TURSAN AOP

Corrèze AOP par J.Uztarroz (hors échelle)

L’APPELLATION

L’appellation Tursan est réservée aux vins secs tranquilles blancs, rosés ou rouges élaborés sur certaines communes du département du Gers et du département des Landes.

HISTOIRE

L’histoire de « Tursan » est liée à l’existence du Vicomté de Tursan dont le centre historique, Geaune fût fondé en 1318 par le Sénéchal de Gascogne. « Tursan » correspond à une région historique bien définie et délimitée.
L’usage du nom de « Tursan » pour les vins issus de cette petite région des Landes remonte à quelques siècles.

Dès les XIIème et XIIIème siècles, ces vins sont vendus à Cordoue, Séville, Valence et le Royaume de Léon. Par ailleurs, la réunion de la Gascogne à la Couronne d’Angleterre conduit à un intense courant d’échanges commerciaux avec ce pays. La Flandre commerce aussi avec Bayonne et achète les vins de « Tursan ». Le départ des Anglais, en 1453, ruine le commerce bayonnais et bordelais.

Le XVIIème siècle correspond à l’apogée des vins de « Tursan ». A partir de 1620, les quantités de vins présents dans le port de Bayonne croissent sans cesse. Ils descendent l’Adour par bateau à partir de Saint-Sever. Plus de 14 % des surfaces agricoles sont alors consacrées à la vigne.

Vers 1789 des difficultés de transport sont relatées. Moins de 25 ans après, il n’y a plus trace d’exportation. A la fin du XIXème siècle, la région de « Tursan » n’a pas su évoluer, ses anciens acheteurs préfèrent des vins blancs plus doux et ses débouchés sont d’autant plus vite perdus que son vin a baissé en qualité. L’encépagement destiné à la production de vins rouges reposait essentiellement sur le cépage tannat N. Ce cépage robuste est un de ceux qui a le mieux résisté au phylloxéra. Il était associé au cépage cabernet franc N qui apporte de la finesse au rude vin issu du cépage tannat N.

Avant 1850, l’encépagement destiné à la production de vins blancs reposait essentiellement sur le cépage claverie B. Avec l’arrivée de l’oïdium, ce plant très fragile ne put être sauvé que partiellement. Il y avait aussi le cépage piquepoul blanc B, destiné à la consommation du métayer et qui a disparu depuis. D’autres cépages blancs étaient également présents comme les cépages « cruchinet » (chenin B), baroque B et sauvignon B.

Les attaques successives par le phylloxéra, le mildiou et l’oïdium, puis les conséquences des deux guerres et l’avancée de la monoculture du maïs ont pour conséquence une diminution considérablement des superficies des vignes et font reculer le vignoble qui se retranche dans son noyau historique.
Avec la création du « Syndicat de défense du Tursan », en 1952, puis de la Cave Coopérative à Geaune, en 1955, le vignoble est réhabilité avec un encépagement qui repose sur des cépages locaux et régionaux comme les cépages noirs, fer N et tannat N, cabernet franc N ou cabernet-sauvignon N ou les cépages blancs gros manseng B et petit manseng B, baroque B ou sauvignon B.
Les particularités de ce vignoble historique réhabilité sont mises en valeur par la reconnaissance de l’appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure le 11 juillet 1958

« Tursan».

La production est assez stable et proche de 15 000 hectolitres par an. Les densités de plantation sont supérieures à 4 000 pieds par hectare.
Même si la vigne reste minoritaire, en surface, au sein de la zone géographique, des structures viticoles importantes se sont développées récemment. Les vignerons sont une petite centaine pour la plupart adhérents à la coopérative « Les Vignerons Landais ». Il existe également 4 caves particulières dont 2 sont récentes, preuve de la vitalité du vignoble de « Tursan ».
Les ventes sont réalisées dans toute la France, avec toutefois, une forte prédominance du département des Landes et des départements limitrophes. Une petite part de la production est expédiée hors du territoire national, notamment vers le nord de l’Europe.

L’appellation d’origine contrôlée « Tursan » est reconnue en 2011.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique est localisée à 70 kilomètres de l’océan Atlantique, au sud de la forêt des Landes. Elle s’inscrit dans un triangle dont la vallée du Gabas forme la base. Les deux autres côtés sont, au nord, la vallée de l’Adour entre les villes de Aire-sur-l’Adour et Saint-Sever, et à l’est, la vallée du Lées, qui rejoint l’Adour à l’entrée de la ville d’Aire-sur-l’Adour.
Dans cette région de coteaux, les parcelles de vignes sont cultivées sur les pentes et s’insèrent dans une agriculture diversifiée où la culture du maïs occupe une place importante. Les versants les plus en pente sont souvent boisés.

La zone géographique s’étend au sud-est du département des Landes, sur le territoire de 36 communes (35 dans le département des Landes et 1 dans le département du Gers) réparties autour de l’ancienne bastide de Geaune.

La zone géographique est soumise à un climat sous influence océanique. Le régime des pluies est abondant avec 900 millimètres à 1 000 millimètres par an, pour 180 jours de pluies. Il est décroissant d’ouest en est. La zone géographique bénéficie aussi des incursions des vents d’est qui favorisent le beau temps et les fortes chaleurs estivales, mais parfois aussi les risques de gelées de printemps. L’été est chaud, et l’arrière saison automnale est souvent longue, douce et chaude.

