CÔTES DU VIVARAIS AOP

Source: https://www.vins-rhone.com/

L’APPELLATION

L’appellation Côtes du Vivarais est réservée aux vins tranquilles blancs, rouges et rosés élaborés sur le territoire de certaines communes des départements de l’Ardèche et du Gard dans la Vallée du Rhône.

HISTOIRE

Dès l’époque romaine, la région de l’Helvie est déjà remarquée pour son caractère viticole au sein de la province narbonnaise. PLINE L’ANCIEN, dans son encyclopédie « l’Histoire Naturelle » (H. N. XIV, chap. IV) distingue, parmi les vignes qui poussent naturellement en Gaule, trois variétés dont « Vitis Helvia » cultivée en Helvie (Bas-Vivarais). Il mentionne même la présence d’un cépage remarquable à « Alba Helviorum » (Alba, alors capitale de l’Helvie, et maintenant Alba-la Romaine), le « carbunica ou carbonica » qui a la particularité de passer sa fleur en un jour, ce qui a pour effet de le protéger des accidents. D’après PLINE L’ANCIEN, toute la province narbonnaise est à l’époque conquise par les vertus de ce cépage.

Alba joue donc un rôle majeur dans l’implantation du vignoble, comme dans le commerce des vins. Dans « Histoire de l’Ardèche », par L. GOUT et J. VOLANE, (1907), on apprend, au sujet d’Alba, que « Le principal commerce de la Cité était celui des vins ».

Au Vème siècle, des facteurs politiques et économiques se conjuguent pour finalement provoquer le transfert concomitant de la capitale et du siège épiscopal d’Alba vers Viviers-sur-Rhône. Cependant la vigne ne déserte pas pour autant le territoire. En effet, à partir du VIIIème siècle, la mention de vignobles figure dans bon nombre de documents locaux, comme la charte des donations de l’église de Viviers-sur-Rhône (Charta Vetut) et le bref d’obédience des premiers chanoines de Viviers-sur-Rhône. L’un de ces vignobles, donné à l’évêque, est situé à Gras, commune actuellement au cœur de la zone. Il s’y produit, à cette époque, cent quatre-vingts muids de vin.
OLIVIER DE SERRES (1539-1619), enfant de Villeneuve-de-Berg et « père » de l’agriculture française est enthousiasmé par les vins de sa région. Lorsqu’il prend en charge l’exploitation du domaine du Pradel, sur la commune de Mirabel, il se rend acquéreur d’une vigne sur le fameux coteau de Montfleury et la nomme « la Belle des Velles » (la vigne des vignes) tant il est fier du vin qui en est issu.

Plus tard, une kyrielle de fléaux s’abattent sur le vignoble : l’oïdium en 1845, le mildiou en 1878, le black-rot en 1885 et comme pour l’ensemble du vignoble français, le phylloxera dans les années 1860-1870. Ce dernier dévaste la moitié du vignoble ardéchois et provoque l’effondrement de la production.

