ESTAING AOP

Corrèze AOP par Jacqueline Uztarroz (hors échelle)

L’APPELLATION

L’appellation Estaing est réservée aux vins secs tranquilles rouges, rosés et blancs élaborés sur le territoire des communes suivantes du département de l’Aveyron : Coubisou, Estaing et Sébrazac.

HISTOIRE

L’implantation des premières vignes au cœur de la vallée du Lot date certainement de l’époque romaine.
Mais l’expansion du vignoble est liée à la présence des communautés religieuses de l’Abbaye de Bonneval située sur la commune du Cayrol, de la Domerie d’Aubrac et surtout de l’Abbaye de Conques, bâtie en 732.
Le village d’Estaing constitue une étape incontournable sur la « Via Podensis », voie reliant le Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle, en passant par Conques. L’accueil de nombreux pèlerins contribue alors au développement du vignoble, qui atteint son apogée vers la fin du XIXème siècle. Durant cette longue période, toute l’économie, et la vie de la vallée du Lot, s’organise autour de la culture de la vigne et de la vente du vin, essentiellement réalisée avec « la Montagne » (l’Aubrac et le Cantal).

La liste des cépages cultivés avant la révolution fait état du « saumencès noir » (fer servadou N), du mouyssaguès N, du « négret » (négret de Bahnars N) et du chenin B. Un inventaire datant de 1807 cite le gamay N et le saint-côme B. Vers 1860, la superficie du vignoble de la vallée du Lot atteint 1 200 hectares.

En 1884, les premiers symptômes du phylloxéra apparaissent dans la région. La crise phylloxérique anéantit le vignoble et détruit le fragile équilibre de l’économie de la vallée, la vigne représentant alors la moitié du revenu des petites exploitations. La misère s’installe et conduit à un exode massif.

La réhabilitation du vignoble dans la haute vallée du Lot est impulsée par l’Abbé Belloc, curé du Monastère de Cabrespine. A partir de 1890, il se consacre à la recherche des meilleures solutions techniques afin de replanter le vignoble. Ainsi, il écrit dans ses mémoires : « Ayant trouvé les porte-greffes résistants et qui s’adaptaient au sol, il s’agissait de trouver les cépages qui, tout en produisant, conserveraient au vin sa finesse, ou même, donneraient une qualité supérieure ». Les cépages cabernet-sauvignon N et pinot noir N sont alors introduits dans le vignoble estagnol.

En 1913, 145 hectares de vigne sont recensés autour d’Estaing. Le vignoble subit malheureusement les aléas des 2 Guerres Mondiales. Néanmoins, grâce à la volonté et à la ténacité des producteurs, l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure « Vins d’Estaing » est reconnue par arrêté ministériel le 4 novembre 1965. La dynamique se poursuit par la construction d’une cave coopérative en 1997.

En 2008, une superficie d’environ 20 hectares est exploitée par une douzaine d’opérateurs, répartis au sein de 3 chais particuliers et de la cave coopérative. Le volume récolté de 600 hectolitres se répartit approximativement entre 2/3 de vin rouge, 1/4 de vin rosé et 10 % de vin blanc.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique est située dans la haute vallée du Lot, au nord du département de l’Aveyron et au pied du massif de l’Aubrac.
Le substratum géologique est composé de grès permiens, de couleur rouge violacé due à leur richesse en oxydes de fer et dénommés localement
« rougiers », de calcaires secondaires et de schistes métamorphiques. Les sols qui se sont développés, généralement riches en débris pierreux, sont peu profonds et présentent une faible fertilité.
Le vignoble est un vignoble de « montagne », dont les parcelles s’étagent entre 350 mètres et 500 mètres d’altitude. Les parcelles de vigne sont situées sur les pentes des vallées bien exposées, et sont plantées généralement en terrasses. Ces terrasses portent le nom local de « bancas » et confèrent à la vallée un paysage emblématique. Traditionnellement, les versants exposés au sud sont réservés à la vigne, alors que les versants orientés au nord sont voués à l’exploitation de châtaigniers et de bois.
La zone géographique s’étend ainsi sur le territoire de 3 communes, situées de part et d’autre de la vallée du Lot.
Le climat de la zone géographique est soumis à de multiples influences, continentales, océaniques et méditerranéennes. Les hivers sont rigoureux, compte tenu de la proximité des hauts plateaux du massif de l’Aubrac. Les printemps sont pluvieux alors que les étés sont chauds et secs. Les automnes sont généralement très ensoleillés et doux. La quantité annuelle de précipitations est comprise entre 850 millimètres et 1 000 millimètres.

