DESCRIPTION DU PAYS
LA BOLIVIE VUE D’AILLEURS
La Bolivie, deux fois plus étendue que la France, est un pays enclavé, le Chili lui ayant dérobé son accès à la mer lors de la guerre du Pacifique à la fin du XIX ° siècle. Il est entouré par le Brésil, le Paraguay, l’Argentine, le Chili et le Pérou.
C’est une république, qui détient dans son histoire le record mondial du nombre des coups d’Etat (une bonne cinquantaine).
La géographie est très contrastée, à l’ouest l’immense Cordillère des Andes et le large plateau en altitude au climat très dur (l’Altiplano) surplombent la forêt amazonienne qui couvre presque la moitié du territoire ; à l’est s’étend le Gran Chaco, un territoire aride. Cette fracture a des aspects politiques, elle reflète le contraste entre les peuples indiens du milieu difficile des Andes et les habitants de l’est plus chaud autour de Santa Cruz.
La population bolivienne, 11,5 millions d’habitants, est sans doute, avec celle du Pérou, la plus indienne du sous-continent, les chapeaux melon et les immenses jupes superposées des femmes en attestent. Les Quechuas sont les plus nombreux, suivis des Aymaras dans les Andes, et plus de 32 ethnies en Amazonie, des Guaranis dans le Chaco et puis les métis, et les autres… Européens, Asiatiques, Africains. La langue principale, l’espagnol, cohabite avec les langues indigènes.
Une curiosité sociologique : le pays compte (avec le Paraguay voisin) une minorité religieuse étonnante, celle des Mennonites, proches par leurs croyances et leur mode de vie des Amish plus connus. Venus d’Europe par la Russie puis la Chine puis le Canada puis l’Argentine. IIs sont cultivateurs et ont conservé leur langue, le vieil allemand, leurs carrioles, les costumes uniformes, foncés et sobres des femmes du XIX° siècle. ils seraient la branche traditionnaliste ( les « modernes » vivent au Paraguay).
Une curiosité historique: les Missions rappellent la présence des Jésuites aux XVIIe et XVIIIe siècles, plus particulièrement les missions auprès des Chiquitos dans les villes situées en couronne autour de Santa Cruz. En témoignent des églises en bois dont les piliers sont des troncs d’arbre, aux décors rouge et or, des villages organisés géométriquement autour de l’église, une musique baroque…
Une curiosité juridique : Sucre est la capitale politique où se tient la Cour constitutionnelle, mais le gouvernement lui siège à La Paz, dont l’immense banlieue pauvre d’El Alto à 4 000 mètres d’altitude, est plus peuplée que la ville historique elle-même qui s’étend à ses pieds. Dans les plaines orientales, à l’est, Santa Cruz, à 416 mètres d’altitude attire la population des Andes où la vie est si dure, c’est désormais la ville la plus peuplée du pays.
Une curiosité géologique qui attire les touristes : la plus grande étendue (100 km N-S et 100 km E-O) de sel du monde, le salar d’Uyuni, d’où s’envolent les flamants roses, ce «salar» contient d’énormes réserves de lithium, nécessaire de nos jours dans les batteries.
Le sous-sol est riche aussi en minerais divers dont le cuivre (les capitaux coréens arrivent) et l’étain qui enrichit en son temps Antenor Patiño un des hommes les plus riches au monde de son époque. surnommé à l’époque le « Rockefeller des Andes ». Il passe ses vacances de jeunesse à Biarritz, le pays basque français étant le lieu de jeunesse de sa grand-mère paternelle, puis il élit domicile à Paris. Il épouse à Paris, le 8 avril 1931, Dª María Cristina de Borbón y Brosch-Labrús (1913-2002), duchesse de Dúrcal, cousine du roi Alphonse XIII.
C’est le pays considéré comme le plus pauvre d’Amérique latine, la mortalité infantile atteint 51/°° ( France: 3,2/°°).
