SEYSSEL AOP

Source: Vin de Savoie

L’APPELLATION

L’appellation Seyssel est réservée aux vins tranquilles blancs secs et aux vins mousseux de qualité élaborés sur le territoire des communes suivantes :

département de l’Ain : Corbonod et Seyssel ;

département de la Haute-Savoie : Seyssel.

HISTOIRE

Antoine DUFOURNET rapporte dans son ouvrage sur « Seyssel », qu’il est fait mention officielle de la vigne et des vins de « Seyssel », pour la première fois, en 1145. Le vignoble se développe au début du XIVème siècle, avec les moines d’Arvières, pour atteindre son développement maximum au XVIIIème siècle. Au XVIème siècle, des notifications de vignes dans les contrats de vente ou de mariage témoignent de l’importance de cette spéculation. Dans une statistique de 1782, la vigne est mentionnée comme une culture importante sur les bords du Rhône et sur le versant droit de la vallée des Usses (affluent du fleuve).
« Seyssel Savoie » et « Seyssel France », ainsi qu’on nommait les deux cités jumelles avant le rattachement de la Savoie à la France en 1860, sont donc avec Corbonod une terre d’élection de la culture de la vigne depuis une époque ancienne.

Les documents du début du XIXème siècle montrent que les vins de « Seyssel » se déclinent déjà en vins blancs tranquilles et mousseux et font l’objet de notes de dégustation particulièrement enthousiastes de la part des chroniqueurs éclairés de l’époque.

En 1927, les producteurs des communes de Seyssel et Corbonod décident de s’unir pour obtenir une délimitation judiciaire et légale de leur vignoble et les appellations d’origine contrôlées « Seyssel » et « Seyssel mousseux » sont ainsi reconnues en 1942.

Les producteurs seyssellans ont adapté les deux cépages principaux à la nature des substrats de leur territoire. Le cépage altesse B est implanté préférentiellement sur les moraines. Le cépage molette B préfère les sols sur molasse sableuse.

Sous le nom de l’appellation « Seyssel » sont produits des vins tranquille blancs, élaborés avec le cépage molette B ou le cépage altesse B, et des vins mousseux élaborés par seconde fermentation en bouteille à partir d’un assemblage où domine généralement le cépage molette B.

Les producteurs sont à la tête d’exploitations viticoles de petite taille. Ils s’attachent à maîtriser la charge en raisins en conduisant les vignes en taille courte. Les parcelles délimitées sont cultivées en accordant un intérêt particulier à l’entretien des surfaces, maintenant ainsi un paysage soigné. Ils évitent notamment le développement de zones de friches et remplacent les pieds manquants. De même, les pratiques d’enherbement se développent.

Si la majorité des producteurs commercialisent eux-mêmes leur vin, une part d’entre eux fait appel au négoce local. La vente directe représente 60 % des volumes. Chaque exploitation possède un chai de vinification et dispose d’un caveau pour l’accueil de la clientèle. Deux entreprises de négoce assurent de leur coté, la distribution des vins de « Seyssel » dans une zone de chalandise qui reste surtout régionale.

En 2009, la production reste confidentielle. Le vignoble couvre une superficie de 90 hectares pour une production de 3 500 hectolitres. Les vins mousseux représentent 40 % de ce volume.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique s’étend sur les deux rives du Rhône, là où celui-ci traverse les reliefs orientaux du Jura, à 40 kilomètres en aval de Genève et du lac Léman. Elle est dominée, à l’ouest, par la chaîne du Grand Colombier, crêt jurassien de direction nord-sud culminant à 1534 mètres d’altitude et, à l’est, par le Gros Foug, d’altitude dépassant 1000 mètres.
La zone géographique s’étend sur le territoire de 3 communes : Corbonod et Seyssel dans le département de l’Ain, et Seyssel dans le département de la Haute Savoie. En effet, la commune de Seyssel, occupant les deux rives du Rhône, est à cheval sur 2 départements.
Dans le contexte de plissements affectant des formations sédimentaires du Jurassique, responsables des principaux reliefs du Jura, les dépressions sont comblées par des « molasses », formations issues de l’érosion du massif alpin à l’ère Tertiaire et constituées de grès à ciment calcaire ou de marnes (calcaire argileux). Les « molasses » n’affleurent que dans les versants à forte pente et sont le plus souvent recouvertes par des moraines, formations glaciaires mises en place au Quaternaire par les glaciers alpins. Celles-ci sont composées principalement de sables argileux, mêlés soit de graviers, soit de blocs. Au pied du Grand Colombier, des éboulis peuvent enrichir les sols en fragments de calcaire. Les sols développés sur ces formations sont peu évolués, extrêmement divers, tant dans leur nature que dans leur profondeur, compte tenu de la variété des substrats, et souvent instables, sensibles à l’érosion. Ces sols sont représentés par des sols bruns argileux, parfois lourds, sur les formations glaciaires et des sols squelettiques plus légers et filtrants sur molasse sableuse. L’importance des remaniements (colluvionnement, glissements) génère quantité de sols intermédiaires entre ces deux types.

Le climat est à tendance océanique, subissant cependant des influences méridionales et continentales. Les précipitations, relativement abondantes, sont réparties de façon régulière sur les différents mois de l’année (1 100 millimètres à 1 300 millimètres sur environ 150 jours). Si les hivers sont longs et parfois rigoureux, la zone géographique connaît également des étés chauds. Avec une moyenne de 1 800 heures d’ensoleillement et une valeur moyenne des températures se situant autour de 10°C, le climat correspond à celui de la limite septentrionale de la vigne.

