CÔTES DE PROVENCE AOP

Source: non identifiée

L’APPELLATION

L’appellation Côtes de Provence est réservée aux vins secs  tranquilles blancs, rouges ou rosés élaborés sur certaines communes du  département des Alpes-Maritimes et  du département des Bouches-du-Rhône. 

HISTOIRE

Le vignoble provençal connaît son véritable essor avec la domination romaine. De nombreux textes attestent ensuite de la permanence de la production de vins de qualité dans cette région. Ce vignoble n’a pas échappé à la crise du phylloxera.

Son histoire, sa notoriété, sa communauté forte ont permis une reconquête rapide du vignoble au travers duquel s’exprime le savoir-faire des vignerons souvent regroupés au sein de structures coopératives présentes dans chaque village au début du XXème siècle. Ce secteur coopératif puissant, commercialisant ses vins majoritairement en vrac, ainsi que la présence de caves particulières dynamiques vinifiant et conditionnant leur production, ont permis le développement de la renommée des vins des « Côtes de Provence ».

La localisation géographique de la région qui en fit de tout temps un lieu de passage entre l’Italie, l’Espagne et la Vallée du Rhône, contribua autant à l’enrichissement des savoir-faire qu’à l’introduction de nouvelles variétés qui se marièrent aux variétés locales plus anciennes.

La proximité de la mer avec la présence de ports de commerce, tels ceux de Saint-Tropez et de Toulon, a également favorisé l’exportation de ces vins, et par conséquent, le développement du vignoble et de sa notoriété. Des fouilles en rade de Toulon ont révélé, dans les strates du IIème siècle, la présence de fagots de sarments et des amphores de vins fins numérotées portant le nom de l’exportateur,

Le nom « Côtes de Provence » est officiellement utilisé pour la première fois en 1858 par la première association de défense du vignoble provençal, plus largement, à partir de 1919, dans le cadre de la loi française sur les appellations dites « simples ».

En 1933, la première association viticole de propriétaires du département du Var est créée et tente, en 1936, une première démarche de reconnaissance en appellation d’origine contrôlée.
A cette même époque, l’instauration des congés payés a pour conséquence de conduire dans la région provençale de nombreux touristes qui vont apprécier le fruité des vins rosés de l’année, consommés durant la période estivale.

Les producteurs des « Côtes de Provence » ont, au fil de l’histoire, conservé un patrimoine végétal varié. D’une part, la situation géographique de la région, lieu de passage et de villégiature privilégié, a favorisé l’introduction de variétés nouvelles. D’autre part, sous les excès du climat méditerranéen, chaque cépage apporte ses qualités et ses insuffisances. Il est alors rare qu’un vin issu d’une seule variété présente un équilibre parfait. Enfin, la diversité des situations viticoles, la variété des sols et sous-sols, les mésoclimats très particuliers, ont conduit les producteurs des « Côtes de Provence » à préserver cette diversité qui est le gage de la meilleure expression de la typicité des vins produits.

Cette diversité s’est construite autour des cépages grenache N, cinsault N, syrah N, tibouren N, mourvèdre N, carignan N et cabernet-sauvignon N, pour les vins rouges et rosés auxquels est souvent associée une faible part de cépages blancs tels les cépages clairette B, ugni blanc B ou vermentino B (dénommé localement rolle) et le cépage sémillon B. Les cépages clairette B, ugni blanc B, vermentino B, et dans une moindre mesure le cépage sémillon B, sont à la base des vins blancs.

En 1941, le « Syndicat de défense des Côtes de Provence » est créé, et, en 1943, des arrêtés reconnaissent l’appellation simple « Côtes de Provence », fixant une zone géographique qui s’étend jusqu’aux départements des Alpes-Maritimes et des Bouches-du-Rhône, ainsi que des conditions de production.

En 1951, par les arrêtés du 9 août et du 20 décembre, complétés le 23 janvier 1953, les vins « Côtes de Provence » sont reconnus en appellation d’origine vins délimités de qualité supérieure. Les arrêtés ministériels du 7 Août 1953 et du 20 juillet 1955 concrétisent la notoriété et la qualité des vins produits par 23 propriétés qui sont reconnues par un classement en « crus classés ».

L’évolution du vignoble et le partage accru des savoir-faire, permettront la reconnaissance de l’ensemble en appellation d’origine contrôlée en 1977.
Le vignoble de l’appellation d’origine contrôlée « Côtes de Provence » est le plus étendu parmi les vignobles provençaux. Il couvre, en 2009, plus de 20000 hectares, pour une production moyenne annuelle de plus de 900000 hectolitres, qui se partage entre 39 caves coopératives et 380 caves particulières.