En 1989, avec 15 millions d’exemplaires vendus dans le monde, le tube de l’été était bolivien. Deux producteurs français avaient découvert La Lambada alors qu’ils étaient au Brésil. Ils adaptèrent le titre bolivien « Llorando se fue » pour le groupe Kaoma. Mais sans demander l’autorisation au groupe bolivien original, Los Kjarkas, créé par les frères Ulises et Gonzalo Hermosa.
La Bolivie est une république, divisée en neuf départements, eux-mêmes sous-divisés en provinces qui sont sous-divisées en municipalités.
SOURCE: Wikipedia.org
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
Même si les vignobles de Bolivie sont situés au sud de l’Équateur à des latitudes comprises entre 17’ et 21.53’, le climat est tempéré et semi-aride. À ces latitudes, seule la haute altitude de la viticulture, qui se situe entre 1600 et 3000 mètres (5000-1000 pieds) peut compenser l ‘inadéquation de la latitude et la Bolivie possède de nombreuses petites vallées dans lesquelles les vignes poussent depuis des siècles. On recense 4 600 hectares de vignes que se partagent 65 domaines viticoles qui produisent 12 millions de litres par an. Le pays produit 77% de vins rouges, 20% de vins blancs et 3% de rosés, de vins de dessert, d’effervescents et de vins fortifiés. La Bolivie produit 5, 9 millions de litres (368 750 caisses de 12) et exporte 0,01 million de litres (1110 caisses) pour un montant de 40 000 dollars (35 495 Euros) par an principalement vers les États-Unis et la Chine. La consommation intérieure par habitant n’est que de 1,8 litre par habitant par an.
HISTOIRE
La viticulture en Bolivie a été introduite dans le pays à partir du Pérou entre 1550 et 1951 par les prêtres et moines qui accompagnaient les Conquistadores et qui plantèrent les premières vignes avec les cépages muscat d’Alexandrie et negra criolla (aussi connu sous le nom de mission en Amérique du Nord et país au Chili), d’abord à la Paz en 1550, à Mizque en 1580, à Camargo et Santa Cruz en 1590 et à Tarija en 1600. La découverte d’argent à Potosi allait attirer les chasseurs de trésors de toute la planète si bien qu’en 1630, la population de Potosi était plus importante que celle de Paris ou de Londres et on estime que la population était aux alentours de 150 000 habitants . Le climat froid de l’hiver était propice à la production d’alcools forts et le Singani était un parfait remède pour réchauffer les mineurs. Sans les mines d’argent de Potosi, il est fort probable que le vin ne serait resté que du vin de messe. Dans un premier temps, les vins venaient du Pérou mais il fallait attendre un mois pour que le vin parvienne à Potosi.., trop long pour les mineurs travaillant dans des conditions extrêmement difficiles. Les mineurs étaient parfois rémunérés partiellement en vin et en Sigani. Les esclaves africains, amenés pour extraire le précieux argent, s’avèrent particulièrement utiles dans le développement de la viticulture car ils possédaient une bonne expérience dans l’agriculture.
Sous la direction de Simón Bolívar, la Bolivie acquit son indépendance en 1825 et la culture de la vigne et la vinification continuèrent d’une manière artisanale pendant des décennies sans grands changements (mais la documentation manque cruellement) jusqu’au début du XIXe siècle quand la technologie française fut importée pour améliorer la qualité du Singani. La plupart des domaines périclitèrent dans les années 1980. Alors que les domaines disparaissaient les uns après les autres, ceux de la région de Tarija, proches de l’Argentine commencèrent à émerger comme une alternative crédible aux régions viticoles traditionnelles.
