CHEVALIER-MONTRACHET AOP

Vins de Bourgogne

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L’APPELLATION

L’appellation Chevalier-Montrachet est réservée aux vins secs tranquilles blancs élaborés sur le territoire de la commune de Puligny-Montrachet dans le département de la Côte-d’Or  en Bourgogne.

HISTOIRE

La « Côte de Beaune » semble avoir porté un vignoble réputé dès les premiers siècles de notre ère. Au début du IVème siècle, Eumène, rhéteur d’Autun, expose dans son « Discours à Constantin » l’existence d’un vignoble ancien et réputé sur les reliefs du « Pagus arebrignus » près de Beaune.
Le nom « Montrachet » apparaît dans la famille des « crus » réputés de « la Côte » à partir du XIIIème siècle, ainsi qu’en témoignent les vignes citées au lieudit « Mont Rachaz », mais sans réelle notoriété affirmée.
COURTEPEE, en 1775, parle du « Mont-Rachet » et précise : « il n’était pas en réputation au commencement de l’autre siècle ».
Au XVIIIème siècle, les vins de « Montrachet » connaissent leur véritable essor. Cependant, si « Montrachet » semble déjà précisément délimité à cette époque, il est presque certain que les vins issus du « climat » (nom d’usage, le plus souvent un nom de lieudit) « Chevalier » y sont souvent assimilés. COURTEPEE indique qu’ « on le distingue en vrai Morachet, en Chevalier M., en bâtard. »
En 1787, lors d’un voyage en Bourgogne, Thomas Jefferson, futur auteur de la déclaration de l’indépendance des Etats-Unis, futur Président et grand amateur de vins, place le « Montrachet » au même niveau que le « Chambertin », déjà reconnu depuis plusieurs siècles.
Signe d’une image d’excellence bien établie, la commune de Puligny, en 1878, adjoint à son nom celui de son « cru » le plus prestigieux, devenant ainsi Puligny- Montrachet.
Un jugement de 1921 fixe définitivement la hiérarchie des vins bénéficiant de la mention « grand cru » de Puligny-Montrachet. Le nom « Montrachet » est réservé aux seuls vins issus du « Vrai Montrachet », dont la suprématie est affirmée, et les vins issus de « Chevalier », en reconnaissance d’un usage bien établi, peuvent être désignés sous le nom de « Chevalier-Montrachet ». Ce jugement officialise ce qui est unanimement admis quant au mérite des vins. Bien logiquement, l’appellation d’origine contrôlée « Chevalier-Montrachet » est reconnue, en 1937, mais l’aire parcellaire délimitée est ajustée par le classement de quelques parcelles du lieudit voisin « le Cailleret », en 1939, conformément aux usages de revendication.

Au sein du vignoble de Bourgogne, des « climats » d’exception, comme « Chevalier-Montrachet », ont émergé au fil des générations.
Identifiés et nommés depuis des siècles, ils s’étendent au cœur de situations privilégiées où les conditions de sol et de climat sont optimales. Les producteurs apportent les plus grands soins tant à la vigne qu’à la cuverie.

