DESCRIPTION DU PAYS
LA BULGARIE VUE D’AILLEURS
:La Bulgarie est un petit pays par sa superficie : 110,879 km², et sa population compte 6,7 millions d’habitants, (comme comme le Paraguay ).
L’ancien pays « communiste » depuis 1945 a adhéré à l’Union européenne en 2007. Il compte 17 députés au Parlement européen sur 705 (après Brexit), l’Allemagne en a 96, la France 79.
Au VII° siècle, un premier royaume bulgare danubien, de courte durée, fut fondé par l’unification des tribus slaves et bulgares venues du Danube inférieur. La zone de contact entre l’Empire romain d’Orient et les tribus slaves ou magyares resta pendant des siècles un espace de conflit.
Les Bulgares sont des Slaves, l’alphabet cyrillique qu’ils utilisent fut inventé au IX° siècle par deux moines Cyrille et Méthode qui les convertirent au christianisme de rite grec, orthodoxe. L’Eglise a joué tout au long de l’histoire un rôle important dans la construction de l’identité nationale. Aujourd’hui en Bulgarie, 60 % des habitants sont orthodoxes, 8 % musulmans (sunnites et chiites), autour de 2 % sont catholiques ou protestants…
Ce pays a choisi le mauvais camp dans les deux guerres mondiales, dans la première, allié des Empires Centraux, il perd donc la Macédoine en 1919 au profit de la Grèce ; dans la seconde allié de l’Axe en 39 -45, il est occupé par l’Armée Rouge.
Deux chaînes de montagnes quasiment est-ouest traversent le pays : le Balkan et la chaîne du Rhodope, culminant à 2900 m. De part et d’autre du Balkan, le pays s’articule autour de deux larges vallées, celle du Danube qui sert de frontière avec la Roumanie au nord et celle de la Maritsa au sud.
Plus d’un tiers du territoire est recouvert de forêts, principalement de conifères.
Les Bulgares célèbres sont Spartacus, le gladiateur héros d’une révolte d’esclaves vers 73-71 av J.C., Sylvie Vartan (que les vieux connaissent en France, car elle fut une des vedettes de la vague yé-yé), et deux intellectuels fort distingués Julia Kristevaulia Kristeva, née en 1941 une philologue, psychanalyste et femme de lettres française, professeure émérite de l’université Paris-Diderot, veuve de Philippe Sollers. Et Tzevetan Todorov mort en 2017 critique littéraire, sémiologue, historien des idées et essayiste.
Mais la Bulgarie est mieux connue pour deux produits de son agriculture : l’essence de roses (classée IGP par l’Union européenne ) et le yaourt. Les bienfaits du lait fermenté de brebis remontent à la nuit des temps depuis les Thraces, on lui attribue parfois aujourd’hui encore l’explication du très grand nombre de centenaires de ce pays. Ce qu’affirmait déjà en 1908 le professeur russe Metchnikov qui fut lauréat du prix Nobel. Hérodote (V° avant JC), Strabon (Ier) illustres géographes grecs, et Virgile poète romain, en célébrèrent les bienfaits. Et il paraît que le roi Louis XI fut sauvé de la mort grâce au yaourt dont le secret fut longtemps après, trouvé en 1905 à Montpellier, ou en Bulgarie par Stamen Grigorov, le lactobacilicus bulgaricus.
Aujourd’hui, le pays est au 75 ième rang – sur 228 – de l’indicateur IDH (indice de développement humain), le Royaume-Uni est 25 ième. La Bulgarie, selon Index Mundi, compte 23 % de pauvres, pas loin du Ghana (France :14 et le RU :15).
PRÉSENTATION DU PAYS VITICOLE
L’encépagement du pays était de 36 551 hectares en 2016 soit une baisse vertigineuse en 10 ans car en 2006, l’encépagement était de 135 760 hectares. Mais en 2016 on estimait que 12 000 hectares de vignes appartenaient à des particuliers qui cultivaient la vigne et vinifiaient les raisins pour leur propre consommation. On recense aujourd’hui 263 domaines en Bulgarie qui était le 25e producteur en volume en 2016 mais la production représente moins de 1% de la production mondiale. En 2016, la production était de 1 207 785 hectolitres et 50,2% étaient des vins blancs, 45% des vins rouges et 5% des rosés.
