BANDOL AOP

Source: non identifiée

L’APPELLATION

 L’appellation Bandol est réservée aux vins tranquilles secs, rouges, blancs et rosés élaborés sur le territoire de certaines  communes du département du Var.

HISTOIRE

Au IVème siècle avant notre ère, les Phocéens débarquent sur les rivages protégés de ce qui deviendra leur colonie de « Terroeis », apportant dans leurs amphores la civilisation de la vigne et du vin. Sous l’Empire romain « Terroeis » devient « Torrentum » (entre les communes de Saint-Cyr et de Bandol). Nombre de propriétés viticoles d’aujourd’hui portent la trace des anciennes « villae » romaines riches de vestiges archéologiques (fours de cuisson pour amphores, pressoirs à vin,…) attestant d’une activité viticole organisée.
Dès lors de nombreux témoignages et écrits démontrent la persistance de la culture de la vigne et la notoriété des vins produits, depuis des ordonnances réglementant la circulation des raisins et des vins (1363) jusqu’à des dérogations aux restrictions de plantation accordées en considérant la nature des terrains et la qualité des vins produits (1731) en passant par une architecture et des désignations de lieux-dits (Le Vigneret, la Mourvèdriére,….).
Peut notamment être cité Tolozan qui associe paysage et culture de la vigne dans son traité d’Œnologie de la Basse Provence en 1827 : « La région des vins de Bandol commence au pied des montagnes de Cuges et se dirige droit au sud jusqu’à sa terminaison au Golfe de Bandol, sur une longueur d’environ douze kilomètres. Cette vallée est formée par un double rang de collines qui se ramifient à l’ouest et qui enferment la grande plaine de Saint-Cyr, dont le talus en pente douce vient aboutir sur la plage du golfe des Lecques. …Les coteaux et même les collines sont complantés en vignes. ». L’auteur ajoute, témoignant de l’unité du secteur : « l’espèce de raisin qui domine partout et qui fait l’essence des vins de Bandol est le mourvèdre, raisin noir très foncé.. »
L’Histoire a retenu ces vins considérés comme des vins de garde, se bonifiant avec le temps, notamment celui des longues traversées maritimes. En effet, profitant de la baie abritée de Bandol, la circulation des vins produits au sein de la zone géographique se faisait notoirement par des bateaux qui restaient au large, en rade et qui embarquaient les tonneaux de vin marqués au fer rouge de la lettre « B ».

Dans la géographie de la Provence et du Comté Venaissin de la principauté d’Orange, du Comté de Nice, paru en 1787 (tome I, page 280), il est écrit : « Le sol de Bandol est très sec et pierreux. La principale production du terroir est le vin rouge de la première qualité, la plus recherchée pour les Iles. Le port de Bandol serait le plus sûr et le plus commode de la Province.»
Port d’embarquement et débouché commercial des vins de Bandol, la ville elle- même était cité de tonneliers. Une délibération du Conseil Municipal daté de 1818 atteste que plus de 6000 hectolitres de vin ont transité par le port de Bandol à destination de l’Italie, du nord de l’Europe et de l’Amérique. A la fin de second Empire ce ne sont pas moins de 80.000 barriques annuelles qui étaient produites à Bandol pour le stockage et le transport de quelques 160.000 hectolitres !
Ainsi, au-delà des producteurs eux-mêmes, une communauté humaine faisant vivre et vivant autour de la production des vins est attestée.
Ce vignoble n’a pas échappé à la crise du phylloxera mais son histoire, sa notoriété, cette communauté forte ont permis une reconquête rapide et le maintien des usages anciens de plantation en terrasses, avec un mode de conduite et une densité de plantation adaptés, le maintien des cépages usuels avec la dominance du mourvèdre N, secondé notamment par les variétés grenache N et cinsaut N pour l’élaboration des vins rouges et rosés et les cépages clairette B, bourboulenc B et ugni blanc B pour l’élaboration des vins blancs.
Cette communauté a ainsi préservé l’histoire, confirmé ses savoir-faire et accentué la notoriété et la qualité des vins de Bandol reconnus en appellation d’origine contrôlée dès le 11 novembre 1941.
Le vignoble de Bandol compte en 2009, 1 580 hectares pour une production moyenne annuelle de 50 000 hectolitres qui se partage entre 3 caves coopératives et 54 domaines

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique est délimitée sur huit communes du département du Var. Elle s’inscrit au cœur d’un vaste amphithéâtre constitué par un ensemble de reliefs dus à l’érosion et aux phénomènes tectoniques ayant affecté les formations sédimentaires, carbonatées, récifales ainsi mises à la surface, amphithéâtre créant un paysage de coteaux, fermé au nord et ouvert sur la mer Méditerranée par le golfe de Bandol.
Cette topographie induit un climat méditerranéen particulier, protégé du Mistral, vent froid venu du nord et dominant en Provence, et crée des situations de coteaux et de piedmonts bénéficiant d’un ensoleillement moyen de 3 000 heures et d’une quantité de précipitations annuelle de 650 millimètres. S’ajoute à ce contexte climatique déjà favorable, l’effet modérateur de l’ouverture sur la Méditerranée qui vient tempérer les ardeurs solaires estivales et maintenir une légère humidité nocturne créant ainsi des conditions de maturité des raisins optimales, notamment pour le cépage mourvèdre N, permettant aussi bien l’élaboration de vins rouges de longue garde supportant l’élevage sous bois, que de vins rosés caractéristiques, mais aussi pour le cépage clairette B permettant l’élaboration de vins blancs fins et structurés.

