SAINT-SARDOS AOP

Corrèze AOP par J.Uztarroz (hors échelle)

L’APPELLATION

L’appellation Saint-Sardos est réservée aux vins tranquilles rouges et rosés élaborés sur le territoire de certaines  communes du département de la Haute-Garonne et du département du Tarn-et-Garonne.

HISTOIRE

L’histoire du vignoble de « Saint-Sardos » est étroitement liée à celle de l’abbaye de Grand-Selve, fondée en 1114, sur la commune de Bouillac. Cette abbaye de l’ordre de Cîteaux est à l’origine du développement de la viticulture au sein des exploitations familiales, vouées alors à la polyculture. Dès le XIIIème siècle, l’abbaye étend son vignoble de manière significative pour satisfaire les demandes des marchés de Toulouse et de Bordeaux, avant-port de marchés plus lointains, développés surtout à partir du XIVème siècle. Elle possède un chai de 200 tonneaux à Bordeaux et obtient du roi d’Angleterre Edouard Ier une exemption de « leude » (droit de péage) allant jusqu’à 300 tonneaux. Parallèlement, deux autres abbayes contribuent à l’histoire viticole de la région, l’abbaye de Mas-Grenier, fondée en 1179, et l’abbaye de Belleperche, fondée à Cordes-Tolosannes, également au XIIème siècle. Pendant la guerre de cent ans, le commerce est perturbé mais subsiste. Après les dégâts causés par la guerre, les moines s’attachent à reconstituer le vignoble à Belleperche et à Grand-Selve.
Après un commerce du vin très actif au XVIème et au XVIIème siècle, la Révolution vient marquer la fin de l’abbaye de Grand-Selve et le développement des chais particuliers. La vigne représente alors plus du tiers de la surface cultivée. Ainsi, en 1850, 4600 hectares de vigne sont plantés sur le territoire de « Saint-Sardos ». Le phylloxéra touche la région en 1876. Le vignoble est alors replanté en divers cépages d’origine méditerranéenne et atlantique.
En 1955, la cave coopérative de Saint-Sardos est créée et, malgré les fortes gelées de 1956, les producteurs réhabilitent leur vignoble afin d’obtenir un produit de qualité leur assurant un revenu décent. D’importants travaux d’expérimentation et de sélection sont alors engagés chez les producteurs et dans le vignoble expérimental départemental situé sur la commune de Saint Sardos. Ces travaux ont permis d’étudier le comportement des cépages cultivés au sein de la zone géographique en fonction du climat et des différentes situations géo-pédologiques, afin d’apprécier leurs aptitudes culturales. D’autre part, des vinifications ont été réalisées au chai expérimental sur tous les cépages afin de juger de leurs qualités organoleptiques et de leur complémentarité.
Ces efforts techniques aboutissent à la reconnaissance de l’appellation d’origine simple « Vins de Saint-Sardos » le 10 juin 1973, année de création du Syndicat des Producteurs de « Saint-Sardos » puis à la reconnaissance de l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure en 2005.

