CASSIS AOP

Source: non identifiée

L’APPELLATION

L’appellation Cassis est réservée aux vins tranquilles rouges, rosés et blancs élaborés sur le territoire de la commune de Cassis dans le département des Bouches-du-Rhône.

HISTOIRE

La viticulture a toujours été le secteur dominant de l’agriculture cassidaine. Déjà florissante à l’époque de la domination romaine, sa situation en bordure du littoral l’a protégée des invasions barbares du VIIIème et du XIème siècle.
Sous Charles IX, le vignoble de « Cassis » commence à produire un peu de vin blanc. On attribue cependant au Roy René d’Anjou, Comte de Provence, à son retour en Provence après la perte du royaume de Naples, en 1442, l’introduction du cépage « muscatel ». Paul du Lac, abbé de Saint-Victor, Seigneur de la Ciotat, contribue au développement de ce cépage qui fait alors la renommée de« Cassis ».
Vers 1520, la famille florentine des ALBIZZI s’installe à Cassis et y introduit de nouveaux cépages « muscatel » qu’elle plante largement.
Les Cassidains étendent progressivement la culture de la vigne sur l’ensemble de leur territoire et les archives du XVIème siècle font mention des quartiers nord et est orientaux qui s’ajoutent à ceux déjà existants en 1430 dans la partie sud-est. Le vignoble représente alors 200 hectares pour une production de 3 000 hectolitres à 4 000 hectolitres de vin rouge et blanc. Un quart environ est élaboré à partir de ce fameux « muscat » qui produit un vin de liqueur ou spiritueux.
A la veille de la Révolution, entre 1786 et 1788, John Fisch, voyageur suisse, traverse la France. Dans le récit qu’il fait de son voyage, il se montre d’abord très critique à l’égard des vignerons provençaux mais fait ensuite l’éloge des « crus exceptionnels » de Lamalgue, Cassis et Aubagne.
Cette production subsiste jusqu’à la destruction phylloxérique. Par la suite, le vignoble totalement anéanti, est réhabilité sans « muscatel » et sans « mourvèdre » qui n’offrent pas toutes les garanties qualitatives avec les porte- greffes utilisés.
Vers 1929, le vignoble est entièrement reconstitué. Les cépages clairette B et marsanne B occupent progressivement une place de plus en plus importante parmi l’encépagement dédié aux vins blancs qui portent la notoriété de « Cassis » et qui représentent alors la part la plus importante de la production.
Le vignoble de « Cassis » est reconnu parmi les toutes premières appellations d’origine contrôlées par décret en date du 15 mai 1936.
Les superficies plantées en vigne restent stables, de 240 hectares, en 1959, à 200 hectares, en 1978. Le vignoble s’étend, en 2009, sur une superficie de 204 hectares, dont 10 hectares de jeunes vignes.
La superficie plantée en cépages blancs est de 129 hectares, soit 66 % du vignoble, pour une production annuelle moyenne de 4700 hectolitres et la superficie plantée en cépages noirs est de 59 hectares.

La production est élaborée par 11 domaines particuliers, dont un possède son siège sur la commune limitrophe de Roquefort-la-Bédoule.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique s’inscrit dans un vaste amphithéâtre largement ouvert sur la mer Méditerranée par une magnifique baie, ceinturé par des reliefs marqués constitués par les formations de calcaires récifaux et dolomitiques :
– au sud-est, par les hautes falaises turoniennes du Cap Canaille dont l’altitude atteint 416 mètres ;

– au nord-est, par la « couronne de Charlemagne » et les collines du Bois de la Marcouline ;
– au nord, par le Mont Carpiagne ;
– au sud-ouest, par le massif de La Gardiole.

Elle se situe à une vingtaine de kilomètres de Marseille, sur la seule commune de Cassis au sein de laquelle l’aire parcellaire de récolte des raisins a été soigneusement délimitée.
Le cœur de cet amphithéâtre est constitué de collines boisées et de petites dépressions allongées orientées sud-ouest/ nord-est et modelées dans les formations argilo-calcaires du Cénomanien.

La situation climatique est particulièrement privilégiée pour la viticulture avec des températures moyennes de 23°C en été, 17°C en automne, 11°C en hiver. Ce territoire bénéficie d’un ensoleillement annuel moyen de 3 000 heures et d’une quantité annuelle moyenne de précipitations de 670 millimètres. Les précipitations sont cependant irrégulières au cours de l’année et d’une année sur l’autre, comme dans toute la zone méditerranéenne.