La plantation de cépages hybrides producteurs directs (HPD), issus d’un croisement avec des vignes américaines résistantes à la maladie permet alors de sauver le vignoble, les cépages traditionnels locaux étant sensibles au phylloxéra. Malheureusement, les vins obtenus sont de piètre qualité et la mise au point d’un surgreffage des anciennes variétés sur des porte-greffes américains laisse entrevoir une porte de sortie pour la viticulture.
En 1946, un premier syndicat intercommunal de vignerons de « Vallon et du Sud Ardèche » voit le jour et dépose, dés l’année suivante, une demande de label pour les vins du Vivarais.
En 1955, Robert DUTRU, des Services agricoles, Charles BOULE, maire de Saint- Remèze et président du syndicat des vignerons, André BARNOUIN, vigneron à Orgnac et Léon BRUNEL, vigneron et sélectionneur à Saint-Remèze entament une démarche de reconnaissance des vins produits en Vivarais en appellation d’origine contrôlée « Côtes du Rhône ». Cette démarche n’est pas couronnée de succès mais loin d’être découragés, une poignée d’hommes dont messieurs Vallat, Deschaux, et Brunel, participent à la mise en place, dés 1957, d’un champ expérimental sur la commune de Saint-Remèze. Le but est de tester des clones essentiellement des cépages cinsaut N, grenache N et syrah N.
Ces essais cristallisent la communauté humaine autour d’un projet et démontre qu’une viticulture de qualité est de nouveau possible. Sur cette lancée, l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure « Côtes du Vivarais » est reconnue, par l’arrêté du 8 août 1962, pour les vins produits sur le territoire de 11communes des départements de l’Ardèche et du Gard.
Au début, le mouvement coopératif, dont les caves coopératives d’Orgnac-L’Aven, Saint-Montan ou Saint-Remèze, comme les vignerons indépendants (Hervé BOULE, André VIGNE, Léon BRUNEL,…) jouent un rôle majeur dans la réhabilitation de l’encépagement et la qualité des vins. Dès 1967, les 7 caves coopératives du sud de l’Ardèche se regroupent afin, d’une part, d’apporter des améliorations aux techniques viticoles et de moderniser les caves, d’autres part, de structurer un réseau de commercialisation. Le débouché nouveau que constitue le tourisme qui se développe alors en Ardèche et les incitations à la restructuration vinicole (plan national de relance, aides communautaires,…) sont autant de leviers pour le développement du vignoble tout autant que de sa notoriété.
La zone géographique est étendue, en 1971, sur les communes de Lagorce et Vinezac, puis en 1984, sur la commune d’Issirac du le département du Gard.
Dans les années 1990, dans un souci qualitatif permanent, le potentiel de production est réduit de 11000 hectares à 4734 hectares, suite à une sérieuse et soigneuse révision de l’aire parcellaire délimitée et les rendements sont abaissés. Accompagnant ces mesures volontaires, de gros efforts d’investissement sont faits par certaines caves coopératives pour la rénovation des cuveries et la maîtrise des températures.

Toutes ces mesures assurent une transformation du vignoble et placent les vins du Bas-Vivarais sur la voie de la reconnaissance en appellation d’origine contrôlée. Cette dernière devient effective par décret du 23 Septembre 1999. Souhaitant avant tout respecter les usages de production, plutôt que de céder aux sirènes des modes de consommation, les vignerons ont su conserver et valoriser les cépages traditionnels de la vallée du Rhône. Le nom de « Vivarais » est attaché géographiquement au territoire de l’Ardèche. L’utilisation du nom « vins du Vivarais » est courante dans les écrits du XIXème, attestant d’une certaine renommée de ces vins englobant ceux du Haut-Vivarais (communes de Saint-Péray, Cornas, Mauves, Tournon, Sécheras) et ceux du Bas- Vivarais (communes de Gras, Alba, Saint-Montan …).
En 2008, la superficie en production est de 538 hectares pour une production moyenne annuelle d’environ 15000 hectolitres répartie entre une quinzaine de domaines et neuf caves coopératives.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique se situe dans le sud du Massif Central, à cheval sur les départements du Gard (5 communes) et de l’Ardèche (9 communes), de part et d’autre de la rivière Ardèche. Elle fait ainsi le lien entre la vallée du Rhône, à l’est, et les montagnes cévenoles, à l’ouest.
Sa localisation, au sud du défilé de Donzère, lui permet de bénéficier d’un climat méditerranéen plus ou moins dégradé par l’altitude et la proximité des Cévennes.

Cette situation géographique offre un bon ensoleillement avec des températures cependant plus basses et des précipitations légèrement plus importantes à proximité des reliefs.
La majeure partie des vignes est située sur le plateau des Gras dont l’altitude moyenne est de 400 mètres, mais elles s’épanchent quelque peu dans la vallée du Rhône au niveau de Saint-Montan et sur les premiers contreforts des Cévennes à Vinezac. Le plateau des Gras repose sur un substratum géologique constitué de calcaires du Crétacé à faciès urgonien, très durs, et sur lesquels le vignoble n’occupe que les îlots où sont présentes les argiles de décalcification. Ce relief karstique, profondément entaillé par l’Ardèche, aux gorges et grottes célèbres, est séparé des Cévennes, à l’ouest, par un fossé d’effondrement, au nord, par le sillon pré-cévenol et, au sud, par le fossé d’Alès (région de Barjac).

