ARBOIS AOP

Source: Vin du Jura

L’APPELLATION

L’appellation Arbois est réservée aux vins tranquilles blancs secs et aux vin issu de raisins passerillés élaborés sur le territoire de certaines communes du département du Jura.

HISTOIRE

Le vignoble du Jura existe déjà à l’époque celte. Les témoignages de son existence abondent à partir de l’an 1000. A partir du XIIIème siècle, les seigneurs de Salins, OTHON IV et ses successeurs, puis PHILIPPE le HARDI, Duc de Bourgogne, possèdent une grande partie du vignoble d’Arbois. Ils contribuent de manière décisive au développement économique du vignoble en promouvant ses vins dans toute l’Europe et dans les cours royales.

Arbois est la patrie de Louis PASTEUR, considéré souvent comme le « père de l’œnologie ». Il possédait d’ailleurs une vigne à côté d’Arbois.
Dévasté par le phylloxéra à la fin du XIXème siècle, puis affecté par les guerres et crises économiques du XXème siècle, le vignoble est réhabilité grâce à la volonté et aux choix de ses producteurs. En 1858, nait la « Société de viticulture d’Arbois » dont le but est « l’encouragement des bonnes méthodes de culture de la vigne et de la fabrication des vins…. ».

La première coopérative vinicole française voit le jour en 1906 en « Arbois ». Les producteurs se regroupent ainsi pour disposer d’outils performants de transformation et d’élevage en s’imposant une discipline commune. En 1908 se constitue un « Syndicat de défense viticole de l’appellation d’origine du canton d’Arbois » qui organise la délivrance d’un certificat d’origine pour protéger le vignoble arboisien.

Au fil des générations, les producteurs ont sélectionné trois cépages typiquement jurassiens, les cépages savagnin B, poulsard N et trousseau N. Ils ont également adopté deux cépages originaires du vignoble bourguignon voisin, les cépages chardonnay B et pinot noir N.

Les parcelles de vigne implantées sur les coteaux et pour la plupart à très forte pente, obligent les producteurs à des prouesses comme le travail à la chenille, le remontage de la terre, le façonnage de terrasses…
La production des vins bénéficiant de la mention « vin jaune » est une spécificité jurassienne d’origine obscure. Les producteurs du Jura l’ont encadrée par des règles strictes : sélection du cépage savagnin B, préservation du développement naturel des souches microbiennes endogènes à l’origine du « voile », élevage sans ouillage, etc…. Le raisin est vendangé à maturité optimale, puis vinifié en vin blanc sec. Ce vin est ensuite élevé, non ouillé, pendant une durée minimale de 6 ans en fût de chêne. Durant cette longue maturation, un voile de levures se développe naturellement à la surface du vin. Il assure au cours de l’élevage une oxydation ménagée. Le « vin jaune » est enfin conditionné dans une bouteille originale de 62 centilitres appelée « Clavelin ».