CLIMAT ET SOLS

La zone géographique s’étend de la basse Provence calcaire, à l’ouest et au nord, à la basse Provence cristalline, au sud et à l’est (Maures et Esterel).
La vigne marque le paysage de cette zone géographique. Elle longe les plages de la Méditerranée, se faufile dans les vallées, s’étale sur la rocaille écrasée de soleil, s’arrête aux lisières parfumées des pinèdes, s’ouvrant ainsi à la douceur du domaine maritime et excluant les territoires dominés par des influences climatiques continentales.
Elle est ainsi délimitée sur 84 communes, dont 68 dans le département du Var, 15 dans le département des Bouches-du-Rhône et une dans le département des Alpes-Maritimes, sur les rives du fleuve Var.
Un climat contrasté
La zone géographique est soumise au climat méditerranéen de type provençal caractérisé par une longue saison sèche et chaude, des hivers doux et secs, des automnes et des printemps pluvieux.
Des nombreuses variantes climatiques, aux incidences fortes, peuvent être décrites selon la présence de lignes de reliefs et en fonction des ouvertures permettant l’influence plus ou moins prononcée de la mer Méditerranée.
Les températures moyennes annuelles atteignent 15°C. Les précipitations moyennes annuelles sont comprises entre 600 millimètres et 900 millimètres. L’ensoleillement annuel est supérieur à 2700 heures.
Les vents du nord et du nord-ouest sont les plus importants (mistral). Leur influence est décroissante d’ouest en est. Ces vents froids dégagent le ciel et dessèchent l’atmosphère.
Les vents du sud et du sud-est sont porteurs d’humidité et de pluies. Leur influence est croissante de l’ouest vers l’est de la zone géographique.
Ce climat détermine de nombreux mésoclimats.
Un milieu naturel varié
Les paysages naturels de la zone géographique ont été façonnés au fil des siècles par la viticulture et l’oléiculture traditionnelle, permettant la préservation de la couverture végétale sur les reliefs et assurant l’ouverture des espaces, favorables au maintien de la biodiversité.
Une géologie complexe et mouvementée a construit l’ossature de cette partie de la Provence, constituée de grandes lignes de reliefs d’orientation dominante est- ouest, au sein de laquelle s’identifient cinq grandes zones naturelles.
Le massif cristallin et métamorphique des Maures s’étend au sud et sud-est du département du Var. Il forme un ensemble homogène constitué de granits, gneiss, micaschistes et enveloppé par des phyllades, roches feuilletées associées à des bancs de quartz. Le vignoble y est implanté en îlots au cœur des forêts de pins et de chênes-lièges.
La dépression permienne enveloppe le massif des Maures à l’ouest, au nord et nord-est, de Toulon jusqu’à Saint-Raphaël. Le soubassement de grès rouges et de pélites de l’ère Primaire (Permien) a donné naissance à des sols argilo-sableux de couleur rouge ou lie-de-vin, auxquels s’ajoutent des sols colluviaux issus des reliefs qui dominent la dépression. Le vignoble a conquis les sols à bon régime hydrique, abandonnant les sols peu profonds développés sur grés à la pinède et à l’olivier.
Le plateau triasique et les collines jurassiques calcaires s’étendent au nord et au nord-est de la dépression permienne. Ce secteur est formé de calcaires fortement plissés en une série d’accidents orientés d’ouest vers l’est. Soumis à des influences karstiques, ces calcaires offrent souvent des dépressions à fond plat. Dans ce relief pittoresque, le vignoble est implanté en îlots sur des parcelles présentant des sols marno-calcaires. Les vignes s’y étagent souvent en terrasses. Le bassin du Beausset couvre un synclinal largement ouvert sur la mer. Marnes et grés du Crétacé et du Jurassique dominent. Le vignoble est installé sur des parcelles présentant des sols peu profonds à bon régime hydrique.
Enfin, le haut bassin de l’Arc est délimité, au nord, par la chaîne de Sainte-Victoire et ses dépendances, au sud, par les chaînons de l’Olympe et de l’Aurélien. Ouvert par l’ouest aux influences maritimes, il est parfois violemment soumis au Mistral. Le vignoble est implanté sur les collines et piémonts, sur des parcelles présentant des sols de grès calcaires et d’argiles gréseuses.

DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

La zone géographique s’étend sur 84 communes, dont 68 dans le département du Var, 15 dans le département des

Bouches-du-Rhône et une dans le département des Alpes-Maritimes.

