MUSCAT DE MIREVAL AOP

Source: non identifiée

L’APPELLATION

L’appellation Muscat de Mireval est réservée aux vins doux naturels blancs élaborés sur le territoire des communes suivantes du département de l’Hérault : Mireval et Vic-la- Gardiole.

HISTOIRE

La proximité de la zone géographique avec celle de l’appellation d’origine contrôlée « Frontignan » fait que leur histoire est très proche.
La production de « vin de muscat » sur les pentes du massif de la Gardiole bénéficie d’une grande valeur marchande dès le XVIème siècle au point de supplanter la culture des céréales, ainsi qu’en témoigne Alain Laborieux dans « Muscats, des vins, des terroirs, une histoire » (Editions Espace Sud- 1997) : « A Frontignan, Vic et Mireval, dès 1520, le muscat a largement supplanté les céréales… et en 1525, la prospérité règne sur ces terres».

Si sur le territoire de la commune de Vic-la-Gardiole, la superficie cultivée en cépage muscat à petits grains B reste stable jusqu’à la destruction du vignoble par le phylloxéra, la superficie plantée sur le territoire de la commune de Mireval se réduit pour ne représenter que quelques hectares à partir du XVIIIème siècle et jusqu’au début du XXème siècle.

En 1910, la production de « vin de muscat » sur les deux communes représente moins de 150 hectolitres. Les producteurs, attirés un temps par d’autres cultures ou d’autres cépages, ne réhabilitent le cépage muscat à petits grains B qu’au cours du milieu du XXème siècle.

Le « vin de muscat », initialement vin naturellement doux, est élaboré progressivement, à partir du XIVème siècle, en vin doux naturel, par ajout d’alcool en cours de fermentation, ou « mutage du vin par son esprit », procédé initié par Arnau de VILANOVA (1238-1311), médecin à l’université de Montpellier, et qui consiste à utiliser l’eau-de-vie pour arrêter la fermentation du vin.

Victime de contrefaçons, la production traditionnelle de vins doux naturels bénéficie très tôt d’une législation particulière afin d’en garantir la particularité et l’originalité.
La codification précise des vins doux naturels naît cependant au XIXème siècle. La loi ARAGO, du 02 août 1872, reconnaît l’existence d’une production originale de vins présentant un titre alcoométrique volumique acquis compris entre 15% et 18%. Puis, la loi PAMS, du 13 avril 1898, réserve l’utilisation de la mention « vins doux naturels » aux vins qui « auront la possibilité d’être maintenus sous le régime des vins, moyennant paiement d’un demi droit de consommation de l’alcool employé au mutage ». Enfin, la loi BROUSSE, du 15 juillet 1914, précise les cépages dont est issue la production de « vins doux naturels », parmi lesquels le cépage muscat à petits grains B.

L’appellation d’origine contrôlée « Muscat de Mireval » est reconnue par décret du 28 décembre 1959.
En 2010, la production annuelle de vins doux naturels représente environ 6 000 hectolitres élaborés à parts égales par 37 producteurs en cave coopérative et 8 producteurs indépendants.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique est bordée :
– au nord, et à l’ouest, par la zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée « Frontignan » et le massif de la Gardiole (234 mètres), parallèle au littoral, et dominant le paysage ;
– au sud, par les étangs et les forêts de pins maritimes bordant le littoral méditerranéen ;
– à l’est, par la garrigue de Villeneuve-lès-Maguelonne.

L’aire parcellaire précisément délimitée pour la récolte des raisins s’étend sur la partie méridionale de la garrigue de la commune de Mireval, orientée vers la mer, et le plateau des Aresquiers de la commune de Vic-La-Gardiole. Elle privilégie les parcelles qui occupent essentiellement les bas de pentes du massif de la Gardiole jusqu’à la proximité des étangs, ainsi que, sur la commune de Mireval et pour une faible superficie, les pentes sud de ce même massif.

Les sols présents sur ces parcelles sont :
– soit des rendzines développées sur un substratum jurassique, sols peu lessivés avec des cailloutis de colluvionnement provenant du massif de la Gardiole, généralement secs et pierreux ;
– soit, dans la partie méridionale de la zone géographique, des sols squelettiques développés sur des calcaires jurassiques enrichis de calcaires du Miocène avec ses grès friables.

Le climat est méditerranéen, chaud et sec l’été, doux l’hiver, avec une moyenne annuelle des températures voisine de 14°C. Les périodes pluvieuses, n’excédant que rarement les 500 millimètres d’eau par an, sont marquées à l’automne et plus étalées au printemps.

La présence du massif de la Gardiole atténue les effets du vent du nord et limite la casse des sarments au printemps. Le vent marin tempère les ardeurs solaires estivales et maintient une légère fraîcheur nocturne.

La zone géographique couvre ainsi le territoire des communes de Mireval et Vic- La-Gardiole, deux communes du littoral du département de l’Hérault, situées entre Montpellier, au nord-est, et Sète, au sud-ouest.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département de l’Hérault : Mireval et Vic-la- Gardiole.

Source: https://nibuniconnu.fr/mireval-appellation-dorigine-peu-connue/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

Mon précisée

PRINCIPAUX CÉPAGES

muscat à petits grains blancs

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement butoir est fixé à 40 hectolitres de moût par hectare.

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

a) – Mutage
Les vins sont obtenus par mutage du moût en cours de fermentation.
Le mutage est réalisé par apport d’alcool neutre vinique titrant au minimum 96 % vol., dans la limite, évaluée en alcool pur, de 5 % minimum et 10 % maximum du volume du moût mis en œuvre.
L’opération de mutage est effectuée avant le 31 décembre de l’année de récolte du moût.
Toutefois, des compléments de mutage sont réalisés dans la limite d’un apport total de 10 % en alcool pur, avant la déclaration de revendication.

b) – Pratiques œnologiques et traitements physiques.
– Tout traitement thermique de la vendange faisant intervenir une température inférieure à -5°C est interdit.
– Outre la disposition ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et au code rural et de la pêche maritime

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation.
– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4000 pieds à l’hectare.
Ces vignes ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2,50 mètres.
Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds.

– Pour les vignes plantées au carré ou en quinconce et conduites en gobelet, chaque pied dispose d’une superficie maximale de 3 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds sur un même rang. L’écartement entre les rangs et l’écartement entre les pieds sur un même rang est inférieur ou égal à 1,70 mètre.

– Sous réserve du respect de la densité minimale à la plantation de 4000 pieds à l’hectare, les vignes plantées en continuité d’un îlot existant peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2,50 mètres.

b) – Règles de taille.
– Les vignes sont taillées en taille courte, avec un maximum de 6 coursons par pied. Chaque courson porte un maximum de 2 yeux francs.
– Les vignes âgées de plus de vingt ans (21ème feuille) peuvent être taillées avec un maximum de 7 coursons portant au plus 2 yeux francs.
– Le rajeunissement d’une parcelle de vigne conduite en cordon de Royat ne peut dépasser 10 % des pieds existants par an.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

– La mention traditionnelle « vin doux naturel » est inscrite sur les étiquettes.

– Les mentions facultatives dont l’utilisation, en vertu des dispositions communautaires, peut être réglementée par les Etats membres sont inscrites sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 14  décembre   2011