BERMET (DESCRIPTION)
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On se demande pourquoi un vin de tradition qui fut servi sur le Titanic n’est pas une DOP mais la Serbie a préféré faire ratifier plus de 100 régions viticoles dans l’Union Européenne plutôt que d’honorer une tradition avec le Bermet. Mais sans doute cela aurait été compliqué de ratifier ce vin pour les raisons qui suivent. C’est un vin de la région pittoresque de Fruška Gora, l’épicentre historique de la viticulture serbe dans la région de Sremski.
Son histoire remonte à la fin du Moyen Âge lorsque la viticulture et l’élaboration du vin étaient sous le contrôle des monastères. C’est un vin doux-amer aromatisé avec des herbes (27 au total), dont la recette n’est connue que de quelques familles de Sremski. Le vin est élaboré en plaçant une rangée de raisins, une rangée d’herbes aromatiques dans des tonneaux, et ainsi de suite. Quand le récipient est plein, on y ajoute du moût de l’année précédente et le tonneau est fermé pendant trois mois pour que les arômes et les saveurs s’assemblent. Le vin est élaboré avec des cépages blancs ou rouges et il titre entre 16% et 18% d’alcool. Il est consommé soit en apéritif ou soit en vin de dessert.
Il a connu son heure de gloire au 16e siècle, il était exporté en Pologne, République Tchèque, Moldavie, Suisse et Bulgarie. Parmi les herbes aromatiques qui sont utilisées, on trouve, la moutarde, la cannelle, l’écorce d’orange et des feuilles de raifort, de coing et de cerisier peuvent être également ajoutées mais, comme pour la Chartreuse, le choix des herbes est un secret bien gardé. Compte tenu de la spécificité du produit et du secret entourant sa composition, un érudit serbe du 18e siècle, Zaharije Orfelin, décida de publier une recette standard qui fut adaptée par différents producteurs et le Bermet fut même exporté aux Etats-Unis. Le vin a, par la suite été divisé en deux catégories, le Bermet de monastère, sans doute plus authentique et plus secret et le Bermet de caves privées probablement plus commercial.