MARCILLAC AOP

Corrèze AOP par Jacqueline Uztarroz (hors échelle)

L’APPELLATION

L’appellation Marcillac est réservée aux vins tranquilles rouges ou rosés élaborés sur le territoire de certaines  communes du département de l’Aveyron.  

HISTOIRE

Le vignoble de « Marcillac » est développé au Xème siècle par les moines de l’Abbaye de Conques, édifice construit avec les « rougiers de Marcillac », joyau de l’art roman, qui attire de nombreux touristes. Le cartulaire de l’Abbaye de Conques dispose de chartes faisant mention d’achats, de ventes, de donations et de l’existence de vignes dans le vallon de « Marcillac » de 918 à 1027.
Les archives départementales de l’Aveyron, antérieures à 1790, présentent 7 textes, datant de 1316 à 1667, citant les vignes du « vallon ». Jusqu’à la révolution, l’église et la bourgeoisie de Rodez se partagent la propriété des vignes implantées dans le « vallon ».

Après la révolution, les paysans continuent à cultiver ces vignes et à développer le vignoble, seule culture permettant de valoriser les coteaux. Les pieds sont implantés sur des petites surfaces, de pente plus faible, aménagées par l’homme et soutenues par des murets de pierre.

Le vignoble de « Marcillac » connaît son apogée au milieu du XIXème siècle, puis le phylloxéra, l’exode massif, les guerres, l’arrachage des vignes, les plantations de cépages de mauvaise qualité mettent un terme à l’expansion du vignoble.
Les experts, nommés par l’Institut national de l’origine et de la qualité, et chargés de proposer une délimitation parcellaire pour l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure, notent dans leur rapport daté de 1978 : « Très tôt les viticulteurs de Marcillac se sont orientés vers les cépages de vitis vinifera et plus précisément vers ce Mansois ou Saumansois (nom local issu de l’occitan du cépage fer N) qui occupe encore actuellement la presque totalité du vignoble ». Le cépage fer N est un cépage originaire du Sud-Ouest de la France, peu sensible aux maladies, notamment à la pourriture grise.

Le vignoble est réhabilité au début des années 1960. Le 18 décembre 1961, 120 agriculteurs viticulteurs se réunissent en mairie de Marcillac. Le « Syndicat de défense et d’amélioration des vins de qualité de la région de Marcillac » est constitué. La définition de règles communes de production et la détermination du groupe humain à rechercher toujours plus de qualité, aboutissent à la reconnaissance de l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure « Vins de Marcillac » en 1965.

Afin de pouvoir mécaniser le travail des parcelles de vigne, nécessitant jusqu’alors une importante main d’œuvre, des terrasses suivant les courbes de niveau sont aménagées dans les coteaux les plus pentus, vers 1970. La partie plane de ces terrasses est plantée dans la plupart des cas, de 2 rangées de vigne. Sur les pentes les moins fortes, les parcelles de vigne sont plantées dans le sens de la pente.

Au cours des années 1980, des producteurs construisent leurs propres chais de vinification, les vignerons se professionnalisent. Grâce à l’action du syndicat de défense menée sur l’amélioration des techniques de conduite de la vigne et d’élaboration des vins, l’appellation d’origine contrôlée « Marcillac » est reconnue en 1990.

