
DESCRIPTION DU PAYS

Source: wikipedia.org

Harare, la capitale. Source: non identifiée
LE ZIMBABWE VU D’AILLEURS (En préparation)
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
Le Zimbabwe est un pays tropical, la viticulture y est donc plus difficile que dans les pays viticoles traditionnels des régions tempérées. La viticulture commerciale date des années 1960 et elle s’étend aujourd’hui sur 300 hectares de vignes plantées dans plusieurs provinces du pays mais toujourds en altitude pour compenser la latitude défavorable. Le pays a produit 18 800 hectolitres de vin en 2022. C’est un petit pays viticole, mais il possède une législation basée sur celle de l’Afrique du Sud voisine avec 7 régions viticoles reconnues officiellement et une liste de cépages autorisés par les autorités viticoles du pays.
En 2021, le Zimbabwe a exporté pour 72 300 Euros de vin, ce qui en fait le 122e plus grand exportateur de vin au monde. Les principales destinations des exportations de vin sont la Tchéquie (67 800 Euros), les Émirats Arabes Unis (4 120 Euros) et l’Afrique du Sud (338 Euros). En 2021, le Zimbabwe a importé pour 4,95 millions d’euros de vin, devenant ainsi le 127e plus grand importateur de vin au monde. Il importe du vin principalement d’Afrique du Sud (4,71 millions d’Euros), de France (186 k), d’Italie (30,7 k), du Portugal (6,13 k) et lde Belgique (5,47 k).
En 2018, la consommation de vin zimbabwéen était de 0,2 litre par habitant alors que la consommation d’alcool pur se montait à 1,7 litre par capita.
La bière est la boisson alcoolisée la plus populaire au Zimbabwe. La Whawha est une bière de maïs traditionnelle, mais la Zambezi est la bière nationale du Zimbabwe.
HISTOIRE
Les pionniers vers 1890 ont d’abord apporté des vignes en Rhodésie (comme on l’appelait alors). Rex Southey – un viticulteur de Concession et petit-fils d’un fermier pionnier- se souvient de vieilles vignes poussant autour de la ferme de son grand-père qui produisaient régulièrement des grappes de raisins.
La première trace historique de l’existence d’un domaine viticole en Rhodésie remonte à la fin des années 1930 avec la création de Bushman Rock Estate, niché dans la pittoresque vallée de la rivière Nyamasanga, qui est aujourd’hui la seule boutique-winery au Zimbabwe. On doit sans doute à Rene Paynter, la paternité de la viticulture commerciale de raisins de cuve quand il plante des vignes à Arlington à Umwinsdale, New Salisbury. Paynter produit et commercialise un vin blanc (St Christopher) et un rouge clair (Rosa Maria) à partir, en autres, du cépage Isabella en 1963.

Les vignes de Bushman Rock. Source: Bushman Rock
En 1965, la minorité blanche déclare unilatéralement l’indépendance de la Rhodésie. Le pays subit alors une situation d’isolement diplomatique. Si Paynter est le premier à avoir produit et commercialisé des vins rhodésiens, c’est à la société African Distiller que l’on doit l’essor de l’industrie viticole du pays. Cette société, créée en 1946 pour distribuer des spiritueux se diversifie d’abord dans la production de brandies et puis dans l’acquisition de vignobles. En 1970, elle achète le vignoble de Worringham dans les collines d’Esigodoni, New Bulawayo, soit 45 hectares (110 acres) de vignes. En 1975 elle acquiert le vignoble de Green Valley Vineyards, dans les contreforts des Eastern Highlands 55 ha (135 acres). Bertrams Vineyards est acheté en 1980, juste à l’extérieur de Gweru 40 ha (100 acres). Deux autres sociétés participent à la consolidation de l’industrie viticole du pays, Cairns Holdings et Meadows Estate.

