LUBERON AOP

Source: https://www.vins-rhone.com/

L’APPELLATION

L’appellation Luberon est réservée aux vins tranquilles  rosés, rouges  et blancs élaborés sur le territoire de certaines  communes  du département de Vaucluse dans la vallée du Rhône.

HISTOIRE

La culture de la vigne est attestée, dès l’époque romaine, avec les vestiges de grandes villae, par exemple à Menerbes, avec la villa Mananca ou à Cadenet, avec la villa Marciana. Sur ces domaines étaient cultivés des céréales, de la vigne et des oliviers.
Un bas relief de l’époque gallo-romaine a été par ailleurs découvert à Cabrières- d’Aigues. Il représente deux hommes halant un bateau qu’un troisième dirige, assis à l’intérieur. L’esquif contient deux barriques cerclées et au dessus, comme disposés sur une étagère, quatre amphores et trois récipients sans doute en verre, revêtus d’osier. Il s’agit certainement de la plus ancienne représentation connue du commerce du vin en Gaulle.
Dès lors, les preuves de l’existence de la vigne sont très nombreuses. Ecrits historiques, actes notariaux constatant des baux à complant, dont certains prennent la précaution de spécifier les cépages à planter, sentences judiciaires, cadastres communaux, inventaires de biens, sont là pour en témoigner :
«Les cadastres communaux de 1414 déposés aux archives départementales donnent les preuves formelles de la présence et de l’importance de la culture de la vigne sur les deux versants du Luberon. En effet on y trouve mentionnées les superficies complantées en vigne sur les communautés de Bonnieux pour 1662 fosserées (La fosserée correspondait à une plantation de 500 ceps), Menerbes, pour 883 fosserées, Robion, pour 77 saumées ».
« Les vins du Luberon virent leur zone d’influence déborder le Luberon pour intéresser des marchands d’autres régions de France et même à l’étranger. C’est ainsi qu’en novembre 1698 M.Goudet, marchand à Genève chargea les courtiers J.Bet et E.Janselme de lui acheter 250 tonneaux de vin de la Coste de Maubec et 300 tonneaux de Goult, et Lacoste ».

Le dictionnaire des communautés, au tome III de l’histoire du Comtat Venaissin de I. FORNERY (1741) relate qu’à Oppède, le secteur géographique est fertile en vin et qu’à Robion le reste de ce secteur abonde en vignes dont on fait un fort bon vin. Le vignoble connaît l’essentiel de son développement dès la fin du XIXème siècle. Il s’accroît encore entre les deux guerres grâce à la fondation des caves coopératives, entre 1920 (Bonnieux) et 1930. Dès 1925, la cave coopérative de la Tour d’Aigues « La vinicole des coteaux » utilise le nom « Coteaux du Luberon » Amédée GINIES, à l’origine de la création du premier syndicat, entreprend avec d’autres producteurs une démarche de reconnaissance en appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure. En 1951 l’appellation d’origine est reconnue par un jugement du tribunal d’Apt. Puis en 1984, un dossier de demande d’accession en appellation d’origine contrôlée est constitué, aboutissant à la reconnaissance des « Côtes du Luberon » par le décret du 26 février 1988. Par souhait de simplification et pour mettre en avant le nom « géographique », le nom de l’appellation d’origine contrôlée devient « Luberon » par décret du 18 septembre 2009.

En 2010, les vignes occupent une surface de 3 300 hectares environ, pour une production de 150 000 hectolitres élaborée par 51 caves particulières et 10 caves coopératives. Marrenon, structure de commercialisation créée en 1966, fédère l’ensemble des caves coopératives qui représentent près de 80% de la production revendiquée en appellation d’origine contrôlée.

Le cépage grenache N, un des trois cépages principaux avec les cépages syrah N et mourvèdre N, représente plus de 40% de l’encépagement du vignoble. Pour les cépages blancs, l’ugni blanc B et le grenache blanc B constituent les cépages de base.

Exception dans le paysage rhodanien, la production est relativement équilibrée entre les trois couleurs de vins : les vins rosés dominent la production suivis par les vins rouges (28%) et les vins blancs (24%).

