COTEAUX D’ANCENIS AOP

Source: Vins du Val de Loire

L’APPELLATION

L’appellation Coteaux d’Ancenis AOP est réservée aux vins tranquilles secs rouges, blancs et rosés élaborés  dans certaines communes de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire dans la vallée de la Loire.

HISTOIRE

Présente depuis des temps très anciens, la culture de la vigne se serait surtout répandue dans la région d’Ancenis à partir du XIème siècle, avec le développement de nombreux prieurés le long de la Loire. Les dîmes versées sur les produits de la vigne attestent d’une activité viticole intense sur les rives du fleuve au Moyen-Âge. Rapidement, le port d’Ancenis joue un rôle central dans le commerce et le transport des vins de la région. Ainsi, en 1573, Charles IX autorise la création de quatre offices de courtiers gourmets en vins sur le port d’Ancenis, offices qui sont portés à dix en 1584, et sous Louis XVI, la ville compte régulièrement une vingtaine de bateaux impliqués dans le commerce du vin.

A partir du XVII ème siècle, le vignoble d’Ancenis augmente sa production de vins blancs moelleux avec l’introduction du cépage pinot gris G. Le vin qui en est issu prend progressivement la dénomination «Malvoisie». Les autres cépages apparaissent plus tard, comme le cépage gamay N introduit vers le milieu du XIX ème siècle. Le commerce du vin connaît alors son apogée, les vins étant embarqués vers Paris via Orléans ou pour l’Europe du Nord et la Bretagne, par la place de Nantes.

Après la crise phylloxérique, le vignoble est reconstruit et adopte définitivement les cépages et les modes de conduite qui sont toujours en vigueur actuellement, notamment une densité de plantation comprise entre 6 000 et 7 000 pieds par hectare. La production de vins rosés secs et de vins rouges devient prédominante sur les vins blancs moelleux de «Malvoisie». La création, dès 1907, du Syndicat viticole de l’arrondissement d’Ancenis traduit la continuité du dynamisme viticole local. Les règles de production, fixées par les producteurs après la seconde guerre mondiale, permettent en 1954 la reconnaissance de l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure «Coteaux d’Ancenis».

En 2009, le vignoble couvre 180 hectares. Il est exploité par une trentaine de producteurs pour une production annuelle moyenne dépassant les 10 000 hectolitres, dont 45 % de vins rosés, 38 % de vins rouges et 17 % de vins blancs. Les vins blancs, dont la couleur jaune évoque l’opulence, développent généralement des notes aromatiques intenses rappelant les fruits bien mûrs ou les fruits exotiques. Les règles relatives à leurs normes analytiques garantissent le plus souvent le bel équilibre de ces vins en bouche, la rondeur apportée par les sucres fermentescibles contrebalançant la fraîcheur caractéristique des vins ligériens.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique s’étend sur les deux rives de la Loire, à mi-chemin entre les villes de Nantes et Angers. Les vignes sont implantées majoritairement sur les coteaux qui font directement face au fleuve, parfois aussi sur les versants des vallées secondaires. Elles s’étagent sur les pentes, à des altitudes comprises le plus souvent entre 20 mètres et 80 mètres, et se distinguent nettement dans le paysage par rapport aux plateaux environnants, orientés vers des activités de polyculture-élevage. La zone géographique s’étend, autour de la commune d’Ancenis, sur le territoire de 16 communes des départements de la Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire.

Le vignoble est implanté sur les formations métamorphiques anciennes du Massif armoricain, composées principalement de schistes, micaschistes et gneiss. Ces roches dures ont donné naissance à des sols siliceux et souvent caillouteux, très peu profonds sur les pentes, soumises autrefois à l’érosion de la Loire. Traduisant les usages, l’aire parcellaire délimitée pour la récolte des raisins classe strictement les parcelles situées sur les coteaux, essentiellement et traditionnellement cultivés en vigne, qui présentent des sols sains, peu profonds, dotés d’une réserve en eau limitée et modérément fertiles. Ces sols se ressuient et se réchauffent rapidement.

