ORLÉANS-CLÉRY AOP
L’APPELLATION
L’appellation Orléans-Cléry est réservée aux vins tranquilles rouges élaborés dans l’appellation qui se situe sur le territoire de certaines communes du département du Loiret dans la vallée de la Loire.
HISTOIRE
Dans l’Orléanais, la viticulture est attestée dès le VIe siècle et Orléans constitue alors un centre important pour le commerce du vin. Au Moyen-Age, les vins de la région sont déjà exportés, y compris vers l’étranger : Jean d’Angleterre (dit Jean sans Terre) en achète en 1206 et 1215. Les vins de l’Orléanais sont également régulièrement consommés à la cour de France dont le domaine royal se borne pendant longtemps à l’Orléanais et à l’Ile- de-France. A la Renaissance, le séjour des rois dans les châteaux de la Loire perpétue la renommée des vins de cette région.
La vigne a longtemps constitué la culture principale pour un grand nombre de communes de la région : plusieurs textes anciens font état de la quasi- monoculture de la vigne dès le XIe siècle entre Châteauneuf-sur-Loire et Beaugency. Roger Dion considère qu’aux XVe et XVIe siècles, le vignoble orléanais était comparable en puissance et richesse au vignoble bordelais d’aujourd’hui.
En 1577, le Parlement de Paris promulgue un édit interdisant aux Parisiens l’achat de vins produits à moins de vingt lieues (88 km) de la capitale. Pour répondre à la demande croissante, en particulier en vins rouges, la production s’intensifie rapidement autour d’Orléans : un vignoble de quantité se substitue alors au vignoble traditionnel de qualité avec notamment l’introduction de cépages gros producteurs.
La réputation des vins de l’Orléanais s’effondre aux XVIIe et XVIIIe siècles et le vignoble devient producteur de vins ordinaires approvisionnant la capitale. Seule la viticulture bourgeoise, pour sa propre consommation, reste attachée à la conservation des cépages de qualité, notamment le cabernet franc N dont la culture s’es présent au moins depuis le début du XVIIIe siècle sous le nom de « samoreau », « samoireau » ou « noir dur » dans plusieurs manuels d’agriculture comme faisant partie de l’encépagement de la région, aux côtés des pinots, du gouais et du teinturier. Il a été probablement introduit grâce aux transports et échanges fluviaux, la Loire reliant notamment le vignoble de l’Orléanais à ceux situés plus en aval (Touraine, Chinon, Bourgueil…).
Après le développement du chemin de fer, qui ouvre la porte à la concurrence des vins méridionaux pour l’approvisionnement de Paris, le phylloxéra porte au vignoble orléanais un coup presque fatal. Cependant à partir de 1933, des viticulteurs se réunissent pour assurer en commun la vinification et la mise en marché de leurs vins, ce qui contribue à préserver une partie du vignoble.
Les vins de l’Orléanais sont reconnus en 1951 en appellation d’origine Vin délimité de qualité supérieure « Vins de l’Orléanais », qui se scinde en 2001 en « Orléans » et « Orléans-Cléry », ces deux appellations accédant à l’appellation d’origine contrôlée en 2006.
En 2008, le vignoble approche les 30 ha, exploités par une vingtaine de viticulteurs. La production est d’environ 1 300 hl.
CLIMAT ET SOLS
La zone géographique de ce vignoble, la plus septentrionale de la vallée de la Loire, est située en rive gauche de la Loire en aval d’Orléans et correspond à une ancienne terrasse s’étendant sur une dizaine de kilomètres et présentant de légères ondulations. Elle comporte 5 communes dont Cléry-Saint-André sur laquelle la densité des vignes est la plus importante.
Les parcelles précisément délimitées pour la production des raisins se concentrent sur des alluvions anciennes sablo-graveleuses, à une altitude voisine de 100 mètres. Ces dernières se caractérisent le plus souvent par leur faible épaisseur et leur aptitude particulière à se ressuyer rapidement.
Le climat est de type océanique dégradé et montre des influences continentales. Ainsi, à titre de comparaison, la température moyenne annuelle est inférieure de 0,7°C à celle des vignobles plus méridionaux de Touraine avec une durée d’ensoleillement annuel identique. Les précipitations sont bien réparties dans l’année avec de légers pics au printemps et en fin d’automne.
DÉLIMITATION DE L’APPELLATION
La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurés sur le territoire des communes suivantes du département du Loiret : Cléry-Saint-André, Mareau-aux-Prés, Mézières-lez-Cléry, Olivet, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin.
DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION
L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification et l’élaboration des vins est constituée par le territoire des communes suivantes du département du Loiret : Ardon, Baule, Beaugency, Bou, Chaingy, Chécy, Combleux, Dry, Huisseau-Sur-Mauve, Jouy-le-Potier, Lailly-en-Val, Mardié, Messas, Meung-sur-Loire, Orléans, Saint-Ay, Saint-Jean-de-Braye, Saint-Pryvé- Saint-Mesmin, Semoy, Tavers, Villorceau.
CÉPAGES PRINCIPAUX
Cabernet franc N
RENDEMENTS MAXIMAUX
Le rendement butoir est fixé à 55 hectolitres par hectare.
VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES
Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 12,5 %.
Outre la disposition ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire c UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.
CARACTÉRISTIQUES VITICOLES
a) – Densité de plantation
Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5 000 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 2 mètres maximum. L’écartement entre les pieds sur un même rang est supérieur ou égal à 1 mètre.
Les vignes sont taillées avec un maximum de 10 yeux francs par pied, selon les techniques suivantes :
– la taille Guyot simple, le cep portant un long bois à 7 yeux francs au maximum et un ou deux coursons à 1 ou 2 yeux francs ;
– la taille en Guyot double courte avec deux taquets à 4 yeux francs maximum.
AUTRES CARACTÉRISTIQUES
a) Toutes les mentions facultatives dont l’utilisation, en vertu des dispositions communautaires, peut être réglementée par les Etats membres, sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
b) Les dimensions des caractères de la dénomination géographique « Val de Loire » ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
c) L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve :
– qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré;
– que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.
Dernière modification du cahier des charges : 09 décembre 2011