CHAMBOLLE-MUSIGNY AOP

Vins de Bourgogne

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L’APPELLATION

L’appellation Chambolle-Musigny est réservée aux vins rouges tranquilles secs élaborés sur le territoire de la commune de Chambolle-Musigny dans le département de la Côte-d’Or en Bourgogne.

HISTOIRE

« Chambolle-Musigny » fait partie d’un vignoble, dont l’existence et la qualité remarquable sont attestées, au moins depuis le IIIème siècle, comme en témoigne Eumène, dans son « Discours à Constantin », décrivant les vignobles anciens et réputés du « Pagus arebrignus », près de Beaune.

Le vignoble de « Chambolle-Musigny » se développe et s’organise au Moyen-Âge sous l’influence des abbayes bénédictines et des pouvoirs seigneuriaux, déterminant les premières structures parcellaires.
Ainsi, dès le XIVème siècle, le nom et l’usage viticole de nombreux lieux-dits de « Chambolle-Musigny » sont attestés, et des valeurs pécuniaires leurs sont parfois attribuées, témoignant ainsi d’une qualité reconnue (Manuscrits de Citeaux).

Les générations suivantes s’attachent, avec continuité, à entretenir et améliorer leurs parcelles de vigne, notamment par l’épierrement, la protection des sols, la lutte contre l’érosion, l’amélioration de l’encépagement. Ces aménagements pérennisent les délimitations et conduisent à l’émergence progressive d’une identité propre à chaque « climat » (nom d’usage, le plus souvent un nom de lieudit). A partir de la fin du XVIIIème siècle, de nombreux traités s’emploient à recenser les qualités viticoles des « climats » et les nuances de caractère des vins élaborés à partir des raisins qui en sont issus (Dom Denise, 1779, Jullien, 1816, Dr Morelot, 1831, Dr Lavalle, 1855). Ils témoignent unanimement de la haute réputation des vins de « Chambolle-Musigny » et les distinguent pour leur élégance et leur extrême raffinement.

Un jugement de 1929, confirmé en appel en 1930, définit l’appellation d’origine « Chambolle-Musigny » et en réserve l’usage aux seuls « vins fins » de la commune, « récoltés sur la partie du terrain de Chambolle délimitée au levant par la route nationale 74, à l’ouest par la friche commune… », proposant, de ce fait, une délimitation parcellaire.

L’appellation d’origine contrôlée « Chambolle-Musigny » est reconnue par un décret de 1936. Elle est réservée aux seuls vins rouges.

En 1943, une liste de « climats » pouvant bénéficier de la mention « premier cru » est établie. Elle réserve ce bénéfice aux noms les plus réputés, attestés en particulier au XIXème siècle. Les parcelles sur lesquelles sont récoltés les raisins destinés à l’élaboration de vins bénéficiant de cette mention, sont localisées sur les versants, en contrebas ou en prolongement des parcelles ouvrant droit à la mention « grand cru » de « Musigny » et « Bonnes Mares », mais surtout sur les parties les plus graveleuses du cône de déjection de la combe.

Le cépage pinot noir N est le cépage principal. Les vignes sont conduites selon les usages en vigueur dans la « Côte de Nuits », avec des densités de plantation supérieures à 9000 pieds par hectare.
L’usage est d’élever les vins, ce qui leur confère une bonne aptitude à la conservation.

Le vignoble couvre, en 2008, une superficie d’environ 150 hectares, dont 60 hectares classés en « premier cru », pour une production annuelle moyenne de 6000 hectolitres.


CLIMAT ET SOLS

La zone géographique se situe dans la « Côte de Nuits », relief rectiligne s’allongeant sur environ 25 kilomètres selon une direction générale nord/sud. Ce relief d’origine tectonique sépare les plateaux calcaires des « Hautes Côtes », à l’ouest, d’une altitude comprise entre 400 mètres et 500 mètres, et la plaine de Bresse, à l’est, fossé d’effondrement tertiaire dont l’altitude, au droit de la « Côte », avoisine 250 mètres.

Elle s’étend ainsi sur le territoire de la seule commune de Chambolle-Musigny, située entre les villes de Dijon, au nord, et Nuits-Saint-Georges, au sud, dans le département de la Côte-d’Or, en Bourgogne.

A Chambolle-Musigny, le front de « la Côte », d’environ 150 mètres de dénivelé, est constitué d’une série de calcaires du Bajocien et Bathonien (Jurassique moyen). Le « calcaire de Comblanchien », particulièrement compact, forme l’ossature du relief. Un niveau de marnes (calcaires argileux) du Bajocien s’intercale dans la série calcaire, dans la partie basse du versant, se marquant, dans la topographie, par un léger replat. Mais la rectitude du front de « la Côte » est ici perturbée par diverses cassures.

Le village, lui-même, est regroupé au débouché d’une « combe », vallée sèche encaissée qui découpe le versant. Au débouché de la « combe » s’étale un cône de déjections, formant un ensemble au sol caillouteux et bien drainé. A l’extrémité méridionale de son territoire, le vignoble de « Chambolle-Musigny » atteint une autre combe dominant le « Clos de Vougeot ».

Le substrat calcaire des versants est souvent masqué par des colluvions mêlant des éboulis à des argiles et limons, issus de l’altération du sous-sol et des reliefs sus-jacents. La nature des épandages dépend de leur position sur le talus. Très pierreux et peu épais en haut de versant, ils sont plus riches en particules fines et plus épais, en piémont (quelques décimètres à 1 mètre). Une formation particulière, constituée de graviers cryoclastiques très filtrants et peu fertiles, apparaît par places, en placage sur le calcaire.

