MARGAUX AOP

L’APPELLATION

L’appellation Margaux est réservée aux vins secs tranquilles rouges élaborés sur le territoire des communes suivantes du département de la Gironde : Arsac, Cantenac, Labarde, Margaux et Soussans dans le département de la Gironde.

HISTOIRE

Si la vigne est apparue dès l’époque gallo-romaine, ce n’est qu’à partir du XVIème siècle, sous l’impulsion de grandes familles Bordelaises, que de véritables propriétés viticoles, les « bourdieux », les ancêtres des châteaux viticoles, apparaissent dans le paysage margalais. Avec l’assainissement des terres entrepris sous le règne de Louis XIV sous l’impulsion des ingénieurs hollandais, le vignoble gagne rapidement les croupes graveleuses de la basse et des moyennes terrasses en supplantant toutes les autres cultures. Les principaux crus de Margaux émergent tour à tour.

Vers 1760, la quasi-totalité du vignoble moderne est constituée et la cartographie du vignoble établie à cette époque (carte dite de Belleyme) diffère peu de celle d’aujourd’hui.
Ces noyaux d’élites sont peu affectés par les différentes crises viticoles qui se sont succédé jusqu’à la moitié du XXème siècle, qu’elles soient d’origine sanitaire ou socio-économique. Par contre, la limite occidentale du vignoble a énormément fluctué au cours du temps en fonction de la conjoncture économique.

Si l’usage du nom de Margaux est courant depuis au moins le XVIIIème siècle, l’appellation d’origine « Margaux » a été le fruit de très nombreux procès engagés par des propriétaires et les Syndicats viticoles. Avant les jugements qui définiront les limites territoriales de l’appellation Margaux, les noms de « Margaux » ou « près Margaux » étaient employés pour désigner les vins des communes de Margaux, Cantenac, Labarde, Arsac et Soussans mais aussi provenant de certaines communes peu éloignées de la région de Margaux.

C’est un jugement du Tribunal Civil de Bordeaux du 3 décembre 1923 qui fixera les premiers contours de la future appellation Margaux , en considérant que la région de Margaux comprend les cinq communes de Margaux, Cantenac, Soussans, Arsac et Labarde.

Le décret de l’AOC Margaux du 10 août 1954 reconnaît l’aire géographique de l’Appellation d’origine contrôlée Margaux aux cinq communes de Margaux, Cantenac, Soussans, Arsac et Labarde.

Les vins présentent une couleur rouge intense et une excellente aptitude à la garde. Ces vins sont de grande garde et se caractérisent par une certaine finesse soulignée par des arômes fruités.
Le cabernet-sauvignon N est le cépage roi du Médoc, il occupe près de 60 % des surfaces en vigne de l’appellation « Margaux ». Il confère au vin sa structure, son bouquet et son potentiel de vieillissement. Le merlot N, cépage d’appoint incontournable, ne représente que rarement plus de 30 % des assemblages. Il apporte rondeur, générosité et complexité des arômes. Le cabernet franc N plus rare, apporte élégance et subtils arômes épicés. Le petit-verdot N produit un vin assez complet en couleur, en fruits et en tannins.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de l’appellation « Margaux » s’étend sur la rive gauche de l’estuaire de la Gironde sur un ensemble de terrasses graveleuses. Elle comprend 5 communes du département de la Gironde et constitue la plus vaste des appellations « communales » du Médoc.

Cette appellation, qui s’inscrit dans le contexte d’un climat océanique tempéré, bénéficie de facteurs climatiques favorables à l’établissement d’un grand vignoble par l’effet thermique régulateur engendré par la présence des eaux de l’Océan Atlantique et de la Gironde. A ce climat s’associent parfois quelques dépressions automnales pluvieuses qui expliquent en grande part l’effet millésime. Les principales caractéristiques sont surtout associées à la géologie typique de ce bassin sédimentaire, à l’histoire géologique originale de ses sols, au modelé et à la topographie, ainsi qu’aux composantes pédologiques actuelles de ses terres à vignes.

Les sols sont caractérisés pour l’essentiel sur les dépôts fluviatiles plio- quaternaires et quaternaires de la Garonne. Disposés en terrasses, ces dépôts se présentent sous la forme de collines qui s’étagent aujourd’hui entre 6 et 33 m d’altitude. Le réseau hydrographique dense participe au morcellement de ces croupes et permet l’évacuation des eaux de drainage.

Les terrasses quaternaires correspondent à deux grands ensembles sédimentaires :
– le premier, couramment dénommé haute terrasse, d’âge Villafranchien, fait intervenir une dynamique de dépôt de type méandre. Ce niveau alluvionnaire, est constitué d’argile sableuse à graviers et petits galets, entrecoupés d’argiles et de sables. La taille des galets n’excède pas 35 mm et leur a valu le nom de « graves dragées ». Il se rencontre exclusivement dans la partie sud de la commune d’Arsac.

– le second, qui correspond à la basse et aux moyennes terrasses, fait intervenir une compétence des fleuves bien plus importante. Ces dépôts, sont à mettre en relation avec les phénomènes de débâcles consécutifs de la fonte des glaciers au cours des différentes périodes glaciaires. A chacune de ces crises climatiques, correspond un niveau alluvionnaire. Le matériel alluvial est nettement plus grossier, des dimensions de galets supérieures à 80 mm sont fréquentes. Ces deux ensembles sont séparés par un talus de raccordement qui s’étire sur la commune d’Arsac suivant une direction subparallèle à l’actuelle Gironde. Ce talus, localement entaillé par des « ravines » profondes est aujourd’hui recouvert par des formations sableuses d’origine éolienne et colluviale.

