COUR-CHEVERNY AOP

Source: Vins du Val de Loir

L’APPELLATION

L’appellation Cour-Cheverny AOP  est réservée aux  Vins tranquilles blancs secs moelleux  et doux  élaborés sur le territoire de certaines communes  du département de Loir-et-Cher  dans la vallée de la Loire.

HISTOIRE

François Ier aurait introduit, en 1519, 80 000 plants d’un cépage blanc provenant de Bourgogne dans sa résidence de Romorantin. Cette ville, située à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Cour-Cheverny, a ensuite donné son nom au cépage. Des études génétiques récentes montrent que ce cépage est issu d’un croisement entre les cépages gouais B et pinot noir N, comme d’autres cépages bourguignons (aligoté B, auxerrois B, chardonnay B, gamay N et melon B), rendant très plausible son origine bourguignonne.

En 1577, le Parlement de Paris promulgue un édit interdisant aux Parisiens l’achat de vins produits à moins de vingt lieues (88 kilomètres) de la capitale. Pour répondre à la demande, l’extension des plantations se fait dans un premier temps autour d’Orléans, puis de plus en plus vers l’aval, en direction de Blois et Tours. La mise en service au XVIIe siècle du canal reliant la Loire à la Seine, facilite ensuite le transport du vin. Les plantations en cépages gros producteurs se multiplient, et au XVIIIe siècle, la Carte de Cassini présente un vignoble continu sur les deux rives de la Loire. Cependant, à l’inverse de l’ancienne Beauce viticole (située sur l’autre rive de la Loire), où s’étaient développées en particulier les plantations de teinturier N (localement appelé gros noir, cépage teinturier extrêmement puissant et productif), la zone géographique de «Cour-Cheverny» conserve une tradition viticole de qualité, et les vignerons restent attachés à la culture du cépage romorantin B, cépage précoce, dont la rusticité est bien adaptée au milieu naturel. Amené en surmaturité, il permet d’élaborer des vins présentant plus ou moins de sucres fermentescibles.

Ce cépage n’est cultivé nulle part ailleurs de manière significative, que ce soit en France ou dans le monde. En 2008, le vignoble de «Cour- Cheverny» couvre 60 hectares exploités par une trentaine de producteurs, qui élaborent un peu plus de 1 500 hectolitres. Les vins sont des vins blancs tranquilles plein de vivacité dans leur jeunesse. Leur nez exprime souvent des arômes d’agrumes, de fruits à chair jaune ou de fleurs blanches. On peut parfois y déceler des notes de rhubarbe, d’épices ou de menthol. Leur originalité s’exprime cependant pleinement avec le temps, et quelques années de garde révèlent souvent des arômes de miel, de citron, de cire ou de pruneau, ainsi que quelques notes douces d’oxydation, caractéristiques du cépage romorantin B. Lorsqu’ils présentent des sucres fermentescibles, leur complexité et leur potentiel de garde sont en général encore plus importants. La présence de sols pauvres, difficiles à travailler et de peu de rendement en céréales, mais propices à la viticulture, a été un facteur déterminant pour l’implantation du vignoble. Fortement marquée par l’action de la Loire (érosion et dépôt de terrasses), la géologie de la zone géographique est originale par rapport à celle des autres appellations d’origine contrôlées ligériennes.

Cinq siècles d’attachement à ce cépage ont permis aux producteurs, par une gestion optimale de la plante et de son potentiel de production, traduite par la conduite de la vigne et des règles de taille rigoureuses, de mettre en valeur les caractéristiques originales reconnues de leurs produits.

L’appellation d’origine contrôlée «Cour-Cheverny», reconnue en 1993, fait partie aujourd’hui des fleurons des vins du Val de Loire. Pour faire connaître ces vins les producteurs ont installé une Maison des Vins originale au sein du château de Cheverny où se pressent plus de 300 000 visiteurs par an.