A la périphérie de ce massif, d’autres matériaux, d’âge triasique, donnent des sols plus acides, à proximité des Cévennes (Vinezac), des formations marneuses et calcaires de l’ère Tertiaire sur Barjac, Lagorce et Issirac.
Enfin, le territoire de la commune de Saint-Montan, située dans la vallée du Rhône, au pied du plateau des Gras, se singularise par un vignoble installé tantôt sur des terrasses alluviales anciennes du Rhône, tantôt sur des éboulis calcaires.

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DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes :
– Département de l’Ardèche : Bidon, Gras, Labastide-de-Virac, Lagorce, Larnas, Orgnac-l’Aven, Saint-Montan, Saint-Remèze, Vinezac ;

– Département du Gard : Barjac, Le Garn, Issirac, Montclus, Saint-Privas-de- Champclos.

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification et l’élaboration des vins, est constituée par le territoire des communes suivantes :
– Département de l’Ardèche : Ailhon, Balazuc, Bessas, Bourg-Saint-Andéol, Chassiers, Lachapelle-sous-Aubenas, Lanas, Largentière, Pradons, Rochecolombe, Ruoms, Saint-Etienne-de-Fontbellon, Saint-Just, Saint-Marcel- d’Ardèche, Saint-Martin-d’Ardèche, Saint-Maurice-d’Ardèche, Saint-Maurice-d’Ibie, Saint-Sauveur-de-Cruzières, Saint-Thomé, Salavas, Uzer, Vagnas, Vallon-Pont- d’Arc, Valvignères, Viviers-sur-Rhône ;
– Département de la Drôme : Donzère ;
– Département du Gard : Aiguèze, Cornillon, Laval-Saint-Roman, Méjannes-le- Clap, Saint-André-de-Roquepertuis, Saint-Christol-de-Rodières, Saint-Jean-de- Maruéjols-et-Avéjan, Tharaux.

CÉPAGES PRINCIPAUX

Viognier B, Grenache N, Grenache Blanche, Cinsaut N, Clairette B, Roussanne B, Syrah N, Marselan N, Marsanne B

a) Les vins rouges et rosés sont issus des cépages suivants : 
― cépages principaux : grenache N, syrah N ; 
― cépages accessoires : cinsaut N, marselan N. 

Vins rouges

La proportion du cépage grenache N est supérieure ou égale à 30 % 
La proportion du cépage syrah N est supérieure ou égale à 40 % 

Vins rosés

La proportion de cépage grenache N est comprise entre 60 % et 80 % 

Vins blancs


b) Les vins blancs sont issus des cépages suivants : 
― cépage principal : grenache B ; 
― cépages complémentaires : clairette B, marsanne B ; 
― cépage accessoire : viognier B.

La proportion du cépage grenache B est supérieure ou égale à 50 % 
La proportion des cépages clairette B et marsanne B, ensembles ou séparément, est supérieure ou égale à 30 % 
La proportion du viognier B est inférieure ou égale à 20 % 

RENDEMENTX MAXIMAUX


Le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare.

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

– Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées pour les vins rouges dans la limite d’un taux de concentration de 10 % ;
– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite ;

– Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et dans le code rural et de la pêche maritime

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale de 4000 pieds par hectare. Elles ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2,50 mètres.
La distance entre les pieds sur un même rang est comprise entre 0,80 mètre et 1,50 mètre.

Les vignes sont taillées en taille courte (gobelet, éventail, cordon de Royat) avec un maximum de 12 yeux francs par pied.

L’irrigation peut être autorisée .

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a) – Toutes les indications facultatives sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, en hauteur, largeur et épaisseur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

b) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve :
– qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré;
– que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

c) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Vignobles de la Vallée du Rhône » selon les conditions précisées par la convention, signée entre les différents organismes de défense et de gestion concernés.

Dernière modification du cahier des charges : 09  décembre 2011