FRONTON AOP

Vins de Bourgogne

L’APPELLATION

.L’appellation Fronton est réservée aux vins tranquilles rouges ou rosés élaborés sur le territoire de certaines communes des départements de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne.

HISTOIRE

L’historique du vignoble est intimement lié à celui de la cité de Fronton qui fut, au début du XIIème siècle, administrée par l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de- Jérusalem (ancien Ordre de Malte), suite à des donations faites par différents seigneurs. A. Escudier (Histoire de Fronton et du Frontonnais, 1905) fait état d’une donation à l’Ordre en 1122, par Pons Bernard de Benque, Alamande son épouse et Payen, de l’église de Fronton et de tout ce qui en dépendait, se réservant la septième partie de la vendange.
Le vignoble de « Fronton » est donc déjà bien établi en ce début de XIIème siècle. Dès cette époque, les vins sont particulièrement bien soignés et traités. Les archives communales de Fronton font état de nomination annuelle de « huict prudhommes pour procéder à la visite et vérification du vignoble du consulat de Fronton ». Ainsi, chaque quartier est visité et les prudhommes vérifient le niveau de maturité des raisins. Le rapport verbal est présenté à l’Assemblée consulaire, qui statue sur le choix du jour où peuvent débuter les vendanges. Le ban des vendanges est annoncé aux habitants par le crieur public.

En 1470, Aymerie de Senergues, prieur de l’Abbaye de la Daurade de Toulouse, octroie une charte de coutumes à ses sujets et autorise tous les serfs plantant de la vigne à revendiquer leur affranchissement et le droit de propriété sur les terres défrichées de Villaudric.

Au XVIIème siècle, les deux paroisses de Fronton et Villaudric se disputent la suprématie du territoire.
Le vignoble atteint son apogée au XVIIIème et XIXème siècles, lorsque les vins sont expédiés dans toute l’Europe via le port de Bordeaux. Ainsi P. Galet précise (Cépages et vignobles de France, 1962) : « Le vignoble de Fronton et celui de Villaudric sont depuis longtemps les vignobles les plus réputés de la Haute- Garonne parce que ces vignobles étaient proches de Villemur, point d’embarquement des vins sur le Tarn, vins qui étaient dirigés par voie fluviale jusqu’à Bordeaux. »

Le phylloxéra touche le frontonnais en 1878. Le cépage négrette N, anciennement dénommée localement « le négret », constitue la base de l’encépagement du vignoble avant le phylloxéra. Il est largement replanté après la crise phylloxérique, mais avec le greffage, le plant est sujet à la coulure et plus sensible à la pourriture grise. Les vignerons, attachés à ce cépage historique, ont su par leur ténacité, s’adapter et maintenir la tradition de la culture de ce cépage. Le vin de négrette N manquant généralement d’acidité, on lui adjoint fréquemment la vendange de cépages plus tardifs.

L’appellation d’origine Vins Délimités de Qualité Supérieure « Villaudric » est reconnue par jugement du Tribunal civil de Première Instance de Toulouse le 28 juillet 1944. Elle s’étend alors sur 6 communes du département de la Haute- Garonne.
Un an plus tard, le 31 juillet 1945, l’appellation d’origine Vins Délimités de Qualité Supérieure « Fronton » ou « Côtes de Fronton » est reconnue, avec une zone géographique comprenant 15 communes des départements de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne.
En 1970, conscients de leurs histoires et usages communs, les hommes des deux appellations d’origine contrôlées se fédèrent en un seul syndicat. Ainsi, l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Frontonnais » est reconnue par décret le 7 février 1975, avec deux dénominations géographiques : « Fronton » et « Villaudric ».
Trente ans plus tard, l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Frontonnais » est reconnue en appellation d’origine contrôlée « Fronton » par décret du 31 août 2005.

En 2008, une superficie de plus de 1700 hectares est exploitée par plus de 110 producteurs, répartis en 40 chais de vignerons indépendants, 1 cave coopérative et 2 négociants-vinificateurs. La production se répartit approximativement entre un tiers de vin rosé et deux tiers de vin rouge.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée « Fronton » se situe à une vingtaine de kilomètres au nord de Toulouse, sur les terrasses d’alluvions anciennes du Tarn, déposées sur le substrat molassique tertiaire au cours des différentes glaciations du quaternaire.
Les parcelles précisément délimitées pour la récolte des raisins sont réparties sur les 3 niveaux géomorphologiques de la basse, moyenne et haute terrasse du Tarn, excluant la basse plaine du Tarn ainsi que les sols développés sur les molasses oligocènes apparaissant au sud et à l’ouest de cette zone.