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique forme une unité remarquable autour du massif calcaire du Luberon. De forme oblongue, cette masse montagneuse s’étend de Cavaillon, à l’ouest, jusqu’à Manosque, à l’est, sur 55 kilomètres de long et 18 kilomètres de large et culmine, au Mourre Nègre, à 1125 mètres d’altitude.
Cette zone, inscrite à l’intérieur de l’ensemble des vignobles de la Vallée du Rhône, est limitée, au nord, par la vallée du Coulon/Calavon (vallée d’Apt), limitrophe de l’appellation d’origine contrôlée « Ventoux », au sud, par la vallée de la Durance (Cavaillon Pertuis), et est bordée, à l’est, par le début des Alpes de Haute Provence et, à l’ouest, par la plaine du Vaucluse.
La zone géographique couvre ainsi le territoire de 36 communes du département du Vaucluse, réparties autour de ce massif, à flanc de montagne et sur les reliefs collinaires, des versants sud des Monts du Vaucluse aux versants nord et sud du Luberon.
Le climat, méditerranéen, se caractérise, d’une part, par des influences alpines à l’origine de courant froid en hiver et l’arrivée brusque de fortes chaleurs en été et

d’autre part, par des amplitudes thermiques quotidiennes importantes. Le massif du Luberon atténue l’influence du Mistral tout au long de l’année.
A l’intérieur de la zone géographique, la comparaison de moyennes sur de nombreuses années démontre les faibles écarts de température moyenne annuelle entre le versant nord (12,9°C à Apt) et le versant méridional du Luberon (13,1°C à Cucuron). L’ensoleillement est remarquable, parmi les plus importants de France, avec plus de 2600 heures de soleil par an.

Les sols les plus caractéristiques appartiennent à cinq types favorables à la qualité des produits :
– les sols caillouteux des terrasses anciennes ;
– les sols à pierrailles du glacis cryoclastique ;

– les sols d’éboulis ;
– les sols sableux sur molasse miocène ;
– les conglomérats de plateaux formés de galets et d’argile.
La quasi-totalité de ces sols est fortement influencée par la présence des massifs de calcaires urgoniens durs et compacts qui fournissent d’importantes réserves d’éboulis caillouteux qui viennent se mêler aux fractions sableuses ou argileuses. Entre « bories » (petite habitation provençale construite en pierres sèches) et villages perchés, les vignes s’inscrivent entre 160 mètres et 450 mètres d’altitude, dans un paysage de relief portant des forêts et des garrigues et de plateaux portant une mosaïque culturale avec les cerisiers, les truffiers, les oliviers, le lavandin et le maraîchage.

Source: https://www.vins-rhone.com

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes du département de Vaucluse: Ansouis, Apt, La Bastide-des-Jourdans, La Bastidonne, Beaumont-de-Pertuis, Bonnieux, Cabrières-d’Aigues, Cadenet, Castellet, Cheval-Blanc, Cucuron, Goult, Grambois, Lacoste, Lauris, Lourmarin, Maubec, Ménerbes, Mérindol, Mirabeau, La Motte-d’Aigues, Oppède, Pertuis, Peypin-d’Aigues, Puget-sur-Durance, Puyvert, Robion, Saignon, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Martin-de-la-Brasque, Sannes, Les Taillades, La Tour-d’Aigues, Vaugines, Villelaure, Vitrolles-en-Luberon.

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

Département des Alpes-de-Haute-Provence: Aubenas-les-Alpes, Banon, Céreste, Corbières, L’Hospitalet, Montfuron, Montjustin, Montsalier, Oppédette, Pierrevert, Redortiers, Reillanne, Revest-des-Brousses, Revest-du-Bion, La Rochegiron, Sainte-Croix-à-Lauze, Sainte-Tulle, Saumane, Simiane-la-Rotonde, Vachères, Villemus.