Le Grand Colombier joue un rôle climatique notable en stoppant les perturbations océaniques et en conduisant les flux d’air tantôt froids descendant de la plaine suisse, tantôt tempérés remontant du Bas-Dauphiné.
Les parcelles précisément délimitées pour la récolte des raisins se situent à des altitudes comprises entre 200 mètres et 400 mètres, sur les reliefs vigoureux taillés dans les « molasses » et leur couverture morainique. Surplombant le Rhône, elles évitent les versants les plus hauts, très abrupt, qui sont voués au développement des surfaces boisées. L’implantation des vignes dans des pentes parfois fortes assure un assure un drainage les préservant d’éventuels excès hydriques.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins, la récolte des raisins, la vinification, l’élaboration, l’élevage et le conditionnement des vins mousseux sont assurés sur le territoire des communes suivantes :
département de l’Ain : Corbonod et Seyssel  et du département de la Haute-Savoie : Seyssel.

Source: https://www.ain-tourisme.com

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification et l’élaboration des vins tranquilles, pour la vinification, l’élaboration, l’élevage et le conditionnement des vins mousseux est constituée par le territoire des communes suivantes :

département de l’Ain : Ambléon, Andert-et-Condon, Anglefort, Arbignieu, Artemare, Bellegarde-sur-Valserine, Belley,
Belmont-Luthézieu, Béon, Billiat, Brégnier-Cordon, Brens, Burbanche, Ceyzérieu, Champagne- en-Valromey, Chanay, Châtillon-en-Michaille, Chavornay, Chazey-Bons, Cheignieu-la-Balme, Colomieu, Contrevoz, Conzieu, Cressin-Rochefort, Culoz, Cuzieu, Flaxieu, Injoux-Génissiat, Izieu, Lavours, Lhôpital, Magnieu, Marignieu, Massignieu-de-Rives, Murs-et-Gélignieux, Nattages, Parves, Peyrieu, Pollieu, Prémeyzel, Pugieu, Rossillon, Saint-Bois, Saint-Champ, Saint-Germain-les-Paroisses, Saint-Martin-de-Bavel, Surjoux, Talissieu, Vieu, Villes, Virieu-le- Grand, Virieu-le-Petit, Virignin et Vongnes ;

département de la Savoie : Chanaz, Chindrieux, Conjux, Motz, Ruffieux, Saint-Pierre-de- Curtille, Serrières-en-Chautagne et Vions

département de la Haute-Savoie : Bassy, Challonges, Chaumont, Chêne-en-Semine, Chessenaz, Chilly, Clarafond-Arcine, Clermont, Contamine-Sarzin, Desingy, Droisy, Eloise, Franclens, Frangy, Marigny-Saint-Marcel, Menthonnex-sous-Clermont, Musièges, Rumilly, Saint-Germain- sur-Rhône, Sales, Usinens, Val-de-Fier, Vallières et Vanzy.

PRINCIPAUX CÉPAGES

altesse B, chasselas B, molette B

a) – Les vins tranquilles sont issus du cépage altesse B.

b) – Les vins tranquilles susceptibles de bénéficier de l’indication « molette » sont issus du cépage molette B.

c) – Les vins mousseux sont issus des cépages suivants : altesse B, chasselas B, molette B.

La cuvée destinée à l’élaboration des vins mousseux est constituée avec : – un minimum de 10 % de vins de base issus du cépage altesse B ;
– et un minimum de 75 % de vins de base issus du cépage molette B.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Vins tranquilles : 62 hectolitres par hectare

Vins mousseux : 78 hectolitres par hectare

Vins tranquilles suivis de l’indication « molette » : 71 hectolitres par hectare

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

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Pratique œnologique spécifique
L’utilisation de pressoirs continus est interdite.
Les vins mousseux sont élaborés par seconde fermentation en bouteille.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Densité de plantation
Les vignes présentent une densité minimale de 6 000 pieds à l’hectare. Ces vignes ne peuvent présenter un écartement entre les rangs supérieur à 2 mètres et un écartement entre les pieds sur un même rang inférieur à 0,80 mètre.
Taille
– Les vignes sont taillées annuellement en taille courte (conduite en gobelet, éventail, cordon de Royat simple ou double) avec un maximum de 6 coursons par pied. Chaque courson porte un maximum de 2 yeux francs.
– Lors du rajeunissement d’une parcelle de vigne conduite en cordon de Royat, le nombre d’yeux francs par pied est inférieur ou égal à 12.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété de
l’indication « molette » selon les dispositions fixées dans le cahier des
charges. L’indication « molette » figure sur les étiquettes obligatoirement
après le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Le terme « demi-sec » figure obligatoirement sur l’étiquetage des vins
tranquilles issus du cépage altesse B, conformément aux normes
analytiques fixées dans le cahier des charges.

L’indication du cépage est inscrite sur les étiquettes en caractères dont les dimensions, aussi bien en hauteur qu’en largeur, sont inférieures aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée.

Les vins mousseux sont élaborés par seconde fermentation en bouteille. La durée de conservation en bouteilles sur lies ne peut être inférieure à 9 mois.

Dernière modification du cahier des charges : 18 juillet  2016