VIGNOBLES DE SAVOIE

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION VITICOLE

Le vignoble de Savoie est une région viticole française qui s’étend essentiellement sur les départements de la Savoie (28 communes) et de la Haute-Savoie (24 communes), plus deux communes de l’Ain (Corbonod et Seyssel) et une de l’Isère (Chapareillan).

Il s’étend sur les contreforts du massif des Alpes, du lac Léman au nord à la vallée de l’Isère au sud, le long d’une ligne en forme d’un arc de cercle qui part de Thonon-les-Bains, suit la rive sud du lac Léman, la rive gauche du Rhône, les rives du lac du Bourget, passe par la Cluse de Chambéry et se termine dans la remontée de la Combe de Savoie vers Albertville.  Excentrée, la Côte d’Arve, sur la rive droite de l’Arve entre la ville de Bonneville et celle de Marignier fait également partie de la zone géographique.

La région viticole s’étend sur 2 050 hectares qui produisent 115 000 hectolitres de vin soit environ 15 millions de bouteilles. Les vins blancs sont majoritaires et représentent 70% de la production, les vins rouges 20%, les rosés 6% et les mousseux 4%. La grande distribution et le CHR représentent la majorité de la vente et les exportations 10%. Les maisons de négoce représentent 46% de la ventes les producteurs indépendants 39% et les coopératives 14%.  

HISTOIRE

La culture de la vigne en Savoie se développe dès l’Antiquité. Des auteurs tels que Pline et Columelle en font déjà état au 1er siècle avant J.C. Les Phocéens puis les Romains sont les inspirateurs du vignoble de Savoie.  Au Moyen Âge (476 – 1492), l’Eglise possède un des plus importants patrimoines fonciers. Les moines procèdent alors à un travail de dénomination des surfaces du vignoble savoyard.
Mais la quête de connaissance des moines ne s’arrête pas là. On assiste aux premières expériences en matière de viticulture et de vinifications. En résulte une progression notable dans la qualité des vins.

La transition entre Moyen Âge et la Révolution française (XVIe -XVIIIe siècles) entraîne des modifications dans la répartition du vignoble. L’abolition progressive du servage engendre une fragmentation des terres et une extension des surfaces viticoles. Entre le XVIème et le XVIIIème siècles, les vignobles se déclinent des plaines jusqu’à des versants de plus de

1 000 mètres d’altitude. Afin de limiter cette progression et dans un souci de qualité, le duc Emmanuel Philibert instaure par un édit de 1559 le ban des vendanges. Cette mesure visant à favoriser la récolte des raisins à bonne maturité.

