CÔTES DE DURAS AOP

L’APPELLATION

L’appellation Côtes de Duras est réservée aux vins rouges et rosés  qui sont des vins secs tranquilles et aux vins blancs tranquilles se déclinent en sec, moelleux ou doux. Ils sont élaborés sur le territoire de certaines communes du département de Lot-et-Garonne.

HISTOIRE

A l’époque de la Guyenne anglaise du XIème au XIVème siècle, l’économie viticole duraquoise connaît un certain essor grâce aux expéditions en Angleterre des vins du « Haut-Pays », cette dénomination regroupant tous les vignobles situés en amont de Bordeaux et dont le commerce s’effectuait par la Dordogne et la Garonne.
Le protectionnisme mis en place par les Bordelais fait l’objet, sous l’Ancien Régime, de quelques assouplissements. Ainsi les vins du « Haut-Pays » payent un droit de « double marque » alors que ceux de la région de Duras n’acquittent qu’un droit de « demi-marque ».
Au XVII ème siècle, le duc de Duras reçoit même l’autorisation de faire mettre, chaque année, 1 000 tonneaux de vin de « Duras » en barriques bordelaises.
Au début du XXème siècle, la production des « Côtes de Duras » s’oriente essentiellement vers la production de vins blancs moelleux, comme celle de « Bergerac », dont la région parisienne est friande. Mais la désaffection du consommateur pour ce type produit après la seconde guerre mondiale, pousse la communauté humaine à faire évoluer sa production.
En 1924, le syndicat de défense des vins du canton de Duras est créé avec pour objectif la reconnaissance de l’appellation d’origine « Vin du canton de Duras ».

Face à la contestation de cette dénomination par un courtier, l’affaire est tranchée par le tribunal civil d’Agen le 28 juin 1927. Le jugement précise que : « Si le terroir des coteaux du canton de Duras ne donne pas à ses vins les bouquets particuliers aux grands crus, il permet tout au moins de faire des vins de premier ordre et unanimement appréciés par les consommateurs ». Le juge définit les vins de « Duras » comme « des vins fruités et corsés, ayant un cachet qui décèle leur origine ».

L’appellation d’origine contrôlée « Côtes de Duras » est reconnue le 16 février 1937, pour les vins blancs et les vins rouges.
Au début des années 1960, la reconversion vers les cépages rouges et le cépage sauvignon B est bien engagée en bordelais, et l’économie duraquoise emboîte le pas, face à des perspectives économiques en plein développement.
A partir de 1970, les vins blancs secs issus du cépage sauvignon B deviennent les produits phares de la région. Le développement de la maîtrise des températures de vinification, notamment grâce aux investissements coopératifs, permet l’élaboration de vins de issus du cépage sauvignon B, aux arômes si caractéristiques et facilement identifiés par le consommateur.
La cave-coopérative de Duras est créée à cette époque tandis qu’une cave voisine, située en Gironde produit déjà 20 % des vins de l’appellation d’origine contrôlée. En 1985, l’Union interprofessionnelle assure la promotion des vins et les deux caves fusionnent en 1998.
Dans le même temps, la maîtrise des vinifications en rouge par les œnologues bordelais profite bénéficie aux opérateurs voisins de la région de Duras et la production de vins rosés se développe naturellement.
En 2009, la production moyenne de vins rouges est de 65 000 hectolitres et celle de vins rosés de 5 000 hectolitres. La production de vins blancs secs est de 40 000 hectolitres alors que celle de vins blancs moelleux se limite à mois de 2 000 hectolitres, commercialisés directement en bouteilles.

CLIMAT ET SOLS

Limitée au sud par la vallée du Dropt, la zone géographique constitue un prolongement du plateau de « l’Entre-Deux-Mers » à 70 kilomètres à l’est de Bordeaux et à mi-chemin entre les vallées de la Garonne et de la Dordogne.
Le nord de la zone géographique marque la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Dordogne et de la Garonne. Le plateau, exposé plein sud, a été profondément entaillé par le réseau hydrographique constitué par les ruisseaux du Dousset à l’ouest, la Dourdèze au centre et le Malromé et l’Escourrou à l’est. La zone géographique correspond aux 15 communes du canton de Duras.
Le paysage est marqué par la succession de collines et de vallons plus ou moins encaissés. La topographie tourmentée est liée à la nature friable des molasses affleurantes et à la karstification des calcaires sous-jacents.
A mi-pente et aussi dans la partie la plus haute des coteaux, des affleurements calcaires durs forment des petites falaises nettement visibles dans le paysage. Les formations géologiques les plus friables sont constituées par les molasses du « fronsadais » dans la partie inférieure des coteaux, et les molasses de « l’agenais » pour la partie sommitale des croupes.
A mi-pente apparaît le calcaire de « Castillon » qui est blanc, crayeux et plus ou moins fissuré.

Au sommet des molasses de « l’agenais », affleure, très localement, le calcaire blanc de « l’agenais ». Ce calcaire blanc, dur et caverneux, culmine, sous forme de plateau, sur les communes de Loubès-Bernac et Soumensac et porte des argiles de décalcification.

Les molasses du « fronsadais »ont donné des sols bruns argileux, parfois argilo- graveleux, et ne sont exploités en vigne que dans les secteurs non gélifs de la vallée du Dropt.
Le calcaire de « Castillon » porte, à l’affleurement, des rendzines très maigres sur lesquelles la culture est difficile. C’est surtout le domaine des « landes à genièvres ». Lorsque le sol devient un peu plus épais, la vigne va pouvoir bénéficier d’un sol maigre et parfaitement drainé.