—  dans le département des Alpes-Maritimes : Villars-sur-Var ;

—  dans le département des Bouches-du-Rhône : Allauch, Bouc-Bel-Air, Ceyreste, Châteauneuf-le-Rouge, La Ciotat, Cuges-les-Pins, Meyreuil, Mimet, Peynier, Puyloubier, Roquefort-la-Bédoule, Rousset, Simiane-Collongue, Le Tholonet, Trets ;

—  dans le département du Var : Les Arcs, Bagnols-en-Forêt, Le Beausset, Besse-sur-Issole, Bormes-les-Mimosas, Cabasse, La Cadière-d’Azur, Callas, Le Cannet-des-Maures, Carcès, Carnoules, Carqueiranne, Le Castellet, Cavalaire-sur-Mer, Cogolin, Collobrières, Correns, Cotignac, La Crau, La Croix-Valmer, Cuers, Draguignan, Entrecasteaux, Evenos, La Farlède, Figanières, Flassans-sur-Issole, Flayosc, Fréjus, La Garde, La Garde-Freinet, Gassin, Gonfaron, Grimaud, Hyères, La Londe-les-Maures, Lorgues, Le Luc, Les Mayons, Montfort-sur-Argens, La Môle, La Motte, Le Muy, Pierrefeu-du-Var, Pignans, Plan-de-la-Tour, Pourcieux, Pourrières, Le Pradet, Puget-sur- Argens, Puget-Ville, Ramatuelle, Roquebrune-sur-Argens, Saint-Antonin-du-Var, Saint-Cyr-sur-Mer, Sainte- Maxime, Saint-Paul-en-Forêt, Saint-Raphaël, Saint-Tropez, Sanary-sur-Mer, Seillans, Six-Fours-les-Plages, Solliès- Pont, Taradeau, Le Thoronet, Trans-en-Provence, La Valette-du-Var, Vidauban.

Source : Par Michael Gwyther-Jones — https://www.flickr.com/photos/12587661@N06/2916626760/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/

DÉROGATION SUR LA DÉLIMITATION DE L’APPELLATION

L’aire de proximité immédiate, définie par dérogation pour la vinification et l’élaboration des vins, est constituée par le territoire de 10 communes du département des Bouches-du-Rhône et 41 communes du département du Var.

—  dans le département des Bouches du Rhône : Aubagne, Auriol, La Bouilladisse, Cassis, La Destrousse, Fuveau, Gardanne, Gémenos, Peypin, Roquevaire.

—  dans le département du Var : Bandol, Barjols, Belgentier, Bras, Brignoles, Brue-Auriac, Camps-la-Source, La Celle, Châteauvert, Fayence, Forcalqueiret, Garéoult, Le Lavandou, Mazaugues, Méounes-lès-Montrieux, Nans-les-Pins, Néoules, Ollières, Ollioules, Plan-d’Aups-Sainte-Baume, Pontevès, Rayol-Canadel-sur-Mer, Le Revest-les-Eaux, Riboux, Rocbaron, La Roquebrussanne, Rougiers, Saint-Mandrier-sur-Mer, Saint-Maximim-la-Sainte-Baume, Saint-Zacharie, Sainte-Anastasie-sur-Issole, Sillans-la-Cascade, Seillons-Source-d’Argens, La Seyne-sur-Mer, Signes, Solliès-Ville, Toulon, Tourves, Le Val, Villecroze, Vins-sur-Caramy.

PRINCIPAUX CÉPAGES

carignan N , cinsaut N – cinsault,  clairette B, grenache N, mourvèdre N – monastrell, semillon B , syrah N – Shiraz,  tibouren N, ugni blanc B,  vermentino B – rolle

Vins rouges et rosés :

– cépages principaux : cinsaut N, grenache N, mourvèdre N, syrah N, tibouren N ;
– cépages accessoires : cabernet-sauvignon N, carignan N, clairette B, semillon B, ugni blanc B, vermentino B.

Toutefois, les cépages barbaroux Rs et calitor N sont autorisés en tant que cépages accessoires pour les parcelles plantées avant le 31 juillet 1994.

Vins blancs : clairette B, semillon B, ugni blanc B, vermentino B.

– Les vins rouges et rosés proviennent de l’assemblage de raisins, de vins en cours de fermentation ou de vins, à l’exception des vins issus des cépages blancs lorsque ceux-ci sont vinifiés séparément, issus de deux au moins des cépages prévus dans l’encépagement, dont au moins un des cépages principaux.

– La proportion de l’ensemble des cépages principaux est supérieure ou égale à 50 % de l’assemblage.

– Les vins rouges susceptibles de bénéficier de la dénomination géographique « Fréjus » proviennent d’un assemblage qui présente une proportion minimale de 50 % de raisins, de vins en cours de fermentation ou de vins, issus du cépage syrah N.
– Les vins rosés susceptibles de bénéficier de la dénomination géographique « Fréjus » proviennent d’un assemblage qui présente une proportion minimale de 70 % de raisins, de vins en cours de fermentation ou de vins issus de cépages principaux dont au minimum 50 %, ensemble ou séparément, des cépages grenache N et tibouren N.