Collines d’Esigodoni. Source: non identifiée
Avec les sanctions commerciales imposées par la Grande-Bretagne après l’indépendance, les agriculteurs se diversifient et développent la production viticole du pays. Sous la houlette de David Hughes, distillateur et responsable de la production de vins de la société rhodésienne African Distillers, la société importe 6 000 pieds de vigne d’Afrique du Sud parmi lesquels : la clairette blanche, le pinotage , le steen (chenin blanc) et la muscadel rouge. Certains plants, importés d’Afrique du Sud sont infectés par des virus (enroulement de la vigne) et cela complique l’implantation de la viticulture. Avec beaucoup de travail et d’abnégation, la viticulture est implantée dans les districts de l’Est, la vallée d’Hippo, Marandellas et la vallée de Mazoe. Un groupe d’agriculteurs d’Essexvale, dans le Matabeleland, trouve la région prometteuse. Le sol est idéal et les précipitations estivales sont faibles donc peu de pluie durant la maturation des raisins et au moment des vendanges et l’irrigation apporte l’eau nécessaire à la vigne. Le domaine Monis s’établit à Bulawayo et il deviendra plus tard l’un des leaders du pays. Monis et African Distillers, qui possèdent des vignobles près d’Odzi, aident les agriculteurs locaux et achètent le meilleur de la production tout en garantissant des prix réalistes.

L’indépendance de 1980 porte au pouvoir Robert Mugabe qui transforme le régime parlementaire en régime présidentiel, il se maintiendra au pouvoir pendant trente ans, jusqu’en 2017. L’industrie viticole passe alors sous le contrôle de trois établissements : African Distillers (AFDIS), Cairns Wineries et Meadows Estate.
À la fin des années 1980, le Zimbabwe dispose de 300 hectares (742 acres) de viticulture pour l’industrie du vin. En 1987, il y a 19 compagnies viticoles enregistrées. Au mitan des années 1980, le Zimbabwe produit 15 000 hectolitres de vin tranquille, 10 000 hectolitres de vin fortifié et 1000 hectolitres de vins mousseux.
C’est après une période de forte industrialisation, durant cette période « faste » de la croissance industrielle, que le pays gagne quelques accolades et récompenses pour ses vins. Mais le pays amorce son déclin économique depuis les années 1990 et connaît plusieurs crises dont une hyperinflation galopante. Il sombre dans la pauvreté et l’industrie viticole stagne.
En 2023, on ne rencense plus que 2 producteurs majeurs, au Zimbabwe, Mukuyu (Cairns Holdings) et Stapleford (African Distillers). Mukuyu possède 100 hectares de vignes et Stapleford (African Distillers) 180 hectares. Bushman Rock Estate Winery and Vineyard, fondé en 1930, revendique être l’unique boutique winery du Zimbabwe.
La superficie du vignoble n’a pas varié depuis la fin des années 1980 et se situe aux alentours de 300 hectares. la production non plus car elle s’établit à 18 800 hectolitres en 2022.
Selon les normes internationales, les vins zimbabwéens sont jugés de qualité moyenne.
Bien que la production de vin soit encore relativement sous-développée, le Zimbabwe a néanmoins mis en place un système de base de normes vitivinicoles à l’instar de vins d’origine sud-africaine (WOSA) en 2001.
La Zimbabwe a sa propre association des sommeliers qui fait partie de l’Association de la sommellerie Internationale et Tawanda Marume a été le premier Meilleur sommelier du Zimbabwe. Un festival du vin et des spiritueux, sponsorisé par la banque Stanbic se tient à Harare annuellement.
CLIMAT
Le climat du Zimbabwe n’est pas totalement adapté à la viticulture.
Le Zimbabwe, situé au nord du tropique du Capricorne, est entièrement sous les tropiques mais bénéficie de conditions subtropicales en raison de son altitude moyenne élevée. Vers la fin des mois chauds et secs, qui durent d’août à octobre, les vents de mousson qui ont traversé l’Océan Indien et le Mozambique entraînent d’intenses précipitations lorsqu’ils rencontrent le rempart formé par les hautes terres orientales. Les régions orientales reçoivent par conséquent les précipitations les plus importantes du pays et ont une saison des pluies plus longue (d’octobre à avril) que le reste du pays. L’ altitude élevée du large plateau de l’ouest du Zimbabwe contribue à y garantir le beau temps pendant les mois d’hiver frais et secs de mai à août.
Juin est généralement le mois le plus frais et octobre le plus chaud ; les variations de température correspondent étroitement à Harare, à 1 463 mètres (4 800 pieds), a des températures saisonnières variant de 14 °C (57 °F) à 21 °C (90 °F), et Bulawayo, à 1 340 mètres (4 400 pieds), varie de 14 °C (57 °F) à 21°C (70 °F). Les variations quotidiennes de ces moyennes sont environ 7°C (13 °F) plus chaudes l’après-midi et 7° C (13° F) plus fraîches la nuit. Harare et Bulawayo ont chacune en moyenne environ huit heures d’ensoleillement par jour, et cette moyenne ne descend pas en dessous de six heures pendant la saison des pluies.
L’irrigation est essentielle, tout comme un programme de lutte contre les nombreux ravageurs.
Dans le climat tropical de l’Afrique subsaharienne, l’altitude est l’antidote le plus pratique à la température et à l’humidité. En fait, la plupart des meilleures régions viticoles du pays se trouvent dans les hautes terres relativement fraîches.
Le type de climat d’une combinaison de subtropical humide et océanique signifie de fortes pluies estivales, dont la majorité tombe en février, alors que la plupart des autres régions viticoles de l’hémisphère sud se préparent à peine pour la récolte.
Cette humidité élevée entraîne la nécessité de pulvérisations intensives pour prévenir les maladies du mildiou, et des régulateurs de croissance sont utilisés pour contrôler le bourgeonnement et la floraison car sous ces climats chauds, la vigne n’a pas de période de dormance et peut donc offrir plusieurs récoltes par an. Les meilleurs vignobles sont situés à une altitude suffisamment élevée avec des températures en hiver suffisamment basses pour induire le cycle dormant de la vigne naturellement.
Climat actuel

