
DESCRIPTION DU PAYS


LE MEXIQUE VU D’AILLEURS (EN PRÉPARATION)
PRESENTATION DU PAYS VITICOLE
En 2016, l’industrie du vin au Mexique comprenait 216 établissements vinicoles et 70 entreprises de commercialisation. Les raisins de cuve sont cultivés sur 6 474 hectares dans 11 États mexicains (Aguascalientes, Baja California, Chihuahua, Coahuila, Guanajuato, Nuevo León, Puebla, Querétaro, San Luis Potosí, Sonora et Zacatecas). Cependant, 97 % de la viticulture sont concentrés dans les Etats de Aguascalientes, Baja California, Coahuila, Guanajuato, Querétaro et Zacatecas.
La Basse-Californie représente près de 60 % du vignoble total cultivé au Mexique, soit l’équivalent de 3 735 hectares. Le climat méditerranéen fait de cette région la mieux adaptée à la production de raisins de haute qualité, fournissant plus de 85 % du vin mexicain à travers 350 étiquettes et 2 millions de caisses équivalant à une valeur de 16,5 millions d’euros.
Le Mexique se classe au 25e rang des pays producteurs de vin au monde. L.A. Cetto, Casa Domecq, Bodegas de Santo Tomás et Monte Xanic représentent plus de 15 % de la production de vin mexicain. Les domaines mexicains ont exporté 500 000 caisses de vin en 2018, vers Le Japon (30%) et les États-Unis (51%) mais aussi le Canada (4 %), le Royaume-Uni (2%), Belize (2 %), le Danemark (1 %), la France (1 %).
La consommation intérieure est de 1,34 litre par capita.
HISTOIRE
Le Mexique fut, avec Cuba et le Pérou, l’une des toutes premières conquêtes des conquistadors sur le continent américain, Hernán Cortés toucha les côtes mexicaines en 1519. L’une de ses premières constatations fut peut-être l’absence de vignobles de Vitis Vinifera et la présence de vignes sauvages peu propices à la production de vins pour les troupes et les missionnaires. Des documents attestent qu’après avoir conquis l’empire aztèque en 1521, Cortés demanda des pieds de vignes à l’Espagne pour les planter au Mexique et pour faire des raisins de cuve. On a longtemps pensé que le cépage envoyé à Hernán Cortés était le monica nera mais on sait aujourd’hui, avec les analyses de parenté ADN, que le cépage qui allait se répandre à travers toute l’Amérique était le listán prieto. Il prit ensuite le nom de mission en Californie, país au Chili, criolla chica en Argentine. En tant que gouverneur du territoire de 1521 à 1527, Cortés ordonna à chaque propriétaire de parcelles de terrain accordées par les autorités, de planter au moins 10 pieds de vignes par an pendant 5 ans. On estime que 5 000 ceps furent ainsi plantés. Dès 1554, la viticulture était déjà bien établie jusqu’au Michoacán mais le premier vignoble commercial (Bodega Vinícola) fut probablement planté en 1593 par le capitaine Francisco de Urdiñola à Parras de la Fuente dans l’Etat actuel de Coahuila à 800 kilomètres (500 miles) de la ville de Mexico.

Le Coahuila (le serpent nu) est un plateau ondulant chaud et aride et les raisins récoltés dans cette région sont destinés à la production de vins en vrac et à la distillation. Ce serait le succès de cette production qui aurait poussé le roi d’Espagne Philipe II à imposer une prohibition totale de nouvelles plantations pour protéger le marché espagnol. La viticulture et la vinification continuèrent sans que l’on puisse connaître aujourd’hui les quantités produites. Mais il fallut attendre presque qu’un siècle avant que le missionnaire jésuite, Père Juan Ugarte, découvre la Basse-Californie (Baja California) ; il y planta des vignes près de la mission San Javier en 1701. On le considère aujourd’hui comme le grand-père de la viticulture mexicaine. Il faudra attendre encore un quart de siècle pour que le franciscain Junipero Serra traverse la frontière californienne et plante le cépage dans le sud de la Californie où il prendra le nom de mission.
La viticulture mexicaine périclita avec l’échec du soulèvement des populations locales contre la couronne espagnole mené en 1810 par le Père Miguel Hidalgo qui fut exécuté après onze années de lutte.
Une fois émancipée de la couronne espagnole en 1821, la viticulture put se développer mais seuls 3 domaines viticoles furent créés en soixante-dix ans, Bodega Ferriño dans le Coahuila en 1860, Bodega San Luis Rey ( Guanajuato ) en 1870 et Bodega Santo Tomás en 1888.

