
SAVENNIÈRES COULÉE DE SERRANT AOP

L’APPELLATION
L’appellation Savennières Coulée de Serrant est réservée aux vins blancs secs, moelleux et doux dont La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration, l’élevage sont assurés sur le territoire de la commune de Savennières dans le département de Maine-et-Loire.
HISTOIRE
Le vignoble de la « Coulée de Serrant » a été planté en 1130 par des moines cisterciens et, depuis cette date, a toujours été commercialisé sous cette dénomination. Ce petit vignoble a été pendant plusieurs siècles la propriété du Château de Serrant, situé sur la commune limitrophe de Saint-Georges-sur-Loire. Il en a ainsi gardé le nom et a fortement contribué à la notoriété des vins de l’appellation d’origine contrôlée « Savennières ».
Son historique viticole est intimement lié à celui voisin de la « Roche aux Moines » et les écrits ventant les mérites de ses vins blancs sont forts nombreux. Ainsi, en 1809, le « Nouveau cours complet d’agriculture » de l’Institut de France indique: « … les cantons de Savennières et d’Epiré, là où se trouve la coulée de Serrant, petit clos sur le penchant d’une colline escarpée, qui donne le meilleur vin de Maine et Loire;… »
Le cépage chenin B semble avoir toujours été implanté sur ces coteaux. Les usages ont très vite démontré l’intérêt de récolter ce cépage à une maturité avancée et selon des techniques particulières. Le comte Odart, en 1845, dans son « Traité des cépages », indique : « Il faut y joindre aussi la condition de ne le vendanger qu’à une maturité outrepassée, comme celle où il parvient vers la Toussaint, quand la pellicule, attendrie par les pluies, tombe en sphacèles. ». La surmaturité fait donc partie intégrante de la récolte.
JULLIEN, en 1816, dans sa « Topographie de tous les vignobles connus » précise que : « Dans les bons crus, on vendange à plusieurs reprises ; les deux premières coupes, qui ne se composent que des vins les plus murs, fournissent les vins que
l’on expédie à l’étranger ; ceux que l’on fait avec le troisième servent à la consommation du pays, … ».
Un peu plus tard, en 1861, Guillory Ainé, viticulteur à la « Roche aux Moines », dans un bulletin de la Sociéte industrielle d’Angers, précise que: « Les vendanges, à de rares exception près, se font en octobre, lorsqu’on a reconnu que la maturité du raisin est aussi parfaite que possible, et qu’il s’y trouve au moins un quart de pourri. »
Plusieurs écrits font part aussi de l’interdiction de « graissage » de la vigne, ceci afin de respecter l’équilibre entre la capacité du sol à nourrir les quelques raisins de chenin B, que la vigne est censée supporter.
En 1887, le vignoble est en partie détruit par le phylloxera. Il est reconstitué en 1894 et les propriétaires successifs ont poursuivi l’exploitation des parcelles. La notoriété devient telle que Maisonneuve, en 1925, dans son livre « L’Anjou, ses vignes, ses vins » référence du vignoble angevin, consacre un chapitre entier au vignoble de la « Coulée de Serrant ».
Par décret du 8 décembre 1952, l’appellation d’origine contrôlée « Savennières » est reconnue. Dès cette date ce décret prévoit que les vins provenant des parcelles délimitées en « Coulée de Serrant » peuvent adjoindre le nom de ce lieudit au nom de l’appellation d’origine contrôlée.
CLIMAT ET SOLS
Le vignoble de la « Coulée de Serrant » est situé sur la rive droite de la Loire, à une douzaine de kilomètres d’Angers. Ce lieu-dit réputé de la commune de Savennières occupe les pentes qui surplombent un talweg d’orientation sud/sud- est. Au nord de celui-ci, se trouve un vaste plateau, plus froid, exposé aux vents et principalement voué à l’élevage et la culture céréalière.
La « Coulée de Serrant » est située de part et d’autre du vallon qui sépare le coteau d’Epire, au nord, de celui de la » Roche aux Moines », au sud.
La « Coulée de Serrant », a toujours été considérée comme le fleuron du vignoble de Savennières. Elle est constituée de trois parties distinctes :
– Le « grand clos de la coulée » (3ha 98a 50ca), situé en forte pente sur le flanc occidental du coteau de Chamboureau ;
– Le « clos du Château » (85a 50ca), pente symétrique par rapport à la coulée au sens géographique du terme, sous le pan de mur de l’ancien château de la Roche de Serrant ;
– Les « Plantes » (2ha 03a), dont une partie plonge en pente forte, exposée au levant, sur la coulée, et le reste se situe en pente douce orientée vers le midi, sur le coteau de la « Roche aux Moines ».
