HAUT-MÉDOC AOP

L’APPELLATION

 L’appellation Haut-Médoc est réservée aux vins tranquilles secs rouges élaborés sur le territoire de certaines communes du département de la Gironde dans la région viticole du Médoc.

HISTOIRE

Dans l’Antiquité, le « Haut-Médoc » se partage entre le territoire des Médullis, au nord, et celui des Bituriges Vivisques, fondateurs de Burdigala, ville ancêtre de Bordeaux, au sud. Ainsi, dès l’origine, le « Haut-Médoc » se trouve à la fois soumis à l’influence de l’extension du vignoble citadin bordelais et tributaire du développement de ses foyers viticoles historiques locaux.

A la fin de la Guerre de Cent ans, vers le milieu du XVème siècle, les vignobles du « Haut-Médoc » se situent en bordure de la route de la Rivière et le long de la Levade, route antique centrale du Médoc. Ces foyers viticoles médiévaux se trouvent groupés autour des structures ecclésiastiques et des tenants du droit de bourgeoisie de Bordeaux. Au sein de leurs domaines, dès le XVIème siècle, les nobles bordelais et les nobles locaux créent des maines, puis des bourdieux, ancêtres du château viticole typique de la région du « Haut-Médoc ».

Au XVIIème siècle, l’expansion viticole, se fait depuis les portes de Bordeaux par multiplication de ces métairies dont la vocation ne fait que s’amplifier au fil du temps.
Au XVIIIème siècle, le succès de ces « New French Clarets » conduit à une vague de défrichement des terres occupées auparavant par la lande. Ainsi, ce siècle est marqué par une croissance continue de la vigne sur les sols de graves désormais clairement identifiés comme les plus qualitatifs.

Les nouvelles plantations se font exclusivement avec des « cépages à petits grains » : carmenère N, cabernet franc N, cabernet-sauvignon N, petit verdot N, cot N, merlot N. Dans ces paroisses viticoles, en un siècle, la part des vignes dans les exploitations est devenue majoritaire. Ces remembrements entrepris aux XVIIème et XVIIIème siècles permettent de planter de grandes surfaces de vignes en quinconces à la « rège » (en rangs palissés dont l’écartement est inférieur à un mètre) selon la tradition médocaine et le palissage avec des lattes de pins apparaît.

Les sols sont désormais travaillés et drainés. On déchausse les pieds au printemps et on les chausse à l’automne (cavaillonner) pour un meilleur enracinement des pieds et une protection contre le gel.
Après les troubles de la Révolution et les guerres d’Empire, la croissance viticole trouve un nouvel élan. Il dure un siècle et engendre en Haut-Médoc la monoculture de la vigne. Malgré les aléas de la période des maladies, la croissance viticole connue au cours du XIXème siècle porte les vignes à des niveaux jusqu’alors inconnus.

Au XXème siècle, le vignoble qui s’étend depuis les portes de Bordeaux entame un inéluctable reflux face à la croissance de l’agglomération. Hormis les terres conquises par la ville, ces abandons viticoles définitifs touchent principalement les terres de palus, les « terreforts » et les graves de la haute terrasse qui dispose d’un relief très peu sculpté par l’érosion.
L’appellation d’origine contrôlée « Haut-Médoc » est reconnue par décret le 14 novembre 1936. Les gelées de février 1956 confortent l’abandon de certains secteurs précédemment explorés. Ensuite, la croissance viticole reprend sur l’ensemble des sols caractéristiques du « Haut-Médoc ».

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée « Haut-Médoc » s’étend sur la rive gauche de la Garonne puis de la Gironde dans le prolongement de l’agglomération bordelaise. Depuis Le Taillan-Médoc au sud jusqu’à Saint-Seurin- de-Cadourne au nord, cette zone s’étire sur près de 50 kilomètres et à peine plus d’une dizaine de kilomètres d’est en ouest. La zone géographique correspond ainsi à une partie de celle de l’appellation d’origine contrôlée « Médoc » et concerne les communes situées en amont de l’estuaire de la Gironde, expliquant le nom de cette appellation. Elle concerne 29 communes du département de la Gironde.

