurrence des autres boissons alcoolisées.

– Ralentissement de l’économie chinoise.

– Vente en baisse avec   la campagne « anticorruption ».

– Méfiance des consommateurs envers la sécurité et la qualité des produits alimentaires chinois (on se souvient du scandale du lait).

– Effets négatifs du changement climatique.

– Hausse du coût des matières premières, de la main-d’œuvre et de la gestion.


[1] Une analyse SWOT (Strength, Weaknesses, Opportunities and Threat) et un outil simple et souvent utiliser pour évaluer la position d’une industrie dans un environnement concurrentiel.

LES INVESTISSEMENT ÉTRANGERS DANS L’INDUSTRIE VITICOLE CHINOISE

Ils se font toujours en partenariat avec des groupes chinois.

DYNASTY

Dynasty  a été fondé en 1980 par les groupes Rémy Martin  et Tianjin City Grape Garden et c’est l’une des marques de vin les plus fortes en Chine.

DOMAINE DE QUINDAO HUADONG

Fondé en 1985 par un anglais, Michael Perry, un marchand de vin de Hong Kong, il fut le premier vignoble de Chine à avoir été conçu sur le modèle européen. Il se situe à 45 kilomètres de la ville de Quindao. Le domaine offre une vue splendide sur les collines des Neufs Dragons et l’encépagement est situé sur les premiers contreforts de ces collines d’où l’on peut apercevoir la ville de Quindao. La ville de Qufu, où est né Confucius, ne se trouve pas très loin.

PERNOD RICARD

Pernod Ricard s’est associé avec Benjing Friendship Company jusqu’en 1990. Aujourd’hui Pernod Ricard se concentre sur son vignoble du Mont Helan Est établi en 2012 avec les cépages cabernet sauvignon, pinot noir et chardonnay. Peut-être verra-t-on le Jacob Creek chinois émerger de ce domaine.

DOMAINE FRANCO-CHINOIS (SINO-FRENCH DEMONSTRATION VINEYARD)

Il fut créé en 1998 dans la province d’Hebei. Il produit des vins haut de gamme dans un style classique français.

CHANGUY-CASTEL

Le plus ancien domaine viticole chinois  s’est associé à Castel  en 2001. Le vin signature est le Changuy-Castel Cabernet Gernischt, un assemblage du vignoble de Beiyujia dans la province de Shandong. En 2006, il a racheté le Canadien Aurora Icewine Co  pour créer Golden Icewine Valley dans la province du Liaoning et contrôle ainsi la moitié de la production de vin de glace du monde.

CHANGYU MOSER XV

Il tire une partie de son de Laurenz Maria Moser V du domaine autrichien Laurenz V. Le domaine produit du cabernet sauvignon, du merlot et de la syrah.

DOMAINE BARON DE ROTHSCHILD ET CHINA INTERNATIONNAL TRUST AND INVESTMENT CORPORATION

Ils ont établi un vignoble situé, dans la vallée de Qishan, à environ 25 km de la ville côtière de Yantai au nord-est de la province de Shandong en 2008 et planté en cabernet sauvignon, syrah, merlot, cabernet franc et du marselan. En 2000, ils ont mis sur le marché la cuvée LONG DAI 2017, un assemblage, (cabernet sauvignon, cabernet franc et marselan) planté des schistes. Les vignobles du domaine Long Dai couvrent une superficie d’environ 29 hectares, répartis sur 56 parcelles, elles-mêmes divisées en 445 terrasses. (Plus de 9 000 kilomètres de murs de pierre ont été construits autour des vignes.  Globalement, c’est un sol homogène constitué d’un socle granitique facilement dégradable. Les différents stades de dégradation du granite dépendent généralement des courbes de niveau mais aussi des modifications anthropiques. L’aménagement en terrasses présente donc un niveau d’hétérogénéité important, non seulement entre les parcelles, mais aussi à l’intérieur de celles-ci.

DOMAINE CHADON CHINA ET NINGXIA NONGKEN ENTREPRISE

Ils sont spécialisés dans la production de pinot noir et de chardonnay pour la production d’effervescents.  

LVMH AVEC SHANGRI-LA WINERY

Mais le partenariat de LVMH avec Shangri-La Winey dans la province du Yunnan est beaucoup plus séduisant. Les vignes sont plantées   dans le nord du Yunnan, sur les rives du Mékong  dans les contreforts de l’Himalaya, non loin de la cité mythique de Shangri-La.

 Les vignes d’Ao Yun sont situées dans les villages d’Adong, Xidang, Sinong et Shuori, au pied des monts sacrés de Meili entre 2 200 et 2 600 mètres d’altitude et sont entretenu par 120 familles locales sur 300 parcelles subdivisées en 900 unités. Le vin signature de ce partenariat est le riche, puissant, somptueux Ao Yun (dont le nom signifie « voler au-dessus des nuages »). Le Ao Yun 2017 est un assemblage de cabernet sauvignon, cabernet franc, syrah, petit verdot et pour la première fois, de merlot.

DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE