CORNAS AOP

Source: https://www.vins-rhone.com/

L’APPELLATION

L’appellation Cornas est réservée aux vins tranquilles rouges élaborés sur le territoire de la commune de Cornas,  dans le département de l’Ardèche.

HISTOIRE

D’après les auteurs de l’antiquité (PLINE et PLUTARQUE), la viticulture dans cette région est au moins deux fois millénaire. Les plus anciennes traces écrites de cette culture sur le lieu exact de Cornas remontent au moins au Xème siècle (An 1000 : mention du don d’une vigne à un chanoine, dans le cartulaire de l’abbaye de Saint-Chaffre du Monastier).
La production et la commercialisation de vin est avérée, quant à elle, entre le Vème et le Xème siècle par Eugène de ROZIERE (Recueil général des formules usitées dans l’empire des Francs – Partie 3 – Edition 1859). En effet, parmi les denrées transitant par Soyons, alors port du Vivarais, l’auteur cite «… vins, surtout ceux de Saint-Péray, de Cornas ».
Jusqu’en 1461, le Rhône constitue une réelle frontière car le Dauphiné n’est pas encore rattaché à la France. De fait, les vins de la région de Cornas, comme tous les vins de la région du Vivarais (Ardèche) sont essentiellement commercialisés dans l’arrière pays, sur la rive droite du Rhône, et ce, grâce aux muletiers qui franchissent les montagnes en direction du Gévaudan, du Velay et jusqu’en Auvergne. Le vin sert alors de monnaie d’échange contre le blé de ces contrées. Dès le règne de Louis XVI, après les guerres de religion qui perturbent l’économie régionale et grâce au rattachement du Dauphiné à la France, le vignoble peut enfin se développer et s’exporter en Dauphiné.
Comme tous les vins de la vallée du Rhône, « Cornas » connaît des difficultés pour gagner Paris par le fleuve Rhône en raison de lourdes taxes mises en place, notamment par les villes de Lyon et Mâcon, sur les vins venant « d’en-bas ». A la fin du XVIIIème siècle, l’ouverture du Canal de Briare permet de relier la Loire à la Seine ouvrant ainsi le marché parisien.
A partir de cette période, les références à l’excellence des vins de « Cornas », et à leur renommée, sont nombreuses et constantes au fil du temps.
Au XVIIème siècle, les comptes consulaires de Bourg-lès-Valence font état de
« 20 livres pour une pièce de vin de Cornas » offerte à M. La CONDAMINE, lieutenant de la citadelle (archives communales de Bourg CC38).
Des traces écrites beaucoup plus tardives mentionnent encore, explicitement, le vin produit à « Cornas ». En 1781 notamment, un inventaire des biens hérités par le neveu du défunt Jacques-Philippe de Robert de Latour, chanoine de Saint- Bernard, fait état de « vin de Cornas » dans ses caves.

Le 19 novembre 1937, l’appellation d’origine contrôlée « Côtes du Rhône » est reconnue pour les vins issus d’un grand nombre de communes viticoles de la vallée du Rhône situées entre Ampuis et Avignon, parmi lesquelles figure la commune de Cornas.

Rapidement, la communauté humaine locale s’organise dans le but d’obtenir une reconnaissance en appellation d’origine contrôlée pour les vins de « Cornas ». F. Michel, alors maire de la commune, H. Astruc, directeur de la station œnologique du Gard et le Baron Leroy, président du « Syndicat Général des Vignerons des Côtes du Rhône » sont considérés comme les pères fondateurs de l’appellation d’origine contrôlée « Cornas » obtenue par décret du 5 Aout 1938.

A cette époque, les vins sont surtout vinifiés par le négoce local (Maison Delas, et Vérilhac). La première mise en bouteille pour le compte d’une cave particulière n’intervient qu’en 1952, soit 14 ans après la reconnaissance en appellation d’origine contrôlée.