En 1978, des ceps de vigne furent importés de Californie par le domaine La Concepción, sous la direction de Julio Kohlberg Chavarría, et ils donnèrent un nouvel essor à la viticulture. Mais le personnage central qui dynamisa la viticulture en Bolivie fut sans doute Sergio Prudencio Navarro, le maître de chai au domaine la Concepción qui officia de 1990 à 2014. Il fut le premier à produire des vins Premiums et super Premiums avec des cépages nobles greffés sur des souches mieux adaptées aux conditions locales. Il fut aussi celui qui introduisit la technologie de l’acier inoxydable et il est l’artisan du concept marketing de «vins d’altitude».
Compte tenu de la topographie des régions viticoles, toutes les vendanges sont manuelles.
Aujourd’hui, la Bolivie produit des vins de qualité internationale mais la situation géographique des vignobles rend la logistique de transport complexe et onéreuse et elle ajoute un coût substantiel au prix du vin ce qui freine les exportations de petits volumes qui sont toujours la norme quand les importateurs introduisent un nouveau pays viticole à leur marché. De plus, un bon tiers des vins boliviens sont des vins de contrebande élaborés avec des moûts provenant du Chili et d’Argentine. La Bolivie n’a pas d’autres options que de monter en gamme ou de faire valoir sa différence avec ses vieilles vignes de criollas et ses traditions.
CLIMAT ET SOLS
La vallée de Tarija où se concentre la majeure partie de la viticulture bolivienne est une région fraîche et semi-aride avec de multiples variations mésoclimatiques.
La pluie tombe principalement pendant les mois d’été, avec une précipitation annuelle de 550 mm. Les températures moyennes mensuelles varient de 13,1°C en juillet à 20,7°C en décembre-janvier. Les températures moyennes maximales varient de 23,8°C en juillet à 27,5°C en octobre-novembre, tandis que les températures moyennes minimales varient de 2,3°C en juillet à 14,4 °C en janvier. Les hivers sont doux, sauf pendant les périodes très froides, lorsque les températures peuvent descendre à -5°C ou moins. L’amplitude thermique varie d’un minimum de 12,7°C à un maximum de 21,5°C. La température moyenne maximale lors du débourrement est de 25,7°C avec un minimum de 7,8°C. Pendant la récolte, la température moyenne maximale est de 25,8°C avec un minimum de 12,9°C. Pendant la saison de croissance, les après-midi dans la vallée centrale de Tarija sont caractérisés par un vent froid et oriental typique. Les dernières gelées printanières se poursuivent jusqu’à la mi-septembre et les premières gelées automnales commencent en mai. Les dommages causés par les tempêtes de grêle peuvent affecter en moyenne 8 à 10% de la production.
Les sols de cette région sont d’origine alluviale de la période du Quaternaire et varient considérablement en structure et en profondeur.
Climat actuel
Climat futur
Source: (ISRIC, 2011b)
RÉGIONS VITICOLES
Le pays abrite trois vallées viticoles, mais avec 2 400 hectares de vignes entre 1 600 à 2 150 m d’altitude, la vallée centrale de Tarija est la plus importante région viticole du pays. La vallée de Los Cintis s’étend sur 300 hectares entre 2 220 et 2 414 mètres d’altitude. Les vallées de Santa Cruz comptent 100 hectares entre 1 600 et 2030 mètres d’altitude. Il existe aussi d’autres vallées à Potosí, La Paz et Cochabamba qui représentent 200 hectares entre 1 600 et 3 000 mètres d’altitude. Pour le detail des regions viticoles, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES BOLIVIE
CÉPAGES
La principale variété plantée est le muscat d’Alexandrie pour la production de Singani mais on y trouve aussi du cabernet sauvignon, de la syrah, du malbec, du tannat et de la barbera pour les rouges. Le sauvignon blanc, le chardonnay, le riesling et le torrontés constituent la majorité des variétés blanches hormis le muscat d’Alexandrie. Pour le détail des cépages de Bolivie, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES BOLIVIE
LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION
Il n’y a pas encore de réglementation officielle mais un accord tacite entre les viticulteurs pour respecter un certain nombre de critères. Pour consulter le cadre réglementaire de la viticulture et de la vinification, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION BOLIVIE
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