Source: https://www.vignobles-sudouest.fr/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de l’Aveyron : Coubisou, Estaing et Sébrazac.

AIRE DE PROXIMITÉ

L’aire de proximité immédiate définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins est constituée par le territoire des communes suivantes du département de l’Aveyron : Campouriez, Entraygues-sur-Truyère, Le Fel, Florentin-la-Capelle, Golinhac, Le Nayrac et Saint-Hippolyte.

CÉPAGES PRINCIPAUX

Chenin B, mauzac B, saint-côme B appelé localement rousselou, fel, gamay N, cabernet franc N et cabernet-sauvignon N, abouriou N (gamay st Laurent N), castet N, duras N, négret de Banhars N, merlot N, mouyssaguès N et pinot N.

Les vins blancs sont issus des cépages suivants :

– cépage principal : chenin B,
– cépage complémentaire : mauzac B,
– cépages accessoires : saint-côme B appelé localement rousselou, fel (cépage identifié, en test pour une inscription au catalogue officiel).

Les vins rosés et rouges sont issus des cépages suivants : – cépages principaux : gamay N et fer N

– cépages complémentaires : cabernet franc N et cabernet-sauvignon N
– cépages accessoires : abouriou N (gamay st Laurent N), castet N, duras N, négret de Banhars N, merlot N, mouyssaguès N et pinot N.

– pour les vins blancs de l’assemblage d’au moins deux cépages dont obligatoirement le cépage principal majoritaire et le cépage complémentaire, ce dernier représente au moins 10 p. cent de l’assemblage. Les cépages accessoires ne peuvent représenter plus de 20 p. 200 de l’assemblage
– pour les vins AOC rosés et rouges de l’assemblage d’au moins trois cépages, les deux cépages obligatoire qui représentent ensemble au moins 50 p. 100 et un cépage complémentaire.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement butoir est fixé à 66 hectolitres par hectare pour les vins blancs

Le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare pour les vins rouges et rosés

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation des charbons à usage œnologique est autorisée pour les moûts et vins nouveaux encore en fermentation, dans la limite de 20% du volume de vins rosés élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte considérée, et à une dose maximale de 60 grammes par hectolitre ;

– Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 12,5%.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5 000 pieds à l’hectare. Ces vignes présentent un écartement entre les rangs inférieur ou égal à 2,50 mètres et un écartement entre les pieds sur un même rang supérieur ou égal à 0.80 mètre.
– Dans les parcelles de vigne plantées en terrasse avec 2 rangs et plus par terrasse, chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds sur un même rang. L’écartement entre les rangs est inférieur ou égal à 2,50 mètres et l’écartement entre pieds sur un même rang supérieur à 0,85 mètre et inférieur à 1,25 mètre ;
– Dans les parcelles de vigne plantées en terrasse avec un seul rang par terrasse, chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés et l’écartement entre les pieds sur un même rang est supérieur à 0,85 mètre et inférieur à 1 mètre.
b) – Règles de taille
Les vignes sont taillées avec un maximum de 15 yeux francs par pied, selon les techniques suivantes :
– taille courte (conduite en gobelet ou cordon de Royat) ;
– taille en Guyot simple.
Quelle que soit la technique de taille utilisée, le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied, au stade phénologique dit « nouaison » (stade 27 de Lorenz) est inférieur ou égal à 10.
Les vins sont issus de raisins récoltés manuellement
L’irrigation pendant la période de végétation de la vigne ne peut être autorisée, qu’en cas de sécheresse persistante lorsque celle-ci perturbe le bon développement physiologique de la vigne et la bonne maturité du raisin.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a) – Toutes les indications facultatives sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
b) – L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ».

Dernière modification du cahier des charges : 19 décembre  2011