PAUILLAC AOP

L’APPELLATION

L’appellation Pauillac est réservée aux vins tranquilles secs rouges élaborés dans l’appellation qui se situe dans la région viticole du Médoc dans le département de la Gironde.

HISTOIRE

Comme dans le reste du Médoc, les premières traces de vignes à Pauillac datent de l’Antiquité pendant l’occupation romaine. Cependant, la région comprenait alors de nombreux marécages. La particularité du lieu tient ici dans l’établissement d’un port dont la première activité a été le commerce du bronze. Et c’est autour de ce lieu d’échanges commerciaux que le vignoble va se développer et attirer des investisseurs.

Ce n’est véritablement qu’au milieu du XIIIème siècle que les premiers foyers viticoles se développent. Les plantations s’étendent progressivement et au XVIIème siècle, les anciennes seigneuries deviennent peu à peu des propriétés de la noblesse de robe bordelaise. L’influence des Hollandais concourt au drainage ce qui permet une mise en culture de secteurs inexploités jusqu’alors. Ils sont également à l’origine de la constitution des grands domaines viticoles dans cette région. A partir du XVIIIème siècle, l’évolution est rapide. Les constructions se multiplient, les techniques s’améliorent. Les nouvelles plantations se font exclusivement avec des « cépages à petits grains » : le cabernet-sauvignon N surtout, mais aussi les carmenère N, cabernet franc N, petit verdot N, cot N et merlot N.

Pauillac devient alors le plus important port des vins du Médoc, véritable porte d’entrée et de sortie de toute la production vinicole. Au début du XIXème siècle, des négociants et des courtiers investissent dans plusieurs propriétés. Si aujourd’hui la ville dispose surtout d’un port de plaisance, au XIXème et au XXème siècles, Pauillac est le siège d’industries lourdes (hauts fourneaux, raffinerie de pétrole) et une porte ouverte sur le monde car c’est l’une des escales des grands transatlantiques à destination de l’Amérique du Sud.

Au début du XXème siècle avec la mise en place progressive du concept d’appellation, la définition de l’appellation « Pauillac » est d’abord judiciaire. Et c’est en vertu des usages « locaux, loyaux et constants » que le jugement du tribunal de Lesparre du 29 novembre 1926 octroie le droit à l’appellation « Pauillac » à certaines parcelles des communes de Cissac-Médoc, Saint- Estèphe, Saint-Julien-Beychevelle et Saint-Sauveur car elles appartenaient historiquement à des crus classés de la commune de Pauillac. Par la suite, le décret de l’appellation d’origine contrôlée « Pauillac » publié le 14 novembre 1936 reprend ces dispositions.

Le vignoble de Pauillac s’étend aujourd’hui sur près de 1 250 hectares où se côtoient encore d’une part les grandes propriétés à la renommée mondiale qui exploitent 90 % du vignoble et d’autre part une soixantaine de petites exploitations fréquemment en métayage et structurées autour d’une cave coopérative qui depuis 1933 fédère les petits vignerons pauillacais.

Le vignoble d’appellation « Pauillac » produit en moyenne 55 000 hectolitres de vins rouges tranquilles.

