Source: Public Domain via wikipedia.org

Riga, la capitale. Source: wikipedia.org

LA LETTONIE VUE D’AILLEURS

La Lettonie est un des trois pays baltes( Wikipedia conseille, ne pas confondre Pays-Bas et Pays Baltes), elle est située en Europe du Nord sur la rive orientale de la mer Baltique. Elle a des frontières terrestres avec la Lituanie au sud, l’Estonie au nord, la Russie à l’est, la Biélorussie au sud-est et une frontière maritime avec la Suède à l’ouest. Il y a 1,8 million d’habitants, la capitale Riga  a 621 000 hab et concentre près du tiers de la population totale. Le pays est fortement urbanisé. Hors la capitale Riga,  les principales villes sont Lielpilseta, Daugavpils, Liepaja, Jelgava, Jurmala, Ventspils, Rezekne. Le pays est né de la réunion en 1918 de quatre régions à l’histoire particulière. Deux sont connues, la Livonie et la Courlande, et deux sont presque ignorées, la Zemgale et la Latgale.

                  A quoi il ressemble ?

Le pays est plat, peu élevé, 98 % a moins de 200 mètres d’altitude, il culmine au Gaiziņkalns à 312 mètres, dans les Collines de Vidzeme ; à l’est deux régions de collines d’Alūksne et  de Latgale.   Les forêts, surtout d’épicéas couvrent environ la moitié du territoire ; les marais 10%. Les terres arables, ¼  du territoire, sont surtout  situées dans la région de Zemgale ; quelques cultures (orge, pomme de terre) ;  l’élevage (bovins, porcins) sur des prairies naturelles  représente 90 % de la production agricole en valeur. Le pays possède 531 km de côtes sableuses et deux ports, en particulier Liepaja et Ventspils, toujours libres de glace, assurant donc le transit pour des marchandises venant de Russie et d’autres pays de la CEI. Le golfe de Riga, peu profond et partiellement isolé du reste de la Baltique par les îles estoniennes Saaremaa et Hiiumaa, est très pollué.

              Ce pays est un « don du fleuve » la Daugava, ( Comme l’Egypte est un don du Nil), qui a représenté depuis des siècles la voie d’échanges entre la mer Baltique et les richesses de l’Orient, suscitant les appétits des peuples riverains : Allemands, Danois, Suédois, Polonais, Russes. Riga, enrichie par la Hanse, fut pendant deux siècles la capitale de toute la région dominée, sous une suzeraineté russe, par les barons baltes successeurs des conquérants germaniques.

La Daugava. Source: Par Dezidor — Photographie personnelle, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/

                    Un pays pauvre en ressources minérales.

 L’équipement hydroélectrique de la Dvina assure 40 % de la consommation d’électricité du pays. L’industrie lourde (machines-outils, chemin de fer), autrefois tournée vers le marché soviétique, a beaucoup souffert de la réorientation vers des débouchés occidentaux. Le pays se reconvertit actuellement dans l’industrie légère et les services. Outre l’exploitation du bois (papier), l’industrie des constructions mécaniques et électriques.

                   Dans le passé, ce territoire eût des voisins gourmands.

Du VIIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, le territoire actuel a été sans cesse dominé par des puissances étrangères : les Vikings suédois (Varègues), les Chevaliers teutoniques, les Danois, les marchands de la Hanse, les Polonais, les Suédois, ; de  1625 au XVII° siècle, elle a fait partie de la Pologne et de la Suède, de la Russie. Mais la seconde moitié du XIXe siècle correspond au mouvement de l’atmoda, l’éveil national letton.

Les Chevaliers teutoniques: Source: https://croix-templiers.com/

                14-18 une première indépendance

Au cours de la guerre civile en Russie (1917-1922), la plupart des divisions militaires lettonnes (créées pendant la Première Guerre Mondiale) combattirent contre l’Allemagne aux côtés des bolcheviks. Mais, par la signature du traité de Brest-Litovsk en mars 1918, la Russie soviétique cède les États baltes à l’Empire allemand,  donc la Lettonie aurait dû être annexée par le Reich. Mais la défaite allemande en 1918 lui permet de déclarer pour la première fois son indépendance qui est reconnue internationalement en 1919.

En juin 1940, durant la Seconde Guerre mondiale, elle est  envahie par l’URSS ( prévu par les clauses secrètes  du Pacte germano-soviétique comme  pour les deux autres pays baltes). Mais en 1941 l’Allemagne nazie envahit la Lettonie. Des milices paysannes furent organisées pour lutter contre les partisans des Soviétiques.  Accusés d’avoir soutenu les Soviétiques, environ 70 000 juifs lettons furent assassinés en Lettonie par des Einsatzgruppen allemands mais aussi par des unités paramilitaires et les forces de police auxiliaires lettones. D’autres Lettons choisirent de rejoindre l’Armée rouge.

En 1944 l’Armée Rouge l’occupe, l’URSS l’annexe. La  Lettonie devient une république socialiste soviétique, mais  les États-Unis,  les pays non-communistes membres de l’ONU, le  Parlement européen, la CEDH et le Conseil des droits de l’homme de l’ONU  la reconnaissent de jure comme État souverain.

Deux vagues de déportations (dont une en 1949) sont organisées vers les établissements du goulag en Sibérie par les Soviétiques où seule une minorité survécut (les déportations staliniennes, contrairement aux idées reçues, ont aussi largement touché les populations russes vivant en Lettonie). Avec ainsi que de l’afflux de nouveaux migrants après 1945 venus de tous les coins de l’URSS, les pratiques culturelles des russophones vivant en Lettonie, qui perdurent encore aujourd’hui, sont l’héritage de cette histoire particulière. En Lettonie-même furent menées des  campagnes de russification avec des colons russes et la collectivisation des fermes fut mise en oeuvre. Des Lettons se réfugièrent dans les campagnes jusqu’à la mort de  Staline en mars 1953.

                       La Lettonie passe à l’ouest. Redevenue indépendante en 1991, comme la Lituanie et l’Estonie avant même l’effondrement total de l’Union soviétique, la Lettonie n’adhère pas à la CEI. Du fait de la non-reconnaissance internationale de leur annexion par l’URSS les trois pays baltes quittent la sphère d’influence russe, adhèrent à l’atlantisme, deviennent membres de l’OTAN et de l’Union Européenne en 2004.

                     Les Lettons parlent le letton (langue officielle). Sauf ceux qui parlent  l’une des deux autres langues léguées par l’histoire récente ou plus ancienne. Le letton moderne est parlé dans l’ouest du pays, pour environ 2/3 de la population, c’est la principale langue parlée à la maison. Le latgalien, un dialecte issu du letton est parlé à l’est, en Latgale, une des quatre régions de la Lettonie, par 9 % de la population du pays. 1/3 environ  les habitants, eux, parlent plutôt le russe,  dans les régions de Riga (la capitale) et de Latgale, la proportion  peut dépasser 50 % .

                     Qui sont les Lettons ? Qui est citoyen ?

En 1989 à la veille de l’indépendance, les Lettons de souche ne représentent que 52 % de la population du pays. Donc  peuplé d’une faible majorité de Lettons de souche et d’ environ un tiers de Russes. ( Moins fort qu’aux  Emirats Arabes Unis,   où les étrangers  sont 88,5% de la population, et en Arabie Saoudite  où ils sont 41 %).     

Presque 80% des habitants de la Lettonie ont la citoyenneté lettone. Les non-citoyens sont particulièrement concentrés dans les villes où ils représentent plus de 30% de la population, fortement présents dans les districts autour de la capitale (Jelgava, Dobele, Bauska), on les retrouve également dans les communes frontalières autour de Valka, Daugavpils, Krāslava et dans la région de Latgale.

Un nombre important de Russes sont privés de la citoyenneté et bénéficient d’un simple titre de séjour permanent. Le pourcentage de Russes sans droits civiques s’établit à près de 11,23 % de la population totale en 2017. Ce statut de non citoyen garantit la jouissance des libertés fondamentales et des droits économiques et sociaux, mais  une soixantaine de professions ne sont ainsi accessibles qu’aux citoyens. Il y a peu de différences économiques notables entre citoyens et non citoyens, le code du travail comprend des clauses anti discrimination. Mais les non-citoyens sont privés de droits politiques. Des lois successives sur la nationalité, sur les conditions d’accès se sont succédé.

La présence russe étant plus sensible, elle est la plus russifiée des trois républiques baltes,   le pays compte 30 % de Russes (12 % en 1935), 4 % de Biélorusses et 3 % d’Ukrainiens. Dans la tranche d’âge des actifs les plus dynamiques (19 à 44 ans) les autochtones sont même minoritaires. Les russophones (Russes, Ukrainiens et Biélorusses) représentent alors 41,9 % de la population.

« L’enjeu de la Lettonie est de bâtir un projet national dans lequel les russophones de Lettonie puissent trouver leur place, sans pour autant être « assimilés » et perdre leur culture. La Russie au contraire ne veut pas que les russophones soient intégrés à la nation lettone et continue de réclamer un statut officiel de minorité ».

Le plan du Parlement de Riga, qui prévoit de soumettre au gouvernement une liste de 69 édifices et plaques commémoratives à démanteler ou déplacer, heurte la minorité russophone du pays. Récemment le Bureau de la citoyenneté et de la migration de Lettonie avait annoncé que plus de 3 000 résidents de nationalité russe seraient prochainement officiellement informés par courrier que, “conformément à la nouvelle la loi sur l’immigration”, ils devraient quitter la république de Lettonie avant le 30 novembre 2023, ils avaient jusqu’au 1er septembre pour faire leur demande de renouvellement de carte de résident de longue durée et passer l’examen de langue lettone, obligation à laquelle ils ont dérogé. En 2022, en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un amendement à la loi a durci les règles de résidence en Lettonie pour les citoyens russes.

                     Des Lettons jusqu’à quand ?

Entre 1991 et 2011, la Lettonie a perdu plus de 23 % de sa population en raison d’un taux de fécondité (nombre d’enfants par femme) extrêmement faible et d’un solde migratoire négatif. (vers Etats-Unis , Canada, puis UE). Entre le début 2000 et 2021, la population de Lettonie a chuté de 13 %. On trouve dans le pays des villages déserts, des quartiers abandonnés, des écoles vides.

                     Du travail pour le Guide Michelin

La cuisine lettone a de multiples influences, traditions germaniques, mais également russes ou polonaises. Les plats traditionnels sont les pois au lard, les côtes de porc fumées ainsi que les harengs de la mer Baltique à l’aneth qui est l’herbe de prédilection des Lettons. Ils sont de grands consommateurs de pommes de terre, de chou, de pois, de haricots et de betteraves. Bon appétit ! Une boisson locale originale est le (ou la ) Bērzu sula,  une décoction d’écorces de bouleau fermentées à laquelle on ajoute des branches de cassis ou de l’écorce de citron. Santé !

Le premier roman policier de la série des Maigret (75 romans et 28 nouvelles) de Georges Simenon est intitulé Pietr-le-Letton (1930).

Source: amazon.com

PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE

La Lettonie peut s’enorgueillir de posséder le vignoble le plus ancien vignoble septentrional (57^o 04’) au monde, la colline de Sabile comme en atteste le « Guinness Book of Records ».

L’Association des vignerons et viticulteurs de Lettonie (LVVB) estime que la vigne est actuellement cultivée sur environ 30 à 40 hectares en Lettonie qui ne produisent pas plus de 3-4 tonnes par hectare avec principalement des hydrides et le cépage rouge autochtone Zilga. Les raisins cultivés en Lettonie sont principalement utilisés pour la production de vin et de jus. Si la production de vin est marginale, la production de vins de fruits est beaucoup plus importante bien que toujours artisanale. 

La Lettonie a importé 161 Millions d’€ de vin d’Italie  47%, de  France (13,9%) d’Espagne (9,84%) d’Allemagne (5,5%), du Portugal 4,17% , d’Estonie[1] ( 3,78%), de Lituanie (3,06%) , de Géorgie 2,84%  d’Autriche 1,41%, du Chili (1,4%).

La consommation de vin par habitant a atteint 10,5 litres en 2020, selon Faostat. La Lettonie a la plus forte consommation d’alcool des pays de l’OCDE avec 12,9 litres d’alcool pur par habitant. L’alcool letton le plus emblématique est le Riga Black Balsam (Rīgas Melnais balzams), un alcool puissant, amer, aux herbes, qui ressemble à de l’huile de moteur usagée et qui contient 45% d’alcool. La Lettonie est aussi un grand producteur de vermouth et en 2021, lle pays a exporté 9 millions d’€ de vermouth, ce qui en fait le 9e exportateur de vermouth au monde.

[1] Les vins exportés de Lituanie et d’Estonie sont des vins re-exportés majoritairement en provenance des grands pays viticoles européens.

HISTOIRE

La viticulture et l’élaboration du vin en Lettonie pourraient se résumer par le combat, parfois héroïque, pour maintenir la viticulture sur la colline de Sabile dans la municipalité de Talsi dans le nord-ouest du pays. La viticulture sur cette colline a été maintenue d’une manière quasi ininterrompue depuis le XIV^e siècle, à la latitude de 57^o 3’N, généralement considérée comme inadaptée à la culture de la vigne.

Colline de Sabile. Source: https://www.visit.sabile.lv/

Les premières mentions de Sabile datent de 1 253 ; la ville a un riche passé historique et abrite de nombreux monuments culturels importants où commerçants et artisans se sont installés dans la vallée de la rivière Abava.   À la fin du XII^e et début du XIII^e siècle, le territoire de la Lettonie est colonisé et christianisé par des moines-soldats allemands lors des Croisades Baltes (1193–1227). Durant le Moyen Âge, les Allemands développent un commerce lucratif à travers la mer Baltique. Du XIV^e au XVI^e siècle le site de Sabile est connu pour son château de l’Ordre de Livonie et le village éponyme à proximité du château.

La viticulture et la production de vin sur la colline ont été entreprises   sous la conduite de  l’Ordre de Livonie au XIVème siècle; ce siècle est celui de l’Optimum climatique, une période de réchauffement qui a vu la viticulture s’étendre dans le nord de l’Europe jusqu’à la mer Baltique.  

L’Ordre de Livonie. Source: https://www.mundusbellicus.fr/

L’Optimum climatique médiéval est l’âge d’or de la viticulture qui s’étend sur une bonne partie des Pays Baltes sous l’égide des monastères. Au cours de cette période, le vin est produit et exporté vers les pays européens. La vigne est cultivée jusqu’au XVI^e siècle, après quoi la viticulture périclite avec le changement climatique du début du Petit Âge Glaciaire mais aussi en raison des conflits qui opposent les puissances environnantes : la Pologne, la Suède puis la Russie.

Le Duc allemand de la Baltique Jacob Kettler (1610-1982), tenta de relancer la viticulture sur le territoire.  On planta de nouveaux cépages à Sabile. Mais le changement climatique vint à bout de presque toute la viticulture du pays seuls quelques ilots de vignobles comme la colline de Sabile et Zielona Góra en Pologne parvinrent à survivre. Sabile devient ainsi le symbole de la résilience et de la détermination viticole du territoire de la Lettonie, ce qui lui vaudra d’être incluse dans le livre « Guinness book of Record » comme le vignoble le plus septentrional de l’hémisphère Nord, (avant que le vignoble de Lerkekasa près de Gvarv, en Norvège, planté en 2008 ne le détrône, devenant le vignoble le plus septentrional du monde à une latitude incroyable de 59,3° degrés nord.)

