LISTRAC-MÉDOC AOP

L’APPELLATION

L’appellation Listrac-Médoc est réservée au vin rouges tranquilles secs élaborés dans l’appellation qui se situe dans le Médoc dans le département bordelais de la Gironde.

HISTOIRE

La commune de Listrac-Médoc fait partie du territoire des Médullis, peuplade de la Gaule Aquitaine qui donna son nom au Médoc. La Levade, route de terre levée qui joignait Burdigala à Soulac-sur-Mer, traversait le territoire et le village de Listrac- Médoc comme l’ont fait toutes les routes par la suite. Ainsi, Listrac-Médoc, passage obligé sur la route centrale du Médoc, bénéficie toujours de sa position favorable aux échanges commerciaux.

À la fin du Moyen-Âge, une partie des premiers foyers viticoles médocains se développe le long de la Levade, devenue entre-temps le chemin de Compostelle. Dès le XVIème siècle, les nobles bordelais et locaux fondent des « maines », puis des « bourdieux », ancêtres du château viticole typique de la presqu’île du Médoc. Au début du XVIIIème siècle, on note l’existence de trois métairies à la vocation viticole affirmée à Listrac-Médoc mais surtout le développement de plusieurs vignobles paysans sur les croupes de graves et les terrains argilo-calcaires. Dans le courant du XVIIIème siècle, avec la « fureur de planter », la vigne supplante peu à peu les céréales. Les nouvelles plantations se font exclusivement avec des « cépages à petits grains » : carmenère N, cabernet franc N, cabernet- sauvignon N, petit verdot N, cot N, merlot N. Le vignoble est alors à son apogée. Ce n’est qu’avec la restauration monarchique que le vignoble est renouvelé et les plantations sont alors réalisées également dans la plaine de Peyrelevade.

Au début du XXème siècle, après la crise phylloxérique, le vignoble se concentre sur les sols de graves et les argilo-calcaires. Durant l’Entre-deux-Guerres, dans un contexte général de déprise viticole, les vignobles de Listrac-Médoc résistent.
La reconnaissance de plusieurs crus bourgeois en 1932, la création de la cave coopérative en 1935, ou encore, les contrats de monopole passés avec la « Compagnie des Wagon-Lits » sont autant d’éléments qui expliquent cette résistance.

L’appellation d’origine contrôlée « Listrac » fait partie des appellations « communales » du Médoc. Le nom de l’appellation d’origine contrôlée est modifié par le décret du 27 octobre 1986 en « Listrac-Médoc ».
Le vignoble est exploité, en 2010, par près de 75 viticulteurs dont un peu plus de la moitié sont adhérents à la cave coopérative qui vinifie un peu plus du quart des surfaces en production. La taille moyenne des exploitations est de huit hectares mais les 22 plus grandes concentrent les trois quarts du vignoble. Ainsi l’appellation d’origine contrôlée « Listrac-Médoc » présente-t-elle une grande diversité de structuration des exploitations.

Le vignoble d’appellation d’origine contrôlée « Listrac-Médoc » produit en moyenne 32 000 hectolitres de vins rouges tranquilles qui figurent parmi les vins les plus structurés de Gironde.
Les vins de « Listrac-Médoc » sont de couleur intense, tanniques et sont issus le plus souvent d’assemblages où le cépage merlot N est majoritaire, associé principalement au cépage cabernet-sauvignon N. Le cépage petit verdot N et le cépage cabernet franc N participent parfois à l’assemblage et plus rarement, le cépage cot N et le cépage carmenère N. Ces vins de garde ont la particularité de combiner en bouche puissance tannique et rondeur apportées par la prédominance du cépage merlot N, trait remarquable parmi les vignobles de la presqu’île du Médoc.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique de l’appellation d’origine contrôlée « Listrac-Médoc » est principalement constituée d’un plateau culminant à 43 mètres d’altitude qui est aussi le point le plus haut du Médoc. Ce plateau est limité par la croupe de Fonréaud au Sud et par celle de Fourcas au Nord. Cette zone géographique correspond à la commune de Listrac-Médoc du département de la Gironde, située dans la presqu’île du Médoc sur l’axe routier Bordeaux – Le Verdon.

La commune de Listrac-Médoc bénéfice du climat général du versant orienté à l’est du Médoc, caractérisé par un nivellement relatif des fluctuations saisonnières ainsi que par une pluviosité modérée (800 à 850 mm par an en moyenne). En effet, malgré sa position centrale dans la presqu’île du Médoc, la partie viticole de Listrac-Médoc demeure sous l’effet thermique régulateur engendré par les masses d’eau de l’Océan Atlantique et de la Gironde.

Les formations géologiques se composent de nappes alluviales charriées par la Garonne et la Dordogne (graves glaciaires du Quaternaire) qui reposent sur un socle argilo-calcaire tertiaire. Celui-ci a été déformé par une poussée anticlinale, puis décapé par l’érosion. Il est ainsi affleurant localement. Le calcaire dit de « Listrac » est le plus ancien du Médoc.