Climat futur

SOLS
Généralement, les sols vierges du Zimbabwe sont infertiles et pauvres en azote (N), phosphore (P) et soufre (S). Environ 70 pour cent du Zimbabwe sont couverts de sols sablonneux, principalement dérivés de granit grossier. Les sols sablonneux du sud sont dérivés du gneiss. Le nord-ouest du pays a des sables du Trias et du désert du Kalahari. Les sols sableux du Zimbabwe sont pauvres en N, P et S et en capacité d’échange cationique (CEC) en raison de leur faible teneur en argile et en matière organique. De plus, les sols sableux sont généralement acides. De nombreuses cultures pratiquées sur des sols sableux granitiques sur les terres communales révèlent de multiples carences en nutriments en N, P et S ainsi qu’en magnésium (Mg) et potassium (K) et en micronutriments tels que le zinc (Zn).
Ces sols pauvres s’ils ne sont pas particulièrement adaptés à l’agriculture fournissent des conditions relativement bien adaptées à la viticulture et à la culture du tabac.

RÉGIONS VITICOLES
Le Zimbabwe possède 7 régions viticoles officielles délimitées par les autorités qui font office d’appellation d’origine contrôlée. Pour en savoir plus sur les régions viticoles du Zimbabwe, cliquez sur le lien suivant: ZIMBABWE RÉGIONS VITICOLES
CÉPAGES
Le Zimbabwe a été d’abord encépagé avec des lambrusques et des hybrides mais possède aujourd’hui une liste de cépages autorisés digne des grands pays viticoles. Pour en savoir plus sur les cépages du pays, cliquez sur le lien suivant: ZIMBABWE CÉPAGES
LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION
Pour un pays viticole mineur, il s’est doté d’une législation calquée sur celle de l’Afrique du Sud, son voisin. Pour en savoir plus sur la législation et la règlementation du Zimbabwe, cliquez sur le lien suivant: ZIMBABWE LÉGISLATION ET RÈGLEMENTATION