VIN DE SAVOIE / SAVOIE AOP

Source: Vin de Savoie

L’APPELLATION

L’appellation Vin de Savoie / Savoie est réservée aux vins tranquilles secs blancs, rosés et rouges, aux vins mousseux de qualité et aux vins pétillants

HISTOIRE

Dès le 1er siècle, Columelle cite l’allobrogicum comme un vin renommé, et Pline parle de la vigne «vitis allobrogica», probablement proche du cépage mondeuse N et mondeuse B.
De nombreux textes témoignent du développement des vignes «chrétiennes» jusqu’au XVème siècle, surtout sur les cônes de déjections adossés aux massifs. Au XVIIème siècle, les récits de voyageurs tels l’anglais Th. CORYAT, attestent de l’existence d’un vignoble ancré à l’entrée des vallées. L’établissement du cadastre sarde, dès 1728 en Savoie par le roi VICTOR AMEDEE II, recense la répartition sociale et la valeur des vignobles.
Plusieurs auteurs décrivent alors le développement de vins de qualité produits sur des vignes seigneuriales et bourgeoises à coté des vignes paysannes jusqu’au XIXème siècle. Ainsi, A. COSTA de BEAUREGARD publie, en 1774, un essai sur l’agriculture dans lequel il parle du cépage altesse B. En 1884, le vignoble atteint son apogée avec 21 143 hectares pour 504 943 hectolitres.
La seconde moitié du XIXème siècle est caractérisée par la crise phylloxérique anéantissant quasiment tout le vignoble. Au cours de l’Entre-deux-guerres, seules les petites exploitations survivent mais n’exploitent plus que la moitié du vignoble. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les paysans-vignerons s’organisent au profit d’une mutation qualitative et modernisent les méthodes de culture et de production. Ainsi les producteurs s’unissent en syndicats locaux et régionaux, puis, en 1945, en une Fédération des appellations d’origine vins délimités de qualité supérieure « Savoie-Lyonnais », enfin au sein du Syndicat Régional des Vins de Savoie. Trois caves coopératives (Montmélian, Cruet, Chautagne) sont créées en Savoie.
Depuis la reconnaissance en appellation d’origine contrôlée, en 1973, le vignoble a évolué tout en maintenant ses méthodes traditionnelles de culture. L’appellation d’origine contrôlée « Savoie » est caractérisée par la présence d’une grande palette de cépages, reflétant la diversité des conditions locales, auxquelles ils s’adaptent : chasselas B presque exclusif sur les rives du Lac Léman, gringet B le long de la vallée de l’Arve, jacquère B dans la cluse de Chambéry, roussanne B à Chignin, dans des coteaux d’exposition plein sud, mondeuse N dans la combe de Savoie, gamay N en Chautagne, mais aussi pinot noir N, molette B, altesse B. Parallèlement au travail des viticulteurs, toute une dynamique s’est développée autour du travail de pépiniéristes installés en Combe de Savoie. Ils participent depuis longtemps à valoriser et à préserver l’ensemble du patrimoine végétal local. L’appellation d’origine contrôlée « Savoie » se décline ainsi en vins tranquilles blancs, rouges et rosés et en vins mousseux ou pétillants blancs et rosés, En 2009, la production du vignoble de « Savoie » atteint 110 000 hectolitres.

CLIMAT ET SOLS

Le vignoble de Savoie s’égrène en arc de cercle sur les contreforts du massif alpin, de Thonon-les-Bains, au nord, jusqu’à l’ouest d’Albertville au sud, en passant par Frangy, le Lac du Bourget, le sud de Chambéry pour remonter dans la Combe de Savoie.
La zone géographique s’étend ainsi sur 56 communes situées dans les départements de la Savoie, de la Haute-Savoie, de l’Ain, et sur une frange au nord de l’Isère.
Le vignoble de Savoie occupe plusieurs situations géologiques bien différentes :
– L’avant-pays savoyard, correspondant à la grande dépression péri-alpine, comblée par des molasses (dépôts marins issus de l’érosion des Alpes à l’ère tertiaire), souvent masquées par des alluvions récentes ou sur-creusées par les glaciers quaternaires, ce dont témoignent les lacs Léman ou du Bourget ;
– Des plis jurassiens ennoyés dans les molasses ; ils forment les reliefs les plus à l’ouest du massif (Dent du Chat, Chautagne), d’orientation générale nord-sud ;
– Les vallées et dépressions alpines dans leur traversée des Alpes externes calcaires (vallée de l’Arve, cluse de Chambéry et combe de Savoie).
Les différents sites viticoles occupent des formations géologiques généralement récentes, issues de l’érosion intense du massif alpin, toujours active de nos jours : – les alluvions quaternaires sablo-graveleuses des rivières alpines torrentueuses (Ripaille, Marin) ;
– les moraines glaciaires datant du Quaternaire ancien, formant des placages en piémont ou à flanc de vallée (Marignan, Crépy, Chautagne, Seyssel…) ;
– les éboulis post-glaciaires empâtant le pied des reliefs (Chignin, Combe de Savoie, Ayze…) ;
– les molasses tertiaires (Frangy, Chautagne) ;
– Enfin, les substrats issus de l’écroulement du Mont-Granier, résultant d’un accident géologique récent (1248) et remaniant des marnes (calcaires argileux) et calcaires crétacés (Abymes).

