CÔTES DE MILLAU AOP

Source: la Carte des Vins modifiée par J.Uztarroz

L’APPELLATION

L’appellation Côtes de Millau est réservée aux vins tranquilles rouges, rosés et blancs élaborés sur le territoire de certaines  communes  du département de l’Aveyron.

HISTOIRE

L’implantation de la vigne dans la vallée aveyronnaise du Tarn remonterait à l’époque gallo-romaine. Cependant, la viticulture se développe, à partir du Moyen- Âge, sous l’impulsion de l’église féodale.
Des donations de parcelles de vigne aux églises et monastères, datant du IXème siècle, constituent les premières traces écrites de l’existence du vignoble. Le vin prend alors une place importante, voire essentielle, dans la vie de Millau et des villages de la vallée. Les paysans entament d’importants travaux de défrichement et de terrassement qui vont façonner le paysage et laisser des traces spectaculaires, avec des centaines de kilomètres de terrasses bordées de murets en pierre sèche, sur les deux rives du Tarn.

Afin de conserver le vin dans de bonnes conditions, et en toute sécurité par rapport aux époques troubles de l’Histoire, les premières caves de stockage conservation sont construites dans l’enceinte de l’importante place forte de Compeyre, au Xème siècle. La location des caves constitue alors la première richesse de la ville. Toute la vallée vient entreposer son vin sous la double protection des murailles et des caves.

Grâce au Cardinal de Mostuejouls, originaire de la région, le vin de la vallée du Tarn est apprécié à la cour pontificale d’Avignon, dès l’an 1327. De cette époque date l’habitude locale de dénommer « gamet du Pape » les vins issus de vieilles plantations de cépage gamay N.

A partir du milieu du XVIIème siècle, la paix étant revenue dans le pays, les producteurs se libèrent des loyers onéreux des caves de Compeyre en construisant des « villages de caves », encore utilisées à ce jour. Souvent attenantes aux parcelles de vigne, les caves sont construites sur des bancs rocheux dont les failles assurent une ventilation naturelle et une fraîcheur constante favorisant une conservation optimale des vins.

A partir du XVème siècle, la vigne constitue le principal revenu agricole de la vallée, et au XVIIIème siècle, le vignoble couvre plus de 10 000 hectares et produit près de 300 000 hectolitres. Les registres des impôts et droits féodaux de 1771 précise, pour la paroisse de Rivière : « il n’y a dans la paroisse d’autre commerce que le débit du vin qu’on y recueille ». Le vin est alors commercialisé dans les régions voisines du Massif Central.
A la fin du XIXème siècle, le vignoble est ravagé par le phylloxéra. Après la catastrophe, la reconstitution du vignoble se fait progressivement. Les terres sont travaillées à la charrue, ce qui privilégie les zones des coteaux les moins accidentées et entraîne l’abandon de la mise en culture d’une partie des parcelles aménagées en terrasses. Ainsi, en 1907, le vignoble reconstitué couvre 5 000 hectares pour une production de 175 000 hectolitres
Après les deux Guerres Mondiales, la chute des cours du vin, l’incitation à l’arrachage, en 1954, ainsi que la crise industrielle frappant la ville de Millau, entraînent une régression terrible du vignoble, réduit à une superficie de 300 hectares en 1957. Un an plus tard, les premières lignes du renouveau viticole sont tracées avec l’implantation de parcelles expérimentales, le développement des contrôles de maturité, les vinifications séparées par cépage notamment. Ainsi sont introduits les cépages syrah N et cabernet-sauvignon N.
Depuis, l’orientation de la production vers la qualité sera progressive mais constante. Les producteurs se fédèrent en un syndicat de défense en 1966, et développent la dénomination « Gorges du Tarn ». Par la suite, le vin de pays « Gorges et Côtes de Millau » est reconnu par décret le 7 mars 1981. Les efforts des producteurs sont continus et sont récompensés par la reconnaissance de l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure « Côtes de Millau », en 1994.

En 2008, la superficie exploitée en appellation d’origine est d’environ 60 hectares, pour une production moyenne de 2 000 hectolitres, élaborés par 4 producteurs indépendants et une cave coopérative. Les vins rouges (75%) représentent le volume le plus important, avec les vins rosés (20%), tandis que la production de vins blancs est plus confidentielle.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée « Côtes de Millau » est située dans la haute vallée du Tarn, au sud-est du département de l’Aveyron, en limite avec le département de la Lozère. Le Tarn, qui prend sa source au pied du Mont Lozère, a creusé sa vallée dans les causses calcaires jurassiques, les entaillant profondément et dessinant de véritables gorges, en amont de la ville de Millau.