La production des vins bénéficiant de la mention « vin de paille » est aussi une particularité jurassienne. Afin d’obtenir de fortes concentrations en sucre dans un climat plutôt humide et froid, un passerillage hors souche de grappes sélectionnées durant six semaines au moins, est pratiqué. Les grappes sont suspendues à des fils de fer, ou déposées sur de petites caisses perforées ou des claies, entreposées dans des bâtiments secs et aérés, mais non chauffés. Ensuite un pressurage lent de très faible rendement en jus donne des moûts très riches en sucre qui fermentent lentement.
En 2009, la production annuelle de vins d’appellation d’origine « Arbois », sur 820 hectares, est d’environ 15000 hectolitres de vins rouges ou rosés, 12000 hectolitres de vins blancs, 1000 hectolitres de vins bénéficiant de la mention « vin jaune » et 500 hectolitres de vins bénéficiant de la mention « vin de paille ». Sur 252 récoltants de raisins, 55 vinifient leur propre récolte pour produire 60 % des vins, 3 coopératives vinicoles vinifient 30 % de la production et 7 négociants achètent des raisins pour élaborer les 10 % restant.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique occupe la bordure occidentale du massif du Jura. Elle fait partie de la région naturelle du Revermont, limitée :
– à l’est, par le premier plateau calcaire du Jura, d’une altitude moyenne de 550 mètres,
– à l’ouest, par la plaine, bordure orientale du fossé bressan.
La zone géographique s’étend sur le territoire de 13 communes du canton d’Arbois, dans le département du Jura.
Les parcelles précisément délimitées pour la récolte des raisins sont implantées sur les versants du rebord du plateau exposés généralement à l’ouest. Elles sont situées sur des pentes marneuses ou argileuses du Jurassique inférieur et du Trias, dominées par la puissante corniche de calcaire jaunâtre du Jurassique moyen. Elles occupent aussi les quelques reliefs en piémont de la côte principale, formés des mêmes argiles. La falaise est prodigue en éboulis calcaires qui nourrissent et allègent les marnes sous-jacentes. Localement, les argiles sont mêlées de « chailles », rognons siliceux résidus de la dissolution de certains niveaux calcaires. L’altitude des parcelles de vigne est comprise entre 250 mètres et 400 mètres.
Les vins bénéficiant de la dénomination géographique complémentaire « Pupillin » sont produits sur la seule commune de Pupillin, située au sud d’Arbois. Dans un relief tourmenté, riche en éboulis calcaires, les parcelles délimitées pour la récolte des raisins présentent des sols développés sur des marnes irisées très profondes, argileuses et compactes.
La zone géographique baigne dans un climat océanique frais marqué par des influences continentales : forte amplitude des températures annuelles, autour d’une moyenne de 10,5°C, été chaud et humide. La région naturelle du Revermont est nettement plus arrosée que la plaine voisine. Les précipitations annuelles dépassent 1000 millimètres et sont bien réparties sur l’année. L’automne est généralement ensoleillé et sec, mais venté.
Les conditions climatiques de la zone géographique, dépendant des caractéristiques du site (pentes abritées, drainage naturel des excès hydriques, insolation maximale) sont primordiales pour l’implantation du vignoble dans ce climat régional difficile. L’abri constitué par les falaises particulièrement hautes protège le vignoble des vents du nord et de l’est.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

a)  La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins ont lieu sur le territoire des communes suivantes du département du Jura, sur la base du code officiel géographique de l’année 2021 : Abergement-le- Grand, Arbois, Les Arsures, Mathenay, Mesnay, Molamboz, Montigny-lès-Arsures, Les Planches-près-Arbois, Pupillin, Saint-Cyr-Montmalin, Vadans et Villette-lès-Arbois.

b)  Pour la dénomination géographique complémentaire «Pupillin», la récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins ont lieu sur le territoire de la commune suivante du département du Jura, sur la base du code officiel géographique de l’année 2021 : Pupillin.

Source: https://www.papillesetpupilles.fr/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

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L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins, est constituée par le territoire des communes suivantes, sur la base du code officiel géographique de l’année 2021 :

– Département du Doubs : Arc-et-Senans, Bartherans, Brères, Buffard, By, Cademène, Cessey, Charnay, Châtillon-sur- Lison, Chay, Chenecey-Buillon, Chouzelot, Courcelles, Cussey-sur-Lison, Echay, Epeugney, Fourg, Goux-sous-Landet, Lavans-Quingey, Liesle, Lombard, Mesmay, Montrond-le-Château, Myon, Palantine, Paroy, Pessans, Quingey, Rennes- sur-Loue, Ronchaux, Rouhe, Rurey, Samson, Le Val ;

– Département du Jura : Abergement-le-Petit, Abergement-lès-Thésy, Aiglepierre, Aresches, Arlay, Augea, Augerans, Augisey, Aumont, Balanod, Bans, Barretaine, Baume-les-Messieurs, Beaufort-Orbagna, Belmont, Bersaillin, Besain, Biefmorin, Bletterans, Blois-sur-Seille, Blye, Bois-de-Gand, Bonnefontaine, Bornay, Bracon, Brainans, Briod, Buvilly, Cernans, Césancey, La Chailleuse (uniquement pour la partie correspondante au territoire de l’ancienne commune de Saint-Laurent-la-Roche), Chamblay, Chamole, Champagne-sur-Loue, Champrougier, La Chapelle-sur-Furieuse, Chapelle-Voland, La Charme, La Chassagne, Château-Chalon, La Châtelaine, Chatelay, Le Chateley, Châtillon, Chaumergy, Chaussenans, Chaux-Champagny, La Chaux-en-Bresse, Chemenot, Chêne-Sec, Chevreaux, Chille, Chilly- le-Vignoble, Chilly-sur-Salins, Chissey-sur-Loue, Clucy, Colonne, Commenailles, Condamine, Conliège, Cosges, Courbette, Courbouzon, Courlans, Courlaoux, Cousance, Cramans, Cuisia, Darbonnay, Desnes, Les Deux-Fays, Digna, Domblans, Dournon, Ecleux, L’Etoile, Fay-en-Montagne, La Ferté, Le Fied, Fontainebrux, Foulenay, Francheville, Frébuans, Frontenay, Geraise, Germigney, Geruge, Gevingey, Gizia, Grange-de-Vaivre, Graye-et-Charnay, Grozon, Hauteroche, Ivory, Ivrey, Ladoye-sur-Seille, Larnaud, Lavigny, Lemuy, Loisia, Lombard, Lons-le-Saunier, Le Louverot, La Loye, Macornay, Mantry, Marnoz, La Marre, Maynal, Menétru-le-Vignoble, Messia-sur-Sorne, Miéry, Moiron, Molain, Monay, Montagna-le-Reconduit, Montaigu, Montain, Montbarrey, Montholier, Montmarlon, Montmorot, Mont-sous-Vaudrey, Mouchard, Nance, Neuvilley, Nevy-sur-Seille, Nogna, Ounans, Oussières, Pagnoz, Pannessières, Passenans, Perrigny, Le Pin, Picarreau, Plainoiseau, Plasne, Poids-de-Fiole, Poligny, Pont-d’Héry, Pont-du-Navoy, Port- Lesney, Pretin, Publy, Quintigny, Recanoz, Relans, Repots, Revigny, Rosay, Rotalier, Ruffey-sur-Seille, Rye, Saint- Amour, Saint-Didier, Saint-Lamain, Saint-Lothain, Saint-Maur, Saint-Thiébaud, Sainte-Agnès, Saizenay, Salins-les- Bains, Santans, Sellières, Sergenaux, Sergenon, Souvans, Thésy, Thoissia, Toulouse-le-Château, Tourmont, Trenal, Les Trois-Châteaux, Val-d’Epy (uniquement pour la partie correspondante au territoire des anciennes communes de Nantey, Val d’Epy et Senaud), Val-Sonnette, Vaudrey, Vaux-sur-Poligny, Verges, Véria, Vernantois, Le Vernois, Vers- sous-Sellières, Vevy, La Vieille-Loye, Villeneuve-d’Aval, Villeneuve-sous-Pymont, Villerserine, Villers-Farlay, Villers-les- Bois, Villevieux, Le Villey, Vincent-Froideville, Voiteur.

CÉPAGE PRINCIPAUX

Chardonnay B, Trousseau N, Savagnin Blanc B, Pinot Noir N, Poulsard N

a) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : chardonnay B, savagnin B ;
– cépages accessoires : pinot noir N, poulsard N (appelé localement ploussard), trousseau N.

b) – Les vins rouges et rosés sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : pinot noir N, poulsard N (appelé localement ploussard), trousseau N ; – cépages accessoires : chardonnay B, savagnin B.

c) – Les vins susceptibles de bénéficier de la mention « vin de paille » sont issus des cépages suivants : chardonnay B, poulsard N (appelé localement ploussard), savagnin B, trousseau N.

d) – Les vins susceptibles de bénéficier de la mention « vin jaune» sont issus du seul cépage savagnin B.

Les vins sont issus d’un ou plusieurs cépages. Ils ne peuvent être issus des seuls cépages accessoires. Dans les assemblages, les vins proviennent de raisins issus majoritairement des cépages principaux.

NB : Les variétés aligoté B, chenin B, enfariné B, marsanne B, roussane B, sacy B, béclan N, franc noir de Haute-Saône N et gamay N ont été ajoutées à l’encépagement des vins suivants:

— Vins tranquilles blancs: aligoté B, chenin B, enfariné N, marsanne B, roussane B et sacy B;
— Vins tranquilles rouges et rosés: béclan N, enfariné N, franc noir de Haute-Saône N, et gamay N — Vins tranquilles susceptibles de bénéficier de la mention «vin jaune»: enfariné N.

Le comité national compétent de l’Institut national de l’origine et de la qualité a décidé d’autoriser la possibilité, pour les appellations qui déposeraient un dossier de demande, de l’introduction de variétés d’intérêt à fin d’adaptation au changement climatique ou aux attentes sociétales vis à vis de l’utilisation des produits de protection des cultures.

Ces cépages, en partie originaire de la région jurassienne, peuvent être un atout dans le contexte du réchauffement climatique. Certains sont tardifs et permettent une adaptation au risque de gelée, d’autres permettent d’apporter de l’acidité et ainsi élaborer des vins plus équilibrés. Ils sont au moins aussi résistants aux maladies que les cépages déjà autorisés pour l’appellation. L’introduction de ces variétés vise également à accentuer les spécificités des vins de l’appellation.  (Modifications du 28/11/2022)

La proportion des variétés d’intérêt à fin d’adaptation est limitée à 5 % de l’encépagement de l’exploitation et s’apprécie sur la totalité des parcelles produisant le vin de l’AOP.

Les variétés d’intérêt à fin d’adaptation ne peuvent représenter, ensemble ou séparément, plus de 10 % de l’assemblage final des vins.

RENDEMENTX MAXIMAUX

1. Vins tranquilles blancs : 78 hectolitres par hectare
2. Vins tranquilles rouges et rosés : 66 hectolitres par hectare
3. Vins bénéficiant de la mention «vin de paille» :  20 hectolitre par hectare

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13,5 % pour les vins rouges et rosés, et de 14 % pour les vins blancs.

Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite. L’utilisation des copeaux de bois est interdite pour tous les vins.

Les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées sur moût pour les vins rouges. Le taux de concentration partielle est fixé à 10 % maximum. Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

—  Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5 000 pieds par hectare, à l’exception des vignes plantées en terrasses. Pour les vignes qui ne sont pas plantées en terrasses et pour les terrasses avec au moins 2 rangs de vigne, chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances entre les rangs et d’espacement entre les pieds sur un même rang. Ces vignes ne peuvent présenter une distance entre les rangs supérieure à 2 mètres.

—  Seules sont autorisées la taille en Guyot simple ou double et la taille courte (conduite en cordon de Royat) ;

—  Pour les cépages chardonnay B, poulsard N, savagnin B, trousseau N, aligoté B, chenin B, enfariné N, marsanne B, roussane B, Sacy B, béclan N, franc noir de Haute-Saône N et gamay N, le nombre d’yeux francs est inférieur ou égal à 20 yeux francs par pied et 120 000 yeux francs par hectare. En taille Guyot simple ou double, le nombre d’yeux francs est de 10 au plus sur le long bois, avec un maximum de 2 coursons de renouvellement à 2 yeux francs.

—  Pour le cépage pinot noir N, le nombre d’yeux francs est inférieur ou égal à 80 000 yeux francs par hectare. En taille Guyot simple ou double, le nombre d’yeux francs est de 8 au plus sur le long bois, avec un maximum de 2 coursons de renouvellement à 2 yeux francs.

—  Les vins susceptibles de bénéficier de la mention traditionnelle « vin de paille » sont issus de raisins récoltés manuellement par tries.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

Le nom de l’appellation d’origine contrôlée «Arbois» peut être complété par la mention traditionnelle «vin de paille». Le nom de l’appellation d’origine contrôlée «Arbois» peut être complété par la mention traditionnelle «vin jaune». Les vins bénéficiant de la mention « vin de paille » sont présentés obligatoirement avec l’indication du millésime.

Pour les vins bénéficiant de la dénomination géographique complémentaire « Pupillin », le nom de la dénomination géographique complémentaire est obligatoirement inscrit à la suite du nom de l’appellation d’origine contrôlée et imprimé en caractères dont les dimensions, aussi bien en largeur qu’en hauteur, ne dépassent celles des caractères de l’appellation d’origine contrôlée.

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une « unité géographique » plus petite, sous réserve :

— qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré;
— que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

Le nom du lieu-dit cadastré est imprimé en caractères dont les dimensions ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à la moitié de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

La bouteille dite « Clavelin » ou « bouteille à vin jaune », d’une contenance de 62 centilitres environ, est réservée au conditionnement des seuls vins de l’appellation d’origine bénéficiant de la mention traditionnelle « vin jaune ».

Dernière modification du cahier des charges : 28 novembre   2022