ALOXE-CORTON AOP

Vins de Bourgogne

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L’APPELLATION

L’appellation Aloxe-Corton est réservée aux vins secs tranquilles blancs ou rouges  élaborés sur le territoire des communes suivantes du département de la Côte-d’Or : Aloxe-Corton, Ladoix-Serrigny et Pernand-Vergelesses en Bourgogne.

HISTOIRE

Les premiers témoignages de l’existence de vignes à « Aloxe » remontent au IXème siècle. En 775, l’Empereur CHARLEMAGNE aurait donné des vignes à la collégiale de Saulieu. Ce passé a laissé des traces dans la toponymie, puisque existe sur la « Montagne de Corton » un lieudit « En Charlemagne », correspondant peut-être au don de l’Empereur.

Au XIIème siècle, l’abbaye de Cîteaux y possède un beau domaine avec grange et chapelle, au lieudit « En Verconsault », aujourd’hui « les Vercots », et comprenant des vignes au « Clos de Courthon ».
Au XVIème siècle, le Chapitre d’Autun y possède un domaine ayant lui aussi laissé sa trace dans la toponymie avec le « Clos du Chapitre ».

« Aloxe » est inséré au sein du vaste ensemble viticole, proche de Beaune, dont « Corton » est le centre. Aux côtés des seigneuries régionales et des divers établissements ecclésiastiques, la bourgeoisie beaunoise est fortement impliquée, développant de grands domaines qui contribuent au prestige de ce secteur de la « Côte de Beaune ».

A partir du XVème siècle, les vins dits « de Beaune » sont commercialisés dans toute l’Europe. Ils sont l’image de marque du Duché de Bourgogne, à son apogée. Ce sont des vins rouges, les « pinots vermeils », peu tanniques et capiteux, les seuls capables de voyager.

Au XVIIIème siècle, le négoce-éleveur se développe dans la région bourguignonne, donne aux vins de Bourgogne une image nouvelle et organise leur large diffusion à l’échelle européenne. La « Côte de Beaune » alimente en « vins fins » les maisons de négoce beaunoises, qui tiennent une grande part du marché.

Petit à petit, la production de qualité se hiérarchise et le rayonnement des vins de « Corton » s’accroît. En 1862, la commune d’Aloxe a d’ailleurs adjoint à son nom celui de son « cru » le plus prestigieux, devenant ainsi Aloxe-Corton, selon pratique alors répandue dans toute la région.

Afin de préserver leurs intérêts, les producteurs de la commune d’Aloxe s’organisent en syndicat, en 1902, et l’appellation d’origine contrôlée, dite
« communale », « Aloxe-Corton » est reconnue, en 1938.
Au XXème siècle, une partie importante du territoire viticole de la commune accède au statut de « grand cru ».

En 1943, une première liste de « climats » (nom local des lieudits) pouvant bénéficier de la mention « premier cru » est reconnue. Il s’agit des « crus » les plus réputés, identifiés en particulier, en 1860, par le Comité de viticulture de l’arrondissement de Beaune.

Les vignes sont conduites selon les usages en vigueur dans la « Côte de Beaune », avec des densités de plantation supérieures à 9000 pieds par hectare, et un encépagement reposant sur les cépages chardonnay B et pinot noir N. Conscients de la sensibilité des sols à l’érosion, les producteurs prennent un soin particulier à la préservation de leur intégrité.
L’usage est d’élever les vins plusieurs mois.

Le vignoble couvre, en 2008, une superficie d’environ 120 hectares, pour une production moyenne annuelle de près de 4500 hectolitres dont 98 % de vins rouges.


CLIMAT ET SOLS

La zone géographique se situe à l’extrémité nord du vignoble de la « Côte de

Beaune », relief rectiligne d’origine tectonique s’allongeant selon une direction générale nord-est/sud-ouest. Ce relief sépare les plateaux calcaires des « Hautes Côtes », à l’ouest, d’une altitude comprise entre 400 mètres et 500 mètres, et la plaine de Bresse, à l’est, fossé d’effondrement tertiaire dont l’altitude, au droit de la « Côte », avoisine 250 mètres.

Le climat est océanique frais, perturbé par des influences continentales ou méridionales, conduites par l’axe Rhône-Saône. Le caractère océanique se manifeste au niveau régional par un régime pluviométrique modéré et régulier (environ 750 millimètres par an), sans sécheresse estivale affirmée. Les températures témoignent d’une certaine fraîcheur avec une moyenne annuelle de 10,5°C. La « Côte », à l’est du massif du Morvan et des plateaux de Bourgogne, bénéficie d’un abri climatique lui assurant un avantage thermique ainsi qu’un déficit pluviométrique notable pour la région, propice à la viticulture de qualité.

La zone géographique s’étend su le territoire de 3 communes, à quelques kilomètres, au nord de la ville de Beaune, dans le département de la Côte-d’Or, en Bourgogne. Elle occupe les versants et le piémont de la « Montagne de Corton ». Celle-ci se présente comme un élément isolé de la « Côte », individualisé entre deux vallées drainant l’arrière-pays.
La série géologique, sur le versant, est relativement complexe, avec des affleurements de formations sédimentaires du Jurassique.
Le bas du versant, en pente modérée, repose sur des calcaires durs du Jurassique moyen. Le calcaire de la « Dalle nacrée », se délitant en plaquettes, les « laves », n’affleurent que peu, au hasard de quelques carrières anciennes, présentes dans le paysage, à mi-coteau. Le substrat est masqué par une couche de colluvions issues du ruissellement le long du versant. Les sols sont peu profonds, drainants et riches en argile, parfois très caillouteux.
Dans la partie supérieure du versant, en pente souvent forte, le substrat est essentiellement marneux, et daté du Jurassique supérieur. Les marnes ont la particularité d’être riches en silice, se présentant sous forme de « chailles », rognons ressemblant à des silex, ou de sables fins et de limons. Les sols sont limoneux, sensibles à l’érosion et peu fertiles.
La série est couronnée par un niveau de calcaire dur, formant une corniche sommitale boisée, à une altitude de 385 mètres. Ceci identifie et caractérise le paysage original de « Corton ».
Au sud de la zone, au débouché d’une vallée sèche, s’étale un vaste cône de déjection, composé d’alluvions mêlant des matériaux issus de l’arrière-pays. Dans ce mélange d’argiles et de « chailles », le drainage s’effectue surtout latéralement. Les sols, peu calcaires, y sont d’une fertilité modérée.

Les parcelles délimitées pour la récolte des raisins sont situées indifféremment sur tous les types de substrat, à une altitude comprise entre 230 mètres et 350 mètres. Elles reposent en piémont, sur les épandages argileux bien drainés.
De très nombreuses parcelles délimitées, situées sur les versants de la butte, sont classées en « grand cru ».

Aussi, les vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée « Aloxe-Corton » sont produits principalement à partir des parcelles situées sur le piémont, et présentant des sols de colluvions, souvent argileux. Les parcelles offrant une bonne situation topo-climatique, présentant les sols les mieux drainés et limitrophes des parcelles classées en « grand cru », sont classées pour le bénéfice de la mention « premier cru ».

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de la Côte-d’Or : Aloxe-Corton, Ladoix-Serrigny et Pernand-Vergelesses.

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DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins, est constituée par le territoire de certaines  communes des département suivants: département de la Côte-d’Or, département du Rhône, département de Saône-et-Loire et département de l’Yonne.

CÉPAGES PRINCIPAUX

CÉPAGES PRINCIPAUX

Pinot Noir N, Chardonnay B.

AUTRES CÉPAGES AUTORISÉS

, Pinot Gris G, Pinot Blanc B.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Vins blancs : 64 hectolitres par hectare

Vins rouges : 58 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

– Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées pour les vins rouges dans la limite d’un taux de concentration de 10 % ;
– L’utilisation de copeaux de bois est interdite.

– Après enrichissement, les vins ne dépassent pas le titre alcoométrique volumique total de 13,5 % ;
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation
– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 9000 pieds par hectare, avec un écartement, entre les rangs, inférieur ou égal à 1,25 mètre et un écartement, entre les pieds sur un même rang, supérieur ou égal à 0,50 mètre ;
– Les vignes peuvent être plantées en foule sous réserve de respecter la densité minimale à la plantation, et un écartement entre les pieds, supérieur à 0,50 mètre.

b) – Règles de taille
Les vins proviennent des vignes taillées selon les dispositions suivantes :

Vins blancs

Les vignes sont taillées :
– soit en taille courte (vignes conduites en cordon de Royat et cordon bilatéral), avec un nombre d’yeux francs par pied inférieur ou égal à 10 ;
– soit en taille longue Guyot simple, avec un nombre d’yeux francs par pied inférieur ou égal à 8.

Vins rouges

Les vignes sont taillées, avec un maximum de 8 yeux francs par pied :
– soit en taille courte (vignes conduites en cordon de Royat, cordon bilatéral, gobelet et éventail) ;
– soit en taille longue Guyot simple.

a période d’établissement du cordon est limitée à 2 ans. Durant cette période, la taille Guyot double, avec un maximum de 5 yeux francs sur chaque long bois, est autorisée.

La taille Guyot simple peut être adaptée :
– avec un 2ème courson permettant d’alterner d’une année à l’autre la position de la baguette ;
– avec une baguette raccourcie à 3 yeux francs maximum et un courson limité à 2 yeux francs.

Quel que soit le mode de taille, les vignes peuvent être taillées avec des yeux francs supplémentaires sous réserve qu’au stade phénologique correspondant à 11 ou 12 feuilles, le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied soit inférieur ou égal au nombre d’yeux francs défini pour les règles de taille.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a) – Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par la mention traditionnelle « premier cru ».
Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être suivi des dénominations géographiques complémentaires (climats) suivantes selon les dispositions fixées dans le cahier des charges pour les vins susceptibles de bénéficier de la mention traditionnelle « premier cru » :

– « Clos des Maréchaudes » ;

– « Clos du Chapitre » ;
– « La Coutière » ;
– « La Maréchaude » ;

– « La Toppe au Vert » ;

– « Les Chaillots » ;
– « Les Fournières » ;

– « Les Guérets » ;
– « Les Maréchaudes » ;
– « Les Moutottes ;
– « Les Paulands » ;
– « Les Petites Folières » ;

– « Les Valozières » ;
– « Les Vercots ».

Le nom d’un climat pouvant être associé à la mention traditionnelle « premier cru » est porté immédiatement après le nom de l’appellation d’origine contrôlée et imprimé en caractères dont les dimensions ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

b) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve :
– qu’il s’agisse du nom d’un lieu-dit cadastré;
– que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

Le nom du lieu-dit cadastré est imprimé en caractères dont les dimensions ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à la moitié de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
c) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Vin de Bourgogne » ou « Grand Vin de Bourgogne ».

d) – Lorsque l’indication du cépage est précisée sur l’étiquetage, cette indication ne figure pas dans le même champ visuel que les indications obligatoires, et est imprimée en caractères dont les dimensions ne dépassent pas 2 millimètres.

Dernière modification du cahier des charges : 13   décembre  2011