
VIGNOBLES DE CORSE
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION VITICOLE
La Corse est une île montagneuse située dans la mer Méditerranée au large de Marseille, à 170 kilomètres de Nice.
Le vignoble de la Corse s’étend sur tout le pourtour de l’île : de la côte aux zones montagneuses.
Avec moins de 1% de la production nationale, le vignoble corse est le plus petit bassin de production français. On recense 5 782 hectares (14 288 acres) de vignes qui produisent 375 521 hectolitres (9,92 M d’US gallons) de vins dont 121 108 hectolitres (3,2 M d’US gallons) en AOP que se partagent 295 producteurs, 135 caves particulières et 4 coopératives. 70% du vin produit est du rosé, les rouges représentent 17% et les blancs secs et les liquoreux, 13%. 35% des vins sont consommés sur l’île, 45% sur le continent et 20% sont exportés.
HISTOIRE
C’est en 565 (avant Jésus-Christ) que les Phocéens installent un comptoir commercial nommé Alalia (Aléria) sur la côte orientale. Des poteries et des vestiges vinaires en témoignent, la culture de la vigne et les Vins de Corse sont, depuis des millénaires, partie intégrante de l’histoire de l’île.
Durant l’ère romaine, la vigne sera attestée dans plus de 30 cités littorales où elle est associée à la culture de l’olivier. En 35 avant JC, Virgile évoquait déjà le vin de Balagne, couleur de rubis et agréable au palais. Mais les Romains privilégiaient la culture de l’olivier dans cette partie de la Méditerranée.
A la chute de l’Empire Romain et durant les 5 siècles d’invasions et de troubles qui suivront, la vigne retourne à son état primitif de lambrusque. En 1077 le Pape Grégoire VII confie l’administration de la Corse à Landolphe, évêque de Pise (à la demande des fidèles). La Corse connaît un moment de prospérité dont témoigne notamment la construction de nombreux édifices religieux (de style romain et pisan). Le vin corse devient le vin de messe de l’île. Cette période de renaissance verra la vigne se développer à partir des monastères qui joueront ici un rôle d’initiateurs.
La République de Gênes victorieuse de Pise à la bataille de Meloria va pratiquer de 1284 à 1640 une politique agricole nettement favorable à la viticulture. Pour la mener à bien, elle use d’un arsenal de textes allant de l’incitation à la contrainte. Si elle permit d’obtenir des résultats importants dans la Corse schisteuse du Cap Corse ou de la Castagniccia, ils seront bien moindres au sud dans la Corse granitique qui restera, dans l’ensemble, plus céréalière et moins cultivée.
La vigne prospèrera néanmoins autour d’Ajaccio et à Sartène, où elle perdure encore de nos jours avec le châtaignier et l’olivier. Durant cette occupation, la république de Gênes tire de l’île d’importantes ressources alimentaires et s’arroge le monopole du commerce pour le blé comme pour le vin. Les baux emphytéotiques connus sur l’île sous le nom de contrats de « Pastinera » prévoyant que le cultivateur devenait, au terme de 10 ans, propriétaire de la moitié du foncier mis en culture, ont permis la constitution d’une véritable bourgeoisie rurale tournée vers l’économie de marché et acquise à l’idée de la propriété privée des terres.