En 2008, le vignoble s’étend sur une superficie de 200 hectares exploités par une soixantaine d’opérateurs, répartis en 14 chais particuliers, une cave coopérative et un négociant-vinificateur. Le volume produit annuellement oscille entre 6 000 hectolitres et 8 000 hectolitres, en fonction des conditions climatiques de l’année, dont environ 90% en vins rouges.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de l’appellation « Marcillac » s’étend sur le territoire de 11 communes du département de l’Aveyron, à l’ouest de Rodez, dans la région naturelle du « Vallon de Marcillac ».
Ce vallon forme une dépression, entre la région naturelle des « Ségalas » au sud et à l’ouest, dont les sols acides développés sur roches métamorphiques primaires limitent l’agriculture essentiellement à l’élevage bovin, et le « Causse Comtal », à l’est, vaste plateau calcaire du secondaire voué aux pâturages des brebis de race lacaune, produisant du lait pour l’appellation d’origine contrôlée « Roquefort ».
La zone géographique est traversée, au nord, par le Dourdou, rivière qui se jette dans le Lot. Ses affluents ont creusé leurs vallées dans le « causse », l’entaillant profondément, et mettant à jour le socle primaire constitué de grès permiens, dénommés localement « rougiers de Marcillac », dont la couleur rouge violacé est liée à leur richesse en oxydes de fer. Ces grès ont servi de matériau de construction aux villages du vallon, leur donnant un cachet particulier.
Les parcelles précisément délimitées pour la récolte des raisins sont installées sur les flancs les mieux exposés de ces vallées, souvent abrupts. Les autres versants sont, soit couverts de friches, soit boisés. La présence de bois marque particulièrement le paysage. Les fonds de vallée les plus larges sont destinés aux grandes cultures, à quelques vergers ou à des prés. L’élevage bovin et ovin domine l’agriculture, les causses étant réservés aux prairies et aux parcours.
Dans les pentes des coteaux se succèdent les sols argilo-calcaires développés sur le plateau calcaire, les colluvions de cailloutis calcaires sur « rougiers », plus ou moins mélangés, les sols plus ou moins acides développés sur « rougiers ». Les fonds de vallons et de vallées présentent des sols peu évolués d’apport colluvial, voire alluvial.
Les trois grandes influences climatiques sont présentes au gré des saisons. L’influence du climat océanique porté par les vents d’ouest et du sud-ouest est présente au printemps et en automne, avec un pic de pluviométrie au mois de mai et au mois d’octobre. L’altitude renforce la rigueur de l’hiver mais le vallon est en partie protégé. Dans les bas-fonds et les talwegs, les gelées blanches sont fréquentes au printemps et en automne. Les étés sont secs, chauds et ensoleillés, avec des températures maximales moyennes de 25°C en juillet et en août. L’automne est généralement doux et pluvieux. Le vent d’Autan, chaud et sec, venant du sud-est, étend son influence jusque dans le vallon.

Source: https://www.tourisme-conques.fr/fr/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins rouges et rosés, ainsi que l’élevage des vins rouges, sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de l’Aveyron : Balsac, Clairvaux-d’Aveyron, Goutrens, Marcillac-Vallon, Mouret, Nauviale, Pruines, Salles-la-Source, Saint-Christophe-Vallon, Saint-Cyprien-sur-Dourdou et Valady.

AIRE DE PROXIMITÉ

Aucune

CÉPAGES PRINCIPAUX

prunelard N, merlot N, fer N,  cabernet-Ss

– cépage principal : fer N ;
– cépages accessoires : cabernet sauvignon N, merlot N, prunelard N.

Les vins sont issus du seul cépage fer N ou d’un assemblage dans lequel la proportion du fer N est supérieure ou égale à 80%.

Les vins sont issus du seul cépage fer N ou d’un assemblage dans lequel la proportion du cépage fer N est supérieure ou égale à 80%.

RENDEMENTS MAXIMAUX

60 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

Pour les vins rouges, les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 10% par rapport aux volumes mis en oeuvre.

Restriction applicable à l’élaboration:
pour la manutention de la vendange, les pompes « à ailettes » sont interdites.
pour le pressurage, le pressoir continu est interdit.
pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage oenologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Exceptées les vignes plantées en terrasses,les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 000 pieds à l’hectare.L’écartement entre les rangs est ≤ 2,50m.L’écartement entre les pieds sur un même rang est compris entre 0,85m et 1,25m.
Pour les vignes plantées en terrasse avec au moins 2 rangs,chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,5 mètres carrés.L’écartement entre les rangs est ≤ 2,50m.L’écartement entre les pieds sur un même rang est compris entre 0,85m et 1,25m.
Pour les vignes plantées en terrasse avec un seul rang de vigne,chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,5m2.L’écartement entre les pieds sur un même rang est compris entre 0,85m et 1m.

Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes :
– taille longue (guyot simple) avec un maximum de 17 yeux francs par pied
– taille courte à coursons (cordon de Royat) avec un maximum de 20 yeux francs par pied. Au 31 juillet, chaque pied porte un maximum de :
– 15 rameaux fructifères pour les vignes taillées en taille Guyot simple ;
– 17 rameaux fructifères pour les vignes conduites en cordon de Royat.

L’irrigation pendant la période de végétation de la vigne ne peut être autorisée qu’en cas de sécheresse persistante et lorsque celle-ci perturbe le bon développement physiologique de la vigne et la bonne maturation du raisin.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ». Cette unité géographique plus grande peut également figurer sur les prospectus et récipients quelconques. Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 06  juin   2015