82% de la production sont exportés principalement dans l’Union Européenne en particulier en Pologne, en Suède, au Royaume Uni et en Tchéquie. 35% des vins produits sont des cubitainers et seuls 9% de vins sont des AOPs ou des IGPs. Les 10 producteurs les plus importants contrôlent 55% de la production.
La consommation intérieure est de 12,8 litres par habitant mais si l’on rajoute les vins produits par les habitants pour leur consommation personnelle, ce chiffre passe à 14,5.
HISTOIRE
La Bulgarie, géographiquement fait la jonction entre l’Europe et l’Asie Mineure et le territoire est peuplé depuis longue date mais on ne trouve pas de trace de l’élaboration de vin au Néolithique. La vigne sauvage était par contre bien présente dans cette région mais il faudra attendre l’Âge de Bronze (3300-2700 Av. JC.) pour que l’on découvre indirectement, au travers d’écrits, l’existence d’une viticulture et d’une culture du vin en Thrace, un large territoire qui couvrirait aujourd’hui une partie de Balkans et de l’Europe centrale. Même si les Celtes envahirent une partie du territoire au 2e siècle avant J.C., ce sont les Romains qui firent chuter les Thraces au premier siècle après J.C. en dépit de la mémorable révolte des Thraces emmenés par le plus célèbre d’entre eux, Spartacus.
La viticulture et le commerce du vin prirent leur essor sous l’Empire Romain avant qu’ il ne cède face à la poussée des Barbares au 3e siècle de notre ère. Les origines de la Bulgarie sont encore objet de spéculations mais en 681 après J.C. la Bulgarie peuplée de Slaves et de Bulgares fut reconnue par l’Empire Byzantin. Sous la férule de Kahm Krum certains vignobles auraient été arrachés pour combattre l’alcoolisme. Le premier royaume des Bulgares dura jusqu’en 1018 date à laquelle Les Byzantins reprirent le contrôle jusqu’en 1185. Le Moyen-Âge de 9e au 14e siècle vit la mainmise de l’Eglise sur la viticulture avant que les Turcs Ottomans ne prennent le contrôle de la région en 1396.
La prééminence de l’Islam allait porter un coup dur à la viticulture et au vin et il fallut attendre la fin de l’année 1878 pour que les Bulgares se libèrent des Ottomans et récréent leur identité et qu’une culture du vin renaisse, en particulier sous la plume de Georgi Rakovski qui publia un ouvrage, « Introduction », un véritable manuel de viticulture avant l’heure. À cette date, on estimait que la viticulture s’étendait sur 50 000 hectares et la superficie doublera en quelques années avec la redistribution des terres aux paysans.
Mais comme partout ailleurs le phylloxéra fit des ravages et en 1919, la superficie viticole était tombée à moins de 45 000 hectares. La décennie des années vingt fut celle de l’émergence des coopératives et en 1930, la Bulgarie en comptait une soixantaine.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, on recensait 143 103 hectares de vignes qui donnaient 2 millions d’hectolitres de vin. En 1946, la Bulgarie fut intégrée au « bloc de l’Est » et en quinze ans le pays créa plus de 3 000 coopératives et le gouvernement forma Vinprom pour assurer la production et le marketing des vins. La production fut encouragée et « l’Institut pour l’Industrie du Vin » créé en 1952. Le vignoble fut passé au crible par une équipe de scientifiques qui le divisa en 4 régions, Nord, Est, Sud et Sud-Ouest. Un autre décret gouvernemental sub-divisa chaque région en trois indiquant les cépages à planter dans chaque région.
Les années 1970 virent un bien étrange accord entre Pepsi Cola et Vinprom qui ouvrit la porte de la Bulgarie au géant des Colas en retour d’expertise vitivinicole de l’université de Davis en Californie. En 1989, un Traité d’Ampélographie Bulgare fut publié recensant 1 350 cépages plantés dans le pays. Durant la période de domination soviétique qui dura jusqu’en 1990, l’URSS était le principal débouché pour les vins bulgares.
