
RÉGIONS VITICOLES LUXEMBOURG
Il n’existe qu’une seule région viticole au Luxembourg, La Moselle Luxembourgeoise qui est une AOP pour les vins blancs, rouges, effervescents et les vins doux et liquoreux. Tous les vins de cette appellation doivent porter un mini-label indiquant: Marque Nationale contrôlée par l’État. En plus de l’AOP, Moselle Luxembourgeoise, il existe une AOP Crémant de Luxembourg.
L’APPELLATION
L’appellation Moselle Luxembourgeoise AOP est réservée au vin tranquille et au vin mousseux de qualité élaborés avec les cépages autorisés de l’appellation qui se situe sur le cours de la Moselle au Luxembourg.
HISTOIRE
L’histoire des vins de Moselle remonte à l’époque romaine, la cité de Trèves ayant joué un rôle moteur dans l’expansion de la vigne le long des cours d’eau principaux en France, en Allemagne et au Luxembourg ainsi que dans la région de Metz. Sa réputation était reconnue, comme l’atteste le poème d’Ausone (309-393) qui parle de la Moselle comme d’un« fleuve riche en versants que parfume Bacchus ».
Déjà au Moyen Âge, les trois noyaux viticoles actuels de la Moselle française, le Val de Metz, le Valde Seille et le Val de Sierck, bénéficient d’une belle renommée grâce au Clergé (abbayes de Sainte Glossinde, Gorze et Rettel) qui y implante les plus beaux vignobles. L’Évêque de Metz joue, notamment, un rôle primordial, à Vic-sur-Seille, où il plante en 1231 un vignoble similaire à celui du Val de Metz.
Au cours de l’Époque moderne, la bourgeoisie s’empare peu à peu du vignoble messin et le fait prospérer en l’étendant sur la Côte de Moselle. Jusqu’à la Révolution, ces vins fins et « clairets », élaborés à partir des cépages pinot et auxerrois, confinés dans les versants calcaires du Jurassique, sont des plus appréciés.De nombreux auteurs du XIXème siècle attestent de la notoriété des vins de Moselle. On peut citer par exemple André Jullien en 1822, qui cite « les vignobles de Scy, Jussy, Ars… récoltent, sur les coteaux de la rive gauche de la Moselle exposés au midi, les vins les plus estimés ». Enfin, selon Jules Guyot en 1863, « la Moselle est un vrai pays à vin léger, délicat, hygiénique et alimentaire : aussi les premiers fondateurs de ses vignobles y avaient-ils placé les plus fins cépages ».

La crise du phylloxéra et l’annexion de la Moselle par l’Empire allemand touchent très durement le vignoble mosellan.
Mais paradoxalement, sa quasi-destruction au XIXème siècle et au début du XXème siècle lui permet alors d’affirmer une réelle originalité et de se démarquer de ses voisins allemands et luxembourgeois en développant un encépagement diversifié : pinot noir pinot gris, auxerrois , Müller-Thurgau , pinot blanc , riesling , gewürztraminer et gamay.
Les « Vins de Moselle » sont reconnus en appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure par un arrêté du 9 août 1951, puis sous le nom de « Moselle » par l’arrêté du 13 avril 1995.
D’abord gérée par 2 syndicats, créés en 1949, la viticulture mosellane se fédère autour du Syndicat des viticulteurs de Moselle dès 1987. Les producteurs mosellans commercialisent leur production essentiellement par vente directe à des particuliers, restaurateurs ou cavistes.
L’accession en appellation d’origine contrôlée en 2010 traduit la forte implication des producteurs dans une production de qualité et reconnue pour son originalité.
CLIMAT ET SOLS
La zone géographique se situe au nord-est du territoire français, où elle occupe un relief caractéristique de « cuesta » dont des vallées adjacentes présentent des coteaux exposés à l’est et au sud.
Elle s’étend sur 18 communes des départements de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.
Les fronts de côte sont constitués de couches dures de calcaire, de grès ou de dolomie. Les pentes des coteaux sont marneuses, plus tendres, déblayées par l’érosion puis recouvertes de produits colluviaux provenant des fronts de côte sus-jacents. Par endroit, des placages discontinus d’alluvions anciennes de la Moselle sont localisés sur la partie inférieure des versants.
Les sols sont à dominante argilo-calcaire et comportent des éléments grossiers relativement abondants.
Les parcelles, précisément délimitées pour la récolte des raisins, s’inscrivent dans un paysage caractérisé par un vignoble de coteau reposant sur des cuestas de l’est du Bassin Parisien :
– la Côte de Moselle et son avant-côte, ainsi que les plus amples versants des vallées rentrantes associées, caractérisant le Pays Messin ;
– la Côte infra liasique qui s’étire du nord au sud en deux ensembles disjoints, le secteur de Sierck, à proximité de la frontière luxembourgeoise, et Vic-sur-Seille, au sud de Château-Salins,
– la Côte de Lorraine qui ne représente qu’une faible partie du secteur de Sierck (relief du Stromberg.)