Malgré son climat à dominante atlantique, la façade fluviale du « Haut-Médoc » se différencie des communes plus au nord du Médoc par un nivellement relatif des fluctuations saisonnières ainsi qu’une pluviosité modérée. Ces facteurs climatiques favorables sont dus à l’effet thermique régulateur engendré par la présence des eaux de l’Océan Atlantique et de la Gironde.

Le climat océanique, accompagné certaines années de quelques dépressions automnales pluvieuses ou, au contraire d’arrière-saisons chaudes et très ensoleillées, est à l’origine d’un effet millésime marqué. Mais les principales caractéristiques sont surtout associées à la géologie typique de ce bassin sédimentaire, à l’histoire géologique originale de ses sols, au modelé et à la topographie, ainsi qu’aux composantes pédologiques actuelles de ses terres à vignes.

Au gré des évolutions marines du Tertiaire se forme une succession de couches argilo-calcaires, en bancs massifs, comme celui caractéristique dit de « Listrac ». Durant le Quaternaire, avec les alternances de périodes glaciaires et d’interstades tempérés, les apports des fleuves sont constitués de moraines, graviers, sables et limons. Après un phénomène d’inversion de relief dû à l’érosion, les vestiges de ces épandages sédimentaires sont devenus des buttes témoins de graves garonnaises, ou graves glaciaires, dont la taille peut aller de la petite dragée au gros galet, étagées en terrasses successives.

La topographie est également un facteur déterminant. En effet, le découpage en croupes (« cos »), fruit de l’érosion mais aussi du creusement des lits de la Garonne et de ses affluents (« esteys » et « jalles ») durant les périodes glaciaires, est particulièrement affirmé.

Les sols se répartissent ainsi entre des nappes de graves sableuses et argileuses charriées par la Garonne et la Dordogne au Quaternaire et des sols argilo- calcaires tertiaires soumis à une poussée anticlinale.
Ainsi les paysages viticoles sont caractérisés par un relief peu marqué (entre 3 mètres et 50 mètres d’altitude), limité à l’ouest par la forêt, à l’est par la Garonne ou par l’estuaire de la Gironde et au sud par l’agglomération Bordelaise. Du sud au nord, se succèdent les croupes de graves viticoles délimitées par les jalles et des secteurs plus marécageux non viticoles.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

Publications Office

  1. La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de la Gironde sur la base du code officiel géographique en date du 1er janvier 2022 (mise à jour de la date le 20.2.2023): Arcins, Arsac, Avensan, Blanquefort, Castelnau-de-Médoc, Cissac-Médoc, Cussac-Fort-Médoc, Labarde, Lamarque, Listrac-Médoc, Ludon-Médoc, Macau, Margaux-Cantenac, Moulis-en-Médoc, Parempuyre, Pauillac, Le Pian-Médoc, Saint-Aubin-de-Médoc, Saint-Estèphe, Saint-Julien-Beychevelle, Saint-Laurent-Médoc, Saint-Médard-en-Jalles, Saint- Sauveur, Saint-Seurin-de-Cadourne, Sainte-Hélène, Soussans, Le Taillan-Médoc et Vertheuil.
Source: https://www.winetourism.com/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour l’élaboration et l’élevage des vins, est constituée par le territoire des communes suivantes du département de la Gironde sur la base du code officiel géographique en date du 1er janvier 2021.

Aire de dérogation Haut- Médoc AOP

PRINCIPAUX CÉPAGES

cabernet franc N , cabernet-sauvignon N,  carmenère N, cot N – malbec, merlot N , petit verdot N

Il s’agit de vins tranquilles rouges, de couleur intense, tanniques, présentant d’excellentes aptitudes au vieillissement. Ils sont issus généralement d’assemblage dans lesquels le cabernet-sauvignon N est souvent majoritaire.