Ce marché allait se tarir en milieu des années 1980 avec l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev et sa campagne conte l’alcoolisme, de nombreux vignobles furent arrachés ou abandonnés. Le pays se tourna alors vers le marché britannique avec un étiquetage variétal bien avant le Nouveau Monde avec beaucoup de succès et la Bulgarie était considéré comme une source de bon rapport qualité-prix.
En 1991, une reforme agraire fut votée pour restituer les terres agricoles à leurs propriétaires de 1947. Ce fut un travail délicat qui dura 5 ans et qui aboutit a de nombreux conflits de propriété avec des délais de parfois de plusieurs années pour résoudre les litiges. Ces difficultés n’encouragèrent pas les investisseurs qui se tinrent à l’écart, contrairement à la Hongrie mais il faut admettre que ce dernier avait une beaucoup plus grande attractivité avec la région de Tokaj.
L’accession de la Bulgarie à l’Union Européenne en 2007 accéléra le changement et les subsides de l’Union permirent la modernisation de l’industrie viticole et aujourd’hui les grandes exploitations viticoles cohabitent avec les petits propriétaires qui se tournent de plus en plus une philosophie de terroir. Il reste cependant un long chemin à parcourir avant que le pays émerge du passé pénalisant pour la viticulture et le vin.
CLIMATS ET SOLS
Climat actuel
Climat futur
Compte tenu de sa superficie relativement petite, la Bulgarie a un climat variable et complexe. Le pays occupe la partie la plus méridionale de la zone climatique continentale, avec de petites zones au sud appartenant à la zone climatique méditerranéenne. La zone continentale est prédominante, car les masses d’air continentales se dispersent facilement dans la plaine danubienne qui ne possède pas de relief. L’influence continentale, plus forte pendant l’hiver, produit d’abondantes chutes de neige. L’influence méditerranéenne augmente au cours de la seconde moitié de l’été et produit un temps chaud et sec.
Malgré sa distance éloignée, l’océan Atlantique apporte un temps frais et pluvieux en été et un temps relativement doux avec des chutes de neige abondantes en hiver. L’influence de la mer Méditerranée est la plus forte dans les régions méridionales de la Bulgarie. En raison de sa petite superficie, l’influence de la mer Noire n’affecte qu’une bande de 30 à 40 km de long le long du littoral, principalement en été avec les brises de mer.
Les montagnes et vallées bulgares agissent comme des barrières ou des corridors pour les masses d’air, provoquant de forts contrastes météorologiques sur des distances relativement courtes. Les montagnes des Balkans forment une barrière qui arrête efficacement les masses d’air frais venant du nord et les masses chaudes du sud. L’effet barrière des montagnes des Balkans se fait sentir dans tout le pays. Le massif du Rilo-Rhodope barre les masses d’air chaud de la Méditerranée et limite l’influence méditerranéenne aux vallées méridionales des rivières Struma et Tundzha et des fleuves Mesta et Maritsa. La température annuelle moyenne en Bulgarie est de 10,6°C. La température moyenne dans la plaine danubienne est de 11,4°C, dans la plaine de Thrace de 13,9°C. La température la plus élevée a été mesurée dans la ville de Sadovo en 1916 à 45,2°C; la température absolue la plus basse a été mesurée dans la ville de Tran en 1947 -38,3°C.
Les précipitations moyennes en Bulgarie sont d’environ 670 mm. Dans le nord, les précipitations les plus élevées se produisent en mai – juin, tandis que dans le sud , elles se produisent en hiver. La quantité moyenne de précipitations varie également en terme d’altitude – de 450–850 mm dans les plaines à 850–1200 mm en montagne.
