CÔTES DU MARMANDAIS AOP

Corrèze AOP par J.Uztarroz (hors échelle)

L’APPELLATION

L’appellation Côtes du Marmandais est réservée aux vins tranquilles secs rouges, rosés et blancs élaborés sur le territoire de certaines  communes  du département du Lot-et-Garonne.

HISTOIRE

Du mariage anglais d’Aliénor d’Aquitaine au décret de 1911 qui limite l’appellation Bordeaux au département de la Gironde, l’espace économique des vins du Marmandais s’est ouvert ou fermé selon la volonté des décideurs du Bordelais.
En 1182, Richard Cœur de Lion accorde aux bourgeois de Marmande une « Charte de coutumes » qui punit toute personne ayant mouillé ou falsifié le vin. Cette charte leur accorde une franchise de droits de la Saint-Jean d’été à la Saint- Martin pour faire la soudure.

Au cours de la campagne 1306-1307, la descente vers Bordeaux représente 1 123 tonneaux embarqués au Mas d’Agenais, 367 à Caumont, 1814 à Marmande et 180 à sainte-Bazeille.
Une ordonnance de la ville de Marmande en 1339 impose l’apposition sur les barriques de la marque de la ville de Marmande. La loi de Police Municipale de 1396 punit sévèrement ceux qui prennent des raisins verts ou mûrs dans les vignes d’autrui et sans leur consentement.

Après la crise phylloxérique, le vignoble renaît et en 1907, M. Gachet, propriétaire- viticulteur à Beyssac reçoit une médaille d’or lors du concours de Paris pour la « supériorité et la bonne qualité de ses vins ».
Mais en 1911, rien n’a pu venir à bout de la détermination girondine, pas même le président de la République qui était Armand Fallières, natif de Mézin, maire de Nérac et député du Lot-et-Garonne.

Si la viticulture a périclité du début de la Première Guerre Mondiale à la fin de la Seconde c’est que la polyculture s’est fortement développée avec les cultures légumières et le tabac dans les vallées. La vigne n’avait pas disparu mais elle était limitée à l’autoconsommation.

Quelques initiatives locales seront à la base du renouveau du vignoble en Marmandais : création de la cave de Beaupuy en 1946, statut de vin délimité de qualité supérieure en 1955 et création de la cave de Cocumont en 1957.
La livraison du vin en bonbonnes sous la dénomination des Côtes du Marmandais, par un service de camionnettes au domicile des clients et jusqu’au centre ville de Bordeaux, témoigne du dynamisme commercial des vignerons de l’époque.

Les efforts constants de la filière permettent la reconnaissance en appellation d’origine contrôlée en 1990.
En 20 ans, ce sont 700 ha de vignoble qui sont replantés, soit 55 % du vignoble sur les parcelles les plus intéressantes du territoire (graves et argilo-calcaires peu profonds).

Les densités de plantation sont de 4 000 pieds par hectare. Avant 1990, des plantations à des densités inférieures avaient été acceptées afin de tenir compte de la polyvalence du matériel de culture à la fois arboricole et viticole. Une adaptation de la hauteur de palissage et un échéancier de mise en conformité de ce type de vignes est prévu jusqu’à leur arrachage et au plus tard en 2032.
Afin d’assurer une meilleure maîtrise des circuits commerciaux, les deux caves ont fusionné en 2003 et maîtrisent ainsi 90 % de la production avec à leurs cotés une douzaine de producteurs indépendants.
La production moyenne est de 60 000 hl dont 90 % de rouges, 6 % de rosés et 3 % de blancs. En raison du développement de la vente des vins rouges dans les années 1980, l’accent est porté sur le vignoble rouge. Le vignoble blanc, dont la production est presque confidentielle, régresse lentement.
Partagée par la vallée de la Garonne, l’histoire du vignoble s’est écrite séparément pendant des décennies mais face aux crises viticoles, les vignerons ont su unir leurs efforts pour créer l’unité des Côtes du Marmandais.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de production s’étend à l’ouest du département du Lot-et- Garonne de part et d’autre de la vallée de la Garonne. L’aire délimitée représente la Garonne de part et d’autre de la vallée de la Garonne. L’aire délimitée représente 12 908 hectares soit moins d’un tiers de l’aire géographique.
En rive droite de la Garonne, la zone s’étend sur 19 communes dont les différents reliefs sont constitués par une succession de collines argilo-calcaires qui rejoint l’Entre-deux-Mers à l’ouest et le Duraquois au nord. Le paysage de ce secteur est très varié avec des coteaux assez étroits séparés par des vallons aux pentes généralement boisées comme celles du Caubon ou de la Gupie. Outre le vignoble, l’arboriculture avec le prunier et la céréaliculture sont bien présentes sur les plateaux.

