BUZET AOP

Vins de Bourgogne

L’APPELLATION

L’appellation Buzet est réservée aux vins secs tranquilles blancs, rosés et rouges élaborés sur le territoire des certaines communes du département du Lot-et-Garonne.  

HISTOIRE

La confluence de la Baïse et de la Gélise à la limite des communes de Lavardac et de Barbaste constitue le plus grand carrefour du sud de la Garonne. Depuis les Romains qui y avaient fait passer l’antique voie de la Ténarèze jusqu’aux chemins de Saint-Jacques de Compostelle, ce carrefour a toujours joué un rôle dans le commerce et la notoriété des vins locaux.

Dans la charte de la ville de Buzet, qui date du Moyen Âge, il est précisé que le vin est un produit essentiel de la vie de cette ville.
En fait la région de Buzet a toujours eu une activité commerciale qui s’est ensuite développée vers l’aval et vers Bordeaux avec le transport fluvial sur la Baïse puis sur la Garonne et enfin grâce au canal latéral à la Garonne en 1856.

Comme tous les vignobles situés en amont de Bordeaux sur la Garonne ou la Dordogne le vignoble de Buzet a souffert des mesures protectionnistes mises en place par les Bordelais, mais les viticulteurs ont su s’adapter et maintenir le vignoble tout en diversifiant leur production. En 1876, la compagnie des bateaux de la Baïse transportait plus de 100 barriques de vin par jour pour rejoindre le port de Bordeaux via le canal latéral et la Garonne. En 1884-1885 et malgré le phylloxéra, encore plus de 1 000 barriques par mois descendaient la rivière.

Après le phylloxera et la délimitation de l’appellation Bordeaux en 1911 qui exclut le haut pays, la viticulture connaît un marasme économique que les crises de l’entre deux guerres ne font qu’aggraver.
Les cépages nobles de Vitis vinifera sont remplacés par des hybrides producteurs directs ou des cépages à gros rendement plantés dans les terres riches de la vallée de la Baïse.

Le renouveau intervient en 1946 avec la création d’un syndicat de défense, puis avec celle de la cave-coopérative et l’accession au statut d’AOVDQS en 1953. Le Buzet devient alors le symbole de renaissance des vins du Haut-Pays bordelais. En 1948, les querelles entre vignerons finissent devant le tribunal de Nérac. Le jugement du 31 juillet 1948 définit la première zone de production sur un noyau de six communes. Ce n’est que le 11 avril 1967 que le tribunal d’Agen reconnaîtra la zone de production sur sa configuration actuelle ainsi que la production de vins rosés.

En 1965, les coopérateurs créent un groupement de vulgarisation agricole leur permettant de s’assurer un appui technique permanent.
En 1973, l’A.O.C. vient reconnaitre les efforts réalisés par les vignerons et la cave- coopérative est la première à mettre en place dans le département le paiement différencié des raisins basé sur des critères qualitatifs (maturité, charge, état sanitaire,…).
En 1974, la cave rachète la dernière tonnellerie privée de la commune de Buzet permettant de maintenir cette activité traditionnelle et en 1976 le site d’Espiens est doté d’un système de cuve auto-basculante unique au monde qui permet une meilleure maîtrise de l’extraction des tanins en permettant un décuvage très rapide.