C’est à cette époque que les habitants de Sabile commencent à vénérer la colline et elle devient la fierté locale. Le vin est maigre et aigre mais il est populaire à la cour du duché et également dans d’autres pays européens vers lesquels il était exporté avec sans doute le Duc comme son meilleur VRP. La viticulture tomba encore en désuétude cependant elle ne disparut pas.  Mais il faudra attendre 1936 pour que la vinification soit relancée. Cette fois, la colline de Sabile passe de fierté locale à symbole national et le mouvement est dirigé par le président de l’époque, Karlis Ulmanis. Ce renouveau de la viticulture à Sabile peut être vu comme un symbole de l’indépendance de la Lettonie instaurée en 1918 et un signal fort du savoir-faire du pays. En 1939, la colline aura même un petit stand à l’Exposition du raisin organisée par la Société agricole lettone à Jelgava où est exposeé un échantillon des raisins de la première récolte du renouveau. Après la Seconde Guerre Mondiale, la Station expérimentale d’horticulture poursuit l’aménagement de la Colline viticole de Sabile mais un changement de gérance précipite encore une fois un déclin de l’activité. Uldis Zommers (1934-2021), historien et enseignant, commence, avec l’aide de ses étudiants,  à restaurer la colline de Sabile en 1989 et encore une fois elle est adoubée les autorités de l’État quand  le  27 avril 1995,  elle est honorée par le président letton Guntis Ulmanis

Si la viticulture et l’élaboration du vin ont toujours été un véritable défi, la production de vin de fruit est par contre une tradition qui remonte à une période lointaine. Les premières expériences de vinification ont probablement été obtenues en levures indigènes avant que les levures de cultures ne deviennent commercialement disponibles et dopent la production dans la deuxième partie du XIX^e siècle après la découverte de la fermentation par Pasteur en 1857. Cependant la Lettonie ne semble pas avoir eu une industrie de vin de fruits comme la Lituanie au début du XX^e siècle et la production est restée artisanale. Les vins de fruits sont élaborés avec des cerises, des groseilles noires ou rouges, de la rhubarbe, du sureau, des myrtilles, de la pomme ou des canneberges et tout ce qui pousse dans le pays même la betterave est mise à contribution pour faire du vin. La grande majorité des domaines ne produisent que des vins de fruits et les domaines qui produisent des vins de raisins élaborent aussi des vins de fruits.

C’est le réchauffement climatique, sensible depuis la première moitié du XXI^e siècle qui donne un nouvel essor à la viticulture. La viticulture de la colline de Sabile est pérennisée et Le 18 juin 2003, le ministre letton de l’Agriculture, Mārtiņš Roze, signe un document par lequel le ministère letton de l’Agriculture transfère  les droits de propriété de la Colline de Sabile  à la municipalité de Sabile qui gère aujourd’hui la viticulture et la production de vin.

Mārtiņš Roze. Par Saeima — https://commons.wikimedia.org/

L’association des vignerons et des viticulteurs de Lettonie LVVB,  (Latvijas Vīnkopju un vīndaru biedrība, LVVB) fut créée en 2006 dans le but  de promouvoir le développement de la vinification et de la viticulture dans le pays .

En 2009, Gunta et Uldis Niedrast créé le domaine biologique de Mazburki  à Tukums dans la région de Zemgale dans la  partie centre-sud de la Lettonie. La ferme cultive une soixantaine de cépages certifiés biologiques sur une superficie de 4 ha.  À la périphérie de Bauska, il y a plus de 500 variétés de raisins dans le vignoble de Gata Kužumas aussi dans la région de Zemgale.

En 2011, à proximité de la colline de Sabile, l’entrepreneur Mārtiņš Barkāns crée la cave familiale Abava où il cultive les cépages Rondo et Solaris et Muskaris.

De nombreux petits vignobles se créent un peu partout dans le pays et les exploitations viticoles, principalement à base de vin de fruit s’installent, facilitées par un changement législatif en 2015 qui simplifie l’octroi de licences d’exploitation pour des petites productions de l’ordre de  2 000 litres au grand dam des producteurs lituaniens qui ne bénéficient pas encore de cette facilité.

Depuis 2016, en septembre, se tient l’exposition « Cépages lettons  » dans la cour de l’ancienne partie du palais Bauska, où il est possible de voir et de goûter des échantillons de plus de 150 variétés de raisins cultivés dans différentes parties de la Lettonie. L’exposions est organisée par la LVVB dans le cadre du projet « Développement de l’oenotourisme letton ».