Les sols les plus caractéristiques sont des sols peu épais, blanchâtres, pauvres en matière organique, parfois riches en éléments siliceux, toujours à forte pierrosité, bien drainés, assurant ainsi une circulation hydrique optimale.
Le paysage façonné notamment par la culture de la vigne et des oliviers résulte de la persévérance de générations d’agriculteurs qui ont su, au fil des siècles, optimiser l’occupation des coteaux et des piedmonts tout en préservant une couverture végétale protectrice sur les reliefs. Pour retenir le sol et épierrer les terrains, ils ont édifié d’innombrables murets de pierres sèches, créant ainsi les « restanques» caractéristiques de ce paysage.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

  1. Toutes les étapes de la production (la récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins) ont lieu dans l’aire géographique, sur le territoire des communes suivantes du département du Var, sur la base du code officiel géographique de l’année 2020 : Bandol, Le Beausset, La Cadière-d’Azur, Le Castellet, Evenos, Ollioules, Sanary-sur- Mer, Saint-Cyr-sur-Mer.
  2. Modifications du 30/09/2022
Source : https://generationvignerons.com/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

Aucune de précisée

PRINCIPAUX CÉPAGES

vermentino B, bourboulenc B, mourvèdre N, grenache N, sauvignon B, cinsaut N, clairette B, ugni Blanc B, syrah N, sémillon B, marsanne B, carignan N.

a) – Les vins rouges sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : cinsaut N, grenache N, mourvèdre N ;

– cépages accessoires : carignan N, syrah N ;

b) – Les vins rosés sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : cinsaut N, grenache N, mourvèdre N ;
– cépages accessoires : bourboulenc B, carignan N, clairette B, syrah N, ugni blanc B ;

c) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : bourboulenc B, clairette B, ugni blanc B ;
– cépages accessoires : marsanne B, sauvignon B, semillon B, vermentino B ;

Les vins proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement

a) – Vins rouges :
– La proportion du cépage mourvèdre N est comprise entre 50 % et 95 % de l’encépagement ;
– La proportion de chacun des cépages accessoires est inférieure ou égale à 10 % de l’encépagement ;

b) – Vins rosés :
– La proportion du cépage mourvèdre N est comprise entre 20 % et 95 % de l’encépagement ;
– La proportion de chacun des cépages accessoires est inférieure ou égale à 10 % de l’encépagement ;
– La proportion de l’ensemble des cépages accessoires est inférieure ou égale à 20 % de l’encépagement.

c) – Vins blancs :
– La proportion du cépage clairette B est comprise entre 50 % et 95 % de l’encépagement ;
– La proportion de chacun des cépages accessoires est inférieure ou égale à 10 % de l’encépagement ;
– La proportion de l’ensemble des cépages accessoires est inférieure ou égale à 20 % de l’encépagement.

RENDEMENTS MAXIMAUX

40 hectolitres par hectare

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

– Tout traitement thermique de la vendange faisant intervenir une température supérieure à 40°C est interdit ;
– L’utilisation de copeaux de bois est interdite ;
– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation des charbons à usage œnologique est autorisée pour les moûts et vins nouveaux encore en fermentation issus de presse dans la limite de 10 % du volume de vins rosés élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte considérée et à une dose maximale de 60 grammes par hectolitre ;

– Toute opération d’enrichissement est interdite.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5 000 pieds à l’hectare. L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2,50 mètres.
Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds.

– Toutefois, les vignes plantées sur des terrasses peuvent présenter un écartement maximum de 2,5 mètres entre la crête du talus et le premier rang de la terrasse supérieure, ainsi qu’entre le pied du talus ou du muret et le premier rang de la terrasse inférieure.
– Les vignes sont taillées en taille courte (gobelet ou cordon de Royat) avec un maximum de 8 yeux francs par pied. Chaque courson porte un maximum de 2 yeux francs.

– Les vignes âgées de plus de 30 ans, peuvent être taillées avec un maximum de 12 yeux francs par pied. – La taille est effectuée avant le 1er mai.

– Les vins sont issus de raisins récoltés manuellement. Les grappes de raisin sont transportées entières jusqu’au lieu de vinification.

Publications Office

  1. l’irrigation est autorisée. Modifications du 30/09/2022

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite sous réserve qu’il s’agisse d’un lieu- dit cadastré et que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.
Le nom du lieu-dit cadastré est inscrit immédiatement après le nom de l’exploitation ou de la marque commerciale.

Dernière modification du cahier des charges : 30/09/2022