Les formations géologiques les plus anciennes, qui affleurent significativement, datent de l’Eocéne et sont constituées de grés quartzitiques qui apparaissent sous forme de gros blocs isolés et qui marquent un peu le relief au nord de la zone géographique, vers la commune de Coudures. Mais elles couvrent de petites surfaces peu viticoles.

La molasse continentale datée du Miocène est bien plus présente, notamment en bas des coteaux orientés au couchant, au cœur de la zone géographique où les bancs calcaires marquent le relief par leur dureté et par la végétation où se développent des prairies à orchidées.

La formation géologique, la plus représentée en surface et qui porte l’essentiel du vignoble, date du Serravallien, et est représenté par les « sables fauves ». Cette formation est surtout constituée de sables mais aussi de bancs de graviers et de passages argileux.

Les formations les plus récentes sont représentées par des nappes à galets, dont la « nappe de Maucor », localisée sur les points hauts, de Mauriés à Geaune. Elle colluvionne sur les pentes et est à l’origine de sols très riches en galets. Au Quaternaire se forment des nappes à galets dont la « nappe de Garlin » et la « nappe de Thèze ». Ces nappes sont recouvertes de limons lœssiques épais et forment deux plateaux aux sols humides et profonds, mais elles colluvionnent sur les flancs des vallées et créent ainsi de belles facettes à galets roulés. Ces deux plateaux entourent le cœur de la zone géographique, formé de vallées parallèles et dissymétriques avec un versant pentu orienté vers l’ouest et un versant en pente douce orienté vers l’est.

Les sols développés sur ces substrats sont des sols brunifiés qui dépendent de la nature de la roche mère, de la position dans le relief et de la durée de la pédogénèse.
Les sols plus représentés sont des sols bruns, bien aérés. Ils se développent sur les versants longs des vallons sur substratum sablo-calcaire peu limoneux.

Les sols bruns développés sur galets sont présents sur la « nappe de Maucor » et sur les pentes raides avec colluvions de galets.
Quelques rendzines brunifiées se sont développées sur le substratum calcaire. Enfin des sols argilitisés et rubéfiés se développent sur substratum argileux, notamment sur le sommet des « sables fauves ».

Source: https://www.guide-des-landes.com/

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire des communes suivantes :
1) Dans les communes dont le territoire, dans sa totalité, appartient à l’aire géographique

-dans le département du Gers : Ségos ;

-dans le département des Landes : Aubagnan, Bahus-Soubiran, Bats-Tursan, Buanes, Castelnau-Tursan, Classun, Clèdes, Coudures, Eugénie-les-Bains, Fargues, Geaune, Latrille, Lauret, Mauries, Miramont-Sensacq, , Montsoué, Payros-Cazautets, Pécorade, Puyol-Cazalet, Saint-Agnet, Saint-Loubouer, Sarraziet, Sarron, Serres-Gaston, Sorbets, Urgons, Vielle-Tursan.

2) Dans les communes dont le territoire appartient, pour partie, à l’aire géographique

dans le département des Landes : Aire-sur-l’Adour, Arboucave, Duhort-Bachen, Eyres- Moncube, Larrivière, Montgaillard, Pimbo, Renung.

AIRE DE PROXIMITÉ

Aucune

CÉPAGES PRINCIPAUX

cabernet franc N, baroque B, gros manseng B,  tannat N

Les vins blancs sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : baroque B et gros manseng B.
– cépages accessoires : chenin B, petit manseng B, sauvignon B et sauvignon G

Les vins rosés et rouges sont issus des cépages suivants :
– cépages principaux : cabernet franc N et tannat N
– cépages accessoires : cabernet sauvignon N et fer N

Pour tous les types, les vins proviennent de l’assemblage de raisins ou de vins issus obligatoirement d’au moins des deux cépages principaux.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Vins rouges : 63 hectolitres par hectare

Vins blancs et rosés : 68 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRITIQUES ŒNOLOGIQUES

Pratique œnologique spécifique
Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, un titre alcoométrique volumique total de 13%. Les techniques soustractives d’enrichissement sont autorisées pour les vins rouges et le taux maximum de concentration partielle par rapport aux volumes mis en œuvre est fixé à 10 %.

L’utilisation de charbons à usage œnologique, seuls ou en mélange dans des préparations, est interdite pour l’élaboration des vins rosés.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Les vignes sont taillées en taille courte (cordon de Royat), en Guyot simple ou double avec un maximum d’yeux francs par pied de :
-14 pour le cépage cabernet franc N ;
-16 pour le cépage petit manseng B ;
-12 pour les autres cépages.
Après le stade phénologique dit « fermeture de la grappe » (stade 33 de Lorenz), le nombre de rameaux fructifères de l’année, par pied, est inférieur ou égal à :
-14 pour le cépage petit manseng B ;
-12 pour les autres cépages.

L’irrigation peut être autorisée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée « Tursan » peut préciser l’unité géographique plus grande « Sud-Ouest ».

Dernière modification du cahier des charges : 09  décembre   2016