Les molasses de « l’agenais » portent des sols décarbonatés et souvent très lessivés. Le recouvrement par les limons éoliens permet la formation de boulbènes.
L’aire parcellaire délimitée, dont la surface est de 9871 hectares, couvre à peine la moitié de la zone géographique.

Le climat océanique apporte une pluviométrie étalée toute l’année, avec un pic hivernal et un pic au mois de mai. Les températures sont douces au printemps et favorisent un démarrage précoce de la vigne. Les arrière-saisons sont ensoleillées, après parfois un épisode pluvieux à l’équinoxe.

Les cépages traditionnels de l’Aquitaine se sont tout naturellement développés dans cette zone en raison de leur adaptation au milieu.

Source: Par Robert White, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département de Lot-et-Garonne (sur la base du code officiel géographique en date du 26 février 2020) : Auriac-sur- Dropt, Baleyssagues, Duras, Esclottes, Loubès-Bernac, Moustier, Pardaillan, Saint-Astier, Saint-Jean-de-Duras, Saint- Sernin, Sainte-Colombe-de-Duras, Sauvetat-du-Dropt (La), Savignac-de-Duras, Soumensac et Villeneuve-de-Duras.

AIRE DE PROXIMITÉ

Elle est constituée par le territoire des communes suivantes (sur la base du code officiel géographique en date du 26 février 2020) :

— département de la Dordogne : Communes entières : Sadillac, Thénac.

Commune en partie : Saint-Julien-Innocence-Eulalie pour le seul territoire de l’ancienne commune de Sainte-Eulalie- d’Eymet devenue commune déléguée au sein de Saint-Julien-Innocence-Eulalie au 1er janvier 2019.

— département de la Gironde : Dieulivol, Landerrouat, Lèves-et-Thoumeyragues (Les), Margueron, Monségur, Pellegrue, Riocaud, Saint-Avit-Saint-Nazaire.

— département de Lot-et-Garonne : Lévignac-de-Guyenne, Mauvezin-sur-Gupie, Monteton, Roumagne.

CÉPAGES PRINCIPAUX

cabernet franc N , cabernet-sauvignon N, cot N – malbec, merlot N, muscadelle B, sauvignon B – sauvignon blanc,  sauvignon gris G – fié gris,  semillon B,

– cépages accessoires : colombard B, ugni blanc B.

a) – Les vins rouges sont issus des cépages suivants : cabernet franc N, cabernet sauvignon N, cot N et merlot N.

b) – Les vins rosés sont issus des cépages suivants :
Cépages principaux : cabernet franc N, cabernet sauvignon N, cot N et merlot N. Cépages accessoires : muscadelle B, sauvignon B, sauvignon gris G, sémillon B.

c) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : chenin B, mauzac B, muscadelle B, ondenc B, sauvignon B, sauvignon gris G, sémillon B ;
– cépages accessoires : colombard B, ugni blanc B.

– Les vins sont issus d’un ou de plusieurs cépages.
– La proportion de l’ensemble des cépages principaux est supérieure ou égale à 50 % de l’assemblage.
– La proportion du cépage colombard B est inférieure ou égale à 10 % de l’assemblage des vins blancs.
– Pour les vins rosés issus de cépages blancs et noirs, seul l’assemblage de raisins ou de mouts est autorisé. La proportion de l’ensemble des cépages accessoires est inférieure ou égale à 20% dont au maximum 10% pour l’ensemble des cépages sauvignon B et sauvignon gris G et 10% pour la muscadelle B.

RENDEMENTS MAXIMAUX

1. vins rouges et rosés 66 hectolitres par hectare

2. vins blancs secs : 72 hectolitres par hectare

3. vins blancs autres que secs 66 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées, pour les vins rouges, dans la limite d’un taux de concentration maximum de 10 %. L’augmentation du titre alcoométrique volumique naturel, pour le lot faisant l’objet du traitement, est inférieure ou égale à 1 % vol ; pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation des charbons à usage œnologique est autorisée pour les moûts, dans la limite de 20 % du volume de vins rosés élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte considérée. Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, un titre alcoométrique volumique total de 13 % pour les vins rouges, rosés et blancs secs et 14 % pour les autres vins blancs. Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire (UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale de plantation de 4 000 pieds à l’hectare. L’écartement entre les rangs est inférieur ou égal à 2,50 mètres. Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds sur un même rang. Cette densité de plantation peut être réduite à 3 300 pieds par hectare pour les plantations de vignes destinées à la production de vin blanc de type sec. Dans ce cas, les vignes doivent présenter un écartement entre les rangs inférieur ou égal à 3 mètres et un écartement entre les pieds sur un même rang supérieur à 0,85 mètre.

Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes :

— taille en Guyot simple ou Guyot double ;

— taille à coursons(cots)en cordon de Royat ou en éventail;

— taille à longs bois (astes).

Après ébourgeonnage, chaque pied porte au maximum, 15 yeux francs pour le cépage sauvignon B et le cépage sauvignon gris G, et 13 yeux francs pour les autres cépages.

Pour les vignes conduites à une densité inférieure à 4 000 pieds par hectare, chaque pied porte, après ébourgeonnage, au maximum, 18 yeux francs par pieds pour le cépage sauvignon B et le cépage sauvignon gris G et 15 yeux francs pour les autres cépages.

L’irrigation est interdite.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée « Côtes de Duras » peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ». Cette unité géographique plus grande peut également figurer sur les prospectus et récipients quelconques. Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Le terme «sec» figure obligatoirement sur l’étiquetage des vins blancs dont la teneur en sucres fermentescibles (Glucose + Fructose) est inférieure ou égale à 3 grammes par litre.

Dernière modification du cahier des charges : 1 octobre  2021