Cependant la vigne étant une culture plus rémunératrice que les autres, il fut difficile de juguler l’enthousiasme des paysans. En découla une période de surproduction en Savoie jusqu’à la moitié du XVIIIème siècle. C’est le marquis Costa de Beauregard qui, devant ce constat, évoqua toute l’importance d’une taille critique pour le vignoble et d’une vraie différenciation entre le métier de paysan et celui de vigneron. De manière générale, la révolution de 1789 eut des répercutions favorables sur le développement de la vigne en Savoie. L’accession des fermiers à la propriété par le rachat de vignobles devenus biens nationaux réduisit le métayage agricole et généralisa la culture de la vigne par les propriétaires. Cette évolution se traduisit par un soin accru apporté au vignoble.
1860, le rattachement de la Savoie à la France eut des conséquences moindres. Les vins entrèrent directement en concurrence avec les vins du Midi. L’arrivée du phylloxéra en Savoie, en 1877, occasionna des ravages considérables comme dans l’ensemble de l’Hexagone.
Malgré l’arrivée de ce fléau, la surface du vignoble resta constante. Et pour cause, la technique du greffage sur porte-greffe américains, ayant été découvert fin des années 1880, s’accompagna d’un vaste mouvement de replantation. Ce dernier fut motivé par les prix élevés consécutifs à la réduction du vignoble méditerranéen et donc compensa les destructions dues au phylloxéra. La reconstruction du vignoble s’accompagna de profondes transformations. Notamment dans la structure foncière puisque la crise contribua à l’élimination presque totale de l’aristocratie viticole. La privation du revenu de leurs vignes pendant 10 ans entraîna une revente massive pour chercher ailleurs des placements moins risqués.
Au niveau de la culture de la vigne, Mr Fleury-Lacoste, alors président de la société centrale d’agriculture, fit paraître un guide pratique des nouveaux procédés de la taille de la vigne et le  XIXème siècle s’achève donc sur une véritable renaissance du vignoble savoyard dûe en grande partie aux recherches sur la mise en valeur des procédés de culture. Dans les années 60, c’est l’avènement des sports d’hiver. Le vignoble bénéficie naturellement de cette manne touristique qui lui apporte une visibilité et un débouché commercial sans précédent. Cette période est aussi celle des reconnaissances en AOC Savoie et Roussette de Savoie (1973) alors même que l’AOC Seyssel a déjà obtenu le sésame depuis plus de 30 ans (1942). Au XXème Siècle, la Première Guerre Mondiale aura d’importantes répercussions sur la viticulture, notamment à cause du manque de main- d’œuvre. Dans les années 30, la crise frappe à nouveau le secteur, dénatalité et urbanisation engendrent un nouveau recul.
La Seconde Guerre Mondiale impliqua de nombreuses réductions de surfaces mais l’impact sera toutefois plus modéré que les prévisions. Jusqu’au début des années 90, c’est « l’âge d’or » des Vins de Savoie. En 1992, les Jeux Olympiques d’Albertville apportent un éclairage supplémentaire sur le vignoble. Les concours agricoles et viticoles battent leur plein et les récompenses pleuvent sur l’un des plus petits terroirs de France.
Couronnés de 3 AOC, les vins de Savoie semblent à leur apogée, mais c’est sans compter sur une consommation nationale du vin en baisse. Et également des vignobles concurrents qui ont su anticiper ce phénomène en augmentant leur qualité.
En une petite décennie le vignoble connaît une baisse de sa réputation, qui l’enferme dans des vins de consommation rapides, peu concentrées et non taillés pour la garde. Les années 2000, marquent un tournant décisif vers la quête de la qualité et de la reconnaissance des vins de Savoie. La stratégie de reconquête se met en place, grâce aux itinéraires techniques, au contrôle et au suivi de la production mais aussi à la communication et à la recherche de nouveaux marchés.

Le marquis Costa de Beauregard Source: By Creator:Benoît Molin – Joconde database: entry 10480001588, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/

CLIMATS, TOPOGRAPHIE ET SOL

Le climat est continental à influences méridionales et océaniques. Les précipitations sont soumises aux vents d’ouest et de sud-ouest. 
Le vignoble, implanté sur la face ouest du massif alpin, est soumis à des précipitations fortes supérieures à 1 000 millimètres par an. 
Le relief, l’altitude et l’exposition au soleil déterminent de nombreuses variantes climatiques.

Les sols sont le résultat des évolutions géologiques de la naissance des Alpes voire pour certains secteurs de la chaine du Jura sur les territoires de Chautagne.

La grande majorité des sols est composée de calcaires (on en dénombre de nombreuses variétés) mais on peut les décrire comme des « éboulis calcaires » qui en tombant des montagnes forment ce terroir très propice aux vins blancs. Nous retrouvons aussi des sols composés de moraines glaciaires, vestiges d’anciens glaciers qui en se retirant ont raboté le fond des vallées. Également des veines d’argile comme sur le secteur d’Arbin reconnu pour ses rouges de grande garde. On trouve aussi marnes, des quartz, des schistes

PRINCIPALES RÉGIONS VITICOLES

Le vignoble comprend 3 AOPs :

Roussette de Savoie
Seyssel
Vin de Savoie / Savoie  

On recense 16 Dénominations complémentaires 
Source: Jacqueline Uztarroz. terroirsdumondeeducation.com
Source: Vins de Savoie

CÉPAGES PRINCIPAUX

On recense 22 cépages dont 7 cépages autochtones  

altesse

gringet

jacquère

molette

mondeuse blanche

mondeuse Persan

mondeuse noire

En Savoie, on élabore sous l’A.O.C Savoie ou Vin de Savoie : des vins tranquilles blancs, rouges, rosés, des vins mousseux et pétillants blancs et rosés sur 56 communes et sous l’A.O.C Roussette de Savoie : des vins blancs de cépage altesse sur 52 communes.

Les cépages jacquère, roussanne et altesse sont les cépages blancs dominants. La mondeuse noire est le cépage rouge typique de la Savoie.

LES AOPs DE SAVOIE

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