Département des Bouches-du-Rhône: Alleins, Aureille, Barbentane, Cabannes, Charleval, Chateaurenard, Eygalières, Eyguières, Eyragues, Graveson, Jouques, Lamanon, Lambesc, Mallemort, Meyrargues, Molléges, Mouries, Noves, Orgon, Peyrolles-en-Provence, Plan-d’Orgon, Le Puy-Sainte-Reparade, Rognes, Rognonas, La Roque-d’Anthéron, Saint-Andiol, Saint-Cannat, Saint-Estève-Janson, Saint-Paul-Lez-Durance, Saint-Rémy-de-Provence, Senas, Vernègues, Verquières.

Département du Var: Artigues, Ginasservis, Rians, Saint-Julien, La Verdière, Vinon-sur-Verdon.

Département du Vaucluse: Aurel, Auribeau, Avignon, Le Beaucet, Beaumettes, Bedoin, Blauvac, Buoux, Cabrières- d’Avignon, Caseneuve, Caumont-sur-Durance, Cavaillon, Châteauneuf-de-Gadagne, Crillon-le-Brave, Flassan, Fontaine- de-Vaucluse, Gargas, Gignac, Gordes, L’Isle-sur-la-Sorgue, Jonquerettes, Joucas, Lagarde-d’Apt, Lagnes, Lioux, Malemort- du-Comtat, Méthamis, Modène, Monieux, Morières-lès-Avignon, Mormoiron, Murs, Pernes-les-Fontaines, La Roque-sur- Pernes, Roussillon, Rustrel, Saint-Christol, Saint-Didier, Saint-Pantaléon, Saint-Pierre-de-Vassols, Saint-Saturnin-lès-Apt, Saint-Saturnin-lès-Avignon, Saint-Trinit, Sault, Saumane-de-Vaucluse, Sivergues, Le Thor, Velleron, Venasque, Viens, Villars, Villes-sur-Auzon.

CÉPAGES PRINCIPAUX

bourboulenc B — doucillon blanc , carignan N, cinsaut N — cinsault, clairette B, grenache N,grenache blanc B , marsanne B, marselan N, mourvèdre N — monastrell , roussanne B
syrah N — Shiraz , Ugni blanc B , vermentino B — rolle , viognier B.

a) – Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : bourboulenc B, clairette B, grenache blanc B, marsanne B, roussanne B, vermentino B (localement dénommé Rolle) ;
– cépage complémentaire : ugni blanc B ;
– cépage accessoire : viognier B.

b) – Les vins rouges et rosés sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : grenache N, mourvèdre N, syrah N ;
– cépages accessoires : bourboulenc B, carignan N, cinsaut N, clairette B, grenache blanc B, marsanne B, marselan N, roussanne B, ugni blanc B, vermentino B (localement dénommé rolle), viognier B.

– Les vins proviennent de l’assemblage d’au moins 2 cépages au stade de la mise sur le marché à destination du consommateur ;
– Les vins rouges et blancs proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins issus majoritairement des cépages principaux.

RENDEMENTS MAXIMAUX

66 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

— Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique est autorisée, chez le vinificateur, exclusivement sur les moûts issus de presse et dans une proportion qui ne peut être supérieure à 20 % du volume total vinifié chez l’opérateur concerné, pour la récolte considérée.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

— Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbons à usage œnologique est autorisée, chez le vinificateur, exclusivement sur les moûts issus de presse et dans une proportion qui ne peut être supérieure à 20 % du volume total vinifié chez l’opérateur concerné, pour la récolte considérée.

Écartement et taille

—  Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,5 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rangs et d’espacement entre les pieds sur un même rang.

—  L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2,5 mètres.

—  L’écartement entre les pieds sur un même rang est compris entre 0,8 et 1,2 mètre.

Les vignes sont taillées:

—  soit en taille courte (gobelet ou cordon de Royat) avec un maximum de 6 coursons par pied, chaque courson portant un maximum de 2 yeux francs,

—  soit en taille Guyot simple avec un maximum de 6 yeux francs sur le long bois et un courson de rappel portant un maximum de 2 yeux francs.

L’irrigation peut être autorisée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve:

— qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré,
— que celui-ci figure sur la déclaration de récolte

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande «Vignobles de la Vallée du Rhône» selon les conditions précisées par la convention signée entre les différents organismes de défense et de gestion concernés.

Dernière modification du cahier des charges : 14 décembre  2020