Les formations géologiques appartiennent au Massif armoricain. Les sols sont essentiellement issus des formations schisteuses et schisto-gréseuses de l’Ordovicien supérieur au Dévonien inférieur. Localement, apparaissent des filons volcaniques dont le matériau initial acide a produit des rhyolites. Dans cette situation de coteaux, la roche mère est le plus souvent très proche de la surface. Les sols sont généralement peu profonds, peu fertiles et très caillouteux. Ils ont une capacité de drainage importante et leur réserve hydrique est faible.
Le climat s’inscrit dans le contexte climatique de l’appellation d’origine contrôlée « Savennières », de type océanique.
Les massifs des Mauges, situés à l’ouest, nuancent cette caractéristique océanique par un effet de foehn. La quantité annuelle moyenne des précipitations est de 600 millimètres et caractérise un ensemble abrité des vents humides alors qu’elle dépasse 800 millimètres sur les collines des Mauges. Cet écart est encore plus marqué durant le cycle végétatif de la vigne, notamment à partir du mois de juin jusqu’à la période des vendanges.
Les températures moyennes annuelles sont relativement élevées (environ 12°C). Ces caractéristiques sont cependant renforcées au niveau mésoclimatique. En effet, les pentes fortes, orientées vers le sud, optimisent le rayonnement du soleil, limitent l’humidité de l’air pendant l’été et garantissent une bonne aération des parcelles.
La Loire tient une place prépondérante en servant de régulateur thermique sur le proche coteau implanté sous les vents dominants, maintenant ainsi des températures nocturnes élevées. Elle a aussi un rôle important en favorisant, à la période des vendanges, l’apparition de brumes matinales essentielles pour le développement du botrytis cinerea.
DÉLIMITATION DE L’APPELLATION
La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration, l’élevage des vins sont assurés sur le territoire de la commune suivante du département de Maine-et-Loire : Savennières.
DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION
Aucune
CÉPAGES PRINCIPAUX
Chenin B
RENDEMENTS MAXIMAUX
Le rendement est fixé à 30 hectolitres par hectare pour les vins secs.
Le rendement est fixé à 25 hectolitres par hectare pour les vins moelleux ou doux. Le rendement butoir est fixé à 35 hectolitres par hectare pour les vins secs.
Le rendement butoir est fixé à 30 hectolitres par hectare pour les vins moelleux ou doux.
VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

Toute opération d’enrichissement est interdite.
Tout traitement thermique de la vendange ou du vin faisant intervenir une température inférieure à -5°C ou supérieure à 40°C est interdit.
Tout traitement de désalcoolisation partielle des vins est interdit.
L’utilisation de copeaux de bois est interdite.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire (UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.
CARACTÉRISTIQUES VITICOLES
Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5 000 pieds à l’hectare. Ces vignes ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2 mètres et un écartement entre les pieds sur un même rang inférieur à 1 mètre.
Les vignes sont taillées au plus tard le 30 avril,
– soit en taille mixte, avec un maximum de 10 yeux francs par pied.
– soit en cordon de Royat avec un maximum de 12 yeux francs par pied.
Au stade phénologique correspondant à 11 ou 12 feuilles, le nombre de rameaux fructifères de l’année, par pied, est inférieur ou égal à 8.
Les raisins sont récoltés manuellement par au moins 2 sélections de grappes sur pied.
L’utilisation de la machine à vendanger est interdite.
AUTRES CARACTÉRISTIQUES
Les mentions facultatives dont l’utilisation, en vertu des dispositions communautaires, peut être réglementée par les Etats membres, sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
Les dimensions des caractères de la dénomination géographique « Val de Loire » ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée ;
Les vins présentant une teneur en sucres fermentescibles supérieure ou égale à 30 grammes par litre sont obligatoirement présentés sur les documents commerciaux, titres de mouvement et sur l’étiquetage avec la mention « moelleux » ou « doux » correspondant à la teneur en sucres fermentescibles (glucose et fructose) présente dans le vin, telle qu’elle est définie par la réglementation communautaire. Sur les étiquettes, ces mentions figurent dans le même champ visuel que celui où est inscrit le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
Dernière modification du cahier des charges : 19 décembre 2011