Ces « climats » sont à l’origine, année après année, de vins les plus parfaits qui sont placés depuis plusieurs siècles au sommet du classement des grands vins de Bourgogne.
La mention « grand cru » qui leur est associée, apparaît dès le début du XXème siècle et son indication sur l’étiquette est un usage bien établi.
Les vignes sont conduites selon les usages en vigueur dans toute la « Côte de Beaune », avec des densités de plantation supérieures à 9000 pieds par hectare, et un encépagement reposant sur le cépage chardonnay B. Conscients de la valeur du patrimoine que constituent les sols, les producteurs prennent un soin particulier à la préservation de leur intégrité.
L’usage est d’élever les vins afin de leur assurer une grande aptitude à la conservation, selon les caractéristiques du millésime.
Le vignoble couvre, en 2008, une superficie d’environ 7,50 hectares, pour une production annuelle moyenne annuelle de 310 hectolitres.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique se situe dans le vignoble de la « Côte de Beaune », relief rectiligne d’origine tectonique s’allongeant selon une direction générale nord- est/sud-ouest. Ce relief sépare les plateaux calcaires des « Hautes Côtes », à l’ouest, d’une altitude comprise entre 400 mètres et 500 mètres, et la plaine de Bresse, à l’est, fossé d’effondrement tertiaire dont l’altitude, au droit de la « côte », est proche de 200 mètres.
Le paysage de « la Côte » est assez complexe. Le relief est scindé, en deux parties, par une forte corniche calcaire, occupée par de maigres friches. La partie inférieure fait affleurer des formations du Jurassique moyen, alors qu’au-dessus de la corniche, se développe un grand versant implanté principalement sur des marnes du Jurassique supérieur.
La zone géographique s’étend ainsi sur le territoire la seule commune de Puligny- Montrachet, au sud-ouest de la ville de Beaune, dans le département de la Côte- d’Or, en Bourgogne.
Les parcelles délimitées pour la récolte des raisins sont situées sur un versant d’exposition est/sud-est sur les formations du Jurassique moyen (Bathonien), à une altitude comprise entre 260 mètres et 300 mètres. Le substrat est principalement composé de calcaires très fragmentés, le « calcaire de
Chassagne », donnant des sols maigres et très pierreux. Ces sols sont très filtrants et peu fertiles. Au sommet, un petit niveau de marnes porte des sols un peu plus riches, bien que de réserve hydrique faible.
Au fil des générations, les sols ont été stabilisés et améliorés par le façonnement des parcelles avec épierrement et constitution de « murgers » (accumulation de pierres en bordure de parcelles), ou par la construction de murs de soutènement en pierre sèches. Il en résulte un paysage construit, reflet de ces pratiques anciennes et toujours en usage.
Le climat est dominé par une tendance océanique fraîche, atténuée par des influences continentales ou méridionales conduites par l’axe Rhône-Saône. Le caractère océanique se manifeste par un régime pluviométrique modéré et régulier (environ 750 millimètres par an), sans sécheresse estivale affirmée. Les températures témoignent d’une certaine fraîcheur avec une moyenne annuelle de 10,5°C.
La « Côte », à l’est du massif du Morvan et des plateaux de Bourgogne, bénéficie d’un abri climatique se concrétisant par un avantage thermique ainsi qu’un déficit pluviométrique notable pour la région.
La situation topographique de « Chevalier-Montrachet » induit un mésoclimat particulièrement favorable. Il est démontré que la dynamique d’écoulement nocturne de l’air, le long du versant, préserve celui-ci des masses d’air froid, et le protège, ainsi, des gelées et de l’humidité.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire de la commune de Puligny-Montrachet dans le département de la Côte-d’Or.

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DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins, est constituée par le territoire de certaines  communes des département suivants: département de la Côte-d’Or, département du Rhône, département de Saône-et-Loire et département de l’Yonne.

CÉPAGES PRINCIPAUX

CÉPAGES PRINCIPAUX

chardonnay B.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement est fixé à 48 hectolitres par hectare.
Le rendement butoir est fixé à 54 hectolitres par hectare.

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

– L’utilisation de copeaux de bois est interdite ;
– Après enrichissement, les vins ne dépassent pas le titre alcoométrique volumique total de 14,5 %.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation
– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 9000 pieds par hectare, avec un écartement, entre les rangs, inférieur ou égal à 1,25 mètre et un écartement, entre les pieds sur un même rang, supérieur ou égal à 0,50 mètre ;
– Les vignes peuvent être plantées en foule sous réserve de respecter la densité minimale à la plantation et un écartement, entre les pieds, supérieur à 0,50 mètre. b) – b) – Règles de taille

Les vignes sont taillées avec un maximum de 8 yeux francs par pied :
– soit en taille courte (vignes conduites en cordon de Royat, cordon bilatéral) ; – soit en taille longue Guyot simple.

La taille Guyot simple peut être adaptée :
– avec un 2ème courson permettant d’alterner d’une année à l’autre la position de la baguette ;
– avec une baguette raccourcie à 3 yeux francs maximum et un courson limité à 2 yeux francs.

Quel que soit le mode de taille, les vignes peuvent être taillées avec des yeux francs supplémentaires sous réserve qu’au stade phénologique correspondant à 11 ou 12 feuilles le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied soit inférieur ou égal au nombre d’yeux francs défini pour les règles de taille.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Vin de Bourgogne » ou « Grand Vin de Bourgogne ».
b) – L’indication du cépage est interdite sur l’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée.
c) – L’AOC « Chevalier-Montrachet » peut être complétée de la mention traditionnelle « Grand cru ».

Dernière modification du cahier des charges : 13   décembre  2011