Grâce au regroupement coopératif, le traitement équitable entre tous les vignerons a pu créer une certaine émulation tout en permettant une meilleure valorisation du travail des plus performants. Si la cave-coopérative regroupe plus de 200 producteurs et 95 % de la production totale, une douzaine de caves particulières a développé la vente directe, élargissant ainsi la gamme et la clientèle des vins de Buzet.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de production se situe en Gascogne, dans le département du Lot-et-Garonne à proximité de la confluence des rivières de la Garonne et du Lot.
A mi-chemin entre Toulouse et Bordeaux, proche d’Agen et de Marmande, la zone qui regroupe 27 communes, correspond en partie à l’ancien duché d’Albret dont Nérac fut la capitale. Limitée au nord par la vallée de la Garonne, elle s’étend sur une quarantaine de kilomètres de large et sur une quinzaine de kilomètres de profondeur.
A l’ouest, la zone est bordée par l’immense massif forestier landais qui étend ses pinèdes jusqu’à l’océan atlantique. Les sables éoliens qui portent la forêt landaise ont vu leur transgression vers l’est stoppée grâce à la présence du système hydrographique Gélise-Baïse qui marque jusqu’à Barbaste l’exacte limite de leur avancée ainsi que celle de la zone de production.
La zone de production de Buzet se limite au sud de Nérac aux formations géologiques molassiques tertiaires dans lesquelles se sont insérés à l’Aquitanien des niveaux calcaires blanc et gris. Au cours de l’ère quaternaire, la Garonne a déposé plusieurs niveaux de terrasses argilo-graveleuses sur ce secteur. De ce fait, le relief a été fortement adouci et le paysage se présente sous la forme de coteaux mollement ondulés avec dans la partie inférieure des versants, un affleurement de calcaire dur formant une corniche boisée.
Au niveau pédologique, les sols sur calcaires gris donnent naissance à des sols bruns calciques peu épais et bien drainés. Les sols sur molasses aquitaniennes donnent des terrains plus profonds dont le nom local est « terrefort » présentant une teneur en argile variable avec une bonne alimentation en eau.
Les sols des terrasses moyennes sont des sols podzolisés de type boulbènes. Lorsque la partie supérieure du sol a été décapée, l’horizon d’accumulation riche en argile et oxyde de fer apparaît et donne des sols particuliers de teinte rouge appelés « rougets ». Enfin les sols des terrasses supérieures sur les parties sommitales des coteaux, sont constitués de dépôts argilo-graveleux affleurant en mélange avec une fraction fine limoneuse d’origine éolienne.
Le climat est de type océanique avec une légère tendance méridionale. La composante océanique est largement prédominante avec des vents d’ouest tempérés et humides qui amènent la douceur et la pluie avec des pics de précipitations en mai et en décembre. La tendance méridionale s’exprime en automne avec la remontée depuis la méditerranée en empruntant la vallée de la Garonne, du vent d’Autan, vent chaud et desséchant qui repousse les perturbations atlantiques vers le nord.

Source: https://www.tourisme-lotetgaronne.com/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département de Lot-et-Garonne « sur la base du code officiel géographique de l’année 2019 » : Ambrus, Anzex, Barbaste, Bruch, Buzet-sur-Baïse, Calignac, Caubeyres, Damazan, Espiens, Feugarolles, Lavardac, Leyritz-Moncassin, Moncaut, Montagnac-sur- Auvignon, Montesquieu, Mongaillard, Nérac, Pompiey, Puch-d’Agenais, Razimet, Saint-Léon, Saint-Pierre-de-Buzet, Sainte-Colombe-en-Bruilhois, Sérignac-sur- Garonne, Vianne, Villefranche-du-Queyran et Xaintrailles.

CÉPAGES PRINCIPAUX

a) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : muscadelle B, sauvignon B, sauvignon gris G, sémillon B ;

– cépages accessoires : colombard B, gros manseng B et petit manseng B.

b) – Les vins rouges et rosés sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : cabernet franc N, cabernet sauvignon N, cot N et merlot N ;

– cépages accessoires : abouriou N et petit verdot N.

La proportion des cépages principaux ne peut être inférieure à 90 % dans l’assemblage de chaque lot, au stade du conditionnement.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement butoir est fixé à 66 hectolitres par hectares.

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdit.
Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées pour les vins rouges dans la limite d’un taux de concentration de 10 %. L’augmentation du titre alcoométrique volumique naturel, pour le lot faisant l’objet du traitement, est inférieure ou égale à 1 % vol.

Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 12,5% pour les blancs et de 13% pour les rouges et rosés.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE) et dans le code rural.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité de plantation minimale de 4 000 pieds par hectare.
L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2, 5 mètres.
Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2, 50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds.

Les vignes sont taillées en taille Guyot (simple ou double) ou en taille courte (conduite en cordon de Royat bas palissé).
Chaque pied doit comporter au maximum 13 yeux francs.

L’irrigation peut être autorisée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

Toutes les indications facultatives sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, en hauteur, largeur et épaisseur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée « Buzet » peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ». Cette unité géographique plus grande peut également figurer sur les prospectus et récipients quelconques.

Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 08 novembre 2019