Les gelées y sont exceptionnelles, Cassis est d’ailleurs une des rares communes à ne pas avoir souffert du gel de 1956 et les risques de grêle y sont très faibles. De plus, la topographie en amphithéâtre fermé vers le nord protège le vignoble des influences du Mistral, vent froid, sec et parfois violent qui marque le climat des vignobles voisins.

A l’inverse la zone géographique est ouverte à l’influence bénéfique des brises maritimes qui tempèrent les excès du climat provençal, particulièrement durant l’été.
La surface agricole de la commune est très limitée, représentant moins de 10 % de la superficie de celle-ci.

Le vignoble est réparti sur 3 systèmes de pente :
– « Le Plan », situé à l’ouest, de faible superficie et à topographie relativement plane malgré quelques coteaux présents dans sa partie nord ;
– « Les Janots », secteur délimité par un vallon d’orientation sud-ouest/nord-est qui s’étend du « Bagnol » aux « Janots » avec des coteaux présents sur la face sud- est des « Rompides ».
– enfin, les versants qui s’étendent du « Pignier » et du « Revestel » jusqu’aux
« Janots » ; les pentes faibles dans le piémont (« Pignier ») sont de plus en plus fortes à mesure qu’elles s’élèvent vers les « barres » ou escarpements rocheux
(« La Saoupe », « Le Baou Redon) » ; ce secteur de coteaux, avec de très belles pentes, représente le principal secteur viticole de « Cassis », à coté du « Pignier » et du « Revestel », et baptisé « quartier » (ou « climat ») de « La Douane ».
Sur ces trois systèmes de pente, dont les parcelles présentent des sols argilo- calcaires bien drainés, le vignoble s’étage à une altitude comprise entre 10 mètres et 150 mètres environ et s’étend du bord de la mer jusqu’à 3,5 kilomètres à l’intérieur de Une grande partie de ce vignoble est cultivée en terrasses ou « restanques », tant sur le versant en pente forte que dans le vallon aménagé comme un grand escalier.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire de la commune de Cassis dans le département des Bouches-du-Rhône.

Source : https://www.ot-cassis.com/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins, est constituée par le territoire de la commune de Roquefort-la-Bédoule dans le département des Bouches-du-Rhône.

PRINCIPAUX CÉPAGES

bourboulenc B, mourvedre N, pascal B, grenache N, terret Blanc B, terret noir N, sauvignon B, cinsaut N, clairette B, ugni blanc B, barbaroux Rs,  marsanne B, carignan N

Vins blancs

– cépages principaux : clairette B, marsanne B ;
– cépages accessoires : bourboulenc B (dénommé localement « doucillon blanc »), pascal B, sauvignon B, terret blanc B et ugni blanc B.

Vins rosés

– cépages principaux: cinsaut N, grenache N et mourvèdre N ;
– cépages accessoires: barbaroux Rs, bourboulenc B (dénommé localement « doucillon blanc »), carignan N, clairette B, marsanne B, pascal B, sauvignon B, terret noir N et ugni blanc B.

Vins rouges

– cépages principaux: cinsaut N, grenache N et mourvèdre N ;
– cépages accessoires: barbaroux Rs, carignan N et terret noir N.

Pour les vins rouges, la proportion du cépage syrah N est supérieure ou égale à 85 % de l’assemblage et les vins élaborés à partir des cépages blancs et du cépage syrah N sont vinifiés par assemblage des raisins concernés respectant cette même proportion.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement butoir est fixé à 45 hectolitres par hectare.

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

– L’utilisation de copeaux de bois est interdite ;
– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation de charbon à usage œnologique n’est autorisée que pour les moûts et vins nouveaux encore en fermentation, issus de presse dans la limite de 10 % maximum du volume de vins rosés élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte considérée et à une dose maximale de 60 grammes par hectolitre.
Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire (UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds sur un même rang. L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2,50 mètres et l’écartement entre les pieds sur un même rang ne peut être inférieur à 0,80 mètre.

Les vignes sont taillées en taille courte, avec un maximum de 2 yeux francs par courson (conduite en gobelet, éventail ou cordon de Royat) et, au plus, 6 coursons par pied, soit un total de 12 yeux francs maximum par pied.

L’irrigation pendant la période de végétation de la vigne ne peut être autorisée, qu’en cas de sécheresse persistante et lorsque celle-ci perturbe le bon développement physiologique de la vigne et la bonne maturité du raisin.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite sous réserve :
– qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré ;
– que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

Dernière modification du cahier des charges : 13 mars  2020