Affleurent aussi, localement, des roches plus anciennes, non recouvertes par les épandages récents, principalement des marnes et calcaires du Jurassique supérieur (Arbin, Jongieux).
Le climat présente des tendances océaniques, sous l’influence des vents d’ouest qui apportent humidité et variation de températures modérée. Il est cependant soumis à des influences continentales et méridionales. Les flux du nord apportent périodiquement des froids secs. Les flux du sud apportent la douceur. La topographie module ces influences.

Le vignoble, implanté sur la face ouest du massif alpin, est soumis à de fortes précipitations, toujours supérieures à 1 000 millimètres par an.
Cette humidité liée au climat est renforcée par la présence de réserves hydriques (lacs, neige et glace) à l’origine d’un important réseau hydrographique permanent. L’ensoleillement est de l’ordre de 1 600 heures par an avec une arrière saison chaude.

Les vignobles sont orientés sud et sud-est, ou ouest, et compris dans une gamme d’altitudes allant de 250 mètres à 500 mètres.
Ces éléments, relief, altitude, exposition au soleil, variation verticale des températures, déterminent de nombreuses variantes climatiques au sein desquelles le vignoble s’établit en îlots plus ou moins importants.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

a) – La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins rouges et rosés, la récolte des raisins, la vinification, l’élaboration, l’élevage et le conditionnement des vins mousseux et pétillants rosés sont assurés sur le territoire des communes suivantes :

– département de l’Ain : Corbonod et Seyssel ;
– département de l’Isère : Chapareillan ;
– département de Savoie : Apremont, Arbin, Barby, Billième, Le Bourget-du-Lac, Brison-Saint-Innocent, Challes-les-Eaux, Chanaz, Chignin, Chindrieux, Cruet, Francin, Fréterive, Jongieux, Lucey, Les Marches, Montmélian, Motz, Myans, Ruffieux, Saint-Alban-Leysse, Saint-Baldoph, Saint-Germain-la-Chambotte, Saint- Jean-de-Chevelu, Saint-Jean-de-la-Porte, Saint-Jeoire-Prieuré, Saint-Pierre- d’Albigny, Serrières-en-Chautagne et Yenne ;
– département de Haute-Savoie : Ayse, Ballaison, Bassy, Bonneville, Challonges, Chaumont, Chessenaz, Clarafond, Desingy, Douvaine, Franclens, Frangy, Loisin, Marignier, Marin, Massongy, Musièges, Publier, Sciez, Seyssel, Thonon-les-Bains, Usinens, Vanzy et Ville-la-Grand.
b) – La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins blancs, la récolte des raisins, la vinification, l’élaboration, l’élevage et le conditionnement des vins mousseux et pétillants blancs, sont assurés sur le territoire des communes suivantes :
– département de l’Isère : Chapareillan ;
– département de Savoie : Apremont, Arbin, Barby, Billième, Le Bourget-du-Lac, Brison-Saint-Innocent, Challes-les-Eaux, Chanaz, Chignin, Chindrieux, Cruet, Francin, Fréterive, Jongieux, Lucey, Les Marches, Montmélian, Motz, Myans, Ruffieux, Saint-Alban-Leysse, Saint-Baldoph, Saint-Germain-la-Chambotte, Saint- Jean-de-Chevelu, Saint-Jean-de-la-Porte, Saint-Jeoire-Prieuré, Saint-Pierre- d’Albigny, Serrières-en-Chautagne et Yenne.
– département de Haute-Savoie : Ayse, Ballaison, Bassy, Bonneville, Challonges, Chaumont, Chessenaz, Clarafond, Desingy, Douvaine, Franclens, Frangy, Loisin, Marignier, Marin, Massongy, Musièges, Publier, Sciez, Thonon-les-Bains, Usinens, Vanzy et Ville-la-Grand.

Source: https://www.savoie.fr/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

PRINCIPAUX CÉPAGES

persan N, jacquere B, chardonnay B, altesse B, aligoté B, gringet B, chasselas B, joubertin N, gamay N, roussanne B, roussette d’Ayze B, cabernet-sauvignon N, pinot Noir N, cabernet franc N, marsanne B, servanin N, mondeuse N, mondeuse blanche B, molette B, étraire de la Dui N, verdesse B, velteliner rouge précoce Rs

RENDEMENTS MAXIMUM

Rendement butoir (hectolitres par hectare)

Vins rouges : 72

Vins rosés : 78

Vins blancs : 78

Vins mousseux et pétillants blancs et rosés : 78

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

.

Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation des charbons à usage œnologique seuls ou en mélange dans des préparations est interdite.
Pour les vins rouges, les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées et le taux maximum de concentration partielle par rapport aux volumes mis en œuvre est fixé à 10 %.

Les vins mousseux et pétillants sont élaborés par seconde fermentation en bouteille.

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Densité .

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5 000 pieds à l’hectare. Ces vignes ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2,50 mètres et un écartement entre les pieds sur un même rang inférieur à 0,80 mètre.
– Règles de taille.


Les vins proviennent des vignes taillées annuellement :
– soit en taille courte (conduite en gobelet, éventail, cordon de Royat) avec un maximum de 4 coursons par pied. Chaque courson porte un maximum de 2 yeux francs. Lors du rajeunissement d’une parcelle de vigne conduite en cordon de Royat, le nombre d’yeux francs par pied est inférieur ou égal à 8.
– soit en taille longue (guyot simple ou guyot double), avec un maximum de 12 yeux francs par pied, à l’exception du cépage gamay N pour lequel le nombre maximum par pied est inférieur ou égal à 10, le cépage chardonnay B pour lequel le nombre maximum par pied est inférieur ou égal à 16 lorsque une arcure du (ou des) long (s) bois est pratiquée, et le cépage mondeuse N pour lequel le nombre maximum par pied est inférieur ou égal à 6.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

DÉNOMINATIONS GÉOGRAPHIQUES COMPLÉMENTAIRES

Le nom de l’AOC peut être complété par les dénominations géographiques complémentaires suivantes, selon les dispositions fixées dans le cahier des charges :
– « Abymes » ou « Les Abymes » ; – « Apremont » ; – « Arbin » ;- « Ayze » ;- « Chautagne » ; – « Chignin » ;  « Chignin-Bergeron » ; – « Crépy » ;- « Cruet » ;- « Jongieux » ; – « Marignan » ; – « Marin » ;- « Montmélian » ;- « Ripaille » ;- « Saint-Jean-de-la-Porte » ;- « Saint-Jeoire-Prieuré ».

Au sein de ce vignoble, qui forme une mosaïque complexe au gré des différentes vallées, ont été reconnues plusieurs dénominations géographiques complémentaires.
14 dénominations géographiques complémentaires pour les vins blancs qui sont :
– « Apremont », « Les Abymes », « Chignin », « Cruet », « Chautagne », « Saint- Jeoire-Prieuré », « Montmélian » et « Jongieux », dont les vins sont issus majoritairement du cépage emblématique jacquère B : la fraîcheur, la minéralité et les arômes floraux caractérisent ces produits.
– La dénomination géographique complémentaire « Chignin-Bergeron », dont les vins sont issus majoritairement du cépage roussane B : des senteurs florales au nez et des arômes fruités très amples en bouche évoquant le fruit arrivé à maturité identifient le produit ; les vins offrent une bonne capacité au vieillissement.
– « Marin », « Marignan », « Ripaille » et « Crépy », dont les vins sont issus majoritairement  du cépage chasselas B : ces vins expriment des saveurs fruitées qui rappellent les agrumes et les fleurs blanches.

– « Ayse » marqué par les caractères du cépage gringet B à partir duquel il est principalement élaboré ; les vins expriment un ensemble aromatique dominé par des nuances florales.
5 dénominations géographiques complémentaires pour les vins rouges qui sont :

– d’une part, « Arbin » et « Saint-Jean-de-la-Porte », dont les vins sont issus du seul cépage mondeuse N : les vins sont caractérisés par une structure tannique soutenue complétée par des saveurs d’épices et de fruits noirs ;
– d’autre part, « Chignin », « Chautagne » et « Jongieux », dont les vins sont issus du cépage gamay N avec des produits qui exhalent des arômes fruités et persistants qui rappellent le raisin, ou des cépages mondeuse N et pinot N avec des produits qui se révèlent plus charpentés.

Vins mousseux et pétillants
Les vins mousseux ou pétillants s’appuient sur le support vif et peu alcoolique des cépages blancs qui entrent principalement dans leur élaboration et leur confèrent fraîcheur et légèreté. Lorsqu’ils sont élaborés en rosé, les notes fruitées complètent la palette des saveurs.
Pour la dénomination géographique complémentaire « Ayze », les nuances florales peuvent être complétées par des notes de fruits secs.
Toutes les indications facultatives sont inscrites, sur les étiquettes, en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, ne sont pas supérieures au double de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.
L’indication du cépage est inscrite sur les étiquettes en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, sont inférieures au deux tiers de celles des caractères du nom de l’appellation d’origine contrôlée.

RÉCAPITULATIF COMPLET DES APPELLATIONS DE SAVOIE

FORMAT DES DONNÉES

FORMAT EXCEL

FORMAT PDF

Dernière modification du cahier des charges de l’appellation française : 22/07/2023

Une demande de modification du cahier des charges a été demandée auprès de l’Union Européenne qui n’a pas encore statué.

CAHIER DES CHARGES COMPLET DE L’APPELLATION