Les alluvions, provenant du Massif Central, sont caractérisées par leur richesse en éléments siliceux, graves et sables, et par l’absence de calcaire. La basse terrasse, située à une altitude moyenne de 130 mètres, présente des sols de nature hétérogène, où se mêlent limons, sables plus ou moins grossiers et argiles, irrégulièrement répartis.

L’altitude de la moyenne terrasse varie entre 130 mètres et 160 mètres. Les sols présentent une altération et un lessivage plus important que sur la basse terrasse. Enfin, la haute terrasse, terrasse la plus ancienne et la plus réduite en surface, culmine à 200 mètres d’altitude. L’érosion ayant entraîné les éléments les plus fins, les sols y sont riches en graviers et galets.

Ainsi la zone géographique se répartit sur 20 communes, partagées entre les départements de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne.
Le paysage présente une topographie globalement plane. Les variations de paysage sont le fait de buttes peu marquées, des talus entre les terrasses et des versants peu accentués créés par les ruisseaux affluents du Tarn.

Le Frontonnais présente un climat océanique à influence méditerranéenne. Les hivers sont relativement doux. Le printemps marque une nette élévation des températures et l’été est caractérisé par un ensoleillement important et des températures élevées. La quantité annuelle des précipitations oscille en moyenne entre 650 millimètres et 700 millimètres. Elle est régulièrement répartie le long de l’année, excepté au printemps, caractérisé par un pic de pluies important. Les vents dominants sont les vents d’ouest. Océaniques, ils apportent des formations nuageuses et des précipitations. Un peu moins fréquent, le vent d’Autan est un vent chaud et sec venant du sud-est.

Source: https:https://www.tourisme-tarnetgaronne.fr/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage sont assurés sur le territoire des communes suivantes :
– département de la Haute-Garonne : Bouloc, Castelnau-d’Estrétefonds, Fronton, Saint-Rustice, Vacquiers, Villaudric, Villematier, Villemur-sur-Tarn, Villeneuve-lès- Bouloc

– sépartement de Tarn-et-Garonne : Bessens, Campsas, Canals, Dieupentale, Fabas, Grisolles, Labastide-Saint-Pierre, Montbartier, Nohic, Orgueil, Pompignan

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

Aucune de précisée

CÉPAGES PRINCIPAUX

cot N, negrette N, gamay N, fer N, cinsaut N, syrah N, merille N, cabernet franc N, cabernet-sauvignon N

Les vins sont issus des cépages suivants :
-cépage principal : négrette N ;
-cépages accessoires : cabernet franc N, cabernet-sauvignon N, cinsaut N, cot N, fer N, gamay N, mérille N, syrah N.

Les vins sont issus du seul cépage négrette N ou d’un assemblage de raisins ou de vins de plusieurs cépages dont obligatoirement le cépage négrette N majoritaire et représentant au moins 40 % de l’assemblage. 

RENDEMENTS MAXIMAUX

cot N, negrette N, gamay N, fer N,cinsaut N, syrah N, merille N, cabernet franc N, cabernet-sauvignon N

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

– Pour les vins rouges, les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées et le taux maximum de concentration partielle par rapport aux volumes mis en œuvre est fixé à 10 %.
– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation des charbons à usage œnologique est autorisée chez le vinificateur, exclusivement sur les moûts issus de presse et vins nouveaux encore en fermentation et dans une proportion qui ne peut être supérieure à 20% du volume de vins rosés élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte et la couleur considérée.

Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13 %.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation.
Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 000 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 2,50 mètres maximum, et un écartement entre les pieds sur un même rang de 0, 80 mètre minimum.
b) – Règles de taille.
Les vignes sont taillées, soit en taille courte à coursons (gobelet, cordon de Royat unilatéral ou bilatéral), soit en Guyot simple ou Guyot double (dénommée localement « tirette »), et avec un maximum de 12 yeux francs par pied.
Quelle que soit la technique de taille utilisée, et à compter du 1er juin, le nombre de rameaux fructifères par pied, ne peut être supérieur à 10.
L’irrigation peut être autorisée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ». Cette unité géographique plus grande peut également figurer sur les prospectus et récipients quelconques.
Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 13 décembre  2011