CLIMAT ET SOLS

Située en rive gauche de la Loire, la zone géographique s’étend entre les bords du fleuve, au nord, et les communes de Cherverny et Cour-Cheverny, au sud. Elle est limitée, au nord-ouest, par la Loire et la forêt de Russy, et à l’est et au sud, par la Grande Sologne (en particulier les boisements continus du parc de Chambord et de la forêt de Cheverny). La forêt est très importante au sein de la zone géographique, et lorsqu’il n’est pas à proximité de la Loire, le vignoble est au cœur de clairières, entre les nombreux massifs boisés de plus ou moins grande taille.

La zone géographique repose sur un plateau assez mollement ondulé, drainé, d’est en ouest, par les deux affluents de la Loire que sont le Cosson et le Beuvron et quelques-uns de leurs affluents. Le substratum géologique est essentiellement constitué par les formations argilo-siliceuses sénoniennes, surmontées par les calcaires de Beauce (Aquitanien), eux- mêmes recouverts par les formations argilo-sableuses de Sologne (Burdigalien). L’ensemble est, par endroits, recouvert de hautes terrasses de la Loire et de sables éoliens.

Les parcelles précisément délimitées pour la récolte des raisins présentent: – des sols à dominante texturale sableuse à argilo-sableuse, reposant en profondeur sur un horizon argileux (formations de Sologne) – des sols bruns calcaires à bruns calciques (calcaires de Beauce).

Le climat, océanique dégradé, présente une nuance continentale un peu plus marquée que celui des appellations d’origine contrôlées ligériennes tourangelles en aval: un peu plus sec (25 millimètres à 50 millimètres de précipitations annuelles en moins), et sensiblement plus frais (sur la période végétative, les températures moyennes sont inférieures de 0,5 °C à 1 °C, et les minimales sont inférieures de 1 °C). Ce climat est sous l’influence locale des massifs boisés et des vallées du Beuvron, du Cosson et de leurs petits affluents.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département de Loir-etCher: Cellettes, Cheverny, Chitenay, Cormeray, Cour-Cheverny, Huisseausur- Cosson, Montlivault, Mont-près-Chambord, Saint-Claude-de-Diray, Tour-en-Sologne, Vineuil.

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins, est constituée par le territoire des communes suivantes du département de Loir-et-Cher: Candé-sur-Beuvron, Feings, Fougères-sur-Bièvre, Fresnes, Maslives, Les Montils, Muides-surLoire, Ouchamps, Saint-Dyé-sur-Loire, Saint-Laurent- Nouan, Sambin, Seur et la section cadastrale E de la commune de Monthou-sur-Bièvre.

CÉPAGES PRINCIPAUX

Chenin B

RENDEMENTX MAXIMAUX

Vins secs : 72 hectolitres par hectare

Vins moelleux et doux : 60 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

Les vins présentant une teneur en sucres fermentescibles (glucose + fructose) supérieure à 20 grammes par litre sont élaborés sans enrichissement. L’utilisation de copeaux de bois est interdite; Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 12,5 %. Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire ( UE ) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) Densité de plantation Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 500 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 2,10 mètres maximum. L’écartement entre les pieds sur un même rang est compris entre 0,90 mètre et 1,20 mètre.

b) – Règles de taille. Les vignes sont taillées avec un maximum de 13 yeux francs par pied selon les techniques suivantes: – taille Guyot avec un seul long bois et au plus deux coursons; – taille à 2 demi- baguettes; – taille à coursons (conduite en éventail ou en cordon de Royat).

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a)  L’indication du cépage ne figure pas sur les étiquettes en dessous du nom de l ’appellation d’origine contrôlée.

b)  Les vins présentant une teneur en sucres fermentescibles (glucoseet fructose) supérieure ou égale à 20 grammes par litre sont obligatoirement présentés avec les mentions «moelleux» ou «doux» correspondant à la teneur en sucres fermentescibles (glucose et fructose) présente dans le vin, telle qu’elle est définie par la réglementation communautaire.

c)  Les mentions facultatives sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

d)  Les dimensions des caractères de la dénomination géographique «Val de Loire» ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

e)  L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve: – qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré; – que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

Dernière modification du cahier des charges : 18 septembre   2019