À la fin du Tertiaire, la Garonne quitte la région du Bassin d’Arcachon pour se répandre en Médoc. Le fleuve, laisse de grands méandres dont les rives les plus élevées sont faites de limons dans la partie occidentale de la commune. Le lit, plus encaissé, est constitué de sédiments graveleux et de sables. Au cours du Quaternaire se produit un phénomène d’inversion de relief. L’érosion crée alors la dépression de la plaine de Peyrelevade où vont émerger au fil de la pente des sols sur couches calcaires et marneuses. Cette configuration de sols argilo-calcaires affleurants est propre à l’appellation d’origine contrôlée « Listrac-Médoc ». Dans la partie centrale de la commune, les graves du méandre constituent aujourd’hui la haute terrasse de graves pyrénéennes. A l’est, les graves de la butte de la moyenne terrasse de Médrac appartiennent également à ces graves glaciaires.

Le vignoble, qui s’étend en 2010 sur 650 hectares environ, est structuré autour du bourg de la commune en unités foncières de tailles variables. Plusieurs châteaux viticoles exploitant de grandes surfaces apparaissent isolés au milieu de leur vignoble. Les zones de dépressions où les colluvions se sont accumulées constituent des unités boisées importantes, notamment dans le vallon du Cartillon à l’est de la commune. Enfin, les petites structures viticoles sont regroupées dans les hameaux que sont Semeillan, Les Martins, Donissan ou encore dans le bourg.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

  1. La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire de la commune suivante du département de la Gironde sur la base du code officiel géographique en date du 1er janvier 2022 : Listrac- Médoc.

Château Ducluzeau. Source: https://commons.wikimedia.org/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

PRINCIPAUX CÉPAGES

cabernet franc N , cabernet-sauvignon N,  sarmenère N, cot N – malbec, merlot N , petit verdot N

et des variétés arinarnoa N, castets N, marselan N et touriga nacional N, sous réserve de la signature entre l’INAO, l’ODG et les opérateurs habilités concernés, d’une convention conforme à la convention cadre approuvée par le comité national compétent les 2 et 3 Juin 2021. Ratifié par la Commission Européenne le 30/06/2023

La proportion des variétés d’intérêt à fin d’adaptation arinarnoa N, castets N marselan N et touriga nacional N, prises ensemble ou séparément, est inférieure ou égale à 10% dans l’assemblage des lots de vins destinés à la commercialisation.

RENDEMENTS MAXIMAUX

Le rendement est fixé à 57 hectolitres par hectare.
Le rendement butoir est fixé à 63 hectolitres par hectare. Pour les vignes dont l’écartement est compris entre 1,40 mètre et 1,50 mètre inclus et dont la hauteur de feuillage palissé est comprise entre 0,6 et 0,7 fois l’écartement entre les rangs, le rendement butoir est fixé à 60 hectolitres par hectare.

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

En rouge: Modification du 20/06/2023

– Les techniques soustractives d’enrichissement (TSE) sont autorisées dans la limite d’un taux de concentration de 15 %.
– Les vins ne dépassent pas, après enrichissement, le titre alcoométrique volumique total de 13 %.

La date minimale d’élevage passe du 31 août qui suit la récolte au 1er juin qui suit la récolte.Modification du 20/06/2023

Outre les dispositions ci-dessus, les vins doivent respecter, en matière de pratiques œnologiques, les obligations figurant au niveau communautaire (UE) et dans le code rural et de la pêche maritime.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

a) – Densité de plantation.
La densité minimale de plantation est de 7 000 pieds à l’hectare.
L’écartement entre les rangs est inférieur ou égal à 1,50 mètre

La distance minimale entre les pieds sur un même rang est abaissé de 0,80 m à 0,70 m. Les règles de taille sont adaptées pour les vignes dont l’écartement entre les pieds est compris entre 0,70 m et 0,80 m. Modification du 30/06/2023

b) – Règles de taille.
La taille est obligatoire. Elle est effectuée au plus tard au stade feuilles étalées (stade 9 de Lorenz).
Les vignes sont taillées selon les techniques suivantes :
– taille à 2 astes, Guyot double ou taille médocaine, avec 5 yeux francs au plus par aste ;
– taille Guyot simple et Guyot mixte, avec 7 yeux francs au plus par pied ;
– taille à cots, en éventail à 4 bras ou à 2 cordons, avec 12 yeux francs au plus par pied.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’étiquetage peut préciser l’unité géographique plus grande « Bordeaux – Médoc », « Vin de Bordeaux – Médoc » ou « Grand Vin de Bordeaux – Médoc ». Les dimensions des caractères de cette dénomination ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, aux deux tiers de celles des caractères composant le nom de l’appellation d’origine contrôlée

CRUS CLASSÉS (CLASSIFICATION DE 1855)

Pas de Cru classé mais des Crus bourgeois et des Crus artisans. Voir CLASSIFICATION DES VINS DE BORDEAUX

Dernière modification du cahier des charges : 01 décembre 2011