CAHORS AOP

L’APPELLATION

L’appellation Cahors est réservée aux vins rouges tranquilles élaborés sur le territoire de certaines communes du département du Lot

HISTOIRE

La vigne est implantée dans le Quercy après la conquête romaine. Dès le VIIème siècle, Saint-Paul, évêque de Verdun, remercie Saint-Didier, évêque de Cahors, d’un envoi fort apprécié de dix vases de vin du Quercy (J. Baudel, Le vin de Cahors, 1972).
Le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II, roi d’Angleterre, en 1152, est à l’origine d’un important développement du vignoble bordelais, et de tous les vignobles du « haut-pays ». En 1219, un premier acte est signé entre l’évêque et les consuls de Cahors pour que « le chemin de l’eau entre Cahors et Fumel soit de tout temps ouvert et libre ». La rivière est alors aménagée, des chemins de halage sont tracés, des écluses sont construites. Les vins sont embarqués dans les différents ports ponctuant la vallée du Lot, à Cahors, Douelle, Albas, Castelfranc, Puy l’Evêque… et acheminés jusqu’à Bordeaux, pour ensuite pénétrer dans les provinces du Nord de la France et dans les pays étrangers, notamment en Hollande, en Allemagne et en Russie. Ainsi, dès le XIIIème siècle, le Tsar Pierre Le Grand officialise les vins de Cahors comme vin de la Cour des Tsars et vin de messe de Eglise Orthodoxe. Le vignoble se développe, suivant les aléas des rapports conflictuels avec les jurats de Bordeaux qui règlementent le commerce fluvial des vins du « haut-pays ».

Au milieu du XIXème siècle, le Quercy supporte un des plus grands vignobles de France (40 000 hectares). Le phylloxéra fait son apparition dans le vignoble en 1876 et le détruit quasi-totalement. La culture de la vigne se perpétue tant bien que mal. Néanmoins, dans le marasme post-phylloxérique où se développent fraudes et trafics sur l’origine des vins, le syndicat des viticulteurs du Lot est créé en 1929. L’appellation d’origine « Vins de Cahors » est reconnue par jugement du tribunal de première instance du Lot le 31 juillet 1930.

Puis le vignoble est reconnu en appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure par un premier arrêté du 10 septembre 1946. Les gels de l’hiver 1956 et du printemps 1957 causent de graves dégâts au vignoble. Les quelques vignerons attachés à leur patrimoine collectif relancent la production, puis la commercialisation en vendant le vin, jusqu’alors commercialisé en barriques, directement conditionné en bouteilles. Le savoir-faire et le dynamisme des vignerons conduisent à la reconnaissance de l’appellation d’origine contrôlée « Cahors » le 15 avril 1971.
En 2008, une superficie de 4 000 hectares est exploitée par près de 350 producteurs, répartis en 226 chais de vignerons, 1 cave coopérative et 2 négociants-vinificateurs.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée « Cahors » s’étend de part et d’autre du Lot, rivière qui a creusé sa vallée et déployé ses méandres dans es plateaux calcaires des causses du Quercy.
Elle recouvre trois entités géomorphologiques distinctes :
– Les plateaux caussenards, constitués de calcaires jurassiques et crétacés, qui s’étendent de part et d’autre du Lot. Ces plateaux sont entaillés par des vallées et vallons secondaires, donnant naissance à un paysage de hautes collines, au sommet plan, culminant à environ 300 mètres d’altitude et aux versants à forte pente.
– Le plateau du Quercy « blanc » correspond aux affleurements de marnes et calcaires lacustres de l’Oligocène et du Miocène, situés dans la partie sud de la zone géographique.
– La vallée du Lot, encaissée dans le causse d’est en ouest, qui présente des terrasses alluviales étagées et d’amples méandres modelés par le fleuve au cours de l’ère Quaternaire.
Le climat est de type océanique, avec des influences continentales et méditerranéennes. Les hivers sont froids alors que le printemps marque une nette élévation des températures. Les étés sont caractérisés par un ensoleillement important et des températures élevées. La quantité annuelle moyenne des précipitations est de 700 millimètres. Elle est bien répartie tout au long de l’année, avec un pic des pluies plus important au printemps.
Les vents dominants sont les vents d’ouest. Ces vents de type océaniques amènent les formations nuageuses et les précipitations. Un peu moins fréquent, le vent d’Autan est un vent chaud et sec venant du sud-est. Il souffle par courtes périodes de quelques jours au printemps et en automne.
Un gradient d’influence atlantique entre les limites orientales et occidentales de la zone géographique engendre des écarts de précocité notables.
La zone géographique est ainsi délimitée sur le territoire de 45 communes du département du Lot.

Source: https://www.cahorsvalleedulot.com/en/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département du Lot : Albas, Anglars-Juillac, Arcambal, Bagat-en-Quercy, Bélaye, Le Boulvé, Cahors, Caillac, Cambayrac, Carnac-Rouffiac, Castelfranc, Catus, Cieurac, Crayssac, Douelle, Duravel, Fargues, Flaujac-Poujols, Floressas, Grézels, Labastide-du-Vert, Lacapelle-Cabanac, Lagardelle, Lamagdelaine, Luzech, Mauroux, Mercuès, Nuzéjouls, Parnac, Pescadoires, Pontcirq, Pradines, Prayssac, Puy-l’Evêque, Saint-Matré, Saint-Médard, Saint-Vincent-Rive-d’Olt, Saux, Sauzet, Sérignac, Soturac, Touzac, Trespoux-Rassiels, Villesèque, Vire-sur-Lot.

AIRE DE PROXIMITÉ

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L’aire de proximité immédiate définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins est constituée par le territoire des communes suivantes du département du Lot : Labastide-Marnhac, Le Montat, Saint-Géry, Saint-Martin-le-Redon, Valroufié

CÉPAGES PRINCIPAUX

Les vins sont issus des cépages suivants :


-cépage principal : cot N (également appelé malbec) ;

-cépages accessoires : merlot N et tannat N.

Les vins rouges sont issus du seul cépage cot N ou d’un assemblage présentant un minimum de 70 % de cépage cot N. 

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare.

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

Pratiques oenologiques : Les techniques soustractrives d’enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 10%.
Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13,5 %.
Outre la disposition ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a)- Densité de plantation

– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 000 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 2, 50 mètres maximum.
– L’écartement entre les pieds sur un même rang est supérieur ou égal à 0, 90 mètre et inférieur ou égal à 1, 30 mètre.
b) – Règles de taille
Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes :
– soit en taille courte (gobelet, éventail, ou cordon de Royat) : chaque pied comporte au maximum 12 yeux francs dont au plus 2 yeux francs par courson ;
– soit en taille longue (guyot simple ou double) : chaque pied comporte au maximum 12 yeux francs dont au plus 2 yeux francs par courson et 8 yeux francs par long bois.
Quelle que soit la technique de taille utilisée, le nombre de rameaux fructifères par pied, après floraison (stade phénologique 23 de Lorenz) ne peut être supérieur à 12.
Le cépage tannat N, quelle que soit la technique de taille utilisée, est taillé avec un maximum de 8 yeux francs par pied. Le nombre de rameaux fructifères par pied, après floraison (stade phénologique 23 de Lorenz) ne peut être supérieur à 8. L’irrigation peut être autorisée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ». Cette unité géographique plus grande peut également figurer sur les prospectus et récipients quelconques.
Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 09 décembre  2011