En 2008, une superficie de plus de 120 hectares est récoltée par près de 30 producteurs, répartis entre un chai de vigneron indépendant et la cave coopérative de Saint-Sardos. La production se répartit approximativement entre 70% de vins rouges et 30% de vins rosés.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique se situe sur la rive gauche de la Garonne, en Gascogne garonnaise, et plus particulièrement dans la région naturelle de la Lomagne. Le vignoble est implanté sur les terrasses d’alluvions anciennes de la Garonne, déposées sur le substrat molassique tertiaire au cours des différentes glaciations du quaternaire.
Ces terrasses culminent à presque 300 mètres d’altitude et descendent par paliers successifs jusqu’à la basse plaine du fleuve, qui se situe à 100 mètres d’altitude. Plus ou moins larges, elles sont entrecoupées par de nombreuses vallées secondaires. Le paysage, ainsi composé de plateaux disséqués en lanières, présente des versants, souvent en forte pente, aux expositions très variées. Au sud-ouest, la vallée de la Gimone constitue la vallée secondaire la plus large de la zone géographique et met à jour le substrat molassique.
Les alluvions anciennes sont caractérisées par leur richesse en éléments siliceux, graves et sables, et par l’absence de calcaire.
La moyenne terrasse se présente sous la forme de larges plateaux aux sols lessivés, de nature hétérogène, où se mêlent limons, sables plus ou moins grossiers et argiles, irrégulièrement répartis.
Sur la haute terrasse, le réseau hydrographique secondaire a découpé les plateaux en coteaux. L’érosion ayant entraîné les éléments les plus fins, les sols y sont riches en graviers et galets. En situation plane, les sols présentent une altération et un lessivage plus important que sur la moyenne terrasse.
Sur les niveaux supérieurs, les plus anciens cailloutis déposés par le fleuve ne forment parfois plus qu’un mince liseré au sommet des crêtes entre deux vallées parallèles. Les coteaux molassiques présentent des sols bruns argilo-calcaires.
Le paysage est agricole, caractérisé majoritairement par les grandes cultures, essentiellement les céréales et oléagineux, l’arboriculture fruitière et le maraîchage (ail, melons), peu de prairies et quelques massifs forestiers. Le vignoble est dispersé dans le paysage en îlots de taille variable. Sur les plateaux, des unités viticoles importantes sont implantées sur les parcelles présentant les sols les moins fertiles et les mieux drainés. Le reste du vignoble est installé sur le haut des versants des coteaux les mieux exposés.
Ainsi la zone géographique s’étend sur le territoire de 23 communes, partagées entre le sud-ouest du département du Tarn-et-Garonne et une frange nord-ouest du département de la Haute-Garonne.
La zone géographique bénéficie d’un climat océanique à influence méditerranéenne. Les hivers sont relativement doux. Le printemps marque une nette élévation des températures et l’été est caractérisé par un ensoleillement important et des températures élevées. La pluviométrie annuelle oscille en moyenne entre 650 millimètres et 700 millimètres. Elle est régulièrement répartie le long de l’année, excepté au printemps, caractérisé par un pic de pluviométrie important. Les vents dominants sont les vents d’ouest. Océaniques, ils apportent des formations nuageuses et des précipitations. Un peu moins fréquent, le vent d’Autan est un vent chaud et sec venant du sud-est.

Source: https://sud-selections.com/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage sont assurés sur le territoire des communes suivantes :
– département de la Haute-Garonne : Bellesserre, le Burgaud, Lagraulet-Saint- Nicolas ;

– département de Tarn-et-Garonne : Beaupuy, Beaumont-de-Lomagne, Belbèse, Bouillac, Bourret, Comberouger, Cordes-Tolosannes, Escazeaux, Faudoas, Gariès, Labourgade, Lafitte, Larrazet, Mas-Grenier, Montaïn, Saint-Sardos, Savenès, Sérignac, Verdun-sur-Garonne, Vigueron.

AIRE DE PROXIMITÉ

Aucune

CÉPAGES PRINCIPAUX

syrah N, merlot N, cabernet franc N, tannat N

– Les vins rouges proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins dans lequel les 2 cépages principaux sont obligatoirement présents dans une proportion minimale de 60% ; dans l’assemblage, la proportion du cépage syrah N est la plus importante et est inférieure ou égale à 80% ;
– Les vins rosés proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins dans lequel 2 cépages sont obligatoirement présents. Dans l’assemblage, la proportion du cépage syrah N est la plus importante.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement butoir est fixé à 63 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

– Pour l’élaboration des vins rosés, l’utilisation des charbons à usage œnologique est autorisée, pour les moûts et vins nouveaux encore en fermentation, dans la limite de 20% du volume de vins rosés élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte considérée, à une dose maximale de 60 grammes par hectolitre ;

– Les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées pour les vins

rouges et le taux maximum de concentration partielle par rapport aux volumes mis en œuvre est fixé à 10 % ;
– Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13%.

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire( UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation
– Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 000 pieds à l’hectare. Elles ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2,50 mètres. L’écartement entre les pieds sur un même rang est supérieur ou égal à 0,90 mètre.

b) – Règles de taille
Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes :
– taille Guyot simple, avec un maximum de 10 yeux francs par pied, dont 8 yeux francs maximum sur le long bois et un courson portant au maximum 2 yeux francs ;
– taille Guyot double à 2 demi-baguettes, nommées localement « tirettes », avec un maximum de 8 yeux francs par pied ;
– taille en cordon bi-latéral, chaque bras portant au maximum 3 coursons à 2 yeux francs maximum.
Le nombre de rameaux fructifères de l’année par pied, au stade phénologique dit « nouaison » (stade 27 de Lorenz) est inférieur ou égal à 8 pour le cépage tannat N et à 10 pour les autres cépages.
L’irrigation peut être autorisée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ».
Les dimensions des caractères de l’unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Dernière modification du cahier des charges : 09 décembre    2011

Il faut sauver l’AOC Saint-Sardos!

LE 18/03/2024 PAR LES5DUVINDANS ACTUALITÉCOOPÉS DE QUALITÉCOUP DE GUEULESUD-OUEST