LES CÉPAGES INTERDITS ET LA RÉINTRODUCTION DES HYBRIDES EN FRANCE
Claude Gilois. terroirsdumondeeducation.com
Les cépages Clinton, Noah, Isabelle, Othello, Herbemont et Jacquez ont été interdits en France en 1934. Les vignes étaient autrefois diabolisées parce qu’elles produisaient du mauvais vin, provoquaient la folie et la cécité et les autorités françaises, brandissaient argent et sanctions pour les anéantir.
Pourtant, les hybrides américains prospéraient partout en France. Plus robustes et plus faciles à cultiver, ils étaient particulièrement appréciés dans les zones rurales comme les Cévennes. Les familles les ont plantés sur les flancs des collines, là où d’autres cultures étaient impossibles. Ils les laissaient pousser au sommet des tonnelles, cultivant des pommes de terre en dessous, afin de rendre productif chaque centimètre carré de terre. Les villageois vendangeaient et élaboraient le vin ensemble, dans une cave commune.
Source: Domaine Public
Mais le développement de la viticulture en Algérie, qui fut pendant longtemps le premier pays exportateur du monde, allait créer une surproduction. De 1880 à 1900, le vignoble algérien passe de 20 000 hectares à 150 000 hectares. La production qui était de 2,5 millions de litres en 1854 passe à 20 millions de litres en 1872 et à 40 millions de litres en 1880. À partir des années 1890, la France n’importe plus de vin étranger et ne consomme que des vins français et ou venant d’Algérie. En 1900, la production algérienne atteint 500 millions de litres et en 1915 elle se monte à 1 milliard de litres, ce qui n’est pas sans créer des tensions en France alors que le vignoble reprend vie avec les greffes des vignes sur des souches américaines. En 1935, la production atteint 2 milliards de litres.
Source: wikipedia.org
Pour réduire la surproduction, six vignes américaines – y compris des hybrides comme le jacquez et des raisins américains purs comme l’isabella – principalement au motif qu’elles produisaient un vin de mauvaise qualité. La production destinée à la consommation privée était tolérée, mais pas à la vente commerciale.
Mais la fragilité de la vigne et l’utilisation des pesticides dans un contexte de protection de la biodiversité, remet ces hybrides au goût du jour.
Malgré l’engagement de la France en 2008 de réduire de moitié l’utilisation de pesticides, celle-ci a continué d’augmenter au cours de la dernière décennie. Les vignobles occupaient un peu plus de 4 pour cent de la superficie agricole française, mais ont utilisé 15 pour cent de tous les pesticides à l’échelle nationale en 2019, selon le ministère de l’Agriculture.
« Ces vignes assurent des récoltes abondantes, sans irrigation, sans engrais et sans traitement », a déclaré Christian Sunt, membre de « Forgotten Fruits », un groupe luttant pour la légalisation du raisin américain et des hybrides. Présentant des vignes interdites, dont les cépages clinton et isabella, sur une propriété du sud des Cévennes, près de la ville d’Anduze, il a ajouté : « Ces vignes sont idéales pour faire du vin naturel ».
Ces vignes vont pouvoir à nouveau être cultivés ? Ils étaient auparavant considérés comme ayant un trop faible rendement, mais elles sont résistantes aux maladies. La ré-autorisation est liée à la réforme de la politique agricole de l’UE. La proposition de la Commission européenne est mentionnée pour la première fois dans une lettre du ministère de l’Agriculture aux autorités d’agrément du vignoble du Gard, entre autres.
L’autorité agréée du Gard a déjà marqué son accord. « La jeune génération de vignerons est ouverte aux nouvelles saveurs, intéressée par l’écologie ainsi que par les cépages historiques et résistants », écrit l’autorité viticole. D’autres institutions impliquées dans le processus ont également fait part de leur neutralité ou de leur approbation. Les variétés pourraient donc bientôt revenir.
Il existe aussi une théorie « complotiste » selon laquelle, la France, au lendemain de la seconde guerre mondiale a contracté une dette énorme auprès des États-Unis. Les États-Unis eux ont recyclé leurs usines productrices de munitions en usines à produire des pesticides. Afin de rembourser la dette, nos politiques ont décidé d’interdire les cépages résistants au profit des cépages d’ aujourd’hui mais qui ont besoin de pesticides made in USA.
De plus, les hybrides sont officiellement arrivés en France Conformément à une annonce de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) de France, quelques cépages hybrides sélectionnés et résistants aux maladies seront autorisés à être utilisés (comme cépages accessoires) dans les vins des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Les quatre raisins hybrides résistants aux maladies nouvellement approuvées, qui seront plantés dans le sol dans les prochains mois, sont les suivants : Floréal, Sauvignac et Vidoc (5 à 10 % de l’assemblage d’un vin donné. Par ailleurs, l’INAO limite les plantations totales de cépages hybrides à un maximum de 5 % de l’encépagement d’un domaine donné.
Les quatre raisins hybrides résistants aux maladies nouvellement approuvées, qui seront plantés dans le sol dans les prochains mois, sont les suivants : Floréal, Sauvignac, Sauvignier Gris et Vidoc (5 à 10 % de l’assemblage d’un vin donné. Par ailleurs, l’INAO limite les plantations totales de cépages hybrides à un maximum de 5 % de l’encépagement d’un domaine donné.
Source: https://piwi-international.org/