Pendant 300 ans le cépage listán pieto (mission/ país/ criolla) allait dominer la viticulture sud-américaine et bien qu’il ait été largement supplanté par d’autres Vitis vinifera, on assiste aujourd’hui à une résurgence et un regain d’intérêt pour ce cépage en particulier au Chili dans la région d ‘Itata où l’on trouve encore de très vieilles vignes.
En 1870, Don Evaristo Madero fit l’acquisition de l’ancienne bodega de Parras de la Fuente dans le Coahuila et la rebaptisa Casa Madero. Il importa des cépages européens et les vins élaborés acquirent vite une réputation nationale et internationale. Mais le phylloxera détruisit le vignoble qui ne fut replanté qu’en 1962 sur des souches américaines. Le coup de pouce tant attendu pour la viticulture mexicaine vint de Californie et du domaine de Concannon, qui réussit en 1889 à convaincre le président dictateur Porfirio Díaz ( président du Mexique de 1877–80 et de 1884–1911) qu’il était possible de développer la viticulture sur des bases commerciales solides. Diaz lui accorda une concession qui permit au domaine Concannon d’envoyer des milliers de greffons de sa propriété californienne de Livermore en Californie avec des manuels d’instruction en espagnol sur la culture de la vigne.

Cet investissement créa un aimant qui réussit à attirer Antoni Pirelli-Minetti qui, lui aussi, avec la bénédiction de Diaz, importa des ceps qu’il planta sur le ranch de Felipe Càrdenas, un notable de Torréon. Les cépages incluaient le zinfandel, la petite sirah, et le Flame Tokay, un cépage rose plutôt destiné à la table et l’encépagement s’étendait sur 365 hectares (900 acres), la plus grande superficie viticole de l’époque au Mexique.
Encore une fois, l’histoire allait contrecarrer les plans des viticulteurs avec la révolution de 1910 lorsque les libéraux et les intellectuels commencèrent à défier le régime du dictateur Porfirio Díaz, au pouvoir depuis 1877, un mandat de 34 ans appelé El Porfiriato, violant les principes et les idéaux de la Constitution mexicaine de 1857. Quelques vignobles furent protégés par les révolutionnaires Pancho Villa et Emiliano Zapata, mais la plupart furent laissés en déshérence ou détruits.


Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement protectionniste du PRI (Partido Revolucionario Institucional) quadrupla les taxes sur les vins européens et instaura des quotas pour l’importation. Cela stimula la production mexicaine et attira des sociétés étrangères qui établirent des domaines dans le pays (Pedro Domecq, Martell Cognac, Seagram et Osborne) bien que les raisins produits étaient majoritairement destinés à la distillation.
À la fin du XIXe et au tout début du XXe siècle, des réfugiés russes de Molokan arrivèrent dans la vallée de Guadalupe et commencèrent à cultiver des raisins. Mais leurs exploitations furent envahies par d’importants groupes de sans-terre, de chômeurs, qui occupèrent leurs terres en en revendiquant la propriété, forçant les Molokans à émigrer vers les États-Unis. La viticulture moderne dans la Baja California date réellement de 1962 quand le domaine de Santo Tomás engagea Dimitri Tchelistcheff comme directeur technique, son père ayant presque accompli des miracles au domaine de Beaulieu en Californie.

Les vignobles de Santo Tomás furent replantés avec du cabernet sauvignon, du pinot noir, du riesling, du chenin blanc et du chardonnay. Des nouvelles techniques de vinification furent introduites, en particulier la fermentation à froid et on crédite Dimitri de la production du premier effervescent mexicain en 1977.
En un peu moins de cinq décennies, la production fut multipliée par trente. De 1 600 hectares (4 000 acres) en 1939, elle passa à 47 000 hectares (117 000 acres) en 1985.
Le 20 janvier 1948, l’Association Nationale des Vignerons fut créée, regroupant 15 entreprises.
En 1986, lorsque le Mexique adhéra à l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), le marché s’ouvrit à la concurrence, provoquant la faillite d’environ 60 établissements vinicoles, seulement dix survécurent. Avec la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 1992 et la signature d’autres traités et accords commerciaux avec d’autres pays, l’industrie vinicole mexicaine s’ouvrit au marché mondial et à la concurrence internationale.
La production de raisins au Mexique, depuis son origine, a été destinée à la production de vins, mais tout au long du siècle dernier, la consommation de raisins frais et de raisins secs fut promue sur le marché intérieur.
La situation se stabilisa et le marché se redressa de 1992 à 1995 avec une croissance de la production de 12%. Cependant la consommation intérieure de vin au Mexique est l’une des plus faibles du monde. La consommation totale du pays est plus faible que la consommation totale d’une ville moyenne nord-américaine. La concurrence de la bière, des sodas et de la pulque. Cette ancienne boisson aztèque fermentée à 4-6% d’alcool et élaborée avec du jus de cactus ( une agave) contribue aussi à freiner le développement de la consommation de vin. Pendant de nombreuses années, le vin a été classé avec le brandy et les licences de vente coûtaient cher et étaient difficiles à obtenir. Même si la règlementation est aujourd’hui plus souple, le vin est encore trop taxé (25%) ce qui le rend hors de portée de beaucoup de ménages mexicains.

CLIMAT ET SOLS
Climat
Le climat du Mexique est très varié. Le tropique du Cancer divise effectivement le pays en zones tempérées et tropicales. Les terres situées au nord du vingt-quatrième parallèle connaissent des températures plus basses pendant les mois d’hiver. Au sud du vingt-quatrième parallèle, les températures sont assez constantes toute l’année et varient uniquement en fonction de l’altitude. Le nord du pays reçoit généralement moins de précipitations que le sud.
La Basse-Californie, où se concentre l’essentiel de la viticulture, englobe un territoire dans la région de la Californie en Amérique du Nord, qui présente une géographie diversifiée pour une zone relativement petite. Les chaînes péninsulaires de la cordillère californienne parcourent le centre géographique de l’État. Les chaînes de montagnes les plus remarquables sont la Sierra de Juárez et la Sierra de San Pedro Mártir. Les vents tempérés de l’océan Pacifique et le courant froid de Californie rendent le climat le long de la côte nord-ouest agréable toute l’année. Le climat de la Basse-Californie varie de Méditerranéen à aride. Le climat méditerranéen se trouve dans le coin nord-ouest de l’État, où les étés sont secs et doux et les hivers frais et pluvieux. Ce climat est observé dans les régions de Tijuana à San Quintín et dans les vallées intérieures voisines. Le courant océanique froid de Californie crée souvent un brouillard marin à basse altitude près de la côte. Le brouillard se produit le long de n’importe quelle partie de la côte pacifique de l’État. En raison de l’emplacement de l’État sur le courant de Californie, les pluies du nord atteignent à peine la péninsule, laissant ainsi les régions du sud plus sèches. Au sud de la rivière El Rosario, l’état passe d’un paysage méditerranéen à un paysage désertique.

Sols
Selon l’INEGI (2007), 26 des 30 groupes de sols reconnus par la Base de référence mondiale pour les ressources en sols (FAO-ISRIC-ISSS, 1998) sont présents au Mexique, les types dominants étant les Leptosols (28,3% du territoire) , Régosols (13,7%), Phaeozems (11,7%), Calcisols (10,4%), Luvisols (9%) et Vertisols (8,6%), qui représentent ensemble 81,7% du pays.
Dans le nord de la Basse-Californie, les leptosols sont les sols dominants et ils sont parfaitement adaptés à la culture de la vigne. Les leptosols (du grec leptos, mince), également connus dans d’autres classifications des sols sous le nom de lithosols et de redzines, sont des sols extrêmement minces, rocheux et peu développés qui peuvent contenir une grande quantité de calcaire. Ils et sont associés à des zones caractérisées par un relief complexe, ce qui explique sa large distribution au Mexique. Ces types de sols se retrouvent dans tous les types de climat (sec, tempéré, humide) et sont particulièrement fréquents dans les zones montagneuses et fortement érodées. Son potentiel agricole est limité par sa faible profondeur et sa forte teneur en roches, limitant les pratiques agricoles sauf la viticulture.

RÉGIONS VITICOLES
85% de la production de raisins de cuve se concentre dans le nord de la Basse-Californie dans les vallées de Guadalupe, Santo Tomás, San Vincente et de San Antonio de Las Minas. On trouve de la viticulture dans 11 États mais 5 États, Aguascalientes, Baja California, Coahuila, Guanajuato, Querétaro et Zacatecas concentrent 97% de la viticulture du Mexique. Pour plus de détails sur les régions viticoles du Mexique, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES DU MEXIQUE.
CÉPAGES
Il n’existe pas de registre viticole au Mexique et l’encépagement par variété n’est pas connu. Cependant, les cépages les plus plantés sont les cépages français : cabernet sauvignon, merlot, syrah pour les rouges et : chardonnay, sauvignon blanc et le chenin blanc. Les cépages italiens sont aussi bien représentés, en particulier le nebbiolo et la barbera. Il existe aussi quelques hybrides comme le Jacquez ou le Globo Royo. Pour plus de détails sur les cépages mexicains, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES MEXIQUE
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
La législation mexicaine sur les vins et les alcools n’est pas inexistante mais elle est minimaliste. Elle s’applique aussi bien aux boissons importées qu’exportées. Pour plus de détails, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION MEXIQUE