CLAIRETTE DU LANGUEDOC AOP

Les appellations Crémant de Limoux et Limoux ont la même délimitation

L’APPELLATION

L’appellation Clairette du Languedoc est réservée aux vins blancs tranquilles et aux vins de liqueur blancs élaborés sur le territoire de certaines communes du département de l’Hérault. 

HISTOIRE

La présence du cépage clairette B est très largement attestée dans toute la partie centrale du département de l’Hérault, aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire de la viticulture languedocienne.

Au Moyen-Âge, puis, après la Renaissance, le vin issu de raisins récoltés à grande maturité, souvent « madérisé », est connu sous le nom de « Picardan » quand il sec, et « Clairette » quand il est moelleux.

A partir du XVème siècle, les vins riches en sucres fermentescibles sont progressivement élaborés par mutage à l’alcool. Ils démontrent, ainsi que les vins secs de type « rancio », une grande aptitude naturelle à la conservation. L’histoire retient qu’ils acceptent aussi bien le transport par terre que par mer, pour le grand plaisir des Hollandais qui, dès 1680, en font grand commerce.

Jean Clavel dans « Histoire et avenir des vins en Languedoc » (Edition Privat – 1985) rapporte qu’en 1730, un rapport des députés de la ville de Béziers destiné aux Etats du Languedoc mentionne : « que les revenus les plus certains aux habitants des diocèses de Lodève sont procurés par l’exportation des Picardans dont les hollandais sont friands».

Au cours du XIXème siècle, la production de « Picardan » et de « Clairette » subit la concurrence des vins de la plaine élaborés à partir des cépages aramon N et terret blanc B, au commerce beaucoup plus lucratif.

Ainsi, après la crise phylloxérique, la reconstitution du vignoble de clairette B n’est que partielle et se réalise majoritairement sur les communes de la zone géographique.
Les producteurs destinent alors leur production, jusqu’au début XXème siècle, à la production de « vermouth », mais forts de leur savoir-faire dans l’élaboration de vins secs, de la maîtrise de la surmaturité du cépage clairette B, du mutage pour l’élaboration des vins de liqueur, et de l’élevage « oxydatif », ils sollicitent, dès 1936, la reconnaissance en appellation d’origine contrôlée « Clairette du Languedoc », laquelle est obtenue le 28 septembre 1948.

En 2009, la production de 3 000 hectolitres, dont 2/3 de vins moelleux, est assurée par 50 viticulteurs répartis entre 6 caves particulières et 4 caves coopératives.

CLIMAT ET SOLS

Le paysage de la zone géographique passe progressivement, d’est en ouest, des terrasses du fleuve Hérault, avec leurs collines et leurs vallons aux pentes douces, aux coteaux plus escarpés du secteur schisteux de Cabrières.

La zone géographique est bordée :
– au nord, par les contreforts du plateau du Larzac ;
– à l’est, par le « Rocher des Vierges » et le fleuve Hérault;
– au sud, par le plateau basaltique de Nizas ;
– à l’ouest, par le plateau de Neffiès, le Pic du Vissou et la région du Salagou.

Cette zone est le lieu de rencontre entre les terrains primaires de l’extrémité orientale de la Montagne Noire et les dépôts marins du Miocène, sur lesquels l’Hérault et ses affluents ont épandus leurs alluvions caillouteuses. Localement, les coulées et pitons basaltiques émaillent le paysage de leur empreinte sombre.

Les sols les plus caractéristiques sont développés :
– essentiellement, sur les moyennes et hautes terrasses caillouteuses ; – sur les affleurements les plus indurés des calcaires miocènes ;
– sur les terrains primaires du Trias ;
– localement, sur calcaires et grès :

– sur les schistes de Cabrières.

Le réseau hydrographique est formé par les affluents de l’Hérault, la Lergue, au nord-ouest et la Boyne, au sud-ouest.

Le climat est méditerranéen, chaud l’été, doux l’hiver. La zone géographique est protégée des vents du nord. L’influence des entrées maritimes est plus perceptible au sud qu’au nord, avec pour conséquence, une pluviométrie moyenne annuelle graduée de 500 millimètres à 800 millimètres.

La zone géographique s’étend sur 11 communes du département de l’Hérault.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins, la récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins de liqueur sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de l’Hérault : Adissan, Aspiran, Le Bosc, Cabrières, Ceyras, Fontès, Lieuran-Cabrières, Nizas, Paulhan, Péret, Saint-André-de-Sangonis.

Source: Non identifiée

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins blancs tranquilles, la vinification et l’élaboration des vins de liqueur, est constituée par le territoire des communes suivantes du département de l’Hérault : Bédarieux, Lézignan-la-Cèbe, Puilacher, Saint-Bauzille- de-la-Sylve, Tressan.

PRINCIPAUX CÉPAGES

clairette B

RENDEMENTS MAXIMAUX

a) – Vins blancs tranquilles
– Le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare.

b) – Vins de liqueur
– Le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres de moût par hectare.

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

a) – Vins blancs :
Toute opération d’enrichissement est interdite.

b) – Vins de liqueur :
Les vins de liqueur sont obtenus par mutage du moût en cours de fermentation.
Le mutage est réalisé par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 8 % maximum du volume du moût mis en œuvre.
L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût.
Toutefois, des compléments de mutage peuvent être réalisés, dans la limite d’un apport total de 8 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.

c) – Vins blancs et vins de liqueur :
– Tout traitement thermique de la vendange faisant intervenir une température inférieure à -5°C est interdit ;
– Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE ) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation
– Les vignes présentent une densité minimale de 4000 pieds à l’hectare. L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2,50 mètres.
– Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds sur un même rang.

b) – Règles de taille
– La taille est effectuée avant le 30 avril de l’année de la récolte.
– Les vignes sont taillées en taille courte à coursons, avec un maximum de 12 yeux francs par pied. Chaque courson porte un maximum de 2 yeux francs.
– Pour les vignes âgées de plus de 20 ans (21ème feuille), chaque pied peut porter un maximum de 7 coursons à 2 yeux francs maximum.
– Le rajeunissement d’une parcelle de vigne conduite en cordon de Royat ne peut dépasser 10 % des pieds existants, par an.

c) – Irrigation
– L’irrigation peut être autorisée pour la production des vins blancs.

– L’irrigation est interdite pour la production des vins de liqueur.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

– Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par le nom de la commune de provenance des raisins.
– Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par la mention « rancio » pour les vins répondant aux conditions de production fixées pour cette mention dans le cahier des charges, notamment le titre alcoométrique volumique naturel minimum et la durée d’élevage.

Dernière modification du cahier des charges : 12   décembre   2011