Le vignoble mosellan est un vignoble septentrional, soumis à une influence climatique continentale tempérée, responsable de gelées parfois destructrices et d’un ensoleillement favorable l’été. Cette influence est cependant atténuée par l’ouverture de la zone géographique aux flux océaniques d’ouest, pluvieux mais moins froids, et surtout fortement influencée par les caractéristiques orographiques locales que sont les cuestas. Ces dernières, dont les fronts sont majoritairement boisés, forment un écran protecteur favorisant un ensoleillement relativement élevé (1600 heures par an à Metz), une pluviométrie assez faible (précipitations annuelles de l’ordre de 1000 millimètres à 1200 millimètres sur le plateau lorrain, contre environ 800 millimètres sur les versants viticoles), et de bonnes conditions d’arrière-saison.
DÉLIMITATION DE L’APPELLATION
Toutes les étapes de la production (la récolte des raisins, la vinification et l’élaboration) ont lieu dans l’aire géographique approuvée par l’Institut national de l’origine et de la qualité lors de la séance du comité national compétent du 16 novembre 2010. Le périmètre de cette aire, à la date d’approbation du présent cahier des charges par le comité national compétent, englobe le territoire des communes suivantes sur la base du code officiel géographique de l’année 2017: – dans le département de Meurthe-et-Moselle : Arnaville – dans le département de Moselle : Ancy-Dornot, Ars-sur-Moselle, Contz-les-Bains, Féy, Jussy, Haute-Kontz, Lessy, Lorry-Mardigny, Marange-Silvange, Marieulles, Novéant-sur-Moselle, Plappeville, Rozérieulles, Scy-Chazelles, Sierck-les-Bains, Vaux, Vic-sur-Seille.
CÉPAGES
- a) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : auxerrois, Müller-Thurgau , pinot gris ;
– cépages accessoires : gewürztraminer, pinot blanc , riesling .
- b) – Les vins rosés sont issus des cépages suivants :
– cépage principal : pinot noir ;
– cépage accessoire : gamay.
c) – Les vins rouges sont issus du seul cépage pinot noir.
RENDEMENTS
La charge maximale moyenne à la parcelle est fixée à :
– 10500 kilogrammes par hectare pour les vins blancs ;
– 9500 kilogrammes par hectare pour les vins rouges et rosés.
CARACTÉRISTIQUES VITICOLES ET ŒNOLOGIQUES
- a) – Vins blancs :
– La proportion des cépages principaux est supérieure ou égale à 70% de l’encépagement ;
– La proportion du cépage gewurztraminer est inférieure ou égale à 10%.
- b) – Vins rosés :
La proportion du cépage principal est supérieure ou égale à 70% de l’encépagement.
Le rendement en hectolitres sont les suivants :
– 68 hectolitres par hectare pour les vins blancs ;
– 60 hectolitres par hectare pour les vins rosés ;
– 55 hectolitres par hectare pour les vins rouges.
– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5000 pieds par hectare. L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2 mètres. L’écartement entre les pieds sur un même rang est compris entre 0,80 mètre et 1,30 mètre. b)
– Les vignes sont taillées, soit en taille courte (cordon de Royat double ou unilatéral), soit en taille Guyot simple ou Guyot double, avec un maximum de : – 17 yeux francs par pied et 9 yeux francs par mètre carré de surface au sol pour les vins blancs et rosés ; – 12 yeux francs par pied et 6 yeux francs par mètre carré de surface au sol pour les vins rouges. Le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied, après floraison (stade phénologique 23 de Lorenz), est inférieur ou égal à 10 pour les cépages noirs et à 12 pour les cépages blancs, gris et rose.
– Le pourcentage de pieds de vigne morts ou manquants, visé à l’article D.645-4 du code rural et de la pêche maritime, est fixé à 20 %.
– Les parcelles sont conduites afin d’assurer un bon état cultural global de la vigne, notamment son état sanitaire et l’entretien de son sol.
– Afin de préserver les caractéristiques du milieu physique et biologique qui constitue un élément fondamental du terroir, les tournières de plus de 1 mètre sont enherbées.
– L’irrigation est interdite.
– Les vins blancs sont issus d’un seul cépage principal ou d’un assemblage de raisins ou de vins.
– Dans le cas des vins blancs d’assemblage :
– La proportion de chacun des cépages auxerrois et pinot gris est comprise entre 30% et 60% dans l’assemblage.
– La proportion du cépage gewurztraminer est inférieure ou égale à 10 % dans l’assemblage.
– Les vins rosés sont issus du seul cépage principal ou d’un assemblage de raisins ou de vins dans lequel la proportion du cépage principal est supérieure ou égale à 70 %.
– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite ;
– Tout traitement thermique de la vendange faisant intervenir une température supérieure à 40°C est interdit, s’il est suivi d’une séparation immédiate des phases liquides et solides ; –
L’utilisation de copeaux de bois est interdite ;
– Suite au changement climatique, il devient de plus en plus difficile de produire des vins de glace. Par conséquent, le riesling a été autorisé pour la production de vins de paille.