Les parcelles précisément délimitées pour la récolte des raisins sont réparties principalement sur les versants de la vallée du Tarn et de certains de ses affluents. Les vignes sont installées, de manière discontinue, sur une bande de près de 50 kilomètres le long de la rivière, mais dont la largeur n’excède jamais 2 kilomètres, puisque leur implantation est limitée au milieu des versants des coteaux.
Ainsi la zone géographique s’étend sur le territoire de 17 communes, situées de part et d’autre de la vallée du Tarn.
Les sols viticoles les plus caractéristiques sont :
– soit, des sols jeunes sur grés du Trias, non calcaires, avec parfois des caractères acides et lessivés, rencontrés au sud–ouest de Millau et à l’ouest du Tarn, dans la zone de contact entre les avants causses liasiques et les roches métamorphiques de la montagne du Lévézou ;
– soit, des sols de colluvions caillouteuses favorables à la culture de la vigne, issues des terrains de formations sédimentaires du Jurassique qui constituent les plateaux des causses entaillés par le Tarn et la Dourbie, rencontrés à l’est du Tarn et au nord de Millau.
Au milieu des plateaux caussenards environnants, culminants entre 800 mètres et 900 mètres d’altitude, voués aux pâturages des brebis lacaunaises produisant du lait pour l’appellation d’origine contrôlée « Roquefort », les parcelles de vigne sont nichées au cœur de la vallée, au milieu des vergers, de cerisiers notamment. Les parcelles de vigne s’étagent entre 350 mètres et 500 mètres d’altitude.
Les données climatiques locales caractérisent une région qui bénéficie tout à la fois des influences continentales et méditerranéennes, avec des pluies faibles réparties régulièrement sur l’année (pluviométrie annuelle moyenne de 670 millimètres) et des températures modérées (10°C en moyenne annuelle). Cependant, les variations de topographie, d’altitude et d’orientation rencontrées dans la vallée, donnent naissance à une grande variété de mésoclimats.

Source:https://www.vignobles-sudouest.fr/u

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de l’Aveyron : Aguessac, Broquiès, Castelnau-Pégayrols, Compeyre, Comprégnac, Creissels, La Cresse, Millau, Montjaux, Mostuéjouls, Paulhe, Peyreleau, Rivière-sur-Tarn, Saint- Georges-de Luzençon, Saint-Rome-de-Tarn, Le Truel, Viala-du-Tarn.

CÉPAGES PRINCIPAUX

duras N, chenin B, gamay N, fer N, syrah N, cabernet-sauvignon N, mauzac B.

a) – Les vins rouges sont issus des cépages suivants :

– cépages principaux : gamay N, syrah N ;
– cépage complémentaire : cabernet-sauvignon N ;
– cépages accessoires : duras N, fer N.

b) – Les vins rosés sont issus des cépages suivants :
– cépage principal : gamay N ;
– cépages accessoires : cabernet-sauvignon N, duras N, fer N, syrah N.

c) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants : – cépage principal : chenin B ;
– cépage complémentaire : mauzac B.

Vins rouges

– Les vins proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins dans lequel les cépages principaux et le cépage complémentaire sont obligatoires ;

– La proportion de chacun des cépages principaux, dans l’assemblage, est supérieure ou égale à 30% ;
– La proportion du cépage complémentaire, dans l’assemblage, est supérieure ou égale à 10% et inférieure ou égale à 30% ;

– Les assemblages sont réalisés avant le 1er avril de la 2ème année suivant celle de la récolte.

Vins blancs et rosés

Les vins proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins dans les mêmes proportions que celles prévues pour l’encépagement.

– La proportion du cépage principal est supérieure ou égale à 50 % de l’encépagement ;
– La proportion du cépage complémentaire est supérieure ou égal à 10 % de l’encépagement.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare

Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de :
– 12,5%, pour les vins blancs ;
– 13%, pour les vins rouges et rosés.

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire (UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation
– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4500 pieds à l’hectare. Ces vignes présentent un écartement entre les rangs inférieur ou égal à 2,25 mètres et un écartement entre les pieds sur un même rang supérieur ou égal à 0,80 mètre.

Dans les parcelles de vigne plantées en terrasse avec 2 rangs et plus par terrasse, chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds sur un même rang. L’écartement entre les rangs est inférieur ou égal à 2,50 mètres et l’écartement entre pieds sur un même rang supérieur ou égal à 0,85 mètre et inférieur ou égal à 1,25 mètre ;
Dans les parcelles de vigne plantées en terrasse avec un seul rang par terrasse, chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés et l’écartement entre les pieds sur un même rang est supérieur ou égal à 0,85 mètre et inférieur ou égal à 1 mètre.

b) – Règles de taille
Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes :
– soit en taille Guyot simple ;
– soit en taille courte à coursons ;
Chaque pied porte un maximum de :
– 15 yeux francs, pour les cépages cabernet-sauvignon N et fer N ;
– 12 yeux francs, pour les autres cépages.
Quelle que soit la technique de taille utilisée, le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied, au stade phénologique dit « nouaison » (stade 27 de Lorenz), est inférieur ou égal à :
– 10, pour les cépages cabernet-sauvignon N et fer N ;
– 8, pour les autres cépages.

L’irrigation est interdite

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ». Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 19 décembre  2011