CÔTE ROANNAISE AOP

Source: Vins du Val de Loire

L’APPELLATION

L’appellation Côte Roannaise est réservée aux vins secs tranquilles rouges ou rosés élaborés sur le territoire de certaines communes  du département de la Loire et classée dans la vallée de la Loire.

HISTOIRE

L’ancienneté de la tradition viticole dans la région roannaise est attestée par de nombreux documents, comme les chartes du Forez. Les textes les plus anciens remontent au Moyen-âge (970) et font état de vins dans la région de Villerest.
Le vignoble se développe à cette époque, grâce aux ordres monastiques et aux seigneurs locaux, notamment les bénédictins d’Ambierle et les comtes du Forez. A la fin du Moyen-âge, une vingtaine de paroisses cultivent de la vigne et font commerce de vin.
En 1439 apparaît pour la première fois une citation concernant le cours des vins produits dans la région. La qualité de ces vins est citée par Anne d’Urfé, dont le domaine de Saint-André-d’Apchon, commune située au cœur du vignoble, est entouré de vignes, le « cru de Boutereau ».
Au XVIIème siècle, l’essentiel de la production des vins de la région roannaise est régulièrement transporté vers Paris grâce à la proximité de la Loire et son transport fluvial.
L’abbé Auguste Lamblot, dans son ouvrage publié en 1843 « Voyage au Forez de la Magdaleine par la Côte Roannaise avec observation sur les végétaux », cite pour la première fois la « Côte Roannaise ».
Au début du XIXème siècle, 9 350 hectares de vigne sont cultivés dans l’arrondissement de Roanne et environ 100 000 hectolitres de vin par an sont vendus à Paris.
La production croît pendant tout le XIXème siècle grâce à des prix élevés et se maintient jusqu’en 1910, date à laquelle le déclin des surfaces s’amorce. L’histoire moderne de la « Côte Roannaise » commence lorsqu’en 1911

l’« Association Vinicole Roannaise » est créée, fédérant les énergies et perpétuant les savoir-faire.
Mais la production chute inexorablement jusque dans les années 1950. La réhabilitation du vignoble avec la plantation du cépage gamay N se traduit, dans un premier temps, par la reconnaissance en appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure « Côte Roannaise » le 18 mai 1955.

Le décret du 14 février 1994, reconnaissant l’appellation d’origine contrôlée, apporte une nouvelle consécration.
Grâce au dynamisme de tous les producteurs, est organisée chaque année une Saint-Vincent tournante qui est l’occasion de faire concourir l’ensemble des vins de l’appellation d’origine contrôlée et de présenter une affiche créée par un artiste local qui servira de support de communication pour l’année en cours. Les vins de la « Côte Roannaise » sont également dignement représentés au sein du concours de « La Loire aux trois vignobles » qui regroupe tous les vins produits sur le département de la Loire. Ces différentes manifestations assurent une cohésion forte des producteurs autour de leur produit.

En 2010, 39 caves particulières participent à la vie de l’appellation d’origine contrôlée. La vente en bouteilles représente approximativement 70 % du marché. La faiblesse des volumes produits (environ 8 000 hectolitres, dont 7 000 en vin rouge et un peu plus de 1 000 hectolitres en vin rosé, sur une surface en vigne de près de 200 hectares) explique le développement de la vente directe par les opérateurs indépendants.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique s’étend sur le versant oriental des Monts de la Madeleine qui culminent à 1164 mètres d’altitude, à 10 kilomètres de Roanne. Elle occupe un relief rectiligne d’origine tectonique séparant les Monts de la Madeleine, à l’ouest, de la plaine de Roanne, à l’est, où coule la Loire.
La zone géographique couvre ainsi le territoire de 14 communes, dans la partie nord-ouest du département de la Loire, et s’étire sur 35 kilomètres.

Le relief séparant les Monts de la Madeleine et le bassin de la Loire correspond à une fracture formée à l’ère Tertiaire lors du soulèvement alpin. La plaine de Roanne est un fossé d’effondrement creusé au sein du socle paléozoïque du Massif Central, de nature granitique ou métamorphique (schistes, gneiss).

Le vignoble est situé sur des coteaux d’altitude comprise entre 350 mètres et 550 mètres, au cœur d’un paysage vallonné d’exposition générale est/sud-est. Les substrats sont principalement des granites et des roches métamorphiques de l’ère Primaire représentées par des schistes et des gneiss.

L’altération des roches du socle génère des arènes siliceuses et acides sur lesquelles se développent des sols sableux, légers, qui s’égouttent et se réchauffent rapidement. Ces sols d’arène sont assez homogènes, les piémonts étant un peu plus profonds et riches en argile.

Le climat est océanique, avec de nettes nuances continentales. Il s’exprime par des hivers assez froids avec des jours de gel nombreux (73 jours en moyenne par an), et une pluviométrie modérée (avec un léger maximum estival).
Les étés sont particulièrement chauds, avec des températures supérieures à 20°C en moyenne pour les mois de juillet et août, ainsi qu’une moyenne mensuelle supérieure à 15°C de juin à septembre. L’élément déterminant du climat de la zone géographique est lié aux Monts de la Madeleine, qui constituent, à l’ouest, une barrière efficace contre les perturbations humides venues de l’Atlantique et induisent un effet de foehn. Un îlot de sécheresse s’étire au pied du relief.
Le vignoble, dominant la plaine de Roanne, est à l’abri des gelées tardives de printemps et les brouillards matinaux s’y dissipent rapidement.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département de la Loire : Ambierle, Bully, Changy, Le Crozet, Lentigny, La Pacaudière, Renaison, Saint-Alban-les-Eaux, Saint-André-d’Apchon, Saint-Haon-le-Châtel, Saint-Haon-le-Vieux, Saint-Jean- Saint-Maurice-sur-Loire, Villemontais, Villerest.

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification et l’élaboration des vins est constituée par le territoire des communes suivantes :
– dans le département de la Loire : Arcon, Cherier, Commelle-Vernay, Cordelle, Crémeaux, Dance, Les Noés, Ouches, Pouilly-les-Nonains, Riorges, Roanne, Saint-Bonnet-des-Quarts, Saint-Forgeux-Lespinasse, Saint-Germain-Lespinasse, Saint-Martin-d’Estreaux, Saint-Polgues, Saint-Rirand, Saint-Romain-la-Motte, Urbise, Vivans.
– dans le département de Saône-et-Loire : Chenay-le-Châtel

CÉPAGES PRINCIPAUX

Gamay N

RENDEMENTS MAXIMAUX

66 hectolitres par hectares

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

– Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alccométrique volumique total de 12.5 %.
– Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 10 %.
– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

– Densité de plantation
Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 500 pieds à l’hectare.
Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,5 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances inter-rang et d’espacement entre les pieds.
Ces vignes ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2,25 mètres et un écartement entre les pieds sur un même rang inférieur à 0,80 mètre. b) – Règles de taille
La taille est achevée le 15 mai.
Les vins proviennent des vignes taillées selon les techniques suivantes :
– soit en taille courte (conduite en gobelet, cordon de Royat simple ou double), avec un maximum de 11 yeux francs par pied, chaque courson portant un maximum de 2 yeux francs.
– soit en taille longue Guyot simple avec un maximum de 10 yeux francs par pied, dont 8 yeux francs maximum sur le long bois et un courson à 2 yeux francs maximum.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a) – Toutes les indications facultatives sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
b) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve :
– qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré;
– que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.
Le nom du lieu-dit cadastré est imprimé en caractères dont les dimensions ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à la moitié de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 05 décembre 2011