En 2023, Raimonds Tomsons, le letton, devient Meilleurs sommelier du monde ce qui atteste d’une grande culture du vitivinicole dans le pays.

Raimonds Tomsons. Source: https://www.chefsommelier.com/

CLIMAT

Le climat est influencé par les vents dominants du sud-ouest venant de l’Atlantique. L’humidité est élevée et le ciel est généralement nuageux ; il n’y a qu’environ 30 à 40 jours de soleil par an. Les précipitations moyennes dépassent généralement les 500 mm (20 pouces) sur les terres basses et peuvent approcher ou dépasser 760 mm (30 pouces) sur les terres plus hautes . La saison sans gel dure environ 125 à 155 jours. Les étés sont souvent frais et pluvieux. La température moyenne en juin se situe aux alentours de 17 °C ( 62 °F) avec des sauts occasionnels à plus de 30 ^oC ( 86 ^oF). L’hiver s’installe lentement et dure de la mi-décembre à la mi-mars. La température moyenne de janvier varie entre -2 °C (28 °F) supérieure sur la côte et environ -7 °C  (19,5 °F) inférieure à l’est. Il y a des chutes de température extrêmes occasionnelles qui peuvent atteindre les -40 ° C (-40 ^oF).

Les deux cartes suivantes illustrent clairement les effets des changements climatiques et indiquent bien visuellement pourquoi la Lettonie pourrait devenir une région viticole à l’horizon 2 100.

SOLS

La Lettonie est essentiellement une plaine vallonnée, avec des terres basses assez plates alternant avec des collines. La partie orientale du pays est plus élevée, sa caractéristique la plus importante étant le plateau central de Vidzeme, qui atteint une altitude maximale de 311 mètres (1 020 pieds). Les hautes terres de Kurzeme (Courlande) à l’ouest sont divisées en parties ouest et est par la rivière Venta. Entre les hautes terres du Vidzeme central et du Latgale au sud-est se trouve la plaine de la Lettonie orientale, en partie traversée par des crêtes morainiques qui empêchent le drainage. Il existe de nombreuses tourbières dans ce secteur. La Lettonie contient une multitude de rivières qui se déversent dans la mer Baltique. Les plus grandes sont la Dvina occidentale, appelée localement la Daugava, la Venta et la Lielupe. Au milieu des collines, dont beaucoup sont boisées, se trouvent de nombreux lacs, certains mesurant jusqu’à environ 12 miles ² (30 km²). La viticulture tente de se nicher proche des plans d’eau, sur les berges hautes des rivières ou proche des lacs avec une exposition sud.

Les sols de la Lettonie sont principalement podzoliques, acides, très délavés qui caractérisent les climats humides et froids. Mais on trouve des sols calcaires dans la plaine de Semigallia (Zemgale), située juste à l’est des hautes terres orientales de Kurzeme. C’est un des raisons pour laquelle, des vignobles s’implantent dans cette région plus froide que celle de de Kurzeme.

RÉGIONS VITICOLES

La colline de Sabine est emblématique comme région viticole de la Lettonie. La viticulture est encore trop récente pour qu’il existe des régions viticoles bien définies, mais des régions cependant émergent comme des régions viticoles dans le contexte du réchauffement climatique. Pour en savoir plus sur les régions émergentes de la Lettonie, cliquez sur le lien suivant: LETTONIE RÉGIONS VITICOLES

CÉPAGES

Trois groupes de raisins sont principalement produits en Lettonie – les raisins de table, les raisins de cuve, ainsi que les variétés hybrides pouvant être utilisées à la fois pour la consommation directe et pour l’extraction de jus. Pour en savoir plus sur les cépages de Lettonie, cliquez sur le lien suivant: LETTONIE CÉPAGES

LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION

La législation de la Lettonie est régie par une série de réglementations dont certaines pour les petites exploitations pour aider le développement d’une industrie viticole artisanale. Pour en savoir plus sur la législation et la réglementation de la Lettonie, cliquez sur le lien suivant : LETTONIE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION