DESCRIPTION DU PAYS
LE MEXIQUE VU D’AILLEURS
Le Mexique, 128,6 d’h, est le pays hispanophone le plus peuplé du monde. C’est un pays vaste: 1 964 375 km².
Diverses civilisations : Olmèques, Toltèques, Zapotèques, Mayas et Aztèques se sont développées pendant près de 3 000 ans. Tenochtitlan, la capitale aztèque -aujourd’hui Mexico- fut l’une des plus grandes villes du monde avec environ 300 000 h. Certaines avaient déjà disparu avant que des poignées d’aventuriers venus d’Espagne ne débarquent à partir du premier voyage de C.Colomb en 1492. Les Européens vont peu à peu découvrir l’existence d’un nouveau continent.
1519-1521 : les conquistadors venus d’Espagne s’emparèrent de l’empire aztèque, conduits par Hernán Cortés, alliés à de nombreuses tribus ennemies des Aztèques, grâce à la supériorité et la qualité de leurs armes, à leurs tactiques de combat, et aussi à la supériorité numérique de leurs alliés indigènes. Avec leurs chevaux, inconnus sur le continent qui sèment l’effroi, Ils vont conquérir un vaste territoire qui deviendra la Nouvelle-Espagne. Il s’étendra jusqu’à une importante partie du sud des actuels États-Unis (notamment Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Texas). Parmi les missionnaires qui ont accompagné les conquérants pour évangéliser les populations indigènes, le dominicain Bartolomé de las Casas, évêque du Chiapas, auteur d’une « Très brève relation sur la destruction des Indes« . Il plaida en 1550-1951 la cause des Indiens lors de la controverse de Valladolid contre le chapelain de l’empereur Charles Quint. On dit que l’empereur, ému par la plaidoirie de Las Casas, tentera, mais en vain, de sévir contre les abus commis en Amérique.
Bartolomé de las Casas. Source: wikipedia.org
De nos jours, plus de 7 millions de Mexicains parlent une langue autochtone que la loi mexicaine reconnaît depuis 2003, comme langue nationale mais pas officielle. Environ 1,5 million d’autochtones nahuas continuent de parler la langue nahuatl. Et les touristes du monde entier affluent autour des vestiges comme Teotihuacan et la cité maya de Chichén Itzá, (et aussi sur les plages comme à Acapulco, Cancun)…
L’exploitation des mines d’argent dès 1528 joua un rôle important dans l’histoire coloniale, puis lors de l’indépendance et pendant la révolution mexicaine, les sites miniers étant fortement peuplés et très actifs.
Une révolution y commença en 1910, avant celle des bolcheviks en Russie. Elle commence par l’appel de Francisco Madero à une insurrection contre la réélection à la présidence du général Porfirio Díaz, qui durait depuis 1876. Puis une série de soulèvements armés, de coups d’État et de conflits militaires entre factions de 1910 à 1920, dans le nord, puis dans tout le pays autour de la question des terres accaparées par les grands propriétaires, Emiliano Zapata rejoint la révolution. Il nationalise les terres de l’Église et des communautés, mais la loi est ensuite détournée, les terres nationalisées sont vendues par l’État à des spéculateurs et aux grands propriétaires. Madero élu président doit faire face, tant à la désillusion de certains de ses partisans, dont celle d’Emiliano Zapata, qu’à l’opposition des conservateurs et d’anciens porfiristes. En février 1913, il est assassiné après un coup d’État militaire. Des dissensions apparaissent rapidement entre les différentes factions révolutionnaires, carrancistes, villistes et zapatistes, elles n’arrivent pas à un accord durable et les combats reprennent. En 1915, le meilleur général carranciste, Obregón, affronte et défait Francisco Villa au cours de plusieurs batailles, Zapata est réduit à la défensive. En 1916 après la promulgation d’une nouvelle constitution en 1917, il est élu président. Devenu progressivement impopulaire, il est renversé en 1920 par le dernier coup d’État de la révolution, organisé par les partisans d’Obregón. Il nous reste les corridos.
Au centre: Emiliano Zapata. Source: wikipedia.org
Avec le puissant voisin du nord, les relations sont compliquées et parfois tragiques. Le rio Colorado a disparu à son arrivée au Mexique, il n’existe plus après avoir parcouru 2 334 km et le Grand Canyon. Il a servi à irriguer et à approvisionner les villes ( Las Vegas). Le delta est en sursis, l’eau de mer envahit peu à peu la zone, la salinité croît.
En 1848 les États-Unis annexèrent la moitié du Mexique. Depuis son indépendance en 1821 le Mexique s’était étendu sur le Sud-Ouest des États-Unis. Mais il perd le Texas, qui, à la suite d’une révolte avait été incorporé aux E-U en 1845. Par le traité signé en 1848, le Mexique « cède » aux États-Unis Texas, Californie, Utah, Nevada, Colorado, Wyoming, Nouveau-Mexique), fin des hostilités, très humiliant pour les Mexicains.
Initialement, la Légion ne devait pas participer à la campagne. Les officiers subalternes (lieutenants et capitaines) du Régiment Étranger envoyèrent une pétition à l’empereur Napoléon III, lui demandant « l’honneur d’aller se faire tuer » pour la France au Mexique. Ils s’illustrent le 30 avril 1863 au cours du combat de Camerone qui reste dans l’histoire comme l’illustration du sacrifice au nom de la parole donnée et de l’exécution de la mission, au péril de sa vie si nécessaire. Bien qu’il s’agisse pour la Légion d’une « défaite », elle est commémorée par les légionnaires avec autant de ferveur que par les Mexicains, qui reconnaissent sans réserve le courage des légionnaires (ceux-ci ne se rendirent que lorsqu’il ne leur resta que six combattants.
En effet Napoléon III se mêla des affaires du Mexique (1861-1867). Son plan, devait contrebalancer en Amérique la puissance des États-Unis protestants en créant un Empire catholique allié à la France, sans cependant avoir consulté les Mexicains, pourtant les premiers intéressés. Les conditions géopolitiques paraissent excellentes en 1861 : les dettes du Mexique et l’attitude du gouvernement libéral de Juárez qui entame son deuxième mandat) fournissent des prétextes tout trouvés pour une intervention française « légitime ». En outre, l’intervention américaine est exclue, car la guerre de Sécession battant alors son plein (la France se considérant par ailleurs neutre dans ce conflit).
Au XX° siècle les autorités des EU veulent restreindre les flux migratoires venant du sud en créant les maquiladoras. Au milieu des années 60, fut mis en place un régime d’exonération fiscale pour que soient installées des usines d’assemblage -principalement américaines- qui pourraient importer la plupart des composants et exporter au moins 80% des produits finis. Bénéficient de très bas salaires, d’une main d’œuvre disponible, peu qualifiée, sans expérience industrielle et non syndicalisée. Pionner, Matsushita, Hitachi, Sony, Sanyo, Deltec, Panasonic, Samsumg, JVC, Cannon, Casio, Packard Hughes, Samsumg, Philips s’installèrent. Permit la création d’emplois dans les villes du nord du Mexique, la restriction du flux migratoire vers les E.U, et à moyen terme la diversification de l’économie de ces régions. Mais le principal objectif resta un objectif, l’émigration ne s’arrêta pas, qui provient de presque tous les pays d’Amérique du sud et des Caraïbes pour franchir le mur et/ou le Rio Grande.( voir dansGoogle Earth : les 30 voies de l’autoroute à la frontière à Tijuana pour rentrer aux EU).
Le pays fournit la cocaïne pour le premier marché du monde, le 1er consommateur mondial de cocaïne. La guerre de la drogue au Mexique ensanglante le pays depuis des décennies, elle oppose les cartels ( les narcos) au gouvernement mexicain et les uns aux autres. Compteraient 100 000 membres. A causé 50 000 ou 100 000 morts et 27 000 disparus dans le pays entre l’arrivée au pouvoir du président Calderón fin 2006 et juin 2012. Le nombre d’homicides par an a dépassé en 2019 les 30 000 victimes et donc 275 000 personnes furent assassinées depuis le début de la période. L’enjeu pour les cartels, c’est le contrôle du marché local, et le trafic vers les États-Unis et puis vers l’Europe. Chaque année, les ports européens Rotterdam, Anvers et Hambourg voient arriver plus de 90 millions de conteneurs et seuls entre 2 à 10 % sont soumis à des inspections.
De nombreux aliments que nous connaissons en Europe proviennent du Mexique et leurs noms sont souvent issus du nahuatl : chocolat, tomate, maïs, vanille, avocat, goyave, chayote, l’Epazote, patate douce, jícama, l’aubépine du Mexique, figuier de barbarie, sapote et de nombreuses variétés de légumes secs.
A la rubrique artistique, de nombreux personnages illustres : le peintre Diego Rivera inventa les fresques murales avant la mode généralisée du street art.
Dans le cinéma, des réalisateurs illustres, le grand cinéaste aragonais , Luis Buñuel, aragonais, partit au Mexique, il créa de grands films parfois surréalistes, tournés entre 1949 et 1955; on peut citer aussi depuis Guillermo del Toro, Alejandro González Iñárritu, des comédiens Anthony Quinn, Benicio del Toro, Gael García Bernal, Salma Hayek et le musicien Carlos Santana qui fut un des créateurs du rock latino et précurseur de la world music.( un de ses succès : Corazón espinado)
Des écrivains illustres: Juan Rulfo l’ancêtre, et puis Carlos Fuentes, Octavio Paz…
Deux intrus dans cette liste, tout à fait différents : Carlos Slim homme d’affaires, cinquième personne la plus riche du monde, et le terrible Joaquín Archivaldo Guzmán dit « El Chapo » qui lui s’enrichit malhonnêtement, mafieux et baron de la drogue, il codirigea le cartel de Sinaloa, en prison depuis 7 ans aux EU…
Deux personnages imaginaires, connus dans le monde entier, inventés par Hollywood : ZORRO ( le renard), inventé en 1919 au nord du Rio Grande, « il est Don Diego de la Vega, un jeune aristocrate, beau gosse mais un peu niais. Quand vient la nuit, il laisse tomber le masque du dandy oisif pour enfiler celui du justicier intrépide. Il saute sur Tornado, son fidèle étalon noir, et fend la nuit aller défendre la veuve et l’opprimé ». Et Speedy Gonzales, la souris des dessins animés (studios Warner Bros) en 1953, elle court très très vite, a un accent mexicain chargé – « Ay Caramba ! »- et porte le costume des peones mexicains.
Au Mexique : une série comique très populaire diffusée entre 1973 et 1979 sur Televisa est une parodie des aventures de super-héros. Le personnage principal, El Chapulín Colorado (costume moulant rouge avec cœur jaune et une queue de pie, short jaune et chaussures de tennis jaune et rouge) muni d’une arme redoutable, son marteau en plastique. Il est crédule, bête et naïf, il est faible, il meurt de peur et complique ou aggrave les situations. Si l’histoire se termine bien, c’est souvent à la suite d’un concours de circonstances dont il s’attribue le mérite. Il ponctue ses actions de phrases que les amateurs de la série ont vite apprises par cœur (« Se aprovechan de mi nobleza » = ils profitèrent de ma grandeur d’âme »), « Lo sospeché desde un principio » (« Je m’en doutais depuis le début »), Conscient de ses handicaps il affronte les problèmes. C’est un héros qui perd – une autre caractéristique des héros – les héros perdent souvent, et ensuite, leurs idées triomphent.
Des alcools pittoresques ont été inventés par les Mexicains : le mezcal ( avec un ver dans la bouteille) et la tequila ( du cactus). et ils ont aussi inventé les musiciens à moustache et aux très grands chapeaux, les mariachis ; obligatoires dans les sérénades et les mariages.
Au chapitre des relations franco-mexicaines, la très belle Maria Casares séduisit le très grand écrivain Albert Camus. Les 865 lettres échangées entre eux de 1944 à 1959, publiées en 2017 racontent un amour sublime.
PRESENTATION DU PAYS VITICOLE
En 2016, l’industrie du vin au Mexique comprenait 216 établissements vinicoles et 70 entreprises de commercialisation. Les raisins de cuve sont cultivés sur 6 474 hectares dans 11 États mexicains (Aguascalientes, Baja California, Chihuahua, Coahuila, Guanajuato, Nuevo León, Puebla, Querétaro, San Luis Potosí, Sonora et Zacatecas). Cependant, 97 % de la viticulture sont concentrés dans les Etats de Aguascalientes, Baja California, Coahuila, Guanajuato, Querétaro et Zacatecas.
La Basse-Californie représente près de 60 % du vignoble total cultivé au Mexique, soit l’équivalent de 3 735 hectares. Le climat méditerranéen fait de cette région la mieux adaptée à la production de raisins de haute qualité, fournissant plus de 85 % du vin mexicain à travers 350 étiquettes et 2 millions de caisses équivalant à une valeur de 16,5 millions d’euros.
Le Mexique se classe au 25e rang des pays producteurs de vin au monde. L.A. Cetto, Casa Domecq, Bodegas de Santo Tomás et Monte Xanic représentent plus de 15 % de la production de vin mexicain. Les domaines mexicains ont exporté 500 000 caisses de vin en 2018, vers Le Japon (30%) et les États-Unis (51%) mais aussi le Canada (4 %), le Royaume-Uni (2%), Belize (2 %), le Danemark (1 %), la France (1 %).
La consommation intérieure est de 1,34 litre par capita.
HISTOIRE
Le Mexique fut, avec Cuba et le Pérou, l’une des toutes premières conquêtes des conquistadors sur le continent américain, Hernán Cortés toucha les côtes mexicaines en 1519. L’une de ses premières constatations fut peut-être l’absence de vignobles de Vitis Vinifera et la présence de vignes sauvages peu propices à la production de vins pour les troupes et les missionnaires. Des documents attestent qu’après avoir conquis l’empire aztèque en 1521, Cortés demanda des pieds de vignes à l’Espagne pour les planter au Mexique et pour faire des raisins de cuve. On a longtemps pensé que le cépage envoyé à Hernán Cortés était le monica nera mais on sait aujourd’hui, avec les analyses de parenté ADN, que le cépage qui allait se répandre à travers toute l’Amérique était le listán prieto. Il prit ensuite le nom de mission en Californie, país au Chili, criolla chica en Argentine. En tant que gouverneur du territoire de 1521 à 1527, Cortés ordonna à chaque propriétaire de parcelles de terrain accordées par les autorités, de planter au moins 10 pieds de vignes par an pendant 5 ans. On estime que 5 000 ceps furent ainsi plantés. Dès 1554, la viticulture était déjà bien établie jusqu’au Michoacán mais le premier vignoble commercial (Bodega Vinícola) fut probablement planté en 1593 par le capitaine Francisco de Urdiñola à Parras de la Fuente dans l’Etat actuel de Coahuila à 800 kilomètres (500 miles) de la ville de Mexico.
Le Coahuila (le serpent nu) est un plateau ondulant chaud et aride et les raisins récoltés dans cette région sont destinés à la production de vins en vrac et à la distillation. Ce serait le succès de cette production qui aurait poussé le roi d’Espagne Philipe II à imposer une prohibition totale de nouvelles plantations pour protéger le marché espagnol. La viticulture et la vinification continuèrent sans que l’on puisse connaître aujourd’hui les quantités produites. Mais il fallut attendre presque qu’un siècle avant que le missionnaire jésuite, Père Juan Ugarte, découvre la Basse-Californie (Baja California) ; il y planta des vignes près de la mission San Javier en 1701. On le considère aujourd’hui comme le grand-père de la viticulture mexicaine. Il faudra attendre encore un quart de siècle pour que le franciscain Junipero Serra traverse la frontière californienne et plante le cépage dans le sud de la Californie où il prendra le nom de mission.
La viticulture mexicaine périclita avec l’échec du soulèvement des populations locales contre la couronne espagnole mené en 1810 par le Père Miguel Hidalgo qui fut exécuté après onze années de lutte.
Une fois émancipée de la couronne espagnole en 1821, la viticulture put se développer mais seuls 3 domaines viticoles furent créés en soixante-dix ans, Bodega Ferriño dans le Coahuila en 1860, Bodega San Luis Rey ( Guanajuato ) en 1870 et Bodega Santo Tomás en 1888.
Pendant 300 ans le cépage listán pieto (mission/ país/ criolla) allait dominer la viticulture sud-américaine et bien qu’il ait été largement supplanté par d’autres Vitis vinifera, on assiste aujourd’hui à une résurgence et un regain d’intérêt pour ce cépage en particulier au Chili dans la région d ‘Itata où l’on trouve encore de très vieilles vignes.
En 1870, Don Evaristo Madero fit l’acquisition de l’ancienne bodega de Parras de la Fuente dans le Coahuila et la rebaptisa Casa Madero. Il importa des cépages européens et les vins élaborés acquirent vite une réputation nationale et internationale. Mais le phylloxera détruisit le vignoble qui ne fut replanté qu’en 1962 sur des souches américaines. Le coup de pouce tant attendu pour la viticulture mexicaine vint de Californie et du domaine de Concannon, qui réussit en 1889 à convaincre le président dictateur Porfirio Díaz ( président du Mexique de 1877–80 et de 1884–1911) qu’il était possible de développer la viticulture sur des bases commerciales solides. Diaz lui accorda une concession qui permit au domaine Concannon d’envoyer des milliers de greffons de sa propriété californienne de Livermore en Californie avec des manuels d’instruction en espagnol sur la culture de la vigne.
Cet investissement créa un aimant qui réussit à attirer Antoni Pirelli-Minetti qui, lui aussi, avec la bénédiction de Diaz, importa des ceps qu’il planta sur le ranch de Felipe Càrdenas, un notable de Torréon. Les cépages incluaient le zinfandel, la petite sirah, et le Flame Tokay, un cépage rose plutôt destiné à la table et l’encépagement s’étendait sur 365 hectares (900 acres), la plus grande superficie viticole de l’époque au Mexique.
Encore une fois, l’histoire allait contrecarrer les plans des viticulteurs avec la révolution de 1910 lorsque les libéraux et les intellectuels commencèrent à défier le régime du dictateur Porfirio Díaz, au pouvoir depuis 1877, un mandat de 34 ans appelé El Porfiriato, violant les principes et les idéaux de la Constitution mexicaine de 1857. Quelques vignobles furent protégés par les révolutionnaires Pancho Villa et Emiliano Zapata, mais la plupart furent laissés en déshérence ou détruits.
Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement protectionniste du PRI (Partido Revolucionario Institucional) quadrupla les taxes sur les vins européens et instaura des quotas pour l’importation. Cela stimula la production mexicaine et attira des sociétés étrangères qui établirent des domaines dans le pays (Pedro Domecq, Martell Cognac, Seagram et Osborne) bien que les raisins produits étaient majoritairement destinés à la distillation.
À la fin du XIXe et au tout début du XXe siècle, des réfugiés russes de Molokan arrivèrent dans la vallée de Guadalupe et commencèrent à cultiver des raisins. Mais leurs exploitations furent envahies par d’importants groupes de sans-terre, de chômeurs, qui occupèrent leurs terres en en revendiquant la propriété, forçant les Molokans à émigrer vers les États-Unis. La viticulture moderne dans la Baja California date réellement de 1962 quand le domaine de Santo Tomás engagea Dimitri Tchelistcheff comme directeur technique, son père ayant presque accompli des miracles au domaine de Beaulieu en Californie.
Les vignobles de Santo Tomás furent replantés avec du cabernet sauvignon, du pinot noir, du riesling, du chenin blanc et du chardonnay. Des nouvelles techniques de vinification furent introduites, en particulier la fermentation à froid et on crédite Dimitri de la production du premier effervescent mexicain en 1977.
En un peu moins de cinq décennies, la production fut multipliée par trente. De 1 600 hectares (4 000 acres) en 1939, elle passa à 47 000 hectares (117 000 acres) en 1985.
Le 20 janvier 1948, l’Association Nationale des Vignerons fut créée, regroupant 15 entreprises.
En 1986, lorsque le Mexique adhéra à l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), le marché s’ouvrit à la concurrence, provoquant la faillite d’environ 60 établissements vinicoles, seulement dix survécurent. Avec la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 1992 et la signature d’autres traités et accords commerciaux avec d’autres pays, l’industrie vinicole mexicaine s’ouvrit au marché mondial et à la concurrence internationale.
La production de raisins au Mexique, depuis son origine, a été destinée à la production de vins, mais tout au long du siècle dernier, la consommation de raisins frais et de raisins secs fut promue sur le marché intérieur.
La situation se stabilisa et le marché se redressa de 1992 à 1995 avec une croissance de la production de 12%. Cependant la consommation intérieure de vin au Mexique est l’une des plus faibles du monde. La consommation totale du pays est plus faible que la consommation totale d’une ville moyenne nord-américaine. La concurrence de la bière, des sodas et de la pulque. Cette ancienne boisson aztèque fermentée à 4-6% d’alcool et élaborée avec du jus de cactus ( une agave) contribue aussi à freiner le développement de la consommation de vin. Pendant de nombreuses années, le vin a été classé avec le brandy et les licences de vente coûtaient cher et étaient difficiles à obtenir. Même si la règlementation est aujourd’hui plus souple, le vin est encore trop taxé (25%) ce qui le rend hors de portée de beaucoup de ménages mexicains.
CLIMAT ET SOLS
Climat
Le climat du Mexique est très varié. Le tropique du Cancer divise effectivement le pays en zones tempérées et tropicales. Les terres situées au nord du vingt-quatrième parallèle connaissent des températures plus basses pendant les mois d’hiver. Au sud du vingt-quatrième parallèle, les températures sont assez constantes toute l’année et varient uniquement en fonction de l’altitude. Le nord du pays reçoit généralement moins de précipitations que le sud.
La Basse-Californie, où se concentre l’essentiel de la viticulture, englobe un territoire dans la région de la Californie en Amérique du Nord, qui présente une géographie diversifiée pour une zone relativement petite. Les chaînes péninsulaires de la cordillère californienne parcourent le centre géographique de l’État. Les chaînes de montagnes les plus remarquables sont la Sierra de Juárez et la Sierra de San Pedro Mártir. Les vents tempérés de l’océan Pacifique et le courant froid de Californie rendent le climat le long de la côte nord-ouest agréable toute l’année. Le climat de la Basse-Californie varie de Méditerranéen à aride. Le climat méditerranéen se trouve dans le coin nord-ouest de l’État, où les étés sont secs et doux et les hivers frais et pluvieux. Ce climat est observé dans les régions de Tijuana à San Quintín et dans les vallées intérieures voisines. Le courant océanique froid de Californie crée souvent un brouillard marin à basse altitude près de la côte. Le brouillard se produit le long de n’importe quelle partie de la côte pacifique de l’État. En raison de l’emplacement de l’État sur le courant de Californie, les pluies du nord atteignent à peine la péninsule, laissant ainsi les régions du sud plus sèches. Au sud de la rivière El Rosario, l’état passe d’un paysage méditerranéen à un paysage désertique.
Climat actuel
Climat futur
Sols
Selon l’INEGI (2007), 26 des 30 groupes de sols reconnus par la Base de référence mondiale pour les ressources en sols (FAO-ISRIC-ISSS, 1998) sont présents au Mexique, les types dominants étant les Leptosols (28,3% du territoire) , Régosols (13,7%), Phaeozems (11,7%), Calcisols (10,4%), Luvisols (9%) et Vertisols (8,6%), qui représentent ensemble 81,7% du pays.
Dans le nord de la Basse-Californie, les leptosols sont les sols dominants et ils sont parfaitement adaptés à la culture de la vigne. Les leptosols (du grec leptos, mince), également connus dans d’autres classifications des sols sous le nom de lithosols et de redzines, sont des sols extrêmement minces, rocheux et peu développés qui peuvent contenir une grande quantité de calcaire. Ils et sont associés à des zones caractérisées par un relief complexe, ce qui explique sa large distribution au Mexique. Ces types de sols se retrouvent dans tous les types de climat (sec, tempéré, humide) et sont particulièrement fréquents dans les zones montagneuses et fortement érodées. Son potentiel agricole est limité par sa faible profondeur et sa forte teneur en roches, limitant les pratiques agricoles sauf la viticulture.
RÉGIONS VITICOLES
85% de la production de raisins de cuve se concentre dans le nord de la Basse-Californie dans les vallées de Guadalupe, Santo Tomás, San Vincente et de San Antonio de Las Minas. On trouve de la viticulture dans 11 États mais 5 États, Aguascalientes, Baja California, Coahuila, Guanajuato, Querétaro et Zacatecas concentrent 97% de la viticulture du Mexique. Pour plus de détails sur les régions viticoles du Mexique, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES DU MEXIQUE.
CÉPAGES
Il n’existe pas de registre viticole au Mexique et l’encépagement par variété n’est pas connu. Cependant, les cépages les plus plantés sont les cépages français : cabernet sauvignon, merlot, syrah pour les rouges et : chardonnay, sauvignon blanc et le chenin blanc. Les cépages italiens sont aussi bien représentés, en particulier le nebbiolo et la barbera. Il existe aussi quelques hybrides comme le Jacquez ou le Globo Royo. Pour plus de détails sur les cépages mexicains, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES MEXIQUE
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
La législation mexicaine sur les vins et les alcools n’est pas inexistante mais elle est minimaliste. Elle s’applique aussi bien aux boissons importées qu’exportées. Pour plus de détails, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION MEXIQUE
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