La zone géographique bénéficie d’un climat océanique tempéré, la Loire contribuant à véhiculer l’influence maritime vers l’intérieur des terres, ce d’autant que, dans la région d’Ancenis, le fleuve connaît la même orientation que les vents dominants. La moyenne annuelle des températures se situe autour de 11,5°C, avec des hivers doux et des étés frais. Les précipitations, d’environ 700 millimètres par an, sont bien réparties dans l’année avec cependant un déficit hydrique marqué en été. La zone géographique connait souvent une période venteuse et sèche en début d’automne, avant les grandes marées d’équinoxe.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

Toutes les étapes de la production ont lieu dans l’aire géographique approuvée par l’Institut national de l’origine et de la qualité lors de la séance du comité national compétent du 28 septembre 2011. Le périmètre de cette aire, à la date d’approbation du présent cahier des charges par le comité national compétent, englobe le territoire des communes suivantes sur la base du code officiel géographique de l’année 2018 :

—  département de la Loire-Atlantique : Ancenis, Carquefou, Le Cellier, Couffé, Divatte-sur-Loire (pour le seul territoire de la commune déléguée de Barbechat), Ligné, Loireauxence (pour le seul territoire de la commune déléguée de Varades), Mauves-sur-Loire, Mésanger, Montrelais, Oudon, Saint-Géréon, Thouaré-sur-Loire, Vair-sur- Loire.

—  département de Maine-et-Loire : Mauges-sur-Loire (pour le seul territoire de la commune déléguée de La Chapelle- Saint-Florent), Orée d’Anjou (pour le seul territoire des communes déléguées de Bouzillé, Champtoceaux, Drain, Landemont, Liré et La Varenne).

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation, pour la vinification et l’élaboration des vins est constituée par le territoire des communes suivantes sur la base du code officiel géographique de l’année 2018 :

—  département de la Loire-Atlantique : La Boissière-du-Doré, La ChapelleHeulin, Divatte-sur-Loire (pour le seul territoire de la commune déléguée de La Chapelle-Basse-Mer), Gorges, Haute-Goulaine, Le Landreau, Le LorouxBottereau, Maisdon-sur-Sèvre, Mouzillon, La Remaudière, Saint-Julien-deConcelles, Vallet.

—  département de Maine-et-Loire : Montrevault-sur-Èvre (pour le seul territoire des communes déléguées du Puiset- Doré et Saint-Rémy-en-Mauges), Orée d’Anjou (pour le seul territoire des communes déléguées de Saint-Laurent- des-Autels et Saint-Sauveur-de-Landemont), Sèvremoine (pour le seul territoire de la commune déléguée de Tillières).

CÉPAGES PRINCIPAUX

Gamay N, pinot gris G

a) – Les vins blancs sont issus du seul cépage pinot gris G ;

b) – Les vins rouges et rosés sont issus du seul cépage gamay N des cépages suivants : – cépage principal : gamay N ;
– cépage accessoire : cabernet franc N.

La proportion du cépage accessoire est inférieure ou égale à 10 % de l’assemblage.
La conformité de l’encépagement est appréciée, pour la couleur considérée, sur la totalité des parcelles de l’exploitation produisant le vin de l’appellation d’origine contrôlée.

RENDEMENTS MAXIMAUX

40 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

Vins blancs : 55 hectolitres par hectare

Vins rouges et rosés : 66 hectolitres par hectare


Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite.

Les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées pour les vins rouges et le taux maximum de concentration partielle par rapport aux volumes mis en œuvre est fixé à 10 %.

Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total suivant : vins blancs 13,5 %, vins rosés 12 %, vins rouges 12,5 %.

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 6 000 pieds par hectare.

L’écartement, entre les rangs, est inférieur ou égal à 1,60 mètre et l’écartement, entre les pieds sur un même rang, est compris entre 0,90 mètre et 1,10 mètre.

Les vignes sont taillées avec un maximum de 12 yeux francs par pied :

— soit en taille courte (cordon de Royat, gobelet, éventail);
— soit en taille Guyot simple.
La taille est achevée avant le 31 mai de l’année de la récolte.

Au stade phénologique dit «nouaison», le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied est inférieur ou égal à 10.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par la dénomination géographique «Val de Loire» selon les règles fixées pour l’utilisation de cette dénomination dans le cahier des charges.

Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par la dénomination en usage «Malvoisie» selon les règles fixées pour l’utilisation de cette dénomination dans le cahier des charges. Cette dénomination est réservée aux vins tranquilles blancs.

Les mentions facultatives dont l’utilisation, en vertu des dispositions communautaires, peut être réglementée par les états membre sont inscrites sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions en hauteur, largeur et épaisseur ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Les dimensions des caractères de la dénomination géographique «Val de Loire» et de la dénomination en usage «Malvoisie» sont inférieures ou égales, aussi bien en hauteur qu’en largeur ou en épaisseur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

— qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré ;

— que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

Le nom du lieu-dit cadastré est imprimé en caractères dont les dimensions ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur ou en épaisseur, à la moitié de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée. Il figure dans le même champ visuel que le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 12 novembre 2019