Le relief de la Bulgarie est varié. Sur ce territoire relativement petit, on trouve des terres basses, des plaines, des collines, montagnes basses et hautes, de nombreuses vallées et des gorges profondes. Plus des deux tiers du pays sont des plaines, des plateaux ou des terres vallonnées à une altitude inférieure à 600 m. L’altitude moyenne de la Bulgarie est de 470 m. C’est une altitude élevée qui permet une viticulture de cépages diversifiés et elle explique aussi, en partie, la vaste dispersion de la viticulture dans le pays.
La couverture des sols de la Bulgarie est diversifiée et on ne recense pas moins de 17 types de sols et 28 sous-types dont six constituent près de 90% de la couverture et qui sont en ordre d’importance les sols de tchernozium (chernozem en anglais) , le sols forestiers gris, les sols de forêt brune, les sols alluviaux et le « smolnitsi » (résineux).
On distingue trois zones principales de sols La zone forêt-steppe septentrionale qui couvre la plaine danubienne et les pré-Balkans jusqu’à 600–700 m d’altitude. La plaine danubienne est caractérisée par le tchernozium (: terre noire) fertile, tandis que les pré-Balkans sont dominés par des sols de forêt qui ont de bonnes caractéristiques physiques mais sont pauvres en matière organique et en phosphore. La zone méridionale jusqu’à 700–800 m d’altitude comprend plusieurs types de sols spécifiques en raison de la topographie et du climat plus diversifiés. Les types de sol les plus courants sont les sols forestiers avec des traces acides, les sols « smolnitsi » et podzoliques jaunes. Au-dessous de cette altitude les sols sont plus diversifiés suivant l’altitude et plus sujets à l’érosion.
RÉGIONS VITICOLES
Comme souvent, le zonage des régions viticoles, et son évolution au fil du temps, le rendent souvent difficilement lisible. À la fin des années 1950 et dans les années 1960, le pays fut divisé en quatre régions viticoles que les journalistes vitivinicoles utilisent toujours : le Nord, l’Est, le Sud et le Sud-Ouest avec une cinquième qui ne fut jamais ratifiée, connue sous le nom de la vallée des Roses, elles étaient des régions parfaitement identifiables établies sur la base de la géologie et du climat du pays. Ces régions viticoles furent entérinées par la législation de 1978.
Mais avant que la Bulgarie ne rejoigne l’Union Européenne en 2007, quatre nouvelles régions viticoles furent créées : le Nord, l’Est, le Sud et le Sud-Ouest. Elles sont similaires aux régions de 1978 mais pas identiques.
De plus, la division du pays en deux IGPs suite à l’harmonisation des régions viticoles bulgares avec celles des autres pays de l’Union ne reflète pas les divisions précédentes car la partie est du pays (la région de la mer Noire) se trouve dans l’IGP de la Plaine du Danube et l’autre partie se trouve dans les Basses terres de la Thrace. Comme si cette situation n’était pas assez compliquée, les statistiques viticoles sont compilées sur six régions administratives, le Nord-Ouest, le Centre Nord, le Sud-Est, le Sud-Ouest et le Centre-Sud. La Bulgarie possède 52 AOPs. Pour le détail des régions viticoles, cliquez sur le lien suivant: RÉGIONS VITICOLES BULGARIE
CÉPAGES
La répartition des cépages a changé d’abord avec le phylloxéra car ce fut une occasion idéale pour replanter des cépages internationaux plutôt que des cépages autochtones.
La perte du marché soviétique à la fin de la collectivisation a aussi été un facteur déterminant vers une internationalisation des cépages et aujourd’hui, le merlot et le cabernet sauvignon sont les cépages les plus plantés du pays. Mais les cépages autochtones comme le pamid, le mavrud, le shiroka melnishka loba sont quand même bien représentés.
Pour consulter le détail des cépages bulgares, cliquez sur le lien suivant: CÉPAGES BULGARIE
LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION
La législation bulgare sur les vins date de 1878 et elle a évolué au fil des aléas de l’histoire dans cette région riche en rebondissements politiques. Aujourd’hui, elle est harmonisée avec la législation de l’Union Européenne depuis 2007. Il existe aujourd’hui 52 DOPs en Bulgarie. Mazette ! Pour consulter le détail de la législation, cliquez sur le lien suivant: LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION BULGARIE