En 1980, une vingtaine de producteurs vinifient et conditionnent. Depuis, un certain équilibre s’est instauré au sein de la profession et les vins des caves particulières (une soixantaine) côtoient ceux du négoce et de la cave coopérative la plus proche (Tain-l’Hermitage). Par ailleurs, si traditionnellement les vignerons devenaient, par le biais de mariages, réciproquement propriétaires de parcelles sur « Saint-Péray » et « Cornas », aujourd’hui, d’autres vignerons ou des négociants de vignobles plus éloignés (« Crozes-Hermitage », « Saint-Joseph »,….) viennent louer ou acheter des vignes à Cornas.
En 2009, le vignoble couvre une superficie d’environ 115 hectares pour une production moyenne annuelle de 3 600 hectolitres.
La proximité de l’agglomération Valentinoise génère une pression forte sur le foncier mais les vignerons s’organisent et redoublent d’effort afin de préserver ce patrimoine et le potentiel viticole de l’appellation d’origine contrôlée.

CLIMAT ET SOLS

Dans l’organisation des appellations d’origine contrôlées de la Vallée du Rhône, l’appellation d’origine contrôlée « Cornas » fait partie des « Crus des Côtes du Rhône ».
Inscrite au sein de la partie septentrionale de l’appellation d’origine contrôlée
« Côtes du Rhône », l’appellation d’origine contrôlée « Cornas » en est la plus méridionale pour la production de vins rouges.
Le vignoble se situe en effet sur la rive droite du Rhône, face à la ville de Valence, et est enserré entre les zones géographiques des appellations d’origine contrôlées « Saint-Péray » et « Saint-Joseph ».
La zone géographique est délimitée sur la seule commune de Cornas, dans le département de l’Ardèche. Le territoire est très ouvert au sud, et bien protégé du nord par le massif des Arlettes. Dans cet amphithéâtre, le vignoble bénéficie d’un climat tempéré de type « Lyonnais » fortement nuancé par une exposition sud et un abri naturel (relief) contre le vent du nord.
L’essentiel du vignoble est installé sur des sols issus de l’altération de roches primaires éruptives de la famille des granites (granites porphyroïdes de Tournon). Au nord de la commune, un lambeau de dépôts sédimentaires de l’ère Secondaire (le massif des Arlettes) constitue la frontière avec l’appellation d’origine contrôlée « Saint-Joseph ». Ce massif de calcaires compacts a été érodé et a libéré, sur son versant méridional, des éboulis, notamment présents au quartier « Pied-la-Vigne ».
Cette portion du vignoble, sur éboulis calcaires, ne concerne qu’une infime partie de la zone géographique.
Sur ces quelques éboulis calcaires comme sur les versants granitiques, les vignes colonisent des pentes fortes impliquant, pour maintenir en place les arènes granitiques, la culture sur de petites terrasses séparées par des murets traditionnellement de pierres sèches que les vignerons ont su et continuent de préserver.

Sur les sols plus alluvionnaires, situés en pieds de coteaux, le vignoble s’étend sur des parcelles plus vastes. Enfin, plus récemment le vignoble a conquis les collines situées au-delà de 250 mètres d’altitude.
L’appellation d’origine contrôlée « Cornas » a bâti sa renommée uniquement sur le vin rouge parallèlement à « Saint-Péray », l’appellation d’origine contrôlée voisine, qui ne reconnaît que le vin blanc.

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DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La récolte des raisins, la vinification et l’élaboration des vins sont assurées sur le territoire de la commune de Cornas, dans le département de l’Ardèche.

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate définie par dérogation pour la vinification des vins est constituée par le territoire des communes suivantes, sur la base du code officiel géographique au 1er janvier 2019 :

—  département de l’Ardèche : Alboussière, Andance, Ardoix, Arlebosc, Arras-sur-Rhône, Boffres, Bogy, Champagne, Champis, Charmes-sur-Rhône, Charnas, Châteaubourg, Cheminas, Colombier-le-Cardinal, Eclassan, Etables, Félines, Gilhac-et-Bruzac, Glun, Guilherand-Granges, Lemps, Limony, Mauves, Ozon, Peaugres, Peyraud, Plats, Quintenas, Saint-Barthélemy-le-Plain, Saint-Cyr, Saint-Georges-les-Bains, Saint-Romain-d’Ay, Saint-Romain-de-Lerps, Sarras, Sécheras, Serrières, Saint-Désirat, Saint-Etienne-de-Valoux, Saint-Jean-de-Muzols, Saint-Péray, Soyons, Talencieux, Thorrenc, Toulaud, Tournon-sur-Rhône, Vernosc-lès-Annonay, Vinzieux, Vion ;

—  département de la Drôme : Albon, Andancette, Beaumont-Monteux, Beausemblant, Bourg-lès-Valence, Chanos- Curson, Chantemerle-les-Blés, Châteauneuf-sur-Isère, Chavannes, Clérieux, Crozes-Hermitage, Erôme, Gervans, Granges-les-Beaumont, Larnage, Laveyron, Mercurol-Veaunes, La Motte-de-Galaure, Ponsas, Pont-de-l’Isère, La Roche-de-Glun, Saint-Barthélemy-de-Vals, Saint-Donat-sur-l’Herbasse, Saint-Rambert-d’Albon, Saint-Uze, Saint- Vallier, Serves-sur-Rhône, Tain-l’Hermitage, Triors, Valence ;

—  département de l’Isère : Chonas-l’Amballan, Le-Péage-de-Roussillon, Reventin-Vaugris, Les Roches-de-Condrieu, Sablons, Saint-Alban-du-Rhône, Saint-Clair-du-Rhône, Saint-Maurice-l’Exil, Salaise-sur-Sanne, Seyssuel, Vienne ;

—  département de la Loire : Bessey, La Chapelle-Villars, Chavanay, Chuyer, Lupé, Maclas, Malleval, Pélussin, Roisey, Saint-Michel-sur-Rhône, Saint-Pierre-de-Bœuf, Saint-Romain-en-Jarez, Vérin ;

—  département du Rhône : Ampuis, Condrieu, Les Haies, Loire-sur-Rhône, Longes, Saint-Cyr-sur-le-Rhône, Saint- Romain-en-Gal, Sainte-Colombe, Tupin-et-Semons.

CÉPAGES PRINCIPAUX

Syrah

RENDEMENTS MAXIMAUX

46 hectolitres par hectare

VINS ET CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

— Tout traitement thermique de la vendange faisant intervenir une température supérieure à 40°C est interdit ; — L’utilisation de copeaux de bois est interdite ;

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques oenologiques, les obligations figurant au niveau communautaire (UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

—  Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 400 pieds par hectare ;

—  Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,30mètres carrés; cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacements entre les pieds sur un même rang ;

—  Lesvignesprésententunécartemententrelesrangsinférieurouégalà2,50mètres.

Les vignes sont taillées avec un maximum de 8 yeux francs par pied, selon les techniques suivantes :

—  taille courte à courson (gobelet, cordon de Royat à un ou deux bras) ;

—  taille en Guyot simple ou double.

La hauteur maximale du cordon est de 0,60 mètre. Cette hauteur est mesurée à partir du sol jusqu’à la partie inférieure des bras de charpente.

— Les vins sont issus de raisins récoltés manuellement. Les grappes de raisin sont transportées entières jusqu’au lieu de vinification.

A compter du 1er janvier 2020, les plantations de vigne et les remplacements, sont réalisés avec du matériel végétal ayant fait l’objet d’un traitement à l’eau chaude ou de tout autre traitement reconnu par le Ministère en charge de l’Agriculture pour lutter contre la flavescence dorée.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

a)  L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité géographique plus petite, sous réserve :

— qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré;

— que celui-ci figure sur la déclaration de récolte.

b)  L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser l’unité géographique plus grande« Cru des Côtes du Rhône » ou « Vignobles de la Vallée du Rhône ». Les conditions d’utilisation de l’unité géographique plus grande « Vignobles de la Vallée du Rhône » sont précisées par la convention signée entre les différents organismes de défense et de gestion concernés.

Dernière modification du cahier des charges : 20 décembre  2019