– Les vins rouges susceptibles de bénéficier de la dénomination géographique « Pierrefeu » proviennent d’un assemblage qui présente une proportion maximale de 70 % de raisins, de vins en cours de fermentation ou de vins issus de chaque cépage principal présent.

La liste des cépages accessoires est complétée.

—  Pour les vins rouges et rosés :

—  les cépages rousseli Rs, caladoc N , sont ajoutés à hauteur de 10%del’encépagement.

—  les cépages agiorgitiko N, calabrese N, moschofilero Rs, verdejo B, xinomavro N, sont limitées à 5 % de l’encépagement et 10 % dans les assemblages. Le nom de ces variétés ne peut pas figurer sur l’étiquetage des vins de l’appellation.

—  Pour les vins blancs : le verdejo B est ajouté. Il est limité à 5 % de l’encépagement et 10 % dans les assemblages. Le nom de cette variété ne peut pas figurer sur l’étiquetage des vins de l’appellation.

L’intégration de ces cépages s’inscrit parmi les solutions mises en place par l’appellation pour faire face au changement climatique et à la réduction des intrants phytopharmaceutiques. Ces variétés introduites en tant que variétés secondaires, sont conformes au profil des vins de l’appellation et permettent de s’adapter à la sécheresse et aux maladies cryptogamiques. Elles permettent une moindre utilisation de produits phytosanitaires. Modifications : 16/03/2022

RENDEMENTS MAXIMAUX

66 hectolitres par hectare

CARACTÉRISTIQUES ŒNOLOGIQUES

Pour l’élaboration des vins rosés l’utilisation des charbons à usage œnologique est autorisée pour les moûts et vins nouveaux encore en fermentation issus de presse, dans la limite de 20 % du volume de vins rosés élaborés par le vinificateur concerné, pour la récolte considérée. Tout traitement thermique de la vendange faisant intervenir une température supérieure à 40 °C est interdit.

CARACTÉRISTIQUES VITICOLES

Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2,50 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds. L’écartement entre les rangs ne peut être supérieur à 2,50 mètres et l’écartement entre les pieds sur un même rang ne peut être inférieur à 0,80 mètre.

Taille effectuée au plus tard avant le stade phénologique E, soit 3 feuilles étalées sur les 2 premiers yeux francs.

Taille courte à courson (gobelet ou cordon de Royat), avec maximum de 6 coursons par pied et maximum de 2 yeux francs/courson.

Pour les vignes âgées de plus de 25 ans (26ème feuille), l’un des coursons peut porter 5 yeux francs maximum (limite de 12 yeux francs/pied).

À l’exception des vignes destinées à la production des dénominations géographiques « Sainte-Victoire », « Fréjus » « La Londe » et «Pierrefeu», les cépages cabernet-sauvignon N et syrah N peuvent être taillés en taille longue Guyot simple (maximum de 8 yeux francs/pied dont 6 au plus sur le long bois).

L’irrigation est autorisée.

— Le désherbage chimique des tournières est interdit.
— Le désherbage chimique total des parcelles est interdit.

AUTRES CARACTÉRISTIQUES

L’AOC Côtes de Provence peut être complétée des dénominations géographiques complémentaires «Fréjus»; «Sainte- Victoire », «Pierrefeu» et «Notre-Dame des Anges» pour les vins rouges et rosés.

L’AOC Côtes de Provence peut être complétée de la dénomination géographique complémentaires «La Londe», pour les vins rouges, rosés et blancs.

Les vins répondent aux conditions fixées dans le cahier des charges en ce qui concerne notamment la zone géographique de provenance des raisins, de vinification et parfois d’élevage des vins, l’encépagement, les rendements, les teneurs en sucres fermentescibles et méthodes d’élaboration.

L’étiquetage des vins bénéficiant de l’AOC, complétée ou non par une dénomination géographique (DG), peut préciser l’unité géographique plus grande « Vin de Provence ». Les dimensions des caractères de cette unité géographique plus grande ne sont pas supérieures, aussi bien en hauteur qu’en largeur, à celles des caractères composant le nom de l’AOC, complétée ou non par une DG. L’unité géographique plus grande « Vin de Provence » figure dans le même champ visuel que celui du nom de l’AOC et de la DG.

Les variétés secondaires agiorgitiko N, calabrese N, moschofilero Rs, verdejo B, xinomavro N, ne peuvent pas être mentionnées dans l’étiquetage des vins de l’appellation.

Dernière modification du cahier des charges : 16 mars  2022