C’est un peu le parent pauvre de la grenache  avec laquelle il est souvent associé dans les vignobles et dans les vins. Il n’a certes pas l’élégance de la grenache , mais  il produit des vins charnus, tanniques, hauts en couleur et en acidité et il faut vraiment attendre d’avoir des vieilles vignes  pour l’embouteiller en mono-cépage.  Il revient sur le devant de la scène avec le réchauffement climatique.

Son origine exacte n’est pas connue mais il vient plus que probablement d’Aragon dans le nord-est de l’Espagne où il possède de nombreux synonymes,  aussi bien en Espagne qu’ailleurs dans divers pays européens, ce qui suggère qu’il s’agit d’une très ancienne variété qui a été dispersée il y a longtemps.

Il est vigoureux et très productif si on ne le taille pas court. Son bourgeonnement est tardif, sa maturation aussi, de sorte qu’il a besoin de chaleur et d’un  climat méditerranéen pour prospérer. Il est très sensible à l’oïdium, moins à la pourriture grise et au botrytisme et au mildiou. Les grappes s’accrochent fermement au branchage et il peut être vendangé mécaniquement. On en compte 4 749 hectares en Espagne dans plusieurs régions, la Catalogne, la Rioja, la Navarre, l’Aragon et en Castille-la-Manche. Il donne ses plus belles expressions en Priorat sur des vieilles vignes plantées sur des schistes.