VIGNOBLES DE POMEROL

PRÉSENTATION DE LA RÉGION VITICOLE

Le vignoble de Pomerol se situe sur le plateau descendant en terrasses successives vers la vallée de l’Isle, au confluent de la Dordogne. 

Il est limité
– au nord par le ruisseau de la Barbanne, affluent de l’Isle. On raconte qu’il séparait les pays de la langue d’Oc de ceux de la langue d’Oil,
– à l’est par Saint-Émilion,
– au sud et à l’ouest par la ville de Libourne.


La superficie de la région viticole est de 813 hectares (soit 0,7% de la surface viticole du vignoble Bordelais) qui produisent un peu plus de 30 000 hectolitres de vin que se répartissent 139 récoltants déclarants.

 
La distribution des vins de Pomerol est assurée à environ 70% par le négoce de Libourne et de Bordeaux. 

Le marché français représente 40% de la production alors que le marché des exportations en absorbe 60% en direction de l’Allemagne, Benelux, Canada, Chine, Corée, Grande-Bretagne, Suisse, Etats-Unis. 

HISTOIRE

Bien qu’il soit difficile de déterminer exactement quand les vignes ont été plantées pour la première fois dans la région de Pomerol, il existe suffisamment d’indices voire de preuves qui montrent que la viticulture était présente dans la région à l’époque des Romains.

À la chute de l’Empire romain, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem cultivèrent la vigne de la paroisse. Les pèlerins de Saint-Jacques-de- Compostelle qui suivaient l’itinéraire traditionnel de Pomerol, y trouvaient hospitalité et réconfort. Au XIIème siècle et durant tout le Moyen Âge, le vignoble de Pomerol se développa largement grâce aux Commanderies des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dont les chevaliers de l’Ordre de Malte sont aujourd’hui les héritiers.

En 1270, les Anglais fondèrent la ville de Libourne, ce qui a peut-être attiré l’attention sur le vignoble de Pomerol. Cependant, comme pour la plupart des vins bordelais, les vins de Pomerol étaient moins réputés que les vins de la rive gauche de la Garonne.

Dévasté et abandonné par les tribulations de la guerre de Cent Ans, et par les guerres de religion, le vignoble fut finalement reconstitué au cours des XVème et XVIème siècle. Les Hospitaliers établirent alors leur première commanderie en Libournais. Ils édifièrent un manoir « un hospice » hélas, disparu et une église, malheureusement détruite par un incendie au XIXième siècle. Elle sera remplacée par une église plus spacieuse, dont la flèche se dresse, aujourd’hui encore, au cœur du vignoble.

À cette époque, les négociants hollandais exerçaient une influence considérable sur le commerce du vin sur la place bordelaise car les Hollandais avait la maîtrise totale de la mer, leur flotte dominait les mers et océans. Ils ont offert aux communes de la rive droite de la Dordogne un marché en Europe du Nord (en particulier les États baltes et hanséatiques) en contournant l’emprise du port de Bordeaux sur le marché anglais. Cependant, le goût des Hollandais et de ces marchés du Nord penchait vers les vins blancs et ce sont les cépages blancs qui étaient le plus largement plantés à Pomerol pendant cette période. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que le merlot s’implanta durablement dans la région avec le recul de l’influence hollandaise. Ce n’est qu’avec l’obtention de l’AOC Pomerol en 1936 que les cépages blancs furent formellement interdits. Les prix des meilleurs domaines sont cependant loin des prix de certains domaines de la rive gauche et sont équivalents à ceux d’un troisième cru. La famille Moueix, des négociants en vin installés dans la région en 1937, allait prendre une influence grandissante à partir de cette date avant de sécuriser la distribution exclusive du domaine de Petrus en 1945 et d’étendre son influence sur la région avec le métayage de certaines propriétés et l’achat de domaines qui deviendront des fleurons, Château Trotanoy et Château La Fleur-Pétrus puis Château Lagrange dans les années 1950. En 1964, les Moueix prendront un contrôle majoritaire dans le domaine Château Petrus avant de surfer sur la vague Parker dans les années 1982 propulsant Pomerol au firmament des régions viticoles bordelaises. Aujourd’hui les prix des vins de Pomerol se négocient à des prix stratosphériques et le Château Petrus est le vin le plus prisé et le plus cher de la place bordelaise.

L’influence de Michel Roland, propriétaire du domaine Bon Pasteur à Pomerol se fit aussi sentir à partir des années 1980 en poussant les domaines à récolter plus tard et à produire des vins plus massifs et plus boisés pour profiter de goûts de l’influent critique Robert Parker, mais les domaines de la famille Moueix resteront fidèles a la délicatesse du merlot dans cette région.

Pomerol n’a pas de classement comme certaines des autres régions prestigieuses bordelaises.

Petrus. Source: Source Wikimedia Commons

CLIMAT ET SOLS

Alors que le climat de Pomerol est globalement similaire au reste de Bordeaux dans l’influence maritime, l’éloignement de la région de la mer et de l’estuaire de la Gironde rendent le climat nettement plus continental que celui du Médoc. Cela signifie que Pomerol connaît plus de variations de température diurnes pendant la saison de croissance, entre les maximums diurnes et les minimums nocturnes. De plus, alors que la région connaît plus de précipitations au printemps (ce qui peut causer des problèmes au merlot pendant la floraison), il y a globalement beaucoup moins de précipitations pendant les mois d’été après la véraison. Néanmoins, la menace des pluies de vendanges est toujours présente à Pomerol, notamment pour les vignerons qui récoltent tardivement. Les principaux aléas viticoles sont les gelées printanières, qui peuvent survenir fréquemment dans la région de Pomerol et perturber des millésimes entiers.

Les sols de la région de Pomerol sont très diversifiés avec un mélange de gravier, de sable et d’argile éparpillés sur le plateau. En gros, les sols du vignoble au nord et à l’est, plus près de la frontière de Saint-Émilion ont tendance à avoir plus d’argile tandis que les sols à l’ouest et au sud deviennent plus légers et plus graveleux. La majorité du plateau de Pomerol est constituée de marnes argilo-sableuses recouvertes de graviers. Dans la région de Pomerol se trouve ce qui est décrit comme une bouttonière (ou « boutonnière ») d’argile bleue unique (connue sous le nom de molasse) reposant sur une bande de sable riche en gisements de fer connue sous le nom de crasse de fer ou machefer. C’est une petite région d’environ 20 hectares (50 acres) qui est très atypique des sols trouvés dans le reste de Pomerol. Le Château Pétrus est planté sur plus de la moitié de cette superficie, l’ influence de ce sol sur le vin a été très discutée dans la littérature et les avis des experts divergent sur la signification de ce sol sur la qualité des vins.

Certains pensent qu’il apporte des notes aromatiques de violette et de truffe alors que d’autres pensent qu’il limite la vigueur excessive de la vigne.  D’autres encore pensent qu’il empêche les racines de pénétrer profondément dans le sol empêchant ainsi la vigne de puiser dans la richesse du sol.

LES APPELLATIONS DE POMEROL

Le vignoble de Pomerol possède 2 AOPs, Pomerol AOP et Lalande de Pomerol. AOP qui produisent des vins rouges secs. .

CÉPAGES

L’encépagement est de 80% merlot, 15% de cabernet franc et de 5% de cabernet sauvignon.

LES AOPs DE POMEROL

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