VIGNOBLES DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA RÉGION VITICOLE

Le vignoble du Languedoc longe la Mer méditerranée, de Nîmes à l’étang de Leucate . Il s’appuie à l’intérieur sur les contreforts des Cévennes, la Montagne noire et va se nicher jusqu’aux pieds des Pyrénées-Orientales.

Un vaste réseau hydrographique composé de fleuves et de rivières descendant des massifs environnants a modelé et façonné un relief de coteaux, de collines et de vallées. Une végétation de type méditerranéen (pins d’Alep, chênes verts, et garrigue) se partage l’espace laissé libre par la vigne.

La production de vin du Languedoc-Roussillon représente au total le tiers de la production française. Il y a 20 ans, la production totale avoisinait 30 millions d’hectolitres. Elle a diminué d’un tiers, et de plus de 10 millions d’hectolitres. 80% de la diminution de production française de vins de table ont été obtenus dans le Midi.

Les vignobles de qualité AOP : 35 182 hectares de vignes AOP (2015 et IGP Sud de France : 30 802  hectares de vignes IGP (2015). Ce qui représente au total seulement 30 % de la superficie totale du vignoble régional Languedoc-Roussillon (9% du vignoble français).

En France, les des vins AOP du Languedoc, représentent 893 750 hl, pour 402 millions d’euros de CA. 

Les débouchés en France se répartissent entre : 50 % vers la Grande Distribution, 35 % vers le circuit traditionnel CHR et cavistes, 15 % de vente à la propriété.

HISTOIRE

L’histoire du vignoble du Languedoc débute avec les Grecs qui introduisirent la vigne au Ve siècle avant J.C. Ce vignoble se développe à l’époque romaine, comme en témoigne la Villa gallo-romaine de Loupian.

Mosaïques de la Villa de Loupian Source: By Emeraude – Own work, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1620818

La région narbonnaise devient l’un des fournisseurs en vin de Rome. De nombreuses amphores fabriquées dans les ateliers de Béziers à l’époque romaine ont été retrouvées en Italie. Les vins du Languedoc étaient généralement des vins doux obtenus par séchage des raisins. L’empereur Dominitien, pour protéger les vins italiens, mit un frein à la prospérité viticole languedocienne en 92. Il interdit toute plantation de vignes dans l’Empire et imposa l’arrachage de la moitié des vignes dans les provinces. L’interdiction sera annulée 200 ans plus tard, par l’empereur Probus.

La fin de l’Empire Romain d’Occident est une période difficile, la région voit disparaître une partie de son vignoble, disputée par les Wisigoths, les Francs et les Arabes, elle perd peu à peu de son unité. 

Le Moyen Âge voit la mainmise de l’Église qui s’intéresse à la vigne, source de richesse et de pouvoir. En 782, saint Benoît d’Aniane, fils du Comte de Maguelonne fonde l’abbaye d’Aniane. Dès le VIIIe siècle, un réseau d’abbayes et de monastères se développe avec Saint-Saturnin et Cabrières, St-Chinian, Valmagne. La culture de la vigne est l’une des principales activités monastiques.

À la fin du XIIIe siècle, les vins du Languedoc recommencent à être exportés tant par les ports de Villeneuve-lès-Maguelone, de Saint-Gilles et d’Aigues-Mortes. En 1280,  Arnaud de Villeneuve (1235-1311), médecin né en Catalogne qui a fait ses études à Montpellier, distille du vin et met au point l’alambic et créant ainsi « l’eau-de-vie »

Bien avant la Champagne, le Languedoc produit des vins pétillants. En 1531 naît le premier brut du monde dans les caves de l’abbaye bénédictine de Saint-Hilaire près de Limoux. Un moine y découvre que le vin qu’il avait mis en bouteilles et soigneusement bouché formait des bulles, comme s’il commençait une nouvelle fermentation.

En 1623 Henri II de Lorraine interdit que les vins importés soient plus chers que ceux de sa région, mais cette ordonnance ne s’appliquait pas aux vins muscats. Au XVIIe siècle, le Languedoc est loin des lieux de consommation, les vins n’étaient donc consommés que par les riches notables. Mais l’ouverture du canal du Midi en 1680 permit aux vins d’atteindre Bordeaux par voie d’eau.

Le « terrible hiver » 1709 toucha beaucoup de vignes du royaume. Heureusement le Languedoc et le Roussillon furent moins durement affectés. La couronne facilita l’approvisionnement vers Paris en abaissant les douanes intérieures pour les vins en provenance de ces régions.

Ces allégements durèrent jusqu’en 1740. En 1729, les États du Languedoc font soumettre à la signature royale un arrêté du 27 septembre organisant la production et le commerce des vins et eaux-de-vie du Languedoc, fixant les modes de fabrication et les contenances des futailles, le contrôle de la production, la marque à feu à apposer sur le fond de la barrique. C’est l’un des premiers exemples d’organisation régionale de la production vinicole en France.

En 1776, l’économiste français Turgot contrôleur général des finances (1774-1776) sous Louis XVI supprime le « Privilège de Bordeaux», les vins du Languedoc peuvent transiter librement vers l’Atlantique. 

Le développement des chemins de fer permit d’expédier plus facilement du vin aux mineurs et ouvriers du nord de la France notamment. Ce fut la période de plus grande prospérité du vignoble languedocien.

Malgré l’apparition de maladies inconnues (le mildiou et l’oïdium en 1852), la production est en très forte augmentation, de 1850 à 1869 la récolte s’accroît de 380 % [Hérault : de 4 M hl à + 15 M hl (record absolu jamais atteint), Aude + Gard : 21 M hl]. C’est à Fabrègues qu’Henri Marès invente la bouillie au sulfate de cuivre qui sera appelée « bouillie bordelaise ».

Béziers s’autoproclame « Capitale mondiale du vin ». C’est l’époque de l’enrichissement des négociants qui se font construire des « folies » dans la campagne, autour de Montpellier, Béziers ou Narbonne mais aussi des hôtels particuliers en ville.

En 1868, le phylloxéra met un coup d’arrêt à cette expansion.

Les vins d’Algérie viennent combler le déficit de production et la contrefaçon est massive. À partir de 1880, on replante le vignoble avec des cépages particulièrement productifs. Il en résulte une surproduction mais les viticulteurs l’imputent aux vins contrefaits. Cette situation déclenche des mouvements sociaux d’ampleur qui feront 7 morts à Narbonne le 20 juin 1907. Le gouvernement emploie l’armée pour mater les révoltes mais une partie des forces armées fraternise avec les manifestants. La mutinerie du 17e Régiment d’infanterie sera immortalisée par les  paroles de la chanson de Montéhus , dont le refrain clame : « Salut, salut à vous, Braves soldats du dix-septième…

La Loi du 29 juin 1907 permet une sortie de crise car elle empêche le mouillage des vins et les abus de sucrage.

Cette surproduction chronique est absorbée pendant la Première Guerre et le vin bon marché devient partie intégrante de la ration alimentaire des poilus qui le baptisent « le pinard ».

C’est en 1945, après la création de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) en 1936, que l’appartenance du vin à son lieu de production s’amorce. Les appellations se crééent en succession rapide. De 1945 à 1960, de nombreux VDQS seront reconnus : les 12 terroirs actuels ainsi que Faugères et St-Chinian. Parallèlement, la Clairette du Languedoc, l’une des plus anciennes AOC de la région est classée en AOC en 1948.

Mais le vin du Languedoc souffre d’une très faible notoriété et produit massivement de vin de table dans un contexte de consommation qui commence à baisser.  Cela entraine de nouveaux mouvements sociaux avec la manifestation de Montredon en 1976.. 

À partir des années 1980, le vignoble languedocien n’a pas d’autre choix que d’abandonner la quantité pour viser à la qualité. On assiste à une restructuration générale du vignoble. D’un côté, un arrachage massif des plants de vigne et d’un autre, les cépages typiquement méditerranéens sont développés en parallèle avec réimplantation  des cépages traditionnels. En 1988, la possibilité de produire des vins blancs est reconnue sur l’ensemble de l’appellation (elle était réservée auparavant à La Clape et Picpoul de Pinet).

Cette stratégie aboutit à la classification progressive de son terroir en diverses Appellations d’Origine Contrôlée, garantes de la qualité et de l’authenticité des vins désormais offerts à des consommateurs nationaux et internationaux.

Depuis 2007 l’appellation Languedoc permet la réorganisation pour une meilleure visibilité au consommateur. En 2011 : l’aire de l’AOC Languedoc s’agrandit de 40 communes, en 2013 : reconnaissance de l’AOC Picpoul de Pinet, 2014 : reconnaissance de l’AOC Terrasses du Larzac, 2015 : reconnaissance de l’AOC La Clape, 2016 : reconnaissance de l’AOC Pic Saint Loup.

CLIMAT ET SOLS

Le climat est de type méditerranéen : chaud et sec en été avec de fortes précipitations en automne et au printemps. Deux cents jours par an, un vent sec appelé tramontane ou cers balaie la région. En automne et au printemps, un vent marin (le marin) se lève et apporte humidité et pluies. Du littoral à la zone montagneuse, on note des différences de pluviométrie et de température. À proximité du seuil de Naurouze, les influences océaniques se font sentir.

Le vignoble est installé sur toutes les formations géologiques qui vont des schistes de l’ère primaire aux alluvions du Quaternaire. Les formations les plus présentes sont les hautes, moyennes et basses terrasses alluviales du Rhône, de l’Hérault ou de l’Aude, les schistes de la Montagne Noire, des Pyrénées ou des Corbières et les formations calcaires secondaires et tertiaires : sols argilo-calcaires, calcaire dur, des garrigues, des molasses, des marnes …

PRINCIPALES RÉGIONS VITICOLES

On   recense 31 AOPs dans la région du Languedoc-Roussillon (l’Aude, Gard, l’Hérault et Pyrénées-Orientales et Bouche-du-Rhone pour la nouvelle appellation Sable de Camargue).


Source: Jacqueline Uztarroz, terroirsdumondeeducation.com 

CÉPAGES PRINCIPAUX ET STYLE DE VIN

Les vins sont des vins d’assemblage de cépages principaux, complémentaires et accessoires.

Les cépages principaux sont pour les vins traditionnels : cabernet franc, cabernet-sauvignon, carignan, grenache noir, merlot, syrah pour les rouges et les rosés et clairette, bourboulenc, grenache blanc, macabeu, marsanne, roussanne, vermentino pour les blancs.

Dans le Limouxin (Limoux) sont présents trois cépages allochtones : le mauzac (cépage gaillacois), le chenin (cépage de Loire) et le chardonnay (cépage bourguignon) et pinot noir (cépage bourguignon) pour le Crémant de Limoux.

Le cépage mauzac est utilisé pour élaborer la Blanquette de Limoux.

Le muscat à petits grains est le cépage principal des Vins Doux Naturels blancs.  

LES AOPs DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

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