Cette complexité géologique induit une relative diversité de sols. Ceux-ci sont peu évolués, généralement carbonatés et peu épais, bien drainants, en particulier sur le substrat calcaire. Ils s’organisent en topo-séquences, allant de sols maigres très calcaires en haut de versant, s’enrichissant en argile en allant vers le bas, jusqu’à des sols relativement profonds et décarbonatés en surface, sur les épandages de piémont.

Les parcelles délimitées pour la récolte des raisins sont situées à des altitudes comprises entre 250 mètres et 350 mètres, en partie sur le versant principal et, pour le bas, sur le cône de déjection prolongeant, dans la plaine, les bonnes conditions de sol et de drainage.

Le climat est océanique frais, atténué par des influences continentales ou méridionales conduites par l’axe Rhône-Saône. Le caractère océanique régional se manifeste par un régime pluviométrique modéré et régulier (environ 750 millimètres par an), sans sécheresse estivale affirmée. Les températures témoignent d’une certaine fraîcheur avec une moyenne annuelle de 10,5°C. La « Côte », à l’est du massif du Morvan et des plateaux de Bourgogne, bénéficie d’un abri climatique lui assurant un avantage thermique ainsi qu’un déficit pluviométrique notable pour la région.

La situation topographique des parcelles de vigne assure une exposition au soleil levant très favorable à un rapide réchauffement du sol.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire de la commune de Chambolle-Musigny dans le département de la Côte-d’Or.

Source: Vins de Bourgogne

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

Certaines communes du Certaines communes du – département de la Côte-d’Or,  du département du Rhône, département de Saône-et-Loire et  département de l’Yonne.

CÉPAGE PRINCIPAL

pinot noir N,

AUTRES CÉPAGES AUTORISÉS

chardonnay B, pinot gris G, pinot blanc B

AIRE DE DÉROGATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins, est constituée par le territoire de certaine  communes des département suivants: département de la Côte-d’Or, département du Rhône, département de Saône-et-Loire et département de l’Yonne.

RENDEMENTS MAXIMAUX

a) – Le rendement est fixé à 50 hectolitres par hectare.
b) – Le rendement butoir est fixé à 58 hectolitres par hectare.

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES


a) – Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 10 % ;
– Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13,5%.

– L’utilisation de copeaux est interdite.

b) – Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation
– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 9000 pieds par hectare, avec un écartement, entre les rangs, qui ne peut être supérieur à 1,25 mètre et un écartement, entre les pieds sur un même rang, qui ne peut être inférieur à 0,50 mètre ;
– Les vignes peuvent être plantées en foule sous réserve de respecter la densité minimale à la plantation, et un écartement, entre les pieds, supérieur à 0,50 mètre.

b) – Règles de taille
Les vins proviennent des vignes taillées selon les dispositions suivantes

Les vignes sont taillées, avec un maximum de 8 yeux francs par pied :
– soit en taille courte (vignes conduites en cordon de Royat, cordon bilatéral, gobelet et éventail) ; – soit en taille longue Guyot simple.

La période d’établissement du cordon est limitée à 2 ans. Durant cette période, la taille Guyot double  avec un maximum de 5 yeux francs sur chaque long bois, est autorisée.

La taille Guyot simple peut être adaptée :
– avec un 2ème courson permettant d’alterner d’une année à l’autre la position de la baguette ; – avec une baguette raccourcie à 3 yeux francs maximum et un courson limité à 2 yeux francs.

Quel que soit le mode de taille, les vignes peuvent être taillées avec des yeux francs supplémentaires sous réserve qu’au stade phénologique correspondant à 11 ou 12 feuilles, le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied soit inférieur ou égal au nombre d’yeux francs défini pour les règles de taille.

L’irrigation est interdite.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a) – Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par la mention traditionnelle « premier cru ».
Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété des dénominations géographiques complémentaires (climats) suivantes selon les dispositions fixées dans le cahier des charges pour les vins susceptibles de bénéficier de la mention traditionnelle « premier cru » :

– « Aux Beaux Bruns » ;
– « Aux Combottes » ;
– « Aux Echanges » ;
– « Derrière la Grange » ;
– « La Combe d’Orveau » ;

 – « Les Amoureuses » ;

« Les Baudes » ;
– « Les Borniques » ;

« Les Carrières » ;

 – « Les Chabiots » ;

– « Les Charmes » ;

– « Les Chatelots » ;

– « Les Combottes » ;
– « Les Cras » ;
– « Les Feusselottes » (ou « Les Feusselotes ») ;

 – « Les Fuées » ;
– « Les Groseilles » ;
– « Les Gruenchers » ;
– « Les Hauts Doix » ;
– « Les Lavrottes » ;
– « Les Noirots » ;
– « Les Plantes » ;
– « Les Sentiers » ;
– « Les Véroilles ».

Le nom d’un climat pouvant être associé à la mention traditionnelle « premier cru » est porté immédiatement après le nom de l’appellation d’origine contrôlée et imprimé en caractères dont les dimensions ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

b) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve :
– qu’il s’agisse du nom d’un lieu-dit cadastré ;
– que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

Le nom du lieu-dit cadastré est imprimé en caractères dont les dimensions ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à la moitié de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

c) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Vin de Bourgogne » ou « Grand Vin de Bourgogne ».

d) – Lorsque l’indication du cépage est précisée sur l’étiquetage, cette indication ne figure pas dans le même champ visuel que les indications obligatoires, et est imprimée en caractères dont les dimensions ne dépassent pas 2 millimètres.

Dernière modification du cahier des charges : 19 décembre  2011