  1. Les cépages arinarnoa N, castets N marselan N, et touriga nacional N ont été ajoutés dans le cahier des charges. Ces cépages sont des cépages tardifs ce qui peut être un atout dans le contexte de réchauffement climatique. De plus, ces variétés présentent de faible sensibilité à la pourriture, ainsi qu’à l’oïdium et au mildiou. Ces 4 variétés présentent des aptitudes à produire des vins colorés, complexes, corsés et structurés, en cohérence avec les typicités des vins rouges de l’appellation Médoc. Ces cépages sont limités à 5 % de l’encépagement et à 10 % dans l’assemblage. Modification du 20.2.2023.

RENDEMENTS MAXIMAUX

65 hectolitres par hectare

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

Les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 15 %. Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13 %.

Publications Office

  1. La date minimale d’élevage passe du 31 mai qui suit la récolte au 31 mars qui suit la récolte. Cette réduction de l’élevage potentielle permet d’avoir plus sur le fruit et d’avoir différentes gammes avec des vins faciles à boire et des vins de garde plus sophistiqués. Cela a également un impact sur la date de mise en marché consommateur.Modification du 20.2.2023.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 6 500 pieds par hectare. L’écartement entre les rangs est inférieur ou égal à 1,80 mètre et l’écartement entre les pieds sur un même rang est supérieur ou égal à 0,70 mètre.

  1. La distance minimale entre les pieds sur un même rang est abaissé de 0,80 m à 0,70 m. Cette mesure permet d’augmenter la densité de plantation ce qui permet une plus grande compétition entre cep et une meilleure qualité des raisins. Modification du 20.2.2023.

La taille est obligatoire. Elle est effectuée au plus tard au stade feuilles étalées (stade 9 de Lorenz).

Les vignes plantées à plus de 0,80 mètre entre pieds sur le rang sont taillées selon les techniques suivantes :

  • —  tailleàdeuxastes,Guyotdoubleoutaillemédocaine,avec5yeuxfrancsauplusparaste;
  • —  taille en Guyot simple ou Guyot mixte, avec 7 yeux francs au plus par pied ;
  • —  taille à cots, en éventail à 4 bras ou à 2 cordons, avec 12 yeux francs au plus par pied, ou à 1 cordon avec 7 yeux francs au plus par pied. Pour les vignes plantées entre 0,70 m et 0,80 m sur le rang, seules les tailles à 1 cordon, en éventail à 4 bras max et Guyot simple sont autorisées. En outre, ces vignes ont une charge limitée à 7 yeux francs par pieds.

Les règles de taille sont adaptés pour les vignes dont l’écartement entre les pieds est compris entre 0,70 m et 0,80 m.Modification du 20.2.2023.

Les différentes dispositions environnementales sont ajoutées. Modification du 20.2.2023.

  • —  Les pieds morts doivent être évacués des parcelles, tout stockage de ces pieds morts est interdit sur les parcelles.
  • —  Avant chaque nouvelle plantation, tout opérateur doit procéder à une analyse physico-chimique du sol de la parcelle culturale afin de disposer de tous les éléments nécessaires à la connaissance de la situation viticole et des potentialités de celle-ci.
  • —  Afin de préserver les caractéristiques du milieu physique et biologique qui constitue un élément fondamental du terroir:
  • —  Le désherbage chimique des tournières est interdit.
  • —  Le désherbage chimique total des parcelles est interdit.
  • —  Tout opérateur calcule et enregistre son IFT. Ces modifications tendent à mieux prendre en compte les demandes sociétales de réductions de l’utilisation des produits phytosanitaires et une meilleure prise en compte de l’environnement. Modification du 20.2.2023.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage peut préciser l’unité géographique plus grande « Vin de Bordeaux – Médoc » ou « Grand Vin de Bordeaux – Médoc ». Les dimensions des caractères de cette dénomination ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Troisièmes Crus: Château La Lagune
Quatrièmes Crus: Château La Tour Carnet
Cinquièmes Crus: Château Belgrave, Château Cantemer, le Château de Camensac

crus Bourgeois: voir CLASSIFICATION DES CRUS DE BORDEAUX

Dernière modification du cahier des charges: : 20.2.2023