A l’ouest de ces nappes alluviales, le plateau qui s’établit entre 30 et 40 m d’altitude est recouvert par une importante formation sableuse d’origine éolienne : le sable des Landes.
A l’est, le long de l’estuaire de la Gironde, suivant une bande d’un à deux kilomètres, on trouve de vastes plaines d’origine alluviale situées à des altitudes inférieures à 5 m. Elles constituent ce qu’on appelle communément les palus, à dominante limono-argileuse mais parfois plus sableuses.

Le substratum ancien de ces dépôts fluviatiles correspond le plus souvent à une formation d’origine continentale à dominante argileuse d’âge fini Eocène ou à des calcaires et des marnes d’âge Eocène supérieur. Plus rarement, des calcaires d’âge Oligocène constituent le soubassement de la terrasse la plus ancienne. Ce substratum affleure de façon ponctuelle au profit des vallées affluentes de la Garonne qui drainent l’appellation, ainsi qu’à la périphérie des terrasses, en bordure de marais, sur les communes de Cantenac, Margaux et Soussans. Les premiers cadastres, qui datent du début XIXème siècle, montrent que le paysage de la région de Margaux était constitué par la juxtaposition de noyaux viticoles surtout situés sur les croupes graveleuses de la basse et des moyennes terrasses. La forêt se concentrait à l’ouest, les prairies et pâtures étaient l’apanage des terres de palus.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de la Gironde sur la base du code officiel géographique en date du 1er janvier 2022 : Arsac, Labarde, Margaux-Cantenac et Soussans. Mise à jour sans modification du 17/07/2023.

Château Margaux. Source: https://commons.wikimedia.org

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage, est constituée par le territoire des communes suivantes du département de la Gironde : Arcins, Avensan, Lamarque, Ludon-Médoc, Macau et Le Pian-Médoc.

PRINCIPAUX CÉPAGES

Cabernet franc N , cabernet-sauvignon N,  carmenère N, cot N – malbec, merlot N , petit verdot N, castets N (Ajout: 19/07/2023)

Le cépage castets N a été ajouté dans le cahier des charges. Ce cépage est un cépage tardif qui peut être un atout dans le contexte de réchauffement climatique. De plus, cette variété est peu sensible au mildiou. Cette variété présente une aptitude à produire des vins en cohérence avec la typicité du vin rouge de l’appellation Margaux. Ce cépage est limité à 5 % de l’encépagement et à 10 % dans l’assemblage. Modifications du 19/07/2023.

Pas de restriction pour les assemblages

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement est fixé à 57 hectolitres par hectare.
Le rendement butoir est fixé à 63 hectolitres par hectare. Pour les vignes dont l’écartement est compris entre 1,40 mètre et 1,50 mètre inclus et dont la hauteur de feuillage palissé est comprise entre 0,6 et 0,7 fois l’écartement entre les rangs, le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare.

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

– Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 15 %.
– Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13, 5 %.

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation.

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 7 000 pieds à l’hectare. L’écartement entre les rangs est inférieur ou égal à 1,50 mètre.

Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 1,43 mètre carré, cette superficie est obtenue en multipliant la distance entre les rangs et la distance entre les pieds sur le même rang. Modification du: 17/07/2023.

b) – Règles de taille.
La taille est effectuée au plus tard au stade feuilles étalées (stade 9 de Lorenz). Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes avec un maximum de douze yeux francs par pied :
– la taille dite « médocaine » à astes, ou la taille à cots et à astes, le pied portant deux astes à quatre yeux maximum par aste pour les cépages cot N, cabernet- sauvignon N, merlot N et petit verdot N, ou cinq yeux maximum par aste pour les cépages cabernet franc N et carmenère N. Les cots de retour sont taillés à deux yeux francs ;
– la taille à cots à deux cordons ou en éventail à quatre bras.
c) – Irrigation
L’irrigation pendant la période de végétation de la vigne peut être autorisée conformément aux dispositions du code rural et de la pêche maritime.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage peut préciser l’unité géographique plus grande « Vin de Bordeaux – Médoc » ou « Grand Vin de Bordeaux – Médoc ».

Les dimensions des caractères de cette dénomination ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée

CRUS CLASSÉS (CLASSIFICATION DE 1855)

Premier cru : Château Margaux

Deuxièmes crus : Château Rauzan-Ségla, Château Rauzan-Gassies, Château Durfort-Vivens, Château Lascombes, Château Brane-Cantenac

Troisièmes crus : Château Kirwan, Château d’Issan, Château Giscours, Château Malescot St. Exupéry, Château Cantenac-Brown, Château Boyd-Cantenac, Château Palmer, Château Desmirail, Château Ferrière, Château Marquis d’Alesme Becker

Quatrièmes crus : Château Pouget, Château Prieuré-Lichine, Château Marquis de Terme

Cinquièmes crus : Château Dauzac, Château du Tertre

Dernière modification du cahier des charges: : 17 juillet 2023