CLIMAT ET SOLS

Dans le département de la Gironde et dans la partie centrale de la presqu’île du Médoc, à 50 kilomètres au Nord de Bordeaux sur la rive gauche de l’estuaire, la zone géographique de production de l’appellation d’origine contrôlée « Pauillac » correspond au territoire de la commune de Pauillac ainsi qu’à une partie du territoire des communes de Cissac-Médoc, Saint-Estèphe, Saint-Julien- Beychevelle et Saint-Sauveur.
Cette appellation, qui s’inscrit dans le contexte d’un climat océanique tempéré, bénéficie de facteurs climatiques favorables à l’établissement d’un grand vignoble par l’effet thermique régulateur engendré par la présence des eaux de l’Océan Atlantique et de la Gironde. Le climat océanique, accompagné certaines années de quelques dépressions automnales pluvieuses ou, au contraire d’arrière-saisons chaudes et très ensoleillées, est à l’origine d’un effet millésime marqué. Mais les principales caractéristiques de cette région sont surtout associées à la géologie typique de ce bassin sédimentaire, à l’histoire géologique originale de ses sols, au modelé et à la topographie, ainsi qu’aux composantes pédologiques actuelles de ses terres à vignes.
La géologie de la commune de Pauillac correspond à l’extension de terrasses graveleuses disposées parallèlement à l’estuaire de la Gironde, à des altitudes variant de 3 à 30 mètres. Ces terrasses d’âge quaternaire et d’une épaisseur de l’ordre d’une dizaine de mètres en moyenne, recouvrent presque totalement les marnes et calcaires de l’Éocène et de l’Oligocène sur lesquels elles reposent. Perpendiculairement à l’axe de l’estuaire, les terrasses ont été disséquées par un réseau hydrographique dense affluent de la Gironde : les « esteys » et les « jalles ». Sur l’ensemble du territoire, les zones de dépressions sont souvent comblées de sables éoliens (Sables des Landes). En bordure de l’estuaire, les alluvions récentes appelées localement « palus » complètent la diversité des formations rencontrées. Ainsi les sols de graves plus ou moins sableuses des croupes dominent les sols sableux sur argiles des dépressions et les argiles grises et noires des « palus » et marais.
Par l’étagement en terrasses disséquées, le territoire de Pauillac jouit d’un modelé de croupes de graves particulier et reconnaissable. Le moutonnement et le nombre important des croupes confèrent au territoire une morphologie unique et propice, par les expositions, la proximité de l’estuaire et les propriétés drainantes des sols, à la naissance d’une viticulture de très haute qualité. De grands axes de dissection isolent le territoire de ses voisins et coïncident avec les limites administratives de la commune à de rares exceptions près.
Les paysages de Pauillac se déclinent en trois principaux systèmes de croupes viticoles de tailles variables : la plus étendue dans la partie méridionale de la commune où l’on trouve les hameaux de Saint-Lambert et Bages est limitée au Sud par le vallon de Juillac, qui correspond également avec la limite administrative de Saint-Julien-Beychevelle, et au Nord par le vallon du Gaêt ; ce dernier isole la plus réduite dans la partie centrale de la commune structurée autour du hameau d’Artigues ; la croupe septentrionale organisée autour du hameau du Pouyalet est limitée au Nord par le chenal et le marais de Lafite qui coïncident avec la limite entre les communes de Pauillac et Saint-Estèphe. La ville et le port de Pauillac sont situés en contrebas de ces croupes sur la rive de l’estuaire.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire de la commune de Pauillac du département de la Gironde ainsi que sur ceratines  parcelles  des communes suivantes: Saint-Estèphe, Saint-Julien Beychevelle et Saint-Sauveur.

Source: wikipedia.org

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification, l’élaboration et l’élevage, est constituée par le territoire des communes suivantes du département de la Gironde (en dehors des ceratines parcelles citées an annexe): Cissac- Médoc, Saint-Estèphe, Saint-Julien-Beychevelle, Saint Laurent-Médoc, Saint-Sauveur, Saint-Seurin-de-Cadourne et Vertheuil.

Parcelles autorisées en dehors de l’appellation et autorisées à utiliser l’appellation Pauillac: https://www.terroirsdumondeeducation.com/wp-content/uploads/2022/11/AGRT1908075A-CDC-Pauillac-vdef.pdf

PRINCIPAUX CÉPAGES

cabernet franc N , cabernet-sauvignon N,  carmenère N, cot N – malbec, merlot N , petit verdot N

Pas de restriction pour les assemblages

Il s’agit de vins tranquilles rouges, de couleur intense, tanniques, présentant d’excellentes aptitudes au vieillissement. Ils sont issus généralement d’assemblage dans lesquels le cabernet-sauvignon N est souvent majoritaire.

RENDEMENTS MAXIMAUX

65 hectolitres par hectare

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

Les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 15 %. Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13,5 %.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 7 000 pieds à l’hectare.

Ces vignes ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 1,50 mètre et un écartement entre les pieds sur un même rang inférieur à 0,80 mètre.

La taille est effectuée au plus tard au stade feuilles étalées (stade 9 de Lorenz).

Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes avec un maximum de douze yeux francs par pied:

—  la taille dite «médocaine» à astes, ou la taille à cots et à astes, le pied portant deux astes à quatre yeux maximum par aste pour les cépages cot N, cabernet-sauvignon N, merlot N et petit verdot N, ou cinq yeux maximum par aste pour les cépages cabernet franc N et carmenère N. Les cots de retour sont taillés à deux yeux francs;

—  la taille à cots à deux cordons, ou en éventail à quatre bras.

L’irrigation pendant la période de végétation de la vigne peut être autorisée conformément aux dispositions de l’article D. 645-5 du code rural et de la pêche maritime.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage peut préciser l’unité géographique plus grande « Vin de Bordeaux – Médoc » ou « Grand Vin de Bordeaux – Médoc ». Les dimensions des caractères de cette dénomination ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

CRUS CLASSÉS (CLASSIFICATION DE 1855)

Premiers crus : Château Latour, Château Lafite Rothschild, Château Mouton Rothschild

Deuxièmes crus : Château Pichon-Longueville, Château Pichon-Longueville-Lalande

Quadrirème crus: Château Duhart-Milon

Cinquième crus : Château Pontet-Canet, Château Batailley, Château Haut-Batailley, Château Grand-Puy-Lacoste, Château Grand-Puy-Ducasse, Château Lynch-Bages, Château Lynch-Moussas, Château d’Armailhac, Château Haut-Bages-Libéral, Château Pédesclaux, Château Clerc-Milon, Château Croizet Bages

crus Bourgeois: voir CLASSIFICATION DES CRUS DE BORDEAUX

Dernière modification du cahier des charges: : 9 août 2019