VIGNOBLES DU SAUTERNAIS

La Carte des Vins s’il vous plaît

PRÉSENTATION DE LA RÉGION VITICOLE

Les vignobles de ces trois appellations sont situés à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux, sur la rive gauche de la Garonne.

On distingue deux zones viticoles :

 La zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée « Cérons » incluse dans l’appellation Graves et Graves supérieures. Le petit ruisseau, Saint-Cricq, affluent de la Garonne sépare l’appellation Cérons de l’appellation Barsac.

 La zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée Sauternes, enclavée dans les graves. Elle est limitée à l’ouest et au sud par la forêt de pins des Landes. Elle est traversée par la vallée du Ciron, une petite rivière qui prend sa source dans les Landes et se jette dans la Garonne entre Barsac et Preignac. L’appellation « Barsac » est incluse dans la zone d’appellation Sauternes et séparée de celle-ci par le Ciron.

La région s’entend sur 1557 ha pour Sauternes et 390 ha pour Barsac et 120 hectares pour Cérons qui produisent entre 5 de bouteilles par ans que se partagent quelques 140 producteurs. Le vignoble s’articule autour de cinq village, Barsac, Preignac, Bommes, Sauternes et Fargues.

HISTOIRE

Deux légendes circulent sur la naissance des vins de Sauternes. La première a lieu en 1836. Le négociant bordelais Focke, d’origine allemande, aurait attendu la fin de longues pluies automnales pour commencer les vendanges en son Château. Une fois le soleil revenu, les grappes se desséchèrent, la pourriture noble se développa et le vin, liquoreux à souhait, fut une réussite.

La seconde histoire en appelle aussi au hasard providentiel. En 1847, le Marquis de Lur-Saluces, parti chassé le loup en Russie, est retardé. Or, il a donné l’ordre d’attendre son retour pour vendanger. La pourriture noble fut alors exceptionnelle et le vin prestigieux.

Sans nier ces deux anecdotes, les historiens partent de données plus complexes. Ils nous apprennent notamment que, dès la fin du XVIème siècle, les marchands hollandais sont très demandeurs de vins blancs. Ils y ajoutent du sucre, de l’alcool, des sirops et y font macérer des plantes pour satisfaire leurs clients des pays nordiques, gourmands de boissons sucrées. Au XVIIème siècle, les Hollandais sont très présents à Bordeaux et dans le vignoble de Barsac qu’ils orientent vers des vins blancs doux à sucre résiduel mais absolument étrangers à la pourriture noble.

Au début du XVIIIème siècle, la zone viticole prédominante du sauternais est parallèle à la Garonne, les années 1770-1810 voient son extension vers l’arrière-pays, celui des croupes de graves de Bommes et Sauternes. Le rôle des familles Sauvage puis Lur-Saluces, propriétaires d’Yquem, de St Cricq, de Filhot et de Coutet, s’avère prépondérant pour le choix des plantiers, des cépages blancs et la pratique des tries sur une vendange surmûrie. Jefferson, le futur président des Etats-Unis ne s’y est pas trompé. De retour en Amérique, il a commandé 85 caisses de 12 bouteilles dont du Sauternes. L’Intendant de Guyenne a écrit dès 1741, qu’on les vendange seulement “quand les raisins sont presque pourris”… et qu’on fait ces vendanges “à plusieurs reprises pour leur donner plus de douceur”. C’est attester la présence de la pourriture noble et de l’usage des tries.

CLIMAT ET SOLS

Le climat est océanique tempéré. Le vignoble est protégé des vents d’ouest par la forêt landaise. la proximité de la Garonne et de l’océan atlantique lui apporte douceur et hygrométrie. – Le Ciron, petite rivière, favorise en automne la formation de brouillards matinaux qui provoquent la formation sur le raisin d’un champignon microscopique, le Botrytis cinerea. Ce champignon donne naissance à la pourriture noble. Cette pourriture noble augmente la teneur en sucre des raisins et permet d’obtenir des vins liquoreux.

Enclavé dans les Graves, le Sauternais a connu les mêmes étapes de formations géologiques que celui-ci. La rivière Ciron, affluent de la Garonne  sépare les appellations Barsac et Sauternes, et se jette dans le fleuve entre Barsac et Preignac.