En 1768, Gênes cède l’île de Corse au Royaume de France (traité de Versailles). Le vignoble corse continue à se développer jusqu’en 1873 environ, où il occupe une superficie de l’ordre de 30 000 ha (74 130 acres) et ce malgré les épidémies d’oïdium et de phylloxera qui ravageront une partie du vignoble en 1850. À la fin du siècle, on assiste à une reprise des ventes à l’exportation et à l’essor de quelques grands domaines.
Mais, dès les premières années du XXème siècle, un effondrement général des prix du vin stoppe net cette expansion. La Grande Guerre parachève ce déclin et les surfaces cultivées dégringolent à 6 000 ha (14 825 acres) . Ainsi, après la crise phylloxérique et jusqu’en 1950, la superficie cultivée ne couvre plus que 8 500 hectares (21 000 acres).
Avec l’arrivée des rapatriés d’Algérie à partir de 1961, le vignoble va s’étendre pour atteindre 27 000 ha (66 720 acres) en 1976. Le long de la bande littorale orientale, 25 000 ha (61 775 acres) de vignes vont ainsi remplacer friche et maquis. Le type de viticulture qui se met en place (vignobles à gros rendement, chaptalisation à outrance et des vins médicinaux (le vin Mariani). C’est la période de la surproduction, de la mauvaise qualité et de la contrefaçon. Dans les années 50 et 60, une première génération d’ampélographes et de vignerons prend conscience de l’importance des cépages autochtones. La collection du Domaine de Vassal sur le Continent (1959) et le Domaine Comte Abbatucci (1966) accueillent les premiers cépages autochtones qui avaient pu être collectés sur l’Ile.
Dès 1968, Patrimonio obtient l’AOC, puis en 1976, l’appellation Vin de Corse voit le jour.
Niellucciu, vermentinu, malvoisie, sciaccarellu, barbarossa, codivarta sont les premiers cépages insulaires à intégrer à des degrés divers les appellations ainsi créées. La route est longue, à la fois pour retrouver, définir et valider de nouveaux cépages patrimoniaux ; mais également pour faire connaître et déguster ces cépages, devenus de véritables ambassadeurs du savoir-faire des vignerons de l’île.
Dans les années 1980, une génération de jeunes vignerons prend conscience de la nécessité de développer un patrimoine ampélographique incomparable , la renaissance du vignoble corse est en marche.
La politique d’assainissement viticole mise en place par la C.E.E. prévoyant des primes d’arrachage pour le vignoble de vin de table trop productif et des primes de restructuration pour améliorer l’encépagement des zones de vin de table en Appellation d’Origine Corse a été bien accueillie. Ainsi, quelques 20 000 ha (49 420 acres) ont été arrachés et près de 3 000 ha (7 415 acres) replantés en cépages respectant la typicité. La surface a été ainsi ramenée à 8 000 ha (19 770 acres) de vignes produisant quelque 91 000 hectolitres (2,4 M d’US gallons) en AOC et 190 000 (5,0 M d’US gallons) en Vin de Pays.
Le vin corse a gagné aujourd’hui ses lettres de noblesse ainsi que la confiance des insulaires, des visiteurs et des marchés extérieurs.
CLIMATS, TOPOGRAPHIE ET SOL
La Corse formait jusqu’à l’ère secondaire un microcontinent avec la Sardaigne soudé à la Provence. Un ébranlement du système alpin et une cassure provoquèrent sa lente dérive. La Corse possède deux entités très différentes traduisant son histoire géologique : la Corse ancienne et la Corse alpine. La Corse est une véritable montagne dans la mer avec des sommets qui culminent jusqu’à 2 710 mètres (8 890 pi) d’altitude ; au cœur de ces reliefs, s’établissent une infinité de petites vallées et de coteaux avec une grande diversité des sols, se prêtant à des expressions typées et originales. L’île se divise alors en quatre grandes régions géologiques :
La Corse granitique de l’ouest : elle occupe les deux tiers de l’île et s’étend sur toute la haute montagne aux sols granitiques. Sa richesse en silice, alumine, potasse et parfois en calcium apporte aux vins une grande finesse mêlée à des arômes intenses et floraux.
La Corse alpine de l’est : avec de nombreuses variétés de schistes du Nord et de l’Est, elle ne dépasse pas les 1 700 mètres (5 577 pi). Souvent riches en carbonate de calcium, les placages calcaires au Nord-Ouest et au Sud dessinent de fantastiques falaises blanches et donnent naissance à des vins ronds et charnus aux notes minérales, florales et fruitées.
La Corse ancienne de l’ouest : royaume presque exclusif des granitoïdes. Elle occupe les 2/3 de l’île et possède toute la haute montagne composée de sols granitiques, d’origine plutonienne, désagrégés en arène plus ou moins grossière mêlée d’argile. Ses sols riches en silice, alumine, potasse et parfois calcium, sont très favorables à la vigne. Ils donnent des vins de grande distinction, des couleurs légères, du brillant, des arômes intenses et souvent au vieillissement un bouquet de « pierre à fusil ».
La côte orientale est constituée de piémonts, de collines et de petits plateaux composés de dépôts tertiaires et d’alluvions. Les sols argileux garantissent au vin de la douceur et de l’harmonie.
Le climat méditerranéen règne en maître sur ces terres escarpées et ensoleillées. Le vignoble est situé entre mer et montagne. Grâce à l’influence combinée de ces deux éléments, la zone côtière où se situe la majorité des vignes se distingue par la clémence des températures, et ce, en toute saison. Les étés sont chauds et secs tandis que les hivers sont très doux, ce qui favorise la qualité des raisins. Une des principales constantes du climat corse réside également dans son ensoleillement exceptionnel avec 2 885 heures de soleil par an en moyenne. Cependant, la présence de nombreux reliefs, autorise une forte pluviosité, ainsi que l’influence croisée du mistral de Provence, du libeccio de Gibraltar ou encore de la tramontane du Nord-Ouest. La juxtaposition de microclimats dessine les silhouettes de vins aux multiples caractères.
PRINCIPALES RÉGIONS VITICOLES
La corse compte 4 appellations AOPs :
Ajaccio |
Corse / Vin de Corse qui possède 5 Dénominations Complémentaires ( « Calvi », « Coteaux du Cap Corse » , « Figari » , « Porto-Vecchio », « Sartène ») |
Muscat du Cap Corse |
Patrimonio |

CÉPAGES PRINCIPAUX
On ne recense pas moins de 33 cépages dont six d’entre eux se distinguent et sont reconnus comme étant les plus répandus en Corse : le niellucciu, le sciaccarellu, le vermentinu, l’aleaticu, le biancu gentile et le muscat petits grains.
LES AOPs DE LA CORSE

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