Sur les 9 communes de la rive gauche, la futaie de pin maritime s’estompe progressivement vers les coteaux et les terrasses de la Garonne. Le réseau hydrographique, au-delà de l’influence sur le modelé du paysage, a stoppé l’avancée des sables éoliens du plateau landais tout en permettant l’affleurement des terrains oligocène et miocène sous-jacents.

Les formations géologiques affleurantes présentent une dissymétrie importante de part de d’autre du fleuve. En rive droite, le bas du coteau est constitué par la partie sommitale des molasses du Fronsadais. On y rencontre quelques niveaux intercalaires de calcaire dans les vallées de la Gupie et du Caubon. Le sommet des pentes est constitué par la formation transgressive stampienne du calcaire à Astéries qui passe latéralement à l’est de la vallée du Caubon à des faciès palustres à dominante gréseux. La puissante formation détritique des molasses de l’Agenais vient recouvrir le calcaire à Astéries avec des faciès à dominante limoneuse.

En rive gauche, les molasses de l’Agenais constituent l’ossature des coteaux. Les calcaires aquitaniens couronnent l’ensemble des plateaux et sont recouverts par des lambeaux argilo-graveleux d’anciennes terrasses de la Garonne. Dans la vallée de la Garonne une importante terrasse graveleuse recouverte de limons éoliens s’est développée sur une largeur de 4 à 5 kilomètres. A la faveur du réseau hydrographique qui a décapé ces limons, des sols graveleux intéressants pour la viticulture affleurent.

Ces divers substratums géologiques ont donné trois grands types de sols qui conviennent à la culture de la vigne : des sols bruns, souvent calcaires, assez argileux et de profondeur moyenne sur les formations molassiques, des rendzines parfois maigres sur les niveaux calcaires et des sols argilo-graveleux de type podzols sur les terrasses lorsque les limons de surface ont été décapés.

La zone géographique des Côtes du Marmandais présente un climat de transition caractérisé par l’atténuation progressive des influences océaniques venant de l’ouest et par l’apparition de nuances méridionales, renforcées par le vent d’autan qui remonte du Languedoc par la vallée de la Garonne.

Les pluies sont plus fréquentes en décembre et janvier et en mai. Les mois d’août et de septembre bénéficient d’un ensoleillement généreux avec de fortes chaleurs. b)

Source: https://www.vignobles-sudouest.fr

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département de Lot-et-Garonne (sur la base du code officiel géographique en date du 26 février 2020) : Beaupuy, Bouglon, Cambes, Caubon-Saint-Sauveur, Castelnau-sur-Gupie, Cocumont, Escassefort, Guérin, Lachapelle, Lagupie, Lévignac-de-Guyenne, Marcellus, Marmande, Mauvezin-sur-Gupie, Meilhan-sur-Garonne, Monteton, Montpouillan, Peyrière, Romestaing, Saint-Avit, Saint-Géraud, Saint-Martin-Petit, Saint-Sauveur-de-Meilhan, Sainte-Bazeille, Samazan, Seyches et Virazeil.

AIRE DE PROXIMITÉ

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification et l’élaboration des vins, est constituée par le territoire des communes suivantes du département de la Gironde (sur la base du code officiel géographique en date du 26 février 2020) : Grignols et Saint-Michel-de-Lapujade.

CÉPAGES PRINCIPAUX

abouriou B, cabernet franc N, cabernet-sauvignon N, cot N – malbec, fer N – fer servadou, braucol, mansois, inenc gamay N, merlot N, sauvignon B – sauvignon blanc, sauvignon gris G – fié gris, syrah N – Shiraz

a) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants :

– cépages principaux : sauvignon B, sauvignon gris G ; – cépages accessoires: muscadelle B, sémillon B.

b) – Les vins rouges et rosés sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : cabernet franc N, cabernet-sauvignon N, merlot N ; – cépages complémentaires : abouriou N, cot N, fer N, gamay N, syrah N.

Les vins rouges proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins issus de deux cépages, dont un cépage principal.

Pour les vins blancs La proportion de l’ensemble des cépages muscadelle B et sémillon B est inférieure ou égale à 30 %

RENDEMENTS MAXIMAUX

Vins rouges : 66 hectolitres par hectare

Vins blancs : 72 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

L’utilisation des charbons à usage œnologique est autorisée pour les mouts, dans la limite de 20% du volume de vins roses élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte considérée. Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, un titre alcoométrique volumique total de 13 %. Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE)et dans le code rural.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 000 pieds par hectare. L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2,50 mètres. Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds.

Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes : taille Guyot, taille courte (conduite en cordon de Royat) ou taille à cots.

Chaque pied porte au maximum 15 yeux francs, après ébourgeonnage. L’irrigation peut être autorisée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Marmandais » peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ». Cette unité géographique plus grande peut également figurer sur les prospectus et récipients quelconques. Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 06 juillet  2021