Le calcaire à astéries et les sédiments de l’Aquitanien (argiles, marne et faluns) constituent le substratum. Il  est recouvert d’alluvions quaternaires de plusieurs mètres d’épaisseur : Graves garonnaises du Günz et graves pyrénéennes mélangées à des sables. L’érosion a fait affleurer le calcaire à astéries le long des rives du Ciron et sur la commune de Barsac.

Le vignoble s’étire sur 3 terrasses :

La haute terrasse argilo-graveleuse d’une altitude de 70 à 80 mètres au sud-ouest en bordure des Landes. (Château d’Yquem)

La terrasse moyenne de graves garonnaises de Günz et Mindel moins argileuses d’une altitude de 70 à 40 mètres. (Château d’Yquem et la majorité des Grands Crus)

La basse terrasse sableuse à Preignac et à Barsac en bordure de fleuve.

La nature des sols recouvrant le substrat rocheux est de deux types

 Rive gauche du Ciron :   le plateau calcaire à astéries, dit « Haut-Barsac », sur la commune de Barsac recouvert de colluvions sableuses, formant une couche de terre rouge de 40 à 60 cm. La couleur rouge du sol argilo-sableux est due aux sables grossiers faiblement argileux soufflés sur la région à la fin de la glaciation mindélienne.

 Le calcaire à astéries est très fissuré et perméable, les racines de la vigne pénètrent très profondément dans les fissures du sous-sol calcaire, jusqu’à plus de 10 m, pour s’alimenter en eau et en éléments minéraux.

 .

Rive droite du Ciron : les sols sont constitués de graves plus ou moins épaisses, de sables et d’argile.  Les sols sont gravelo-sableux  et argilo-graveleux.

On retrouve les mêmes types de sols dans l’aire d’appellation Cérons.

LES AOPs du SAUTERNAIS

Le Sauternais possède trois AOPs, Sauternes et Barsac et Cérons est qui est parfois classé dans les Graves.

Vins de Bordeaux

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CÉPAGES ET STYLES DE VINS

Les vins sont élaborés principalement à partir du sémillon (75 %), complétés des cépages sauvignon (20 %) et muscadelle (5 %)..

Les vins blancs liquoreux sont obtenus à partir de raisins botrytisés (pourriture noble) arrivés à surmaturation et vendangés par tries successives.

Le vignoble de Cérons se reconvertit de plus en plus à la production de vins rouges. La production de vins blancs est passée en cinquante ans de 95 % à 40 % aujourd’hui. Les vins blancs moelleux de Cérons peuvent prétendre à l’appellation Graves supérieures.

CLASSEMENTS DES VINS DU SAUTERNAIS

Il s’agit du vignoble bordelais ayant le plus de crus classés 1855 : les 27 grands crus, soit 40% des propriétés du Sauternais classés crus en 1855.

PREMIER CRUS SUPERIEUR

Château YQUEM (Sauternes)

PREMIERS CRUS

Château LA TOUR BLANCHE (Sauternes)
Château LAFAURIE-PEYRAGUEY (Sauternes)
Château CLOS HAUT-PEYRAGUEY (Sauternes)
Château de RAYNE-VIGNEAU (Sauternes)
Château SUDUIRAUT (Sauternes)
Château COUTET (Barsac)
Château CLIMENS (Barsac)
Château GUIRAUD (Sauternes)
Château RIEUSSEC (Sauternes)
Château RABAUD-PROMIS (Sauternes)
Château SIGALAS-RABAUD (Sauternes)

SECONDS CRUS

Château de MYRAT (Barsac)
Château DOISY DAËNE (Barsac)
Château DOISY – DUBRAOCA (Barsac)
Château DOISY – VEDRINES (Barsac)
Château d’ARCHE (Sauternes)
Château FILHOT (Sauternes)
Château BROUSTET (Barsac)
Château NAIRAC (Barsac)
Château CAILLOU (Barsac)
Château SUAU (Barsac)
Château de MALLE (Sauternes
Château ROMER DU HAYOT (Sauternes)
Château ROMER (Sauternes)
Château LAMOTHE
Château LAMOTHE – GUIGNARD (Sauternes)

Château d